Allemagne 1923

[pelon]

Disons que cette insurrection était totalement décidée et prévue pour le 23 octobre 1923. Une grève générale devait être l'élément déclencheur. C'était encore la position du comité révolutionnaire à la date du 20 octobre.
Les communistes après discussion avec les socio-démocrates de gauche pensent alors que la classe ouvrière allemande n'est pas prète au combat. Ils renoncent donc à l'appel de la grève générale. Radek qui représente l'IC pense que l'on peut lancer une grève générale sans la transformer en insurrection. Un combat défensif.
Mais tout le plan batti à partir de la Saxe s'effondre finalement de même que la tant attendue révolution allemande. A Hambourg, l'insurrection sera déclenchée et se terminera en échec.
Hardy qui connait mieux que moi la période révolutionnaire allemande utilise un raccourci. Il veut expliquer que Barta aimait juger précisément une situation (ne pas la surestimer ni sous-estimer) et que c'est l'erreur qui a été faite en septembre/octobre 1923 : une surestimation qui s'est terminé en recul puis en drame à Hambourg. Surtout, octobre 1923 a permis à la réaction de prendre l'avantage et a clos prématurément cette période révolutionnaire...scellant le destin de la révolution russe.

[Louis]

cela veut il dire que Barcia rejoint Besancenot dans sa critique des premieres années de l'ic ? C'est éxactement CA (ce dont parles barcia) que nous appelons "autoritarisme du bolchevisme ayant conduit a des erreurs dont les conséquences furent importantes Merci, Robert !

[pelon]

cela veut il dire que Barcia rejoint Besancenot dans sa critique des premieres années de l'ic ? C'est éxactement CA (ce dont parles barcia) que nous appelons "autoritarisme du bolchevisme ayant conduit a des erreurs dont les conséquences furent importantes Merci, Robert !

Ne pas confondre erreur tragique et trahison et lire ce qu'en disait Trotsky.

[pelon]

Pour LCR, voici ce que Trotsky écrit dans "l'IC après Lénine".

Dans ce processus, les événements internationaux prirent une importance décisive. La seconde moitié de l'année 1923 fut une période d'attente anxieuse de la révolution prolétarienne en Allemagne. La situation fut comprise trop tard, on hésita. Au sein de la direction officielle apparurent de sourdes frictions (Staline-Zinoviev, restant, il est vrai, sur une commune ligne centriste). En dépit de tous les avertissements, le changement de tactique ne fut entrepris qu'au dernier moment. Tout se termina par l'effrayante capitulation de la direction du Parti communiste allemand, cédant à l'ennemi des positions décisives.

Cette défaite avait en elle-même un caractère alarmant. Mais elle prit une signification beaucoup plus pénible encore parce que la direction du Comité exécutif de l'Internationale communiste, dans une large mesure responsable de l'échec, n'en saisit pas l'ampleur, n'en estima pas la profondeur, tout simplement ne sut pas le reconnaître.

La direction répétait avec obstination que la situation révolutionnaire continuait à se développer et que les batailles décisives se livreraient dans un avenir proche. C'est sur la base de ce jugement fondamentalement faux que le Ve Congrès établit toute son orientation, vers le milieu de 1924.

Pendant toute la seconde moitié de 1923, l'opposition, elle, sonne l'alarme à propos du dénouement politique qui approche, exige un cours qui se dirige vraiment vers l'insurrection, parce que dans de pareils moments historiques, quelques semaines, parfois quelques jours, décident du sort de la révolution pour plusieurs années. En revanche, dans le semestre qui précède le Ve Congrès, l'opposition répète, avec obstination, que la situation révolutionnaire est déjà révolue et qu'" on doit modifier la voilure en tenant compte du vent qui est contraire et non plus favorable " : ce qui doit être à l'ordre du jour, ce n'est plus l'insurrection, mais – par des batailles défensives contre l'ennemi passé à l'offensive – l'union des masses sur des revendications partielles, la création de points d'appui dans les syndicats, etc.

[Louis]

donc, c'est ce que je disais : des erreurs peuvent avoir été commises en raison d'une conception autoritaire Et ces erreurs ont été payé au prix du sang Evidemment, il y a une marge entre des erreurs et une conception tout a fait déterminée, celle des bureaucrates Avec eux, si la révolution foire, c'est pas parce qu'ils font des erreurs, c'est parce qu'ils ne veulent plus d'un processus révolutionnaire

[Nadia]

Le "petit" bouquin de Pierre Broué sur la Révolution Allemande, introuvable (ed de Minuit),
Les Spartacistes de chaispasqui (ed Spartakus),
Et mon drapeau est rouge, Oskar Hippe,
Notes d'Allemagne 1923, Victor Serge,
Oeuvres complètes du Vieux

Liste de la Brèche : ici