(Valiere @ vendredi 5 novembre 2004 à 11:16 a écrit :Nous avions une discussion historique et reprenons là, à propos de la constitution de la république, la troisième.
La constitution de 1875 fut votée avec l'introduction du mot république, à une voix de majorité...
Les nouveaux députés, élus en octobre 1877 comprenaient 300 républicains contre 200 royalistes.
Mac Mahon dut choisir des ministres républicains.
Peu à peu le Sénat devint républicain à son tour et en 1879, Mac Mahon démissionna...
La république était consolidée, ce qui a permis l'adoption des lois laïques, de celle de 1884, de 1901 et le droit associatif... Etc...
Bon ben reprenons justement !
Comme je l'ai appris en classe de première, le 2 septembre 1870, Napoléon III est battu par les Prussiens et fait prisonnier à Sedan. Deux jours plus tard, le 4 septembre, le régime impérial s'effondre et la République est à nouveau proclamée. Le 5 septembre 1870, l'Assemblée est dissoute, les républicains abolissent l'obligation du serment politique. Le 8 février les élections donneront à l'Assemblée une majorité monarchiste.
Adolphe Thiers sera élu en tant que "chef exécutif de la République française" le 17 février 1871. Le 10 mai 1871, la France signe le traité de Francfort avec l'Empire allemand, et perd ainsi l'Alsace et une partie de la Lorraine. Thiers envoie l'armée française reconquérir la capitale suite au traité, on parle de "semaine sanglante du 21 au 28 mai 1871" (écrasement de la Commune de Paris). 20 000 parisiens sont tués et 38 000 suspects sont arrêtés.
En août 1871, Thiers est élu président de la République. Durant ce mois, des conseils de guerre jugeront les 38 000 Communards prisonniers. 23 condamnations à mort, 410 condamnations aux travaux forcés, et 7 500 déportations (dont 3 859 en Nouvelle-Calédonie) seront prononcées.
("herodote.net" a écrit :Le triomphe d'Adolphe Thiers
La Commune signe le triomphe d'Adolphe Thiers. L'ancien ministre du roi Louis-Philippe 1er plaide pour l'avènement d'un régime conservateur, protecteur des intérêts de la bourgeoisie. «La République sera conservatrice ou ne sera pas», dit-il volontiers.
Décapitée, la classe ouvrière se tiendra silencieuse jusqu'en 1936. Ce qui fait que la France accusera un retard croissant sur le Reich allemand en matière sociale.
L'historien Jacques Chastenet écrit ainsi que «la Commune aura singulièrement retardé ce progrès social qui était un de ses objets» (L'enfance de la troisième, Hachette, 1952). «Quant au socialisme, le voilà mort pour longtemps», écrit le romancier Gustave Flaubert dès mars 1871.
Le 18 avril 1872, le leader républicain Léon Gambetta lance lui-même au Havre : «Il n'y a pas de question sociale !» En 1877, Thiers écrit dans son testament politique : «On ne parle plus de socialisme et on fait bien. Nous sommes débarrassés du socialisme.»
La République, IIIe du nom, sera installée en catimini cinq ans après la répression de la Commune, par le biais de l'amendement Wallon du 30 janvier 1875. Elle orientera toutes ses énergies contre le clergé catholique, indûment favorisé par les dirigeants de la précédente République (1848-1851).
La nouvelle République sera conforme aux vœux de ses fondateurs : réactionnaire, protectionniste, anticléricale, antiouvrière, belliciste, revancharde, colonialiste... et amoureuse des grands idéaux universels.
Adolphe Thiers sera honoré par les républicains comme en attestent le cénotaphe géant du cimetière du Père Lachaise, à Paris, financé par une souscription publique, et les avenues qui, dans chaque ville française, portent son nom.
Qui sait si, un siècle plus tard, son bilan ne lui eût pas valu une inculpation de crime contre l'humanité ? ...
Le 24 mai 1873, sous la poussée de l'Assemblée Nationale monarchiste, Adolphe Thiers démissionne. Il sera remplacé par le maréchal Mac-Mahon. Thiers devient alors le chef du parti républicain. Le 30 janvier 1875, le principe de la République est voté par l’assemblée (à 1 voix de majorité) (amendement Wallon). De février à juillet 1875 (toujours sous Mac-Mahon, qui démissionnera de ses fonctions le 30 janvier 1879, refusant de signer un décret qui notamment met en disponibilité cinq généraux, anciens compagnons d'armes du maréchal), l'Assemblée Nationale élabore les lois constitutionnelles de la IIIe Republique.
Aux élections de février et mars 1876, l'Assemblée deviendra majoritairement républicaine. En juin 1877, Mac-Mahon dissoudra l'Assemblée.
("Bibliothèque Nationale de France" a écrit : Après la dissolution de la Chambre en juin 1877, les trois cent soixante-trois députés qui ont signé le 18 mai une déclaration en faveur des institutions républicaines, véritable manifeste contre le président Mac Mahon, déclarent leur union et leur prochaine candidature aux élections d’octobre, lors du renouvellement de la Chambre. [Un] mouchoir de cou, imprimé sur soie, illustre l’alliance d’Adolphe Thiers, président d’honneur de la campagne électorale des républicains, et de Léon Gambetta, principal leader républicain. Les portraits des deux députés de la Seine figurent de part et d’autre des armes de la ville de Paris. Instruments de propagande républicaine, ces foulards furent également portés aux obsèques de Thiers, qui mourut peu avant les élections.
Voici ce mouchoir de cou :
(Source : http://classes.bnf.fr/dossisup/grands/ec059a.htm)
En 1879, le Sénat passera sous majorité républicaine. Jules Grévy remplacera Mac-Mahon. Avec cette victoire des républicains, la IIIe Republique est alors consolidée.
Une bien belle naissance pour cette IIIe République... :headonwall:
Et il faudrait ensuite défendre la République française une et indivisible... :altharion:
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Mes sources :
- Une chronologie de la IIIe Republique (PDF) : http://ispef.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-53.pdf
- Sur mon site perso, mes cours d'histoire de première sur la période 1848-1919 : http://mael.monnier.free.fr/cours_histoire...x_1848_1918.htm
- Sur le site du Sénat, une page relate l'histoire de la "République des ducs" à la "République parlementaire" : http://www.senat.fr/evenement/archives/histoire.html