Il y a bien des aspects dans cette discussion.
L'un d'eux concerne les rapports entre PIB et forces productives. Je crois qu'il faut se garder de deux défauts symétriques :
1. prendre le PIB pour argent comptant, et croire que toute variation du PIB signifie une variation des forces productives (dans un sens ou dans l'autre). C'est un peu technique, mais le PIB ne mesure que les activités marchandes, et il mesure aussi toutes ces activités marchandes, quelle que soit leur utilité sociale (certains l'ont souligné, je n'y reviens pas).
2. considérer pour autant que le PIB ne veut rien dire. Car si depuis 1945 - ou depuis 1938 - les forces productives n'avaient réellement pas augmenté, il faudrait tout de même expliquer pourquoi le PIB a enregistré un si fort accroissement. Toute la différence ne vient pas de la finance, ni de l'armement.
Alors, le PIB doit certes être pris avec des pincettes. Mais pas pour autant jeté à la poubelle. Et il me semble intenable de prétendre, pour maintenir la lettre ce qu'écrivait Trotsky en 1938, de prétendre que les forces productives n'ont pas augmenté depuis lors.
En revanche, qu'elles n'aient pas autant augmenté que ce que le PIB laisse croire, et que depuis une trentaine d'années, cette croissance (au niveau mondial) soit extrêmement faible, cela me semble assez clair.