"assises des libertés locales"

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Louis » 22 Oct 2002, 15:18

si lcr rigole, steph fulmine...

reprenons dans le désordre :

A la place on vote Chirac, on en appelle à l'ONU, on s'appelle citoyen, on fricote avec les directions syndicales

on participe aux mobilisations anti fascistes. On s'apelle citoyen ?? peut etre que le camarade piquet fait un usage intensif de ce mot, mais c'est pas toute la ligue, piquet.... On fricote avec les directions syndicales ?? Et c'est un ami de stephane just qui me dit ça ?? bon je sent que je vais encore rire (pardon c'est nerveux) et steph fulminer parce que - d'une part c'est normal qu'on fricote dans tout un tas d'endroit ou on participe a la construction du synhdicat (et pourquoi juste le fsu, camarade (désolé je ne dis pas citoyen) tu as oublié de G10/solidaire et la GGT !) et d'autre part les seuls trotskystes que j'ai vu fricoter, c'était avec fo et pour des raisons que j'ignore

J'ai un attachement quasi biblique à la politique de FUO

Un peu trop biblique, oui. Je confirme. En particulier a la lettre et pas au fond (que tu as justement cité , va comprendre)


La politique de FUO : les aspirations des masses (dans ce cas leur refus de la décentralisation, au moins implicite) et les outils politiques dont elles disposent pour le réaliser : essentiellement les partis ouvriers dominants (d'où l'importance de s'accorder sur la nature du PS).
la décentralisation ?? alors c'est tres tres implicite. Personnelement j'utiliserais plus mon energie pour les tombereau de licenciements, les flics a tous les coins de rues etc etc Et si on peut interpeller les directions majoritaires du mouvement ouvrier (ou je met comme toi le ps) on peut le faire d'une autre façon que celle purement incantatoire que vous utilisez (d'abord ça me faisait rire meme quand le camarade krivine (pardon christian, le citoyen krivine) utilisait le meme ton)
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Message par pelon » 22 Oct 2002, 15:36

:D

Chacun à balancé des trucs sur les autres, c'est rigolo un peu mais je propose que chacun soit responsable, ne réponde pas forcément à tout ce qui a été dit de part et d'autre et qu'on revienne sur le fond, d'autant que le débat est important et qu'il y a tant à en dire.

Pas trop le temps de répondre, si pelon, qui est interpellé, a le temps... Mais juste une remarque: personne n'a dit que la politique de front unique était "caduque". par contre, il ne faut jamais oublier de situer les choses dans leur contexte.

Quand les bolchévicks proposaient cette politique (concrètement, pas uniquement en paroles), ils s'adressaient à des organisations qui avaient un poids politique leur permettant de s'adresser d'égal à égal avec les partis réformistes.

On est tous d'accord que ce n'est pas le cas aujourd'hui. Quel serait notre poids, même LO+LCR+PT+CPS+(qui tu veux) face aux machines du PS et du PC? Quel sens est-ce que ça aurait? Comment est-ce qu'on toucherait les militants de base de ces partis sachant que dans 90% des endroits nous ne sommes même pas présents?

Steph, concrètement, quelle politique proposes-tu TOI? Donner des leçons de front unique est une chose, appliquer cette politique dans les faits en est une autre. Quel est le bilan de cette politique appliquée par le CPS? Quels ont été vos succès dans cette voie?

Comme dit la chanson "reste à recopier tout ça sur le gazon"
pelon
 
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Message par Louis » 22 Oct 2002, 15:47

pour dire les choses plus calmement, moi je suis pour une politique de front unique ouvrier (entre nous, quand trotsky appelait a cette politique les faibles forces de la 4 de l'époque ne représentait pas plus que ce que nous représentons aujourd'hui) mais je suis pour ne pas le faire de façon "interpellative" (genre "la 4°internationnale, parti de la révolution mondiale, ordonne au ps, au pc, a la cgt, a la cfdt, etc etc") La question de la tactique electorale se pose egalement de façon un peu plus compliquée pour moi que ce qui a été présenté ! Mais l'important, c'est ce qui va mettre les prolo dans la rue. De ce point de vue la "décentralisation" me semble etre un ùmauvais combat pour nous Personnelement, je préfere m'ennerver sur la république des flics et des gardiens de prison qu'on nous propose
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Message par stef » 22 Oct 2002, 15:59

Dis moi LCR, ne ruserais tu pas un chouïa ?

Bien sur, militer dans un syndicat, c'est nécessaire.

Par contre collaborer avec ses dirigeants sur leur ligne, c'en est une autre...

Mais lisons Rouge de cette semaine. A propos de la journée d'action de la FSU, il est écrit :
"Les surveillants et aides-éducateurs étaient en grève le 24 septembre. Dans certains établissements, des mouvements de personnels, de parents témoignent du mécontentement qui grandit. Jeudi 17 octobre toutes les fédérations syndicales appellent à la grève (FO sur ses propres bases). C'est l'occasion d'envoyer un message clair au gouvernement en défense du service public. "
Bref, tout baigne, les braves dirigeants syndicaux font c'qu'ils peuvent (l'article n'a pas UN MOT pour caractériser la politique de la FSU. Si tu en trouves un seul, dis le moi : je promets mes excuses par avance).

Or l'appel FSU au 17 octobre se prononçait notamment pour " un débat sur les conséquences pour le service public " de la loi de décentralisation. Autrement la direction de la FSU refusait de se prononcer contre la loi de décentralisation, pour son retrait et s'inscrivait d'ores et déjà dans sa discussion (bref de bonnes "assises locales", démocratiques, et tout et tout). Quant on sait l'importance qu'a pris cette question dans la Fonction Publique, ce n'est pas rien.

Mais de tout ceci, les lecteurs de Rouge ne sauront rien. Un hasard sans doute ?

Alors vos rengaines sur notre méthode "incantatoire"... si c'est pour agir comme vous le faites dans la FSU, vive l'incantation !

PS. Je passe sur le reste. J'ai bien noté que le vote Chirac t'a l'air dur à avaler. Je te comprends. Mieux vaut se souvenir des "mobilisations anti-fascistes", c'est plus agréable.
stef
 
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Message par Louis » 22 Oct 2002, 16:09

c'est tout a fait clair !
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Message par Louis » 22 Oct 2002, 16:20

Puisqu'on parle de décentralisation et de ses conséquences, voila un article glané sur le net qui éclaire d'un jour nouveau certains débats dans un secteur (les télécom) qu'on croyait centralisateur par nature


Les grands fauves ont faim
France-Telecom : les lendemains qui pleurent


Dès cet été, le Conseil d'État a été saisi d'un projet de décret modifiant le Code des collectivités territoriales visant à leur permettre de financer des réseaux à haut débit. À Nancy, Besançon, Castres, Toulouse et autres lieux, on sable le Champagne avec Robert-Louis Dreyfus autour d'un bon plat de spaghettis de fibres optiques. Reste à savoir comment on va faire passer le dépeçage programmé de l'ex-monopole de France Telecom, tout en « confortant le service public à la française », sans parler de l'emploi de ses agents...



Non seulement il va lui falloir éponger une dette faramineuse, anesthésier ses agents-fonctionnaires très légitimement inquiets pour leurs retraites, après avoir vu leurs économies s'évaporer à mesure que l'action de France Telecom dévissait interminablement, mais le successeur de Michel « 70 milliards » Bon à la tête de notre monopole mal en point va de surcroît hériter d'un dossier empoisonné, que les amis affamés de Jean-Pierre « Gouvernance » Raffarin ont déposé sur son bureau à Matignon dès l'été dernier.



Babines et curée : les appetits locaux reluquent FT



L'annonce de l'ouverture du chantier de la « phase deux » de la décentralisation a réveillé des appétits que Yoyo maintenait tant bien que mal sous le boisseau. Depuis, maints roitelets régionaux se fantasmant déjà capitaines d'industrie ne rêvent plus que de tailler des croupières à FT. Et si l'affaire a longtemps paru mal engagée, les déboires de l'auguste Lady comme les nouvelles compétences qui vont être transférées aux collectivités autorisent cette fois les plus folles espérances.

Asnières : une demoiselle très courtisée

L'histoire a débuté à l'automne 1997. À quelques mois de l'ouverture du marché français des télécommunications, qui deviendra effective le 1er janvier 1998. Les maires de Nançy, Besançon, Castres, Toulouse... déclarent la guerre à FT à qui ils reprochent des tarifs exorbitants. Et de réclamer le droit de construire leur propre réseau de telecoms. Pour quoi faire ? Surtout pour faire baisser la note des grosses entreprises implantées sur leur commune. Avant d'engranger les bénéfices futurs espérés dès lors qu'une ville pourra légalement rejouer le 22 à Asnières...

À Castres, le maire socialiste, Arnaud Mandement, vole ainsi au secours des laboratoires Pierre Fabre qui y sont implantés sur une dizaine de sites. Et agitent la menace de la délocalisation si leurs factures téléphoniques ne baissent pas sérieusement. Idem à Nancy dont la Communauté urbaine veut édifier un réseau, avant de le confier à un opérateur privé. Dominique Baudis n'est pas en reste à Toulouse. Vivendi y gère déjà l'eau et l'assainissement depuis 1990, et sa filiale Cégétel lorgne sur une « mini-rocade » de l'information que le maire de la Ville rose a très discrètement commencé à édifier.

Territoires optiques : l'ART tique

Conseillés par le cabinet spécialisé « Comptoir et Signaux », nos élus réclament d'abord carrément le droit de poser des fibres optiques sur leur territoire pour desservir les grosses entreprises et administrations. À des tarifs plus avantageux que ceux de FT, bien sûr. Dans un premier temps l'ART tique. Pas de ça Lisette ! Les tuyaux, et ce qui y circule, c'est FT, point-barre ! Pas démontés pour autant, nos maires et autres présidents de districts et conseils généraux opèrent un repli tactique. Avant de pouvoir (le plus tôt possible) faire du big business sans s'embarasser de « sociétés d'économie mixte », on va construire des réseaux qui seront ensuite concédés à des opérateurs privés. On sait faire, depuis longtemps, même qu'avec Vivendi et Suez c'est comme cela que l'on a créé les deux « majors » mondiales de l'eau...

Le monopole des risques

L'offre enchante tout de suite Cegetel, Bouygues et consorts, grands aficionados des marchés publics. L'affaire est rodée. Comme ce sont les collectivités qui vont assurer tous les risques de l'investissement, nos opérateurs pourront démarcher à moindres frais les clients captifs de FT, avant de reverser une part des bénéfices attendus aux édiles compréhensifs. Plus besoin de construire de coûteuses « boucles locales ». FT sera totalement court-circuité. Jusqu'ici ils doivent en effet lui verser une « redevance » avant de pouvoir connecter leurs abonnés sur leurs propres réseaux nationaux.

Chez FT on l'a mauvaise. Notre monopole dénonce systématiquement nos effrontées collectivités aux préfets, et les assigne illico au tribunal dès qu'elles passent à l'acte. Le Tribunal administratif de Nancy renverra ainsi la Communauté urbaine de cette bonne ville à ses chères études dans le courant de l'été 1999.



Come on every Baudis



Le Consulting est un prévising...

À Toulouse, FT n'osera pas dans un premier temps « se payer » ComeonEveryBaudis de front. C'est un obscur « consultant », qui a créé un mois plus tôt une minuscule société au Parc d'activités de la Plaine, qui n'en déposera pas moins une plainte contre le District le 14 septembre 1998. L'objet du délit ? Un projet baptisé « Réseau métropolitain de télécommunications » vendu par Dominique à ses collègues des communes voisines du district, qui s'empressent de l'adopter à l'unanimité le 12 décembre 1997. Juste trois petites semaines avant l'ouverture du marché français des télécoms à la concurrence le 1er janvier 1998...

Toulouse, et moi, et moi, et moi ?

Comme la plainte de notre obscur consultant ne prospère pas suffisamment vite, en plein mitan de l'été 1999, FT passe la vitesse supérieure, et saisit le Préfet pour faire annuler une nouvelle délibération du District, qui avait (gravement) précisé ses intentions le 12 juin 1998. Cette fois le préfet répond illico, dès le 21 août, que la nouvelle délibération « apparaît entachée d'illégalité », renvoyant Dominique dans les cordes. FT triomphe. Pas pour longtemps. Monsieur le maire-fils de la Ville rose s'en va râler jusqu'à Matignon. Pourquoi la ville -- socialiste --, de Castres a-t-elle eu le droit de construire ses tuyaux, au plus grand profit du pharmacien Pierre Fabre, sans que l'État ne moufte ? Ce qui est bon pour Castres ne le serait pas pour Toulouse ?

Du coup une semaine plus tard, à l'initiative de Jean-Michel Baylet, ci-devant héritier de La Dépêche (de Toulouse), un amendement à la loi sur l'Aménagement du territoire de Dominique Voynet, opportunément déposé par une brochette de vigilants sénateurs, autorise les villes à louer leurs réseaux. Contre l'avis du gouvernement. Valse-hésitation à Matignon. FT se félicite d'avoir eu le réflexe, républicain, de renforcer la desserte téléphonique de Cintegabelle immédiatement après l'élection de Yoyo et sa nomination à Matignon en 1997...

Les marteaux-piqueurs du bonheur

Mais pourquoi donc FT pète-t-il les plombs ? Nos fonctionnaires besogneux du service public ont perçé à jour les appétits de ComeonEveryBaudis. La Ville rose a commencé à construire depuis plusieurs années un réseau de fibres optiques qui relie tous les immeubles et sites municipaux : Telmut. Seule mairie de France à abriter un opéra, le Capitole est en passe de muer en « 22 à Asnières ». En beaucoup mieux ! Un cabinet spécialisé à même pondu une étude pour la municipalité, qui prévoit que les Toulousains pourront téléphoner gratuitement à la Mairie. Avec un peu de chance çà pourrait même marcher avant les élections municipales. Du coup les marteaux-piqueurs y vont sec pour enterrer nos spaghettis de fibres optiques sous les dalles de granit de la place du Capitole, autour du théâtre de la Cité et jusque dans dans les musées...

L'appel de la Halle-aux-gains

D'autres petits malins ont eux aussi aperçu l'aubaine, comme Cegetel qui implante en 1998 les 800 petites mains de son « call center » national derrière la Halle aux Grains. Telmut s'installera lui rue Valade, à deux pas du Capitole, dans des locaux municipaux qui abritent pêle-mêle des services de la Ville, les groupes d'opposition, le syndicat FO, et jusqu'aux Pompes funèbres... Le coût de l'opération qui débute en 1999 n'est pas très clair. À la louche entre 5,6 MF et 6,9 MF. Mais on ne va pas mégoter. Le « retour sur investissement » promet d'être juteux. La Ville dépense chaque année entre 1,5 MF et 2,2 MF pour relier les ordinateurs de ses différents sites, en louant des « lignes spécialisées » à FT. Demain, grâce aux « tuyaux » de « Telmut », FT n'aura plus que ses yeux pour pleurer.

Et ce n'est qu'un (modeste) début. À partir de Telmut, rien de plus facile que de développer de véritables « autoroutes de l'information », dont les tuyaux seront louées aux entreprises implantées à Toulouse. Au fond, il s'agit de relier entre eux tous les bouts de tuyaux déjà existants, qui caracolent un peu dans tous les sens. Ainsi de la ligne A du métro toulousain. Elle n'abrite pas seulement le VAL et ses voyageurs, mais un rayon de lumière qui court dans un câble que la SEMVAT, la régie de transport municipale, louerait bien volontiers. D'autant plus qu'il y a moins de risque à transporter les données des entreprises que des sauvageons ! Idem pour la société d'autoroute ASF, qui possède ses propres fibres optiques le long de la rocade-est et des quatre tronçons autoroutiers qui desservent Toulouse. Elle aussi ne dirait pas non. Pas plus évidemment que la Générale des Eaux, qui a bien sûr elle aussi des bouts de tuyaux qui courent dans les égoûts... Même la DDE s'y est mise, c'est dire.

Et c'est donc de l'harmonieuse jonction de cette guirlande de tuyaux que naîtrait le futur « Réseau métropolitain de télécommunications » (RMT), astucieusement fourgué par Dominique aux communes voisines du district le 12 décembre 1997, trois minuscules semaines avant l'ouverture du marché français des télécoms à la concurrence le 1er janvier 1998... Quel talent ! Un premier anneau de 74 kilomètres doit être mis en service dès 1999, avec 7 boucles qui sillonneraient toute l'agglomération.

Comptoirs et signaux : des spaghettis 18 carats

Un anneau qui va rapporter gros, très très gros. Une étude du cabinet spécialisé « Comptoirs et Signaux », qui se dépense sans compter pour nos élus, a chiffré le montant des factures téléphoniques des 2600 plus grosses entreprises du district toulousain. Plus d'un milliard de francs par an... Dont près de 60% sont « mobilisables ». Autrement dit peuvent être piquées à FT en offrant des tarifs inférieurs à ceux de la Lady.

FT s'énerve. Autant Telmut, le gadget municipal la laissait de marbre, autant le projet de RMT, et ses fibres optiques à haut débit, étendrait dangereusement ses spaghettis de tuyaux vers Colomiers et l'aéroport de Blagnac, où sont implantées les grandes entreprises aéronautiques qui procurent à notre monopole des marges très confortables...

Là où l'affaire se corse, c'est quand il apparaît que ComeonEveryBaudis, après avoir concédé le service des eaux et de l'assainissement, puis celui des parkings de sa bonne ville à l'incontournable Générale des Eaux (Vivendi), envisage, tout naturellement, de faire la même chose avec nos tuyaux. Une fois construite la première tranche de 74 kilomètres de fibres optiques pour 18 millions de francs, l'infrastructure sera concédée à un opérateur privé... Bien sûr après un appel d'offres. Et Cegetel (Vivendi) ne sera pas le seul concurrent. En fait cinq candidats seront en lice.

Sauf que l'opération va être bloquée par les recours formés par FT, qui n'entend pas voir brader, en l'occurence à Jean-Marie Messier, ses bijoux de famille. À savoir le « fromage » des communications locales, et plus encore celui des lignes spécialisées qu'elle loue à prix fort aux entreprises pour leurs transferts de données, et tous les nouveaux « téléservices » qui se profilent. Le patron de Vivendi, qui a déjà piqué des parts de marché à FT dans la téléphonie mobile avec SFR, n'a en fait pas les moyens de poser des tuyaux à tire-larigot dans toutes les villes de France et de Navarre. Sauf évidemment si de bienveillantes collectivités locales, comme à Toulouse, les lui apportent sur un plateau !



L'espace d'une chute



Tranchées locatives : une stratégie du sous sol

Au final, la bagarre, épique, va s'éterniser pendant plus de deux ans. De mauvaises langues ne manqueront d'ailleurs pas de s'interroger sur les solutions techniques privilégiées par la mairie de Toulouse. Il est vrai que le prix de la fibre optique n'a cessé de diminuer et que sa pose a été simplifiée. Reste que dans le même temps des offres de transports de données par satellite commencent aussi à pointer le bout de leur nez. Seul problème, autant une ville peut louer son sous-sol, autant elle aurait du mal à louer son coin de ciel. Du coup Toulouse, capitale européenne de l'espace, va rester très terre à terre...

Comme dans la même période FT met toute la gomme, sans s'encombrer de scrupules malvenus, pour s'arroger le monopole du maillage du territoire avec la technologie ADSL (là les données transitent par les bons vieux fils de cuivre du téléphone fixe d'antan) et finit par faire baisser les bras aux petits malins qui avaient cru pouvoir s'arroger une part du gâteau, nos fastueux projets d'autoroutes locales en fibres optiques s'envasent sérieusement à partir de 2000-2001. Comme c'est le moment où FT commence à chuter interminablement, on s'accorde fissa, à Matignon, à Bercy, à l'ART, à calmer les ardeurs de nos élus locaux. Bref, ça continue à grogner, mais ça traîne.

L'exubérance irrationnelle des marchés

Enfin pas pour tout le monde. À croire que les aventures de l'OM ne lui suffisent plus, l'intrigant Robert-Louis Dreyfus commence une invraisemblable razzia. En moins de deux ans il va racheter peu ou prou les milliers de kilomètres de « tuyaux » qu'une armée d'écervelés, manifestement grisés par « l'exubérance irrationnelle des marchés », se sont mis en tête de faire courir aux quatre coins de l'Hexagone. Aujourd'hui RLD c'est le roi des tuyaux. L'empereur même. Sans compter qu'il les a achetés au prix de la casse à d'aventureuses « startoupes » qui ont préféré lui fourguer leurs spaghettis avant d'aller déposer le bilan.



Hourtin t'auras du boudin



Adieu, paillettes

Et tout çà pourquoi ? Les rescapés de la bulle Internet qui se sont précipités comme chaque été en août dernier à Hourtin, où se tenait la 23e Université d'été de la communication, n'y ont pas reçu comme par le passé de message vibrant du Premier ministre. Adieu les paillettes. « On sera en rupture », glissait Laurent Sorbier, nommé en juillet dernier conseiller technique chargé de la société de l'information à Matignon. Il connaît bien le secteur. De 1995 à 1997, il suivait les mêmes dossiers au cabinet de François Fillon, alors ministre délégué à La Poste, aux télécommunications et à l'espace. Et après un passage de deux ans au Plan, il avait dirigé plusieurs start-up. Dont la filiale française de l'ineffable Spray, la première, et monumentale, gamelle des startoupes, qui laissera un milliard de francs de dettes après sa faillite fracassante.

Bonjour, rien

Les « nouvelles technologies » ne font plus recette à Matignon. Fini les envolées de Jean-Noël Tronc, qui pilotait le Programme d'action gouvernemental pour la société de l'information (Pagsi) au cabinet de Lionel Jospin. (Ca va pour lui, merci, il vient de pantoufler dans une filale de... FT.) C'est Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux nouvelles technologies, qui a hérité du bébé. Et qui est donc chargée « d'impulser et de mettre en oeuvre » les « actions en la matière ». Comme son budget a été ratiboisé par El Gringo Raffarin, y'a pas de quoi se réjouir.

Ni d'ailleurs pleurer. Si on fait profil bas, on va en gros continuer comme avant. En plus petit et en moins glamour. L'idée de nommer des correspondants « société de l'information » dans chaque ministère a ainsi été reprise. De nouvelles têtes ont aussi été nommées, issues pour la plupart d'entreprises dont certains ont été les créateurs, comme Alexandre Moatti au cabinet de Claudie « Baïkonour » Haigneré. Au total on va se la jouer modeste. Les actions gouvernementales en matière de NTIC seront « moins nombreuses et plus ciblées ». Adieu les « grands programmes pluriannuels ». Trop ambitieux et irréalistes. D'ailleurs c'est à cause d'eux que la Loi sur la société de l'information n'a pu être soumise au vote des parlementaires. Et toc pour Yoyo, si on ne peut plus tirer sur les ambulances, où va-t-on ?

Seuls quelques textes ont en effet été adoptés (dans la calamiteuse législature 97-2002), comme les décrets du 31 mars 2001 et du 18 avril 2002 sur la signature électronique, ou encore le projet de loi « protection des données personnelles et de la vie privée », adopté en première lecture à l'Assemblée nationale le 30 janvier 2002. « Il faut des textes plus précis, portant sur des champs d'application plus limités », estime-t-on désormais.



Les chantiers mous des TIC : priorité réservataire



Et puis il faudrait enfin faciliter l'appropriation et l'usage des NTIC par le grand public. France d'en bas oblige ! Car malgré un accroissement considérable du nombre d'internautes français (28,4 % de la population serait désormais connectée à Internet contre 5,2 % en 1998), la France est encore en retard sur ses voisins. Ils sont 57 % au Royaume-Uni, 58 % aux Pays-Bas, 36 % en Allemagne, 34 % au Portugal, 33 % en Italie, etc. (chiffres évidemment sujets à caution, puisqu'ils sortent d'on ne sait où, fabriqués par on ne sait qui, mais avec le vague espoir que ça leur profite...). Des mesures fiscales sont à l'étude. Des aides pour l'achat d'un ordinateur pourraient être accordées aux familles, lors de l'entrée d'un enfant au collège, par exemple. Et des mesures « propres à accroître la confiance dans les dispositifs de paiement en ligne sont envisagées »...

Et d'assurer dans la foulée que le dispositif des « Points d'accès public à Internet » devrait aussi être clarifié. Pour donner à chacun l'envie de se connecter, « priorité sera donnée aux contenus ». D'après le quotidien Le Monde du 10 septembre dernier, on se monterait même soucieux, « dans l'entourage de Mme Haigneré », de mieux tirer parti des travaux émanant d'associations, comme Villes Internet. « Nous voulons les labéliser, les réunir, créer un réseau relatif aux usages, pour aider à l'appropriation de ces technologies tant auprès du grand public que des entreprises petites ou grandes. » Avant de conclure qu'au final, le budget consacré au développement des nouvelles technologies restera inchangé. (On croirait entendre Roselyne Bachelot, ce qui côté crédibilité est un peu limite. M'enfin descendre de fusée pour naviguer sur les « autoroutes de l'information », faut quand même le faire.)

Bref, encore un peu et, d'un clic, on balancerait son écôt à Matignon pour soutenir aussi charitables entreprises !
Louis
 
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Message par stef » 22 Oct 2002, 16:49

Eric,

LCR a raison sur un point et c'est essentiel. La politique de FUO est une méthode générale - qui part de ce que pour avancer la classe a besoin d'unifier ses forces et donc de se soumettre les institutions poltiiques dont elle dispose (partis et syndicats).

Tu parles de contexte à prendre en compte : qui serait en désaccord avec ça ? Mais LCR t'a répondu correctement sur ce point :
- Lorsqu'existe un parti révolutionnaire, il revendique sa place dans le FUO. Ainsi faisaient les PC en proposant systématiquement l'unité aux partis socialistes avant le stalinisme (III° période). Le mot d'ordre du gouvernement ouvrier.
- Mais lorsque un tel parti n'existe pas, la nécessité pour la classe de s'unir sur ses propres bases demeure. Indiquer la voie demeure donc essentiel, c'est la première des tâches. C'est ce que ne cessait de faire Trotsky dans les années 30.

Deuxièmement, le choix des combats à mener ne se résume pas à "combien de prolos dans la rue". Notre méthode est de répondre aux questions telles qu'elles sont posées par la réalité objective, pas de nous adapter aux illusions/incompréhensions. Dire ce qui est important, même si les travailleurs ne le perçoivent pas (dans le cas de la Décentralisation, d'ailleurs, une couche considérable de fonctionnaires a saisi l'enjeu plus ou moins confusément - l'enjeu étant la mise en pièce de leurs statuts et la mise en place des conditions d'une privatisation des services publics ultérieures).


(la suite tt de suite)
stef
 
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Message par stef » 22 Oct 2002, 17:12

Eric,

Tu me demandes ce que je propose moi. Je pense que Wolf l'a dit. Ss doute n'était-ce pas clair.

Imaginons que j'impulse l'activité de LO chez les fonctionnaires. Je prends LO car vous avez un certain écho sans être une "direction". Voici donc ce que je ferais (à très grosses mailles).

1/ Je sortirais un tract dans TOUS les secteurs où LO est présent qui relèvent de la Fonction Publique expliquant que la décentralisation signifie : 1/ La privatisation des services publics à terme 2/ La remise en cause des statuts des fonctionnaires. Je chercherais à multiplier les réunions - même faibles en nombre - pour expliquer tout ceci (idéalement ce serait le rôle des syndicats : donc intervenir dedans pour que EUX le fassent).

2/ Les élus LO présents dans les conseils régionaux lancéraient immédiatement un appel au boycott des "Assises" sur l'axe : nous ne discuterons pas d'un projet dont nous exigeons le retrait. Je m'addresserais aux élus du PCF, du PS et de la LCR pour leur proposer que ce boycott soit commun, qu'ensemble nous nous prononcions pour le RETRAIT du projet.
Au cas fort probable où cette appel serait rejeté par les stals et le PS, je multiplierais les initiatives (appels de travailleurs) exigeant qu'ils se prononcent pour la défense des travailleurs de la FP.

3/ Dans tous les services de la FP où c'est possible, j'interviendrais sur la même orientation, notamment concrétisée par des prises de positions de sections syndicales (c'est ce que nous faisons en ce moment).

4/ Au cas où cette agitation aurait l'écho nécessaire, je chercherais à organiser des AG, etc. Mais toujours sur la même ligne : les organisations ouvrières doivent s'unir et défendre les fonctionnaires et les services publics. Ne pas rendre les travailleurs responsables, pointer les vrais responsables, dégager les voies de l'action.
En termes d'action - en admettant que cela devienne donc possible -, je proposerais qu'une manifestation à l'Assemblée soit organisée lors de la discussion du texte, préparée par une large campagne unitaire.

-----------------------------------------

Je ne sais pas si une telle campagne gagnerait. Mais je sais que 1/ j'aurais fait mon travail
2/ Ce serait autant de jalons posés pour la construction du parti révolutionnaire. Car la conscience de la classe est quelque chose qui se travaille par une intervention patiente et continue.


Est-ce + clair ?
stef
 
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Message par Louis » 25 Oct 2002, 14:36

donc pour ceux qui regardent les prises de positions de la ligue dans TEAG (l'organisation "large" sur le finistere avec laquelle nous faisons des choses ensemble) un autre article de rouge sur le theme (et galia utilise moins le terme de "citoyen" que christian)

Décentralisation
Dégraissez-moi ça !

Le gouvernement Raffarin veut aller vite sur la décentralisation et conclure cette réforme avant celle des retraites ou de l'Etat. Sûr de l'appui du PS puisque ce projet s'inscrit dans la continuité des lois Mauroy-Deferre de 1982, il entend peaufiner son image de rassembleur au-dessus des clivages traditionnels.

Mercredi dernier, Raffarin faisait adopter par le Conseil des ministres son projet de révision constitutionnelle dont l'article premier indique que la France a une organisation "décentralisée". Deux jours plus tard, à Nantes, se tenaient les premières Assises des libertés locales, deuxième étape, selon le gouvernement, de la réforme de la décentralisation.
"Libertés locales", "République des proximités", Chirac et Raffarin présentent cette réforme comme un moyen "d'oxygéner la République", "trop pyramidale" et de rapprocher les pouvoirs publics de la population. Donner plus de pouvoirs aux collectivités locales, aux régions en particulier, comme le prévoient les modifications de la Constitution, serait plus démocratique.
Les régions pourront, "à titre expérimental", exercer des compétences qui sont aujourd'hui du ressort de l'Etat et "déroger aux dispositions réglementaires et législatives" qui les régissent. C'est, en somme, un moyen de contourner des lois nationales qui font obstacle à une déréglementation plus poussée des droits des salariés de l'Etat ou de démanteler des secteurs importants des services publics qui pourraient être ainsi plus facilement cédés au privé.
Raffarin ne s'en cache d'ailleurs pas, lui qui déclarait, en juillet dernier, que la décentralisation était un "formidable levier pour la “réforme de l'Etat”"... et la réduction des effectifs de la fonction publique.
Il veut aller vite et mettre à son actif le succès que lui permet d'escompter l'appui du PS dont il ne doute pas et dont il a pu avoir confirmation ces derniers jours.
Les dirigeants du PS sont en effet quasiment aphones sur ce projet gouvernemental, comme sur bien d'autres d'ailleurs. Le président socialiste du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, s'est même récrié devant les critiques du Conseil constitutionnel au projet de Raffarin. "Les juristes sont souvent en retard sur les faits", s'est-il exclamé avant de se raviser. Les notables des conseils régionaux ou d'autres collectivités locales sont de fervents décentralisateurs, très alléchés qu'ils sont par l'accroissement de leurs pouvoirs. Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et maire de Nantes où se tenait les premières Assises, n'a pas manifesté davantage d'opposition. "La décentralisation serait la pire des choses si elle était le cheval de Troie d'une idéologie libérale réduisant l'Etat et ses grandes politiques publiques aux acquêts", a-t-il déclaré hypocritement comme s'il ignorait qu'il ne s'agissait que de cela. Avant de s'enthousiasmer - "La décentralisation est notre horizon" - et d'ironiser sur le "ralliement de la droite" à ce qui a été effectivement lancé par le PS dès 1982.
Ce que redoute le gouvernement, ce sont les réactions du monde du travail. Beaucoup de salariés de l'Education nationale, par exemple, qui ont fait grève et manifesté le 17 octobre dernier, commencent à comprendre ce qui se cache derrière cette réforme de la décentralisation, alors qu'est déjà en route la cession aux régions de la gestion d'une partie importante des personnels non enseignants.
Pour déjouer la propagande du gouvernement et de tous ceux qui avancent la démocratie et la modernité pour mettre en oeuvre des projets réactionnaires, le mouvement ouvrier doit avancer son propre projet. Le statu quo est indéfendable car synonyme de précarité, de bas salaires et de délabrement des services publics. Une véritable démocratie au service de la société ne peut être garantie que par l'intervention de la population et son contrôle sur tous les pouvoirs, quels qu'ils soient, et sur leurs décisions.

Galia Trépère.

Rouge 1989 24/10/2002
Louis
 
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