En gros, 2 lcr se sont fait étripés par 3 lo pour leur manque de rigueur scientifique dans la défense la psychanalyse et pour leur méconnaissance des nouvelles avancées sur la biologie du cerveau. Et tout le monde reste sur ses positions, mais la discussion semble se tarir.
Dure tâche que de me lancer sur un terrain similaire à nos deux lcr. La défense de la psychanalyse.
Pour commencer, je pourrais dire en sorte de boutade – car c’est la première fois et sans doute la dernière que j’emploierai ces termes pour me présenter –, que je me considère comme trotskiste tendance Lutte Ouvrière et lacaniste tendance psychothérapie institutionnelle (on en reparlera).
Ceci pour dire que dans la discussion qui va suivre, ce n’est pas moi qui vais vous demander d’assumer ce qu’un Ho Chi Min a fait au nom du communisme, alors inutile de vouloir me faire assumer les imbécillités de n’importe quel psychanalyste parisien, à la mode ou pas.
Par exemple au sujet de l’autisme, on sait depuis toujours que cela atteint trois garçons pour une fille. Kanner, comme les autres savait donc bien qu’il y a de l’endogène dans cette maladie. Donc les dernières découvertes que tu nous a passées ne changent pas grand-chose au problème. Le génétique ferait 80%. Et les 20 autres ?
Non seulement je vais essayer de défendre la psychanalyse, mais, pire, aux vues de ce qu’avance Canardos, j’essayerai de vous expliquer en quoi la théorie analytique est indispensable pour prendre vraiment en charge les patients psychotiques. Je ne suis pas sûr du résultat, et j’aurai besoin de temps – j’espère moins qu’une analyse !
Je ne sais pas encore comment m’y prendre, alors en attendant, abordons le deuxième sujet.
En aucune manière les découvertes des neurosciences ne me font peur. J’ai d’ailleurs énormément apprécié les différents textes que Canardos nous a trouvé. Merci à toi.
Pendant que vous discutiez sur le site cet été, deux publications scientifiques traitant de la neurobiologie du cerveau sont sorties. Comme quoi, on croit être original et on s’aperçoit qu’une multitude d’originaux le sont de la même manière au même moment…
Un numéro du 27 juillet 2004 de Courier International, dossier spécial "Adolescents : Les secrets de leur cerveau. Maman, c'est la faute à mes neurones "
Et un numéro spécial de la revue « Recherche » du mois d’août 2004 sur les molécules du cerveau
A propos de la dépression, un livre à lire : l’enquête d’Alain Ehrenberg, la fatigue d’être soi, Paris, Odile Jacob, 1998 (je crois l’avoir vu en poche depuis) dans lequel anti-analystes et analystes trouveront chacun ce qu’il leur faut pour se conforter dans leurs opinions.
Après ce livre, peut-être que certains comprendront mieux ce que veut dire Lacan dans : « la psychanalyse est un symptôme social »...
a écrit :je conteste la prétention de la psychanalyse d'expliquer et de soigner les troubles mentaux les plus graves dont l'origine organique est prouvée
Alors, pour commencer, Canardos, peux-tu m’expliquer par quel raisonnement rigoureux, scientifique ou pas, tu peux faire cette affirmation ?
Et en quoi, si une maladie psychiatrique est — ou a du — génétique, cela rendrait nécessairement obsolète la théorie analytique ?