Grève des marins

Message par alex » 25 Jan 2005, 12:27


Grève des marins français contre le nouveau pavillon

L'intersyndicale des Marins et Officiers appelle à la grève, de mardi à jeudi, jour de l'examen par les députés d'une proposition de loi visant à créer un Registre international français (RIF), où les syndicats ne voient qu'un "pavillon de complaisance" menaçant l'emploi.

Ce mouvement, le troisième depuis l'adoption du texte au Sénat en première lecture, le 11 décembre 2003, est prévu de mardi à 0h00 "et pour 72 heures pour le large et le cabotage" et jeudi à 0H00 "pour les portuaires, les passages d'eau et les liaisons courtes", a précisé l'intersyndicale (CGT, CFDT, CGC, SNPOMM, FO, CFTC).

Le RIF, fortement défendu par les armateurs français, est porté par une proposition de loi du sénateur UMP Henri de Richemont (Charente). Il devait initialement venir en discussion à l'Assemblée nationale en avril 2004 avant d'être repoussé par François Goulard, secrétaire d'Etat aux Transports et à la Mer, devant la forte mobilisation des marins.

Le RIF a vocation à remplacer le registre des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF, Kerguelen), classé par la Commission européenne comme le registre le moins compétitif en Europe et le plus rigide en termes d'emploi national. Selon M. de Richemont, ses objectifs sont de "rendre à la France son statut de puissance maritime internationale (29e rang), de développer l'emploi et de renforcer la sécurité grâce au contrôle de l'Etat pavillon".

Il est ouvert aux navires armés au commerce au long cours ou à ceux au cabotage international et aux navires armés à la plaisance de plus de 24 mètres hors tout. Sa principale disposition est l'obligation de nationalité française pour le capitaine et son suppléant.

De quoi inquiéter les syndicats qui voient dans ce projet une "menace sur l'emploi des marins français et communautaires", l'assimilant à un "pavillon de complaisance" dont l'attractivité est censée reposer sur la "défiscalisation du salaire des navigants, la création d'un guichet unique pour les opérations de francisation et d'immatriculation et l'autorisation d'ouvrir des casinos à bord des navires de croisière".

Des discussions avec le secrétariat à la Mer avaient conduit les syndicats à accepter le 30 juin une proposition tendant à fixer une "proportion minimale de 35% de marins communautaires à bord des navires immatriculés au futur RIF".

Aucun accord n'est toutefois intervenu avec les armateurs sur ce point qualifié de "non négociable" par l'intersyndicale qui, le 19 janvier, appelait à la grève en "apprenant avec un très profond mécontentement" que le projet examiné jeudi par l'Assemblée nationale ne "tenait pas compte" de cette proportion de 35%.

Selon un rapport sénatorial de décembre 2003, le nombre de navires sous pavillon français est passé de 727 en 1962 à 200 en 2003 : 94 sont inscrits au TAAF et une centaine au registre métropolitain. A cela s'ajoutent une centaine de bateaux sous contrôle français mais immatriculés sous pavillons tiers.


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Message par alex » 28 Jan 2005, 14:03

Le P.S. tente de faire oublier que c'est lui qui a préparé et voté le principe du pavillon de complaisance.

Trafic maritime perturbé: les marins protestent contre un projet de pavillon

"Pavillon de complaisance" ou seul moyen d'enrayer le déclin de la flotte française: le projet de nouveau pavillon français qui doit être examiné par les députés est contesté par les marins, en grève jeudi, par de nombreux élus et même par certains armateurs.

Selon Paul Golain, secrétaire de l'Union maritime CFDT dont le siège est au Havre, 70% des marins des services portuaires étaient en grève jeudi contre ce nouveau pavillon, baptisé Registre international français (RIF), qui permet l'intégration de plus de marins étrangers sur les navires français.

L'examen par les députés du texte créant le RIF, adopté en première lecture au Sénat en décembre 2003, a été finalement reporté jeudi à une date non précisée, en raison, selon un député UMP, de la longueur des débats sur la révision constitutionnelle.

Concernant le long cours, la CFDT a chiffré à 36 le nombre de navires français, sur 90, touchés par une grève de 72H00.

Ces marins ne pouvant faire grève que lors des escales, leur mouvement entamé mardi devait s'échelonner jusqu'au début du mois de février mais il a été suspendu "provisoirement" jeudi soir et "dans l'attente d'en savoir plus", après le report de l'examen du texte à l'Assemblée.

Le trafic des ferries français a quant à lui, selon la CFDT, été paralysé dans le détroit du Pas-de-Calais (Seafrance) et dans la Méditerranée. A la SNCM à Marseille toutefois les regards étaient avant tout tournés vers les difficultés financières de la compagnie.

Chez Brittany Ferries, premier employeur de marins français (1.369 navigants en basse saison, 1.950 en haute saison), la grève a été "largement suivie", selon la direction.

Quatre cents marins de la compagnie SeaFrance ont bloqué un temps jeudi l'accès au tunnel sous la Manche, près de Calais (Pas-de-Calais).

Le trafic avec les îles finistériennes assuré par la compagnie Penn ar Bed a été très réduit.

Le personnel des ferries, qui n'est pas concerné par le nouveau pavillon, faisait la grève jeudi par solidarité avec les autres marins de la marine marchande.

Les marins ont en outre manifesté à Cherbourg et à Brest.

L'intersyndicale des marins et des officiers (CGT, CFDT, CGC, SNPOMM, FO, CFTC) qui redoute une "extinction de la profession" a reçu le soutien de l'opposition. Le PS a dénoncé jeudi "un bradage du droit social français et de la sécurité maritime" avec la création de ce "pavillon de complaisance".

Pour le président de la région Bretagne Jean-Yves Le Drian (PS), "le risque de voir la présence de navigants français et européens devenir résiduelle sur nos navires et celui de voir des accidents maritimes se produire, sont intimement liés", selon un communiqué diffusé mercredi soir.

Le texte, poursuit le député du Morbihan, "légalise le recours aux sociétés de manning, marchands d'esclaves modernes aux pratiques plus que douteuses, pour l'emploi de navigants étrangers insuffisamment formés et bénéficiant de garanties sociales au rabais".
Les députés UMP eux-mêmes se sont récemment montrés divisés sur le RIF.

La proposition de loi, qui selon ses concepteurs vise à enrayer l'hémorragie de la marine marchande française, passée du 4e rang mondial en 1970 au 29e rang aujourd'hui, a même été critiquée par le pdg de Brittany Ferries.

"Dans le nouveau contexte européen, le RIF ressemblera à un pavillon bis pour les Polonais. Ce sont généralement de bons marins qui coûtent trois à quatre fois moins chers qu'un Français", a déclaré Alexis Gourvennec au quotidien Le Télégramme de jeudi.


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