conscient et inconscient

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Cyrano » 29 Jan 2005, 22:42

Et hop, je viens squatter ici…
J'ai relu mes trois messages sur les actes manqués et l'interprétation qu'en donnait Freud dans "Introduction à la psychanalyse". Ça me semble sinon convaincant, du moins pouvant susciter un intérêt du genre : Ah ? Oui, y'a peut-être quelque chose à creuser.
Ces messages s'appuyaient sur des conférences, je le rappelle, à des étudiants en médecine, je crois (du coup, un copain m'a emprunté le bouquin, et je ne l'ai plus sous la main – bref ! J'ai perdu ma béquille !). Dans le bouquin, le texte des conférences prend 60 pages… Imaginez si j'avais scanné et balancé 60 pages à lire… Ceci pour dire que Freud avançait lentement, en balisant soigneusement ses propositions.
Alors, répondre ici, résumer un argumentaire serré, précautionneux, pas simple. Et que ce soit moi-même en plus : si ce que j'ai écris laisse Shadoko perplexe, comment le même âne pourrait-il trouver d'autres arguments ? D'ailleurs, je vais même en reprendre certains.
Ces précautions oratoires prises… l'âne va essayer de répondre un peu (Sigmund, si je dis des conneries, j'espère votre indulgence – les autres aussi…)
Si y'en a qu'ont pas suivi :
Pour relire mes messages sur les actes manqués, c'est ici, en page 7.
C'est ici qu'on clique...
D'abord, la remarque de Shadoko sur mes trois messages concernant les lapsus.
a écrit :Ecrit par : shadoko  le mercredi 26 janvier 2005 à 23:45
Le long post de Cyrano, par exemple, sur les manifestations de l'inconscient dans le quotidient par des lapsus, laisse un goût mitigé. Oui, ces lapsus existent bien. Mais on ne voit pas bien en quoi l'explication est satisfaisante. On a presque envie de répondre: ça pourrait bien être le fruit du hasard, et ne rien refléter du tout. Un éclair tombe pratiquement tout le temps sur le paratonnerre, et une fois de temps en temps à côté. Pour expliquer ça, la science avance des probabilités. Point. Si ça se trouve, ton lapsus, c'est tout simplement un claquage électrique dans un neurone (je dis ça au pif, j'y connais rien, c'est pour donner une idée). Alors, quelqu'un a-t-il sous la main une série d'expérience menées sur des êtres humains, qui "démontrent" que ces lapsus ne sont pas le fruit du hasard, par exemple (ou tout autre phénomène découlant de l'inconscient selon ses défenseurs). Si la théorie est juste, je suis sûr qu'on doit pouvoir (et qu'on a) monté ça.

Ensuite, Shadoko répond à Caupo au sujet de l'interprétation du lapsus d'iko :
a écrit :Ecrit par : shadoko  le vendredi 28 janvier 2005 à 11:15
je voudrais qu'on m'explique:1. Si l'inconscient, c'est seulement une grosse boite noire dont on se sert pour dire qu'elle produit "tout ce qu'on a pas fait exprès", c'est bien, mais ce n'est pas très utile.2. Si on prétend que cet "inconscient" se comporte différemment d'un générateur de bourdes au hasard, pourraît-on tenter de le montrer? Sur l'exemple qui précède, je ne vois pas du tout pourquoi tu as sorti cette interprétation et pas une autre, et en fait, je ne vois même pas vraiment pourquoi on est à peu près sûr qu'il y a "une interprétation" à donner, qu'il ne s'est pas trompé juste parce qu'il a un peu de mal avec ces mots qui sont homonymes; de temps en temps l'un sort, et pas le bon.Si quelqu'un a des éléments...

Et comme j'avais plus ou moins comparé un bug informatique et la manifestation de l'intention qui provoque le lapsus :
a écrit :Ecrit par : shadoko  le samedi 29 janvier 2005 à 01:54
Poussons l'analogie un peu plus loin. Supposons qu'on ait aucune idée du fonctionnement interne d'un ordinateur. Un bug, dans un programme, est reproductible (même si c'est parfois difficile de le reproduire). Si on remet la machine et le programme dans le même état, le bug se reproduit. C'est donc assez facile de montrer que ce bug n'est pas dû au hasard. Pour les lapsus, c'est plus difficile, de "remettre la machine dans le même état"... [...] Je vais donner une idée de ce que j'entends par là, en citant un exemple tiré de l'étude des peintures rupestres par Leroy-Gouran, éminent préhistorien (si, si, vous allez comprendre).Avant son intervention sur le sujet, on disposait de tas d'interprétations sur le pourquoi du dessin de tel ou tel animal dans une grotte (pourquoi ici un cerf et là un ours, etc...),[...] La démarche de Leroy-Gouran a été la suivante: il a compté la proportion d'apparitions de certains animaux dans les dessins. Il s'est aperçu que certains animaux apparaissent très fréquemment soit ensemble sur le même dessin, soit ni l'un ni l'autre, alors qu'il n'ont aucun rapport particulier entre eux dans la nature.Il en a déduit la chose suivante: les hommes préhistoriques qui ont peint ces dessins ont "fait exprès" de les dessiner ensembles, et qu'ils y mettaient un sens spécial. Entendons-nous bien. Il n'a pas découvert ce sens spécial. Mais il a mis en évidence son existence.Et bien, je voudrais qu'on me montre la même chose avec les lapsus. Je ne demande pas d'interprétation poussée. Je dis simplement: si ce n'est pas le hasard, ça doit bien pouvoir se montrer. Des "expériences", des comptages, des "ce que vous voulez" ont bien dû être faits par les psychanalystes pour ça.

Et encore en répondant à Caupo :
a écrit :Ecrit par : shadoko  le samedi 29 janvier 2005 à 13:58
Mon problème n'est pas de savoir si les lapsus existent. Mon problème est de savoir qu'ils ne sont pas dus au hasard (mon problème n'est pas de savoir si les pommes tombent, mais si elles tombent suivant des règles, et accessoirement celles que Newton a formulées). [...]
Ce que cet exemple semble montrer (pour peu qu'il soit significatif) est que le mot qui vient remplacer le mot qu'on aurait dû prononcer dans le lapsus n'est pas pris au hasard, mais parmi les autres choses qu'on a envie de dire. Rien ne permet d'en tirer que le lapsus se produit à cause d'une "volonté inconsciente". Pour faire encore une analogie, si tu ne vois pas ce que je veux dire: supposons que je te donne un sac rempli de boules de couleur, et qu'une machine en tire une.Si au bout d'un certain nombre de répétitions de l'expérience, tu n'as tiré pratiquement que des noires, sauf très rarement des blanches, tu en concluras qu'il n'y a très probablement que des boules noires et blanches dans le sac (pas des bleues), mais tu n'en concluras pas encore que la machine a une volonté, et que quand elle tire une blanche, il y a une bonne raison.

Bon, bin, j'ai beau reculer, reculer, c'est à moi de taper au clavier… Word va finir par pisser l'huile…
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 29 Jan 2005, 22:45

Lapsus linguae
"Lapsus lingua", ça fait chic, c'est le terme utilisé pour désigner un lapsus du langage parlé, pour le différencier d'un lapsus de l'écrit : "lapsus calami".
Le lapsus est une erreur de langage : un acte qui ne produit pas - d'une façon ou d'une autre - le mot ou l'expression (s'il s'agit d'une inversion) que nous avions l'intention de prononcer.
Nicolas Sarkosy avait été invité pour une remise d'un prix "Veuve-Cliquot". Sarko, commence son discours en saluant "Le prix de la Veuve-Clito"… – stupeur de Sarko, rire général de la salle et de l'orateur. Vue les personnes présentes, Sarko n'avait vraisemblablement pas l'intention de se livrer à des allusions coquines. C'est un lapsus.
Ça nous donne l'occasion de noter qu'il ne faut pas confondre le lapsus avec le jeu de mot volontaire ou la contrepèterie volontaire. Parfois, ça pourrait y ressembler : ça apparaît comme un jeu de mot, c'est reconnu illico, l'auteur du lapsus en rit lui-même. Sauf que… il n'avait pas l'intention de faire rire…
Alors, ça vient d'où ? On ne sait pas… La seule chose qu'on puisse dire, et ç'est (peut-être) pertinent : on fait une chose qui n'était pas du tout prévue – et ce n'est pas banal.
Alors, t'es allée à la crémerie ? – Ah non, dis donc, dingue ! je me suis retrouvé à la FNAC !
Ah, tu m'as acheté "Marie-Claire" ? – Oui, tiens… Ah ça alors ! J'me suis trompé, j'ai acheté "Play-boy".

Un lapsus, des lapsus
Lorsque nous commettons un lapsus, celui-ci peut prendre des formes multiples :
Le plus simple : on remplace un mot par un autre (cf. Sarko). Il faut que les mots aient une consonance qui les rapproche ("La veuve Cliquot"-"La veuve clito") ou que le sens les situe dans une même famille, et particulièrement si l'un est l'inverse de l'autre ("Tu peux rester"-"Tu peux partir").
On peut mélanger deux mots, soit en empiétant un mot sur le mot suivant (et inversement), soit en mélangeant le mot qu'on avait l'intention de prononcer avec un autre : "Je suis ravi pour toi" donne : "Je suis renvie pour toi", avec mélange de "ravie" et "envie". Là encore, les consonances proches sont nécessaires.
On peut mélanger des noms, intervertir des expressions, etc. On ne discute pas pour dresser un catalogue.
Et comment ça se fait, ce mélange ? On peut admettre que le lapsus peut apparaître par hasard, mais il n'y a pas de hasard dans les mots qui se substituent : leurs consonances ou leur sens sont liés – observez les lapsus autour de vous, ça suffira pour vous persuader de ça.
On ne peut pas admettre le hasard qui fasse qu'à chaque fois il y a un lien entre le mot prévu et ce qui s'y substitue. Pourquoi ne pas s'entendre dire "La Veuve charrue", "Tu peux tiroir-caisse", "Je suis calendrier pour toi" ? La construction du lapsus n'est pas le fruit du hasard.

Des conditions
Pour justifier leur lapsus, y'en a qui allèguent une fatigue, une surexcitation, un verre de trop, des préoccupations, une émotion soudaine et forte, que sais-je encore… Pourquoi pas… Ça ne nous explique rien, là-dessus, je crois qu'il y a accord. Ça peut tout juste servir à expliquer que certaines conditions d'un état physique ou d'un état psychologique permettent plus facilement le surgissement intempestif du lapsus. Mais des personnes en pleine possessions de leurs facultés, dans un discours, avec l'attention mobilisée, vont parfois quand même trébucher sur un lapsus. On trouve aussi la même chose lors d'une interview.
François Bayrou, lors d'un discours dan son parti : « Je peux trahir... euh... traduire ma pensée... »
Les conditions ne nous intéressent pas : elles ne nous donnent aucune indication sur le sens que nous cherchons à cet acte manqué.
Alors, revenons à notre mouton.

Une durite ?
Ainsi, on fait une chose qui n'était pas du tout prévue : on commet un lapsus. Qu'est ce qui a poussé à faire une chose contre notre volonté, alors que nous avions les éléments pour la réaliser sans faute ?
Le hasard ? Comme la foudre, ici, là ?… Ou bien, un neurone qui claque dans un virage (ou un truc-machin qui ne marche pas en tout cas, comme prévu) ?
On pourrait dire oui, et classer le dossier. Hélas, lorsque ça se produit, ça ne se produit pas n'importe comment : le remplacement du mot ou leur imbrication n'est pas due au hasard : il y a des liens de consonance ou de sens.
Et si une bizarrerie neuronale quelconque produit le lapsus, pourquoi cette bizarrerie ne produirait-elle pas des mots que nous prononcerions alors qu'on ne disais rien ? On est avec des amis, on écoute, on ne dit rien, et soudainement on ouvrirait la bouche pour dire "couille !" ? Non, n'est ce pas… Ça se produit lorsqu'on parle… Alors, même si on admet cette bizarrerie, une durite qui merde, ça veut dire que lorsque on parle, il y a autre chose que notre volonté consciente de dire qui est activé ?

Qui ou quoi ?
Poussons plus loin :
On remarque que parmi les milliers de mots possibles, ceux qui surgissent à l'insu de notre plein gré sont choisis, sélectionnés pour des raisons particulières (consonance ou sens).
Alors, si je commet un lapsus déterminé, y a-t-il une raison décisive, pour ce choix particulier ?
Alors que je désire prononcer "rester", qui active une liste des mots ayant un sens de la même famille ? Qui choisit le mot particulier dans la liste ? Qui est assez malin pour choisir le mot qui exprime la pensée que je voulais cacher ?
Ce n'est pas dieu, ou le diable, ou un ange gardien. Moi ? Mais je vous dis que non : je ne voulais pas le dire ! Alors, qui ?
Qui ? ou quoi ?
Qui ou quoi a décidé en catimini que, parmi toutes les options perturbatrices possibles, c'en est une précisément qui viendra perturber notre discours ?
Qui ou quoi est donc ce magicien d'Oz caché qui, pendant que nous parlions consciemment, a choisi une expression et a même interrompu notre processus volontaire pour imposer autre chose ? Et quelque chose qui a du sens.

le bon sens
Non, le hasard n'intervient pas, à moins d'admettre qu'à chaque fois le hasard peut choisir un mot qui se rapproche par les sons ou le sens. Une fois sur des millions de fois, alors, peut-être, le hasard, mais le reste ?
Non, on ne s'emmêle pas avec les homonymes… Et même si on s'emmêlait… drôle d'emmêlement qui fait que ça exprime justement du sens.
Ça exprime du sens : alors, si nous arrivons à trouver que les lapsus ont un sens, ça voudra dire qu'il y a une intention, c'est à dire qu'il est un acte psychique que nous devrons essayer de comprendre.
« Bon, alors les copains, on la termine cette réunion ? Euh, non, je veux dire : on la commence, là, cette réunion ? »
Là, où on en est, peut-on dire que le lapsus est produit par quelque chose d'inconscient ? Hum… ça semble tôt, pour affirmer cela. Toujours est-il qu'il n'est pas le produit volontaire de notre conscience et qu'il se produit à notre insu : on ne l'a pas convoqué consciemment. On peut retourner notre liste d'invités dans tous les sens : le lapsus n'avait pas son bristol d'invitation.
Pourquoi est-il venu ? Alors, qui ou quoi l'a invité ? Qu'à-t-il à dire, puisque il ne doit pas avoir fait le chemin pour rien ?

Ouf!
Je vais arrêter là pour ce soir.
Je n'ai pas répondu à beaucoup de questions de shadoko…
Faut aussi que je garde du temps pour lire les autres sujets du forum…
Alors, hasta la vista (c'est comme ça que ça s'écrit ?)
Cyrano
 
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Message par Cyrano » 30 Jan 2005, 00:42

Pour résumer:

— Bon, les lapsus, donc…
— [i]C'est bon, c'est bon, tu nous gonfles, ça existe, personne ne dit le contraire ![/i]
— Et ça ne te pose pas de problème, que ça existe ?
— [i]Bin si, quand même, ce n'est pas banal de constater que voulant dire volontairement une chose, on se retrouve à dire autre chose, à l'insu de son plein gré. Merde ! Charbonnier doit être est maître chez lui ![/i]
— Ah, tiens, comment est-ce possible que pourquoi ça se fait-ce qu'involontairement… ?
— [i]N'essaie pas de m'embrouiller en parlant comme un enregistrement de Lacan qu'on ferait tourner à l'envers. Mais je suis d'accord, ça soulève une question. Pas de quoi en faire une affaire. Par hasard, parfois, ça dépend, tu t'embrouilles dans les mots, et paf, comme une loterie, heureux veinard, tu gagnes le gros canard : tu fais un lapsus…[/i]
— C'est ce que tu penses ?
— [i]C'est mon petit doigt qui me le dit, mon intuition.[/i]
— Hmm… Hmmm… L'intuition… On en reparlera, tiens… Edgard Allan Poé disait…
— [i]Stop, stop, on dirait Luchini. Une autre fois, je veux bien… Alors, tes lapsus, c'est du hasard ? On est fatigué, pschit, y'a une valve qui fuit : lapsusssss…[/i]
— Le hasard, ça doit se calculer. J'y connais rien, mais les probabilités, ça doit être ça. Alors, parmi toutes les combinaisons de mots possibles, la probabilité est faible que ça ait un sens, non ? Pourtant, le lapsus est un mot qui se rapproche de l'autre par le son ou le sens. Alors ?
— [i]C'est vrai que les mots ne semblent pas choisis au hasard, je daigne en convenir. Mais doit y avoir alors une panne, un neurone qui claque, un truc.[/i]
— Oh ! Un truc ?…
— [i]Oui, comme si tu es sur un chemin… Tiens : tu es sur le chemin du langage…[/i]
— J'apprécie ce débat nimbé de poésie…
— [i]Donc, t'es sur le chemin du langage, y'a un caillou, tu trébuches, ça fait un lapsus. Donc, pas par hasard, mais pasque y'avait un caillou.[/i]
— Ton lapsus se réduirait souvent à "Putain de saloperie de caillou !"… Nonobstant cet aspect, malgré tout, c'est qu'on ne trébuche pas n'importe comment : on trébuche, mais avec élégance et ça effectue une figure connue, genre double salto, tu comprends. Ton caillou est un caillou magique. Et un sacré petit malin : pasque ça a du sens le lapsus, et ça a un rapport avec ce qu'on ressent ou ce qu'on pense (et qu'on ne voulait pas dire).
— [i]Mouaih, bon, ça a un rapport avec ce qu'on ressent, "on", bien sûr : puisque le lapsus vient de nous, c'est normal.[/i]
— Mais alors, en nous, qui choisit le mot ? Qui a l'idée de venir nous faire chier pendant qu'on cause et qu'on sait ce qu'on veut dire ?
— [i]Venir nous faire quoi ? C'est moins nimbé, on dirait… Et puis, "qui" ? excuses, mais déjà avec ta psyché… [/i]
— OK, alors quoi ? Comment ? Pourquoi ? Pourquoi, alors que voulions volontairement prononcer un mot, surgit-il un autre mot qui est en rapport avec le mot prévu, et que ce mot qui surgit exprime-t-il justement ce qu'on ne désirait pas rendre public ?
— [i]C'est vrai qu'à l'insu de son plein gré, on dit de ces choses…[/i]
— Je ne te l'envoie pas dire…
— [i]En somme, c'est comme si ça avait un sens caché ?[/i]
— …Qu'il serait tentant de découvrir, n'est ce pas ? car si on trouve un sens, c'est qu'il y a une intention, que c'est un fait psychique…
— [i]Stop, stop… Pas à minuit 1/2 rassure moi ?[/i]
— Je te rassure.
— [i]On va dormir ?[/i]
— Oui, tu dors à gauche ou à droite du lit ?
— [i]M'en fout… Dis, tu me raconteras encore le lapsus de Sarko, dis ?[/i]
Cyrano
 
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Message par logan » 30 Jan 2005, 00:45

Cyrano tu devrais écrire des bouquins :hinhin:
logan
 
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Message par shadoko » 30 Jan 2005, 07:11

[quote=" "]

personnellement je trouve la these d'Anceau hyperinteressante et tres darwinienne!
[/quote]
La thèse, t'en as de bonnes. Y'en a un paquet, de thèses, là-dedans. Et "très darwinienne", je ne vois pas trop, à part qu'il/elle (c'est il, ou elle, d'ailleurs?) essaie d'expliquer l'apparition de certaines caractéristiques de la conscience dans l'évolution. Sinon, la seule référence à un processus darwinien que je vois est:

[quote=" "]

Il serait pédant de penser que notre évolution est achevée. Nos caractéristiques génétiques sont héritées de centaines de milliers d'années de vie préhistorique de chasseurs-cueilleurs. En particulier, il est possible de penser que notre psychisme peut encore évoluer pour nous permettre d'être encore plus adaptés à la vie moderne civilisée.
[/quote]

Et bien que ça s'écarte du thème central de la discussion, la question qui vient tout de suite à l'esprit, c'est "comment?". Si on peut admettre que l'apprentissage du cerveau (la création/organisation de neurones) se fera différemment chez un enfant placé dans un milieu civilisé moderne ou chez un chasseur-cueilleur, on ne voit pas comment cette évolution se transmettrait d'une génération sur l'autre; l'auteur prétend-il que les bébés au sortir du ventre de leur mère auront un cerveau différent dans quelque temps? Si c'est cela, j'aimerais savoir par quel mécanisme (les individus les moins aptes sont rarement tués avant l'âge de la reproduction, de nos jours...).
shadoko
 
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Message par shadoko » 30 Jan 2005, 07:47

D'abord, Cyrano, c'est pas une bonne idée de répondre à ça ici. Tout le reste de ces questions est dans l'autre fil. Tu veux vraiment rendre le truc impossible à suivre pour un lecteur potentiel? Tu me diras, celui qui se tape 18 pages de fadaises est persévèrent, mais tout de même, ne lui compliquons pas la tâche. Je propose un déplacement de ces messages.

Sinon:
[quote=" "]

Le hasard ? Comme la foudre, ici, là ?… Ou bien, un neurone qui claque dans un virage (ou un truc-machin qui ne marche pas en tout cas, comme prévu) ?
On pourrait dire oui, et classer le dossier. Hélas, lorsque ça se produit, ça ne se produit pas n'importe comment : le remplacement du mot ou leur imbrication n'est pas due au hasard : il y a des liens de consonance ou de sens.
[/quote]
Oui, ça, je te l'accorde aisément. Mais la manière dont on choisit entre les différents mots "possibles" dans le contexte (donc avec même consonance ou un sens proche) peut lui être tout-à-fait dû au hasard. Il se peut que notre cerveau marche un peu par approximations, qu'il y ait tout un choix de mots qui se présente au moment où on veut parler (mais pas n'importe lesquels non plus), et qu'à la dernière minute, le fait qu'on tombe exactement sur le bon ou pas soit dû au hasard, avec évidemment une beaucoup plus forte probabilité de tomber sur le bon que sur les autres.

[quote=" "]

le bon sens
Non, le hasard n'intervient pas, à moins d'admettre qu'à chaque fois le hasard peut choisir un mot qui se rapproche par les sons ou le sens. Une fois sur des millions de fois, alors, peut-être, le hasard, mais le reste ?
Non, on ne s'emmêle pas avec les homonymes… Et même si on s'emmêlait… drôle d'emmêlement qui fait que ça exprime justement du sens.
[/quote]
C'est très difficile de savoir si cela exprime un sens voulu par une partie inconsciente de notre cerveau, ou si cela exprime un sens tout simplement parce qu'à posteriori, on peut trouver un sens à tout. Je vais faire une petite expérience:
Je prends justement cette dernière phrase (la phrase "je vais faire une petite expérience"). Je supprime le mot "expérience". Je vais le remplacer par un mot pris au hasard (expérimentalement: j'ouvre au pif une page du dictionnaire dans la partie des mots qui commencent par ex (pour avoir une ressemblance de son, il y en a 6 pages dans mon Larousse, un dé convient donc), et je prends le premier nom commun qui suit là où je pointe mon stylo en fermant les yeux. Vous êtes prêts?
Le mot que je trouve est ... "exécration". Cela donne donc "Je vais faire une petite exécration". Je suis particulièrement mal tombé, parce que phonétiquement, c'est très loin (il n'y a vraiment que le "ex" de commun), et c'est un mot assez peu courant (je ne l'emploie jamais, personnellement). Mais tout de même, si je veux trouver un sens, je peux y arriver. Je fais ce qui peut paraître pour du Caupo à quelqu'un qui ne sait pas si Caupo a vraiment une méthode pour ses interprétations:
"exécration" au lieu d'expérience, c'est donc que je voulais en fait, par mon expérience, bien mettre le nez dans son caca à mon contradicteur, que j'exècre plus ou moins, parce qu'il me résiste, etc...
Alors?
[quote=" "]

Pourquoi est-il venu ? Alors, qui ou quoi l'a invité ? Qu'à-t-il à dire, puisque il ne doit pas avoir fait le chemin pour rien ?
[/quote]
On peut toujours se poser la question. Sauf que là, on connaît la réponse. Personne ne l'a invité, sauf le hasard. Il n'a rien à dire. Il a fait le chemin pour rien.
Cyrano, ton raisonnement n'est donc toujours pas très concluant pour moi.
shadoko
 
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Message par shadoko » 30 Jan 2005, 14:29

[quote=" "]

Shadoko

il faut lire à fond....
[/quote]

Ha, ha, ha, mais j'ai lu à fond, mon gars :22: (d'ailleurs, ça m'a pris du temps). J'ai bien vu passer les processus que tu décris. Mais note que c'est toi qui les interprète comme des "avantages darwiniens", ce n'est pas la thèse de l'auteur, qui ne s'occupe pas de ça (pas en tant qu'avantages). Du coup, je ne voyais pas pas trop à quoi tu faisais allusion, c'est tout. cela dit, maintenant je vois, et je suis assez d'accord avec ta vision des choses.

Par ailleurs, ce genre d'article est en quelque sorte un gros paquet d'hypothèses, basées sur les connaissances actuelles, certes, mais un gros paquet d'hypothèses quand même. Elles sont séduisantes, il se pourrait bien qu'elles soient confirmées pour une bonne part, mais il y a très peu de trucs vraiment mis en évidence pour le moment, d'après l'aveu même de l'auteur. Ce que je trouve très bien, en tout cas, c'est cette manière de tenter de placer le problème de la conscience dans des les filets de la science, de tenter de lui donner une définition, de préciser ce qu'on entend par là, et de le faire de manière pratique, pour qu'on puisse faire des tests après. C'est souvent comme ça, il me semble, qu'émergent les concepts qui supplantent complètement le reste après.
shadoko
 
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