Défense de la psychanalyse

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Wapi » 30 Jan 2005, 23:35

Moi aussi j'en ai ma dose.

Rojo exagère.

Roudinesco explique que les bidonneurs ne sont pas ceux qu'on croit. S'il a envie de poursuivre sur ce point, quelqu'un d'autre lui répondra.

a écrit :(Les) anonnements perpetuels des écrits du maitre


Les bras m'en tombent. Il est certain que tu ne sais pas de quoi tu parles.

Aucun analyste sérieux ne vénère abstraitement les écrits de Freud, mais passe une partie de son temps à discuter de ce qu'il fait. Mais des sérieux, il y en a peu, c'est sûr. Il existe tout un tas de séminaires publics (pas tous biens) dans lesquels des gens expliquent ce qu'ils font avec leurs patients, se répondent, se contestent, s'évaluent si tu préfères. Mais cette évaluation n'est pas chiffrable parce qu'elle est nécessairement subjective, ce n'est pas pour autant du bidon.

Tu peux te rendre compte par toi-même, rien n'est caché en dehors du secret médical.

Avec l'homéopathie, tu fais un amalgame qui n'a pas de sens.

Oui l'autisme est aussi le produit d'une fragilité génétique mais pas seulement, sinon ça n'explique pas que certains ne le soient pas avec le même patrimoine. On a déjà parlé de "l'environnement" à propos duquel vous n'avez pas donné une définition claire. Les relations parents-enfant font-elles partie de l'environnement ?

Et pour l'homosexualité, l'article "chrétien" un peu polémique d'Iko a fait allusion à une étude de l'homosexualité chez les vrais jumeaux séparés à la naissance, qui n'est, du point de vue des épidémiologistes, sûrement pas moins fausse que d'autres sur la schizophrénie par exemple.
Cette étude est-elle purement bidon ? Et sinon ?
Wapi
 
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Message par Wapi » 31 Jan 2005, 11:19

a écrit :la schizophrenie n'a aucune cause genetique


Canardos, je n'ai jamais dit cela.

Pourquoi n'y aurait-il pas également ce que Iko appelle de la psychogenèse dans le délenchement de la maladie ? Pourquoi est-ce obligatoirement l'un ou l'autre, et pas les deux ensemble ? Ce n'est pas contradictoire à mon sens.
Et pourquoi ça ne serait pas possible ? On parle bien de fragilté ou de prédisposition génétique pour plein d'autres maladies, comme certains cancers.
Mais ça ne veut pas dire qu'on déclenchera obligatoirement la maladie. L'environnement rentre en ligne de compte bien sûr.
Donc qu'est-ce qui te permet d'affirmer que les relations familiales ne font pas partie a priori des évènements déclencheurs de la maladie ?
Quant à cela :

a écrit :il y a aussi un facteur génétique dans l'homosexualité


Je n'en sais évidemment rien. Certains l'affirment, même si ça me paraît fou.

Je préfère ne plus en parler pour ne pas polémiquer et me faire tomber dessus abraracourcix.
Wapi
 
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Message par iko » 31 Jan 2005, 15:15

Ça donne ! J’ai du mal à suivre et en lisant les textes, je m’aperçois que d’autres ont déjà répondu à peu près dans le sens que je voulais emprunter...

Donc juste quelques points rapides :

L’homéopathie que Rojo semble aimer comparer à la psychanalyse :
Comment expliquez-vous que « ce n’est pas sans marcher » ? (comme dirait l’autre)
Ce qui différencie la psychanalyse et l’homéopathie, c’est que la théorie du transfert peut rendre compte du pourquoi on a des cures miraculeuses d’asthmatiques (ou autres) par l’homéopathie. Parce qu’il y en a ; les homéopathes ne sont pas tous des escrocs qui savent qu’ils vendent des placebos, et ne soignent pas. ils pensent vraiment qu’il existe quelque chose d’actif dans leur pillules
L’analyse du transfert, part du principe qu’on ne peut pas faire abstraction de ce qu’on est au moment de la rencontre avec un patient quel qu’il soit. On ne peut pas non plus faire abstraction que derrière la description des plaintes corporelles, il y a une demande autre, qui ne sera pas forcément verbale, demande de réassurance mais pas seulement. Et cette demande s’adresse à toute une chaîne de personnages imaginaires de son enfance (imaginaire dans le sens qu’ils se sont inscrits selon son propre vécu imaginaire face à eux), chaîne dont momentanément le médecin va être un représentant.

Ma position sur l’homosexualité

Si on prend le terme de perversion comme un terme moral, il n’est pas question que c’en soit une. Mais si on prend le terme perversion comme un détournement de l’objet de la pulsion de quelqu’un du sexe opposé pour quelqu’un de même sexe, je ne vois pas où est le problème. Mais c’est bien difficile de sortir de la morale. Les mots sont tellement indexés. Mais on peut dire que c’est une perversion de l’ordre naturel de l’humanité globalement, parce qu’il faut bien une sexualité hétérosexuelle pour que l’humanité ne disparaisse pas.
Ceci dit, cela ne veut pas dire que les homosexuels sont des pervers. On trouve de tout, comme partout.
Mais j’insiste avec cet exemple car l’étude brandie donne les mêmes chiffres que celles sur la schizophrénie. Et on a tous remarqué que les relations des homosexuels avec leur mère sont assez particulières, sans pour autant qu’elle soient considérées comme pathologiques. Qui n’a pas des relations un peu tordues avec ses parents. Mais globalement les homosexuels ont un lien à leur mère beaucoup plus fort que le tout un chacun. Comme les schizophrènes d’ailleurs, même si ce n’est pas du tout le même type de lien.

Tout naturellement notre bonne conscience de révolutionnaire va dire que l’homosexualité n’est pas pathologique et que les salauds qui font ce genre d’études ne sont pas recommandables… Mais cela ne règle pas le problème du pourquoi et comment un enfant devient un homosexuel, plus ou moins heureux de l’être.

Et bien devant toutes ces questions, pour arriver à y répondre, on doit bien supposer une psychogenèse dans laquelle il se produit toujours des accidents de parcours, du fait, parfois d’une erreur de gène parfois d’autre chose de plus de difficilement cernable.

Pourquoi Canardos accepte une psychogenèse pour l’homosexualité et la rejette pour la schizophrénie ?
Pourquoi ne m'as-tu pas répondu sur la dernière synthèse que j'ai faite' sur le fil ?
C’est le sens de ma question qu’il élude systématiquement.
je vous remets cette question car ça cause tellement qu'elle est déjà perdue au milieu des 20 pages de fil

a écrit :2) Que des fragilisations génétiques et des accidents environnementaux peuvent décider d’une éventuelle schizophrénie (ou autisme, ou homosexualité ?) qui se déclanchera à un certain âge, mais qu’il n’est pas interdit de supposer qu’elle jouent alors à un certain moment du développement psychogénétique d’un individu. Car quoique l’on veuille, face à une mère qui s’occupe de son enfant mais regrette déjà de voir en lui des traits du père qu’elle pense avoir mal choisi (ou la situation inverse du côté du père qui regarde cette « chose »), l’enfant sentira cette arrière scène dans le holding de sa mère (ou son père) et l’inscription de son appareil psychique se fera alors d’une certaine façon qui est singulière à chacun. On est également en droit de poser que ce qui passe entre les parents et leur bébé, peut aussi passer en deçà de leur propre conscience. Les grands-parents ne se sont pas lavés les dents, et les petits enfants ont une carie.

On en conclue alors que lorsque deux personnes se rencontrent, tout leur arrière plan est mobilisé. Toute l’histoire infantile telle qu’elle s’est inscrite subjectivement chez le bébé, puis l’enfant va être mobilisée dans cette rencontre, du côté des deux protagonistes. Et ceci est aussi vrai pour les schizophrènes. Preuve en est l’importance des bouffées délirantes inaugurales d’une future schizophrénie qui se font à l’occasion d’une rencontre amoureuse ou autre, mais qui compte. Là, ça a touché un point d’identification qui s’est mal fait. Freud prenait l’exemple du cristal ; quand il tombe et se casse, c’est selon des lignes de fracture déjà présentes. Lacan, lui, assénait « ne devient pas fou qui veut ». Chez le schizophrène, on pose que c’est avant le stade du miroir que la faille a eu lieu (j’ai cru comprendre dans le précédent fil que Rojo et Canardos acceptent l’idée du stade du miroir comme étape du développement de tout être parlant). C’est cela la dissociation (voir la définition dans le fil « définition de psy »).


Et c'est cette psychogénèse qui peut expliquer la telle différence de chance d'être schizophrène entre deux jumeaux homozygotes.

iko
 
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Message par Nadia » 31 Jan 2005, 16:05

(iko @ lundi 31 janvier 2005 à 15:15 a écrit : ...
Ma position sur l’homosexualité

Si on prend le terme de perversion comme un terme moral, il n’est pas question que c’en soit une. Mais si on prend le terme perversion comme un détournement de l’objet de la pulsion de quelqu’un du sexe opposé pour quelqu’un de même sexe, je ne vois pas où est le problème. Mais c’est bien difficile de sortir de la morale. Les mots sont tellement indexés. Mais on peut dire que c’est une perversion de l’ordre naturel de l’humanité globalement, parce qu’il faut bien une sexualité hétérosexuelle pour que l’humanité ne disparaisse pas.
Ceci dit, cela ne veut pas dire que les homosexuels sont des pervers. On trouve de tout, comme partout.
...

20 pages déjà... :pendu:


Mais pour arriver à dire que l'homosexualité est "une perversion", quel que soit le sens tordu qu'on donne au mot, c'est une absurdité.

L'humain, dès qu'il sort de sa tanière le matin, son seul véritable devoir est de s'accoupler avec un être du sexe opposé pour procréer.
Donc la mastubation, l'homosexualité, la contraception, l'avortement..... sont au même titre des "perversions", car ils détournent la "pulsion sexuelle" de la procréation.

Super ! C'est pile poil ce que disent tous les religieux les plus réactionnaires ! :124: :bleu-vomi:
Nadia
 
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Message par iko » 31 Jan 2005, 19:12

Canardos,

je comprends que tu ouvres un fil sur la schizophrénie.
Mais ce n'est pas pour autant que j'arrêterai d'en parler sur le fil de la psychanlyse. Car ce sont tes interventions sur l'inanité de la théorie psychanalytique dans la schizophrénie, tant pour l'expliquer que pour la traiter, sous prétexte de son origine organique qui m'ont fait rentrer sur ce fil.

D'ailleurs le premier article que tu nous a passé, montre au chapitre les psychothérapies, que cinq thérapies sur les six citées se servent de l'outil analytique (psychothérapie d'inspiration psychanalytique, thérapie de groupe, une branche des thérapie familiiale fonctionne sur les preceptes analytiques, le psychodrame, et enfin les thérapeutiques institutionnelles. Reste en fait les thérapies cognitivo-comportementales qui sont très périphériques, étant par essence de courte durée à la différence du vecu schizophrénique.

iko
 
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Message par iko » 31 Jan 2005, 19:30

toujours l'article de canardos sur la schizophrénie dans le fil du même nom.

a écrit :“ La prise en charge des schizophrènes représente 80 % des crédits alloués à la psychiatrie clinique en France, pour une population vivant à 98 % hors de l’hôpital. En effet, si l’hospitalisation, le plus souvent brutale car réalisée sur intervention de la police ou des pompiers, est toujours un recours d’urgence, à un moment où le patient peut devenir dangereux pour lui-même ou pour autrui, le reste du temps, le soutien et l’accompagnement médicaux au long cours, dans le cadre d’une prise en charge de secteur continue, sont indispensables pour assurer et maintenir une bonne insertion psychosociale permettant notamment de prévenir le suicide ”,


Ce passage dit en termes non cliniques que les schizophrènes qui ont rompu leur lien transférentiel nécessitent très vite des hospitalisations en urgence. Et si aujourd’hui les hospitalisations sont faites dans une telle atmosphère d’urgence et de dangerosité, c’est parce que elles sont trop courtes, ceci décidé par nos gestionnaires mais hélas avec l’accord de la majorité des psychiatres. On a quand même fermé 40.000 lits en dix ans avec l’accord de tous les nouveaux psychiatres [(pas si nouveaux que ça mais qui ont choisi de faire carrière dans les nouveaux gadgets qui excluent les schizophrènes (intervention en hôpital général, intervention dans les cellules de soutien psychologiques en cas d’accident, comportementalisme…) ] !
Je rappelle que les psychothérapeutes institutionnels ont été à l’origine de la politique de secteur psychiatrique. En effet ce dernier vient poser en terme administratif qu’il faut une continuité de la relation transférentielle dans et hors de l’hôpital si on veut permettre aux schizophrènes de vivre « une vie valant la peine d’être vécue » !


iko
 
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