Ça donne ! J’ai du mal à suivre et en lisant les textes, je m’aperçois que d’autres ont déjà répondu à peu près dans le sens que je voulais emprunter...
Donc juste quelques points rapides :
L’homéopathie que Rojo semble aimer comparer à la psychanalyse : Comment expliquez-vous que « ce n’est pas sans marcher » ? (comme dirait l’autre)
Ce qui différencie la psychanalyse et l’homéopathie, c’est que la théorie du transfert peut rendre compte du pourquoi on a des cures miraculeuses d’asthmatiques (ou autres) par l’homéopathie. Parce qu’il y en a ; les homéopathes ne sont pas tous des escrocs qui savent qu’ils vendent des placebos, et ne soignent pas. ils pensent vraiment qu’il existe quelque chose d’actif dans leur pillules
L’analyse du transfert, part du principe qu’on ne peut pas faire abstraction de ce qu’on est au moment de la rencontre avec un patient quel qu’il soit. On ne peut pas non plus faire abstraction que derrière la description des plaintes corporelles, il y a une demande autre, qui ne sera pas forcément verbale, demande de réassurance mais pas seulement. Et cette demande s’adresse à toute une chaîne de personnages imaginaires de son enfance (imaginaire dans le sens qu’ils se sont inscrits selon son propre vécu imaginaire face à eux), chaîne dont momentanément le médecin va être un représentant.
Ma position sur l’homosexualité Si on prend le terme de perversion comme un terme moral, il n’est pas question que c’en soit une. Mais si on prend le terme perversion comme un détournement de l’objet de la pulsion de quelqu’un du sexe opposé pour quelqu’un de même sexe, je ne vois pas où est le problème. Mais c’est bien difficile de sortir de la morale. Les mots sont tellement indexés. Mais on peut dire que c’est une perversion de l’ordre naturel de l’humanité globalement, parce qu’il faut bien une sexualité hétérosexuelle pour que l’humanité ne disparaisse pas.
Ceci dit, cela ne veut pas dire que les homosexuels sont des pervers. On trouve de tout, comme partout.
Mais j’insiste avec cet exemple car l’étude brandie donne les mêmes chiffres que celles sur la schizophrénie. Et on a tous remarqué que les relations des homosexuels avec leur mère sont assez particulières, sans pour autant qu’elle soient considérées comme pathologiques. Qui n’a pas des relations un peu tordues avec ses parents. Mais globalement les homosexuels ont un lien à leur mère beaucoup plus fort que le tout un chacun. Comme les schizophrènes d’ailleurs, même si ce n’est pas du tout le même type de lien.
Tout naturellement notre bonne conscience de révolutionnaire va dire que l’homosexualité n’est pas pathologique et que les salauds qui font ce genre d’études ne sont pas recommandables… Mais cela ne règle pas le problème du pourquoi et comment un enfant devient un homosexuel, plus ou moins heureux de l’être.
Et bien devant toutes ces questions, pour arriver à y répondre, on doit bien supposer une psychogenèse dans laquelle il se produit toujours des accidents de parcours, du fait, parfois d’une erreur de gène parfois d’autre chose de plus de difficilement cernable.
Pourquoi Canardos accepte une psychogenèse pour l’homosexualité et la rejette pour la schizophrénie ?
Pourquoi ne m'as-tu pas répondu sur la dernière synthèse que j'ai faite' sur le fil ?
C’est le sens de ma question qu’il élude systématiquement.
je vous remets cette question car ça cause tellement qu'elle est déjà perdue au milieu des 20 pages de fil
a écrit :2) Que des fragilisations génétiques et des accidents environnementaux peuvent décider d’une éventuelle schizophrénie (ou autisme, ou homosexualité ?) qui se déclanchera à un certain âge, mais qu’il n’est pas interdit de supposer qu’elle jouent alors à un certain moment du développement psychogénétique d’un individu. Car quoique l’on veuille, face à une mère qui s’occupe de son enfant mais regrette déjà de voir en lui des traits du père qu’elle pense avoir mal choisi (ou la situation inverse du côté du père qui regarde cette « chose »), l’enfant sentira cette arrière scène dans le holding de sa mère (ou son père) et l’inscription de son appareil psychique se fera alors d’une certaine façon qui est singulière à chacun. On est également en droit de poser que ce qui passe entre les parents et leur bébé, peut aussi passer en deçà de leur propre conscience. Les grands-parents ne se sont pas lavés les dents, et les petits enfants ont une carie.
On en conclue alors que lorsque deux personnes se rencontrent, tout leur arrière plan est mobilisé. Toute l’histoire infantile telle qu’elle s’est inscrite subjectivement chez le bébé, puis l’enfant va être mobilisée dans cette rencontre, du côté des deux protagonistes. Et ceci est aussi vrai pour les schizophrènes. Preuve en est l’importance des bouffées délirantes inaugurales d’une future schizophrénie qui se font à l’occasion d’une rencontre amoureuse ou autre, mais qui compte. Là, ça a touché un point d’identification qui s’est mal fait. Freud prenait l’exemple du cristal ; quand il tombe et se casse, c’est selon des lignes de fracture déjà présentes. Lacan, lui, assénait « ne devient pas fou qui veut ». Chez le schizophrène, on pose que c’est avant le stade du miroir que la faille a eu lieu (j’ai cru comprendre dans le précédent fil que Rojo et Canardos acceptent l’idée du stade du miroir comme étape du développement de tout être parlant). C’est cela la dissociation (voir la définition dans le fil « définition de psy »).
Et c'est cette psychogénèse qui peut expliquer la telle différence de chance d'être schizophrène entre deux jumeaux homozygotes.