Les flics chassent les élèves dans l'école

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Valiere » 08 Fév 2005, 08:43

Mercredi 2 février 2005, les gendarmes de Fameck (57290) se sont rendus dans un établissement scolaire chercher deux mineurs irakiens âgés respectivement de 15 et 17 ans. Ils sont scolarisés au Collège Charles de Gaulle et sont en France avec leur père, ayant fuit leur pays pour chercher asile. C’est suite à la consigne de la Préfecture de Moselle de mettre en œuvre un arrêté de reconduite à la frontière (donc de les expulser) que les gendarmes auraient tenté d’interpeller le père des enfants dans la matinée. L’ayant « raté », ils se sont « repliés » sur cette solution. Dans l’établissement ils ont fait appeler les deux élèves par le proviseur au local administratif de l’établissement. Grosse panique pour les deux élèves qui n’ont pas compris ce dont il s’agissait, face à la volonté des gendarmes de les emmener, même de force. Une personne de l’établissement a « tempéré » et a demandé aux mineurs de suivre les gendarmes, ce qu’ils ont alors fait.
Il n’y a eu, semble-t-il, aucune réaction officielle de l’établissement, mais par contre de nombreuses protestations de membres du personnel. Ces derniers ont été très choqués par de tels procédés et par les répercussions que cela a provoquées sur ces deux mineurs et sur leurs camarades de classe (grosse peur, sentiment d’insécurité à l’intérieur de l’établissement qui perd sa neutralité). Ces membres du personnel envisagent de se mobiliser. Le collectif de mineurs sans papier de Moselle bien sûr est prêts à les soutenir.
Les deux jeunes irakiens ont été conduit dans les locaux de la Gendarmerie où ils ont passé une partie de l’après midi. Aucun avocat n’a été contacté par les forces de l’ordre. En fin d’après midi, les gendarmes ont continué d’instrumentaliser les enfants en retournant avec eux dans la chambre d’hôtel où ils étaient hébergés pour y attendre leur père. C’est donc un véritable piège qui a été tendu à ce père de famille, en utilisant ses enfants comme appâts. En fin de journée le père ne venant pas, les gendarmes s’en sont retournés en les laissant seuls dans leur chambre. Les deux mineurs étaient paniqués, sans avoir réellement compris ce dont il s’agissait mais comprenant que l’on en voulait à leur père, et ne sachant plus s’ils pouvaient retourner à l’école le lendemain. Plusieurs personnes ont été témoins de leur angoisse et de leur incompréhension.

Les faits (les gendarmes sont rentrés chercher les enfants dans l’établissement ; ils les ont conduits dans les locaux de la Gendarmerie ; aucun avocat n’a alors été prévenu ; les deux jeunes ont été ramenés dans leur chambre d’hôtel par les gendarmes pour essayer d’interpeller leur père ; ils ont laissé les enfants seuls, sans informer l’autorité judiciaire --Juge des enfants ou Procureur-) ont été confirmé par le major de la gendarmerie de Fameck à une personne de la section de Metz de la Ligue des Droits de l’Homme, membre de ce collectif.

Messieurs les gendarmes , que faîtes vous de la légalité que vous êtes sensés incarner et faire respecter et que vous malmenez ici gaillardement à plusieurs reprises?

Depuis, le père se cache et aurait disparu dans la nature, les enfants sont placés en foyer dans l’attente de son éventuelle interpellation…

Fameck le 05 février 2005
Valiere
 
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Message par Valiere » 09 Fév 2005, 23:44

a écrit :
Projet de communiqué RESF

L¹école pour piéger les sans-papiers

Mercredi 2 février 2005, des gendarmes se sont rendus dans le collège Charles De Gaulle de Fameck (Moselle) pour interpeller deux élèves irakiens, des frères âgés respectivement de quinze et dix-sept ans.
Ces gendarmes avaient, selon eux, tenté sans succès d¹interpeller dans la matinée le père de ces deux jeunes pour mettre à exécution la mesure d¹éloignement dont il a fait l¹objet.
N¹ayant pu l¹interpeller, ils se sont présentés dans l¹établissement où étaient scolarisés ses deux enfants. Sur place, ils ont fait appeler les deux élèves par le proviseur. Lorsqu¹ils ont compris que les gendarmes étaient là pour les emmener, les deux élèves ont été pris de panique. Un enseignant est alors intervenu pour éviter tout recours à la force et a obtenu des jeunes qu¹ils suivent les gendarmes.
Les deux jeunes ont été conduits dans les locaux de la gendarmerie où ils ont passé une partie de l¹après-midi. En fin de journée, les gendarmes les ont ensuite emmenés dans la chambre d¹hôtel où ils vivent avec leur père, dans l¹espoir de pouvoir y interpeller celui-ci. En début de soirée, le père ne s¹étant pas présenté, les gendarmes sont repartis en laissant les deux jeunes livrés à eux-mêmes. C¹est donc un véritable piège qui a été tendu à ce père de famille, utilisant ses enfants comme appâts.
Paniqués par les conditions de leur interpellation, très angoissés à l¹idée que leur père puisse être arrêté, ces deux jeunes ont été profondément choqués par cet épisode. Les personnels et les camarades de classes sont aussi bouleversés par cette intervention des gendarmes qui a généré un sentiment de peur et d¹insécurité dans tout l¹établissement. Il y a eu de nombreuses protestations de membres du personnel de l¹établissement mais aucune réaction officielle de la direction.

Depuis, le père aurait disparu pour éviter l¹arrestation. Suite à un signalement du collège, les enfants ont été placés dans un foyer de Fameck compte tenu de leur situation d¹isolement.
Le Réseau éducation sans frontières constate que ce type de pratique tend à se multiplier sur l¹ensemble du territoire. Depuis quelque temps, les forces de l¹ordre ont pris pour habitude de venir chercher dans les établissements scolaires des enfants de tous âges pour les enfermer dans des centres de rétentions avec leurs parents, dans l¹attente de leur expulsion. Ils se servent maintenant de l¹école pour piéger les parents et les interpeller.
Le Réseau éducation sans frontières proteste contre ces pratiques indignes. Il entend s¹opposer à ces interventions de plus en plus fréquentes des forces de l¹ordre dans les établissements scolaires. Il demande aux enseignants et aux personnels de l¹éducation nationale de refuser de prêter leur concours à ce type pratiques. Enfin, il exige la suspension immédiate de la mesure d¹éloignement prise à l¹encontre de ce père de famille, ainsi que le réexamen de sa situation administrative au regard du droit à l¹éducation de ses enfants et de leurs attaches en France.

Paris, le 9 février 2005

Contact :

Réseau Education Sans Frontières

Réseau des militants, collectifs d¹établissements, syndicats et associations pour l¹information et le soutien aux jeunes scolarisés étrangers sans papiers

Contact : [url=mailto:educsansfrontieres@free.fr]educsansfrontieres@free.fr[/url] / http://www.educationsansfrontieres.org C/o EDMP Impasse Crozatier 75012 Paris

70 organisations sont membres d¹Éducation sans Frontières : Syndicats et associations... ADN (Association pour la démocratie à Nice), AMF (Association des Marocains en France), Association « En-Temps » (service des mineurs étrangers isolés), Association Française Janusz Korczak (AFJK), Association Intercapa Solidarité Etudiants Etrangers, Association Sar-Phirdem, ATTAC-France, CIMADE (service oecuménique d'entraide), Cinquième zone, Club UNESCO Terre Bleue (Charenton - 94), CNT (Confédération nationale du travail), Collectif Cetace (Créteil), Comité de défense des droits des sans-papiers (59), Collectif des sans papiers de Seine Saint-Denis (93), Collectif des sanspapiers

des Hauts de Seine (92), Collectif des sans-papiers kabyles de France (CSPK), 3ème Collectif des sans-papiers de Paris, Collectif Unitaire de Défense des Elèves, Coordination nationale des sans-papiers, DAL (Droit Au Logement), Ecole Emancipée, Emancipation, Etudiants et Enseignants étrangers (Académie de Créteil), FASTI (Fédération des association de solidarité avec les travailleurs immigrés), Faut qu'on s'active ! (Boulogne sur mer), FCPE, FERC-CGT, FSU, G10 Solidaires Paris, GISTI (Groupe d'information et de soutien des immigrés), Groupe contre la criminalisation des familles de l'AITEC, (Association Internationale des Techniciens, experts et Chercheurs), Journal A Contre Courant politique et syndical (Mulhouse), Ligue des droits de l'homme (LDH), Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP),

RAJFIRE (Réseau pour l'autonomie des femmes immigrées et réfugiées), RCTS, Réseau Chrétiens Immigrés (RCI), Section Française de Défense des Enfants, SGEN-CFDT, SUBTERRA a.s.b.l., SUD Haute-Loire, SUD-Culture, SUD-Education, SUD-PTT, Syndicat de la Magistrature, UNL (Union Nationale Lycéenne), UNSEN-CGT/ Collectifs d'établissement... Lycée Jean-Jaurès (Châtenay-Malabry - 92), Comité de soutien des enfants tchétchènes de l'école Baudelaire - Paris 12, Lycée Suger (St-Denis - 93), Lycée Jean-Macé (Vitry - 94), LP Gustave Eiffel (Massy - 91), LP Florian (Sceaux - 92), CISéé (Lycée Utrillo, Stains - 93) / Soutiens... Alternative Libertaire, LCR, PCF, Les Verts
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