les psychoses maniaco depressives...

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Quidam » 27 Fév 2005, 19:08

a écrit :qu'en pensent les tenants des psychotherapies analytiques?


La psychanalyse t'obsède, Canardos. Elle n'est pas de trop et a sa place pour aider les aidants. Et notamment les familles qui sont confrontées à des situations très difficiles. L'accès maniaque par exemple. C'est un vieux terme psychiatrique qui désigne l'accès de folie spectaculaire classique. C'est l'entonnoir sur la tête. (Ca n'a rien à voir avec les rites obsessionnels de nettoyage).
Le patient est exalté, hyperactif mais pas délirant. Il n'est pas angoissé ni trop angoissant dans le contact et souvent l'humeur est gaie. Les jeux de mots fusent, les remarques déplacées aussi. Bien sûr il ne se reconnait pas malade ! Au contraire il dit n'avoir jamais été autant en forme. Et c'est vrai. La difficulté pour son entourage c'est de l'hospitaliser, contre son gré. Les familles se trouvent très démunies. C'est vraiment pour les proches une épreuve terrible surtout les premières fois quand il n'ya pas encore l'expérience de la maladie. Le patient perçoit la culpabilité de l'entourage, l'utilise, menace, supplie, promet, change d'avis, disparaît, claque le patrimoine, s'oppose, ne veut rien entendre... Il faut vraiment un travail commun entre les équipes de soins et l'entourage pour permettre les soins sous contrainte en milieu hospitalier.
Et là vous devinez qu'il faut une équipe qui sait qu'elle va se faire malmener. Ce sont les moyens humains et les murs, voire les chambres d'isolement qui vont contenir l'agitation avec l'aide de médicaments qui sont efficaces en 2 à 15 jours, environ.
Un malade me disait récemment : "Tu n'es pas infirmier tu es agent de maïtrise."
Quidam
 
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Message par Quidam » 27 Fév 2005, 19:59

Je témoigne que dans la pratique les choses ne sont pas aussi tranchées entre psychothérapie analytique et de soutien. C'est un distingo assez artificiel.
Je ne prendrai qu'un exemple :
a écrit :le patient doit être convaincu de la nécessité de son traitement prolongé,

Bien dit mais comment on fait ? parce que bien sûr ce n'est pas qu'un problème d'information. D'abord il faut que le patient t'écoute, c'est à dire qu'il t'aie suffisamment à la bonne pour écouter ta phrase jusqu'au bout. Il faut de la confiance, il faut qu'il te reconnaisse comme un interlocuteur. Tiens voilà qu'on retrouve le transfert. On en a déjà parler sur le fil PSy x, y, z. Cela présuppose que préalablement tu as contenu ton envie de lui rentrer dans le lard quand il t'a inondé la salle de bain pour la 3ème fois dans la soirée. Bon alors pour te contenir t'as fait comment ? Comment t'as fait pour, avant de lui gueuler dessus, penser que tout cela n'était peut-être pas dirigé contre toi ? N'empêche que c'est dans ce moment là que tu as gagner d sa part un minimum de reconnaissance de ce que tu es. Alors la recette ? Et bien c'est lié à l'ambiance analytique dans le service et ça renvoie de près ou de loin au travail d'élucidation de soi même.
Ensuite il va te falloir écouter les réticences du patient.
- "Ca me coupe le plaisir. Tes médicaments c'est la mort."
Bon alors qu'est-ce tu réponds pour obtenir une adhésion à la nécessité de se traiter ?
- "Là je crois que tu ressens ça vraiment parce que d'autres patients avant toi m'ont dit la même chose."
- C'est de la merde".
- Je suis près à en reparler avec toi quand tu veux."
Bon c'est pas génial, d'accord mais au moins t'es pas grillé pour revenir sur le sujet. T'a une crédibilité. Enfin tu peux le penser. C'est pas garanti.
Quidam
 
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