a écrit :qu'en pensent les tenants des psychotherapies analytiques?
La psychanalyse t'obsède, Canardos. Elle n'est pas de trop et a sa place pour aider les aidants. Et notamment les familles qui sont confrontées à des situations très difficiles. L'accès maniaque par exemple. C'est un vieux terme psychiatrique qui désigne l'accès de folie spectaculaire classique. C'est l'entonnoir sur la tête. (Ca n'a rien à voir avec les rites obsessionnels de nettoyage).
Le patient est exalté, hyperactif mais pas délirant. Il n'est pas angoissé ni trop angoissant dans le contact et souvent l'humeur est gaie. Les jeux de mots fusent, les remarques déplacées aussi. Bien sûr il ne se reconnait pas malade ! Au contraire il dit n'avoir jamais été autant en forme. Et c'est vrai. La difficulté pour son entourage c'est de l'hospitaliser, contre son gré. Les familles se trouvent très démunies. C'est vraiment pour les proches une épreuve terrible surtout les premières fois quand il n'ya pas encore l'expérience de la maladie. Le patient perçoit la culpabilité de l'entourage, l'utilise, menace, supplie, promet, change d'avis, disparaît, claque le patrimoine, s'oppose, ne veut rien entendre... Il faut vraiment un travail commun entre les équipes de soins et l'entourage pour permettre les soins sous contrainte en milieu hospitalier.
Et là vous devinez qu'il faut une équipe qui sait qu'elle va se faire malmener. Ce sont les moyens humains et les murs, voire les chambres d'isolement qui vont contenir l'agitation avec l'aide de médicaments qui sont efficaces en 2 à 15 jours, environ.
Un malade me disait récemment : "Tu n'es pas infirmier tu es agent de maïtrise."