a écrit :Les médias mentent, les directions de la FIDL et l’UNL veulent enterrer le mouvement lycéen qui leur échappe … et pourtant la grève se propage !
Tout faire pour généraliser la grève : c’est le seul moyen de gagner !
Bilan : Essor du mouvement de grève (avec blocage) malgré tous les obstacles
Depuis qu’une partie des lycéens s’est mise en grève, refusant de se contenter des seules manifestations planifiées par les directions de la FIDL et de l’UNL, ils ont du faire face à une hostilité généralisée. Pourtant le mouvement de grève (avec blocage) dans les lycées ne cesse de prendre de l’ampleur.
Dans un premier temps, les directions de l’UNL et la FIDL ont réussi à diriger et contrôler le mouvement, imposant les dates de mobilisation. L’auto-organisation des lycéens était très faible. Alors que le mouvement était ascendant, avec des manifestations de plus en plus massives, aucune perspective autre que d’attendre la prochaine manifestation n’était donnée concrètement par les organisations lycéennes.
Après le 15 mars, alors que les manifestations commençaient à s’essouffler, les directions de la FIDL et l’UNL ont clairement fait comprendre que pour eux, le mouvement lycéen était mort. Et pour bien le faire mourir, ils ont donné une seule perspective : une manifestation samedi 2 avril, avec en attendant des sondages ou des référendums (FIDL) pour faire croire que la lutte continue ...
C’est au moment même où les médias et les « syndicats » lycéens enterraient le mouvement (mouvement traité avec bienveillance par les médias tant qu’il en restait aux seules manifestations), que le mouvement de grève (avec « blocage » des cours, et parfois occupation du lycée) s’est réellement développé.
Pour la première fois le 10 mars, la coordination parisienne a appelé à la grève et au blocage des lycées. Cet appel a ensuite été repris par les coordinations nationales des 12 et 20 mars. Les coordinations ont eu beaucoup de mal à s’organiser et à faire relayer leurs messages dans les lycées (la FIDL et l’UNL refusant de relayer le message et communiquant uniquement sur le 2 avril). Les lycéens qui bloquaient leur lycée le faisaient dans l’anonymat médiatique, ce qui freinait la propagation. La masse des lycéens n’était pas au courant du mouvement de blocages et n’entendait que les discours annonçant l’essoufflement du mouvement. Pourtant, en dépit de tous ces obstacles, les blocages se propagent et l’auto-organisation des lycéens progresse.
Après les avoir longtemps ignoré, les médias minimisent les blocages. Pire, ils les faisaient passer, jeudi 24 mars, pour un « baroud d’honneur » sans perspective, une dernière journée de mobilisation. L’appareil médiatique met ainsi tout son poids pour déprimer les lycéens et leur faire croire que tout est perdu pour eux. Pourtant, les blocages se sont amplifiés vendredi 25 mars, démentant les médias menteurs.
Perspectives : Généralisation des blocages et extension aux autres secteurs ?
De plus en plus de lycéens sont persuadés que les manifestations ne feront jamais céder Fillon. Au printemps 2003, 2 millions de travailleurs ont défilé certaines journées d’action, et cela n’a servi à rien. Ce qui aurait fait céder le gouvernement, c’est la grève générale illimitée jusqu’à la victoire. Les directions syndicales ont refusé d’y appeler, et les travailleurs n’ont pas eu la force de les contourner et de mettre en place une coordination qui aurait dirigé la lutte jusqu’à la victoire.
Il faut lutter contre l’idée que les manifestations de masse (avec l’objectif d’être « visible » des médias) sont l’objectif à atteindre et feront céder Fillon (les blocages n’étant conçus, dans cette optique, que comme un moyen pour faire grossir les manifestations). Cette idée repose sur un raisonnement illusoire : les médias aiment les manifestations, donc il faut faire des manifestations, et ainsi les médias parleront de nous, et donc Fillon devra céder.
Il ne s’agit pas de nier l’importance des médias, mais il s’agit de dire clairement que c’est uniquement en imposant un rapport de force sur le terrain que nous pourrons obtenir la victoire. Et c’est la grève, le blocage des lycées, qui permet d’établir ce rapport de force. L’objectif doit donc être de généraliser la grève chez les lycéens, et mieux, de généraliser la grève dans l’éducation nationale, chez les étudiants et les enseignants. C’est à la coordination nationale de diriger la grève : il faut élire un comité de coordination élargi, chargé de faire appliquer les décisions votées et qui devra rendre des comptes à la prochaine réunion de la coordination.
La FSE fait le maximum pour que les étudiants rejoignent les lycéens dans la grève. Avec la conviction que nous avons plus de chance de gagner ensemble que séparément. Dans la mesure de ses moyens humains et matériels, la FSE se met au service des lycéens en lutte. Contactez nous !
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