par azadi » 31 Mars 2005, 18:42
Et de deux !!!! :
PARIS (AFP) - A six semaines de l'échéance, les syndicats menacent de boycotter le travail le lundi de Pentecôte, jugeant boîteux le projet gouvernemental de financer par la suppression d'un jour férié son plan en faveur des personnes âgées et dépendantes.
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, l'a résumé jeudi: "le lundi de Pentecôte travaillé ne passe pas" auprès des salariés. "Le problème de la dépendance est réel", a-t-il reconnu, mais "nous, on considérait qu'il fallait le régler différemment".
La suppression d'un jour férié qui, selon le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, devrait rapporter quelque 2 milliards d'euros par an sous forme de cotisations sociales supplémentaires, est la mesure-phare prévue par le gouvernement pour financer son plan Vieillissement et solidarité.
Ce plan, qui alloue des moyens supplémentaires aux maisons de retraite et aux hôpitaux, avait été lancé après la canicule de l'été 2003, qui avait fait près de 15.000 morts en France.
FO, qui réunissait ses instances jeudi, n'exclut pas d'appeler à des arrêts de travail ce jour-là, comme l'a déjà fait la CFTC, dont l'appel à la grève nationale englobait le vendredi saint, le lundi de Pâques, le lundi de Pentecôte et le jeudi de l'Ascension.
La présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav), Danièle Karniewicz, du syndicat CFE-CGC, a dénoncé jeudi un dispositif "mal piloté" et "lancé n'importe comment". "Ce sont des coups d'épée dans l'eau", a-t-elle déclaré à l'AFP.
En mars, le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy a reconnu que cette journée ne suffira pas à l'avenir à financer la dépendance, en raison de l'augmentation de l'espérance de vie.
De son côté la CFDT, qui réclame une remise à plat d'un dossier qu'elle juge "très lié" à la question du temps de travail, "réfléchit à une action ce jour-là". Supprimer un jour férié "ne répond pas au problème posé de solidarité avec les personnes âgées", a indiqué une porte-parole.
A la CGT, dont la branche métallurgie appelle déjà à la grève, Bernard Thibault juge que les salariés, loin de "se laisser faire", doivent avoir "recours à l'arrêt de travail" si nécessaire pour se soustraire à cette journée de travail "imposée" sans rémunération.
"Nous avons déjà obtenu dans un certain nombre d'entreprises que l'employeur verse la contribution aux caisses de l'Etat sans faire travailler ses salariés ce jour-là", a-t-il affirmé.
Pour lui, le gouvernement "serait bien inspiré de revenir sur cette mesure injuste et inefficace" et source d'"anarchie".
Dans le Gard et le territoire de Belfort, qui ont préféré travailler le lundi de Pâques au lieu de celui de Pentecôte, la situation a été très confuse, certaines administrations fermant tandis que d'autres étaient ouvertes et des écoles ont été désertées.
Les jours suivants, syndicats d'enseignants et parents d'éléves (FCPE) ont invité le gouvernement à "tirer les leçons de cette pagaille" et appelé à ne pas envoyer les enfants à l'école ce jour-là.
Une centaine de députés UMP et UDF ont fait connaître leur opposition à la mesure. Deux d'entre eux, Jean-Louis Christ (UMP) et Yvan Lachaud (UDF) ont interpellé M. Raffarin face au "mécontentement manifeste des Français" et à une mesure qui "suscite l'inquiétude".
Des sentiments qui pourraient dangereusement influer sur le référendum du 29 mai sur le traité constitutionnel européen, qui interviendra quinze jours après la Pentecôte, ont-ils rappelé.