Bibliothèque Rosa Luxemburg

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par azadi » 31 Mars 2005, 17:41

Tout est ici :

http://www.marxists.org/francais/luxembur/livres.htm

mais cela n'empêche évidemment pas de s'intéresser aux éditions papiers actuelles des éditions "Temps des Cerises" et autres.... 8)
azadi
 
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Message par Strike! » 02 Avr 2005, 16:02

Salut azadi,

Tu dis être un sympathisant de la ligue Spartaciste de 1918, moi j'avoue aprécier beaucoup Rosa Luxembourg et les luttes de cette période précise, si importante dans l'histoire du XX siècle (lendemain de la première guerre impérialiste et vague révolutionnaire)...

Quel est l'héritage des idées de Luxembourg et de "Spartacus"? Quelles organisations s'en réclamme aujourd'hui?

Merci
Strike!
 
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Message par azadi » 04 Avr 2005, 17:37

bonjour strike !

L'héritage "direct" du KPD-Spartakus fut lorsque la majorité ex-spartakiste quitta le KPD pour former le KAPD et sa suite groupusculaire (jusqu'à la seconde "Ligue Spartakus" et le KAUD-Union communiste ouvrière d'Allemagne) qui disparut presque complètement pendant le nazisme...
A part Paul Mattick peu de théoriciens se sont réclamés de R. Luxemburg ; pour ce qui est des organisations, aux Pays Bas il y eut le MLL Front (Marx Lénine Luxemburg) aux alentours de la seconde guerre mondiale qui devint le CommunistenBond Spartacus (renforcé par les anciens de Groupe des Communistes Internationaux de Hollande*) effacant progressivement ses références aux trotskisme/léninisme pour rejoindre des positions exclusivement luxemburgistes quant à l'organisation, la question nationale, etc. Je pense que cette organisation existe encore.

En france, on doit l'héritage "luxemburgiste" à René Lefeuvre de la revue "Masses" et des "Cahiers Spartacus" qui existent toujours aujourd'hui (leur stand est toujours présent à la fête LO si je ne me trompe...)
Les ennemis les plus virulents de l'héritage théorico-pratique de Rosa Luxemburg furent des éléments "bordiguisants" dans les années 70, comme on peut le lire dans le livre "La Gauche communiste en Allemagne" où l'auteur Jean Barrot (aujourd'hui G. Dauvé) se livre à une attaque de mauvaise fois en règle (truffée de raccourcis selon mon opinion) pour critiquer Rosa Luxemburg....

Récemment, le groupe "Perspective Internationaliste" a évolué sur des positions exclusivement "marxistes-luxemburgistes", mais comme ce sont d'anciens bordiguistes je reste (à tort?) encore un peu sceptique...


*qui édita dans les années 30 d'intéressants principes de la production/distribution communiste
azadi
 
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Message par artza » 04 Avr 2005, 18:36

Je ne vois absolument pas ce qui peut permettre d'affirmer que le KAPD soit l'héritier politique de R. Luxemburg.

Elle s'affronta vigoureusement avec les élements "gauchistes" au congrès de fondation du KPD(S)- PC d'Allemagne-.
Contre eux et parfois minoritaire elle préconisa toujours la nécéssité de la participation aux élections bourgeoises et au parlement ainsi que le militantisme au sein des syndicats et le rôle incontournable d'un parti ouvrier révolutionnaire centralisé. Elle salua la révolution russe et l'action audacieuse des bolcheviks en Octobre 17.

Il serait ridicule de faire de Rosa Luxemburg une "léniniste" qui s'ignorait ou une trotskyste avant la lettre, mais rien dans son oeuvre et son action ne la rattache aux courants ultra-gauches issus du jeune PC allemand.
Souvent aussi des courants sociaux-démocrates qui se veulent de gauche, des opportunistes évoluant vers la gauche, des confusionnistes s'en réclament aussi bien à tort.
Rosa Luxemburg appartient à tous ceux qui luttent pour la révolution socialiste internationale par l'organisation politique révolutionnaire indépendante du prolétariat mondial.
Le reste c'est de la contrebande.
artza
 
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Message par azadi » 04 Avr 2005, 19:30

Non Artza, j'ai écris, à la lecture entre autre des compte-rendus de congrés, que la Ligue Spartakiste avait une base militante qui refusa de rester dans le KPD lorsque celui ci vint à être dirigé par Lévi. Ces "spartakistes" (contrairement à la majorité des anciens IKD et ex-SD néo-bolchévisés dans le KPD) furent la base du KAPD.

Tu as raison lorsque tu soulignes les divergences de Rosa avec des éléments "gauchistes" (lire notamment le livre "la Commune de Berlin") -mais ce n'est pas encore le KAPD- et certains spartakistes, mais c'est oublier que :
-> RL n'a jamais été dupe du caractère bourgeois du parlementarisme, la querelle fut de savoir s'il fallait s'en servir comme d'une tribune comme avant ou non,
-> elle était également lucide sur le caractère contre-révolutionnaire des syndicats allemands en 1918, mais tout comme elle sortit trop tard de l'organisation SD, c'était encore une fois sa crainte de "se couper des masses" qui l'avait guidée...

Beaucoup de choses rapproche RL des courants radicaux :
- la question nationale,
- la construction d'une théorie révolutionnaire prenant en compte l'organisation du prolétariat par lui même (les "conseils ouvriers" à l'époque...)
- la critique du centralisme organisationel, ...
bref beaucoup de choses encore qui l'éloignaient des positions de Lénine et ceci dès une quinzaine d'année plus tôt lorsqu'elle s'oppose vigoureusement à Lénine dans "Questions d'organisation de la social-démocratie russe", il est essentiel de lire ce texte lorsqu'on veut étudier le rapport de RL et du bolchévisme... Donc lorsque tu parles de ces positions favorables au "rôle incontournable d'un parti ouvrier révolutionnaire centralisé" je ne vois pas où tu as lu ça....
De la même façon la compilation de textes "Sur la Révolution russe" récemment réédité montre que RL est très critique et sceptique sur cette révolution...

Rosa Luxemburg "n'appartient" à personne. L'important est de lire ses textes (et sa correspondance très instructive également) directement, sans aucun intermédiaire...
azadi
 
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Message par artza » 04 Avr 2005, 19:51

a écrit :ça crainte de se couper des masses


Ben voilà.
Une crainte qui n'a jamais empêché de dormir les KAPDistes sans parler des ultra-gauches qui ont prétendu leur survivre.

Rosa Luxemburg a toujours milité dans un parti centralisé, que ce soit en Allemagne ou en Pologne russe.
Le parti "polonais" d'ailleurs que dirigeait d'une main ferme son camarade Leo Jogiches n'était pas moins "centralisé" que l'organistion de Lénine.
Nombreux sont ceux qui d'ailleurs prétendaient qu'il l'était encore plus.

Des divergences entre Lénine et R.L. il y en eut bien sur, mais finalement moins qu'entre Lénine et Trotsky.
Maintenant ce que je maintiens c'est que prétendre que Rosa Luxemburg fut hostile à l'action des bolcheviks en 17 est pour le moins un contre-vérité.

"Ils (les bolcheviks) ont osé".
N'est-ce pas sa formule finale louangeuse pour les bolcheviks de sa brochure sur la Révolution russe?
artza
 
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