a écrit :Pour l'anecdote d'ailleurs, c'est sur le modèle classique (càd comme décalage par effet Doppler) qu'a été faite la première interprétation des mesures de Hubble à la fin des années 1920... sans référence, donc, aux modèles cosmologiques construits sur la relativité générale dès la deuxième moitié de la décennie précédente. La jonction n'a été faite que plus tard ; il faudrait trouver la date dans un bouquin bien documenté sur l'histoire de la cosmologie, mais je ne suis pas certain que ça date d'avant la seconde guerre mondiale !
Je pense que si (mais je n'ai pas de preuve formelle sous la main). Il est en tout cas clair que très tôt, les astrophysiciens ont senti que les "vitesses" mesurées simplement avec l'effet Doppler étaient trop grandes pour être réelles:
"Nous utilisons le terme de vitesse apparente, de façon à insister sur le caractère empirique de la corrélation. Mais nous sentons bien que l'interprétation doit-être laissée aux personnes telles que vous-même et quelque rares autres qui sont compétentes pour discuter de ce sujet avec autorité" (lettre de Hubble à De Sitter, 1931).
Sinon, l'idée d'une dilatation de l'espace plutôt que des vitesses pour expliquer les mouvements des galaxies est de Lemaître, en 1927.
a écrit :
Ok Harpo... c'est seulement à faible décalage spectral que les modèles en relativités restreinte et générale coïncident entre eux... et avec le modèle classique.
Les formules de l'effet Doppler classique et de l'effet Doppler "relativité restreinte" ne coïncident pas, mais donnent effectivement un résultat numérique très proche à faible vitesse. Il existe en relativité générale une autre forme de décalage spectral, qui n'est pas de même nature que le cas classique et restreint, puisqu'il peut se produire sans
aucune vitesse relative des observateurs. Il a un rapport avec la courbure (locale) de l'espace-temps. Il se produit par exemple dans le cas où de la lumière est émise à la surface d'un corps très massif (une étoile), et qu'un observateur la reçoit loin du corps massif. La longueur d'onde reçue est alors plus grande que celle émise.
a écrit :
j'ai peut-être tout faux mais, à vue de nez, il me semble que l'interprétation physique des différents termes n'est pas indépendante de la métrique utilisée pour l'écriture des équations d'Einstein...
Bon, désolé pour ceux qui ne comprennent pas, ce qui suit est une remarque technique qu'on peut sauter:
Je n'ai pas l'article de Pour la science mentionné plus haut sous la main. Mais la métrique détermine la courbure, et elle intervient donc évidement dans le calcul. La formule du décalage vers le rouge (relativité générale) est 1+z = a_0/a_e, où z est le rapport habituel dans l'effet Doppler (longeur d'onde reçue moins longeur d'onde émise sur longueur d'onde émise), et a est un facteur d'échelle (par exemple le rayon de l'univers observable). La courbure (et donc la métrique) est cachée dans ce a.