Je n'ai pas (encore) lu les mémoires de Maxime Rodinson, mais la présentation qu'en a fait Pierre Vidal-Naquet à la fête était tout à fait intéressante, à la fois sur les côtés positifs (sa rigueur intellectuelle, son érudition, son engagement comme intellectuel communiste -- il a quitté le PC après l'intervention soviétique en Hongrie en 1956 --, son combat anticolonialiste -- notamment par rapport à l'Algérie --, son soutien au peuple palestinien en tant qu'intellectuel Juif antisioniste aux côtés de Pierre Vidal-Naquet, Laurent Schwartz et quelques autres -- des gens qui font aujourd'hui cruellement défaut dans le paysage politique...), mais sans masquer les côtés plus discutables, comme sa position de soutien à l'intervention américaine lors de la première guerre du Golfe (une position que Pierre Vidal-Naquet lui-même a eu l'honnêteté de dire qu'il n'était pas loin de partager...).
A noter que Pierre Vidal-Naquet a commencé sa présentation par la lecture d'un passage où Maxime Rodinson établit une sorte de parallèle entre l'esprit de la fête de Lutte Ouvrière (à laquelle il venait semble-t-il régulièrement, sans partager les idées de LO... entre autres, dit-il dans le passage cité, parce que c'était pour lui l'occasion d'y rencontrer ses deux enfants qui y militent...) et celui passé de la fête de l'Humanité avant qu'elle ne dégénère en une sorte de kermesse commerciale aux couleurs de Ricard !
Pour ma part, j'ai trouvé la discussion intéressante, y compris sur les raisons, rappelées par Michel Rodinson à la tribune, qui ont poussé son père à ses positions sur la guerre du Golfe -- sa fille rappelant par ailleurs qu'il avait par contre pris position contre l'actuelle guerre étatsunienne contre l'Irak.