Acquis sociaux

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Ottokar » 21 Mai 2005, 17:28

Bon, on comprend mieux, mais tu ne nous facilites pas le dialogue !

J'ai regardé un peu le site dont tu donnes le lien en tout petit dans ton premier post. C'est un site anar très anar, assez loin de ce que nous pensons en général sur ce forum.

Ta position sur les acquis sociaux a le défaut d'être terriblement déconnectée de la réalité. De façon générale, on peut dire que rien n'est jamais acquis, que ce que la bourgeoisie cède, elle tente de le transformer en de nouvelles chaînes qui lient le monde du travail à cette société. Mais, au nom de cette position très générale, ne pas se préparer à lutter pour défendre ce qu'on a, c'est une position bizarre. C'est un peu comme si dans les camps nazis, devant l'horreur et l'esclavage, tu avais dit aux prisonniers qu'avoir deux tranches de pain au lieu d'une ne changeait rien...

Nous, communistes, nous ne nous limitons à la tartine de pain et nous réclamons la liberté, la fin de l'esclavage, bref l'abolition du travail salarié et pas seulement des hausses de salaires. Mais pour autant, quand on veut diminuer nos rations ou durcir nos chaînes, nous ne disons pas "ça ne fait rien, des chaînes, ce sont des chaînes".

D'autant qu'on commence parfois par réclamer du pain et on finit en insurrection, comme la journée des femmes en février... 1917 ou les nombreuses insurrections ouvrières du temps où le mouvement anarchiste représentait autre chose que des parleurs mais alignait des combattants du monde du travail, en Espagne dans les années 30.

Tu as peu de chances de trouver beaucoup de sympathies ici.
Ottokar
 
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Message par E.R. » 22 Mai 2005, 00:18

(Zelda @ samedi 21 mai 2005 à 18:24 a écrit :
(ER a écrit : Ne voit-on pas, en réalité, qu’à chaque fois qu’un “acquis” fut mis en place par le système, le mouvement révolutionnaire s’en trouva déconfit ?


Je ne comprends pas tout ce que tu veux dire... Mais j'extrais volontairement cette phrase, parce qu'il y a dedans une fuite en avant qui ne me plaît pas... Une sorte de nihilisme du genre : si les travailleurs ou les pauvres sont moins malheureux, cela enlève du grain à moudre aux révolutionnaires...

Bref, ôte-moi d'un doute, tu ne veux pas dire ça tout de même !!!

Pas du tout !

Je dis simplement que ces "acquis" ont été mis en place dans le but de juguler le mouvement révolutionnaire. Par exemple, la "liberté syndicale" "accordée" par Ferry et Waldeck-Rousseau avait pour objectif d'intégrer le syndicalisme à l'Etat pour "isoler les agitateurs professionnels". Cela ne peut être tenu que comme une régression vis-à-vis de la situation antérieure. Ces acquis sont donc un mythe: ils n'existent pas ! Ce ne sont même pas des miettes offertes par ce que vous appelez la "bourgeoisie", mais un moyen supplémentaire de nous enchaîner à son Système Barbare.

Voici ce que dit J. Ferry à propos de l'esprit de cette loi : “Réprimer aveuglément les coalitions favorisait la prolifération des sectes socialistes. En autorisant les syndicats professionnels, ce gouvernement à mis en place une administration composée de l’élite des ouvriers prompte à l’arbitrage de la préfecture et capable d’isoler les agitateurs professionnels !”
E.R.
 
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Message par E.R. » 22 Mai 2005, 01:47

Vous ne comprenez pas ce que je dis. Procédons aurtrement.

Vos objections tiendraient si les acquis sociaux constituaient un progrès vis-à-vis de la situation antérieure. Il serait en effet stupide de vouloir revenir dessus sous prétexte que la révolution ne s'est pas réalisée et nous pourrions tout à fait nous en servir pour réaliser l'objectif final. Mais imaginons ce que vous n'imaginez pas : imaginons que ces acquis ne constituent pas un progrès mais un regrès. Vos objections tiennent-elles toujours ?

Prenons un exemple : La loi de 1884 sur la liberté syndicale "accordée" par Waldeck-Rousseau et Jules Ferry avait un objectif : intégrer le syndicalisme à l'Etat dans le but d'éviter toute révolte populaire.
Cela constitue-til un progrès ou une regression ?

Petit rappel :
J. Ferry (Chambre des députés, 1884) :
“Réprimer aveuglément les coalitions favorisait la prolifération des sectes socialistes. En autorisant les syndicats professionnels, ce gouvernement à mis en place une administration composée de l’élite des ouvriers prompte à l’arbitrage de la préfecture et capable d’isoler les agitateurs professionnels !”
E.R.
 
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Message par lenzo » 22 Mai 2005, 03:50

La question des syndicats : acquis sociaux ou pas ? Et quelle attitude à avoir ?
Oui les syndicats sont plutôt à sauvegarder. Y compris malgré les calculs de la classe dominante qui s’en sert comme instrument de collaboration pour mieux maîtriser le monde des exploités.

Et l’exemple pris des syndicats professionnels autorisés en 1884 n’est pas la confédération CGT né en 1895, ni les multiples syndicats issus de luttes ouvrières sur les cinq continents. Un syndicat, une organisation ouvrière n’est pas un organisme figé une bonne fois pour toutes par décision des ennemis des révolutionnaires.

Longtemps encore l’afflux de syndiqués, l’élan donné à des organisations de défense de salariés va marquer la conscience de classe nécessaire pour changer un jour le cours des choses. Voilà « un acquis social » qu’il n’est pas question de renier.
lenzo
 
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Message par oca » 22 Mai 2005, 23:03

a écrit :Je dis simplement que ces "acquis" ont été mis en place dans le but de juguler le mouvement révolutionnaire.

Bien sure qu’une grande partie des "acquis" sociaux on été donnée par la bourgeoisie pour que le prolétariat ne le renverse pas !
Mais j’aurais deux remarques à faireJe suis d’accort avec tous qu’une grande partie de se que la bourgeoisie présente comme des victoires pour les travailleurs ne le sont pas vraiment… exemple : chaque semaine, des travailleurs font des grèves pour avoir des hausses de salaire. Ils ont de la chance s’ils obtiennent déjà une hausse de salaire qui atteint le niveau de la baise du pouvoir d’achat suite a l’inflation ! Peut-on parler de victoire ? Les syndicats vont dire que oui, mais rien que l’inflation va d’annuler, en peut de temps, la hausse de salaire ; moi je n’appel pas cela une victoire!Mais est ce que, pour autant, le prolétariat doit-il se laisser faire et ne pas réagir contre les attaques bourgeoise ? NON ! Nous, les communistes, savons l’importance de la confrontation pratique des ouvriers sur le terrien des luttes pour défendre leur condition social. Elle permet de jeter les bases de la solidarité et de la conscience ouvrière, indispensable aux combats futures qui viseront de renversement de la société bourgeoise.
oca
 
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