Je trouve le texte intéressant et tant pis pour le style "élitiste".
Après tout ce n'est souvent qu'une histoire d'habitude et tout le monde peut apprendre à jargonner situationniste comme d'autres jargonnent trotskyste ou anar libertaire communiste anti autoritaire.
etc...
Je trouve le texte intéressant quand il pointe nos faiblesses (celle de tous les révolutionnaires) et exprime (dans son style) les questions que se posent (ou devrait se poser -mais je crois que tout le monde se les pose) tout "militant-sympathisant".
Faire un manifeste pointant les faiblesses n'est pas si difficile mais... et alors ?
Si on peut admettre et vouloir discuter (pinailler) sur la plus grande partie du texte la conclusion (7) n'a absolument aucun intérêt sinon faire plaisir à l'auteur. Ce qui est déjà bien.
Là où le pessimisme (que je partage) finit commence le verbiage dérisoire.
Ne continue-t-on pas à penser en rond dans une orthodoxie pseudo renouvelée ? Probablement et c'est aussi le cas de ce paragraphe 7. Cela fait combien de temps que les situationnistes tournent en rond avec leurs désirs formels et leurs équations ?
Cela dit en toute camaraderie. Le style situationniste (orthodoxie pseudo-renouvelée ?) laisse toujours croire que le point de vue est nouveau et on s'attend à une révélation (je plaisante ) et ça finit toujours (je ne plaisante pas) en eau de boudin.
Le coup du jeune Marx, des manuscrits de 1844 (Grundrisse ?) commence à faire long feu et pétard mouillé. Même Raymond Aron s'en était déjà aperçu
.Aron prend aussi ses distances avec bien des interprétations des années 1960 trop exclusivement fondées sur la récente édition de textes que Marx n'avait pas publiés de son vivant (Les Manuscrits de 1844, L'Idéologie allemande, la Critique du droit politique hégélien, les Grundrisse, en particulier). Il redonne ainsi une place centrale au Capital et à la critique de l'économie politique, comme critique indissociable du savoir économique de son époque et du capitalisme réel. Le monde du 30/01/03
En appeler à un auteur bourgeois contre les situationnistes n'est pas très sérieux, mais je n'ai jamais prétendu l'être.
a écrit :7 – Allons-nous « quelque part » ?
Si une démarche telle que celle des Etats Généraux du Communisme (EGC) porte une perspective politique théorique riche et d’origines multiples dans son discours, sa visée est-elle opérante en « situation » ? La perspective ouverte ne se contente-t-elle pas d’adresser un périmètre strictement politico-économique ? N’oublie-elle pas de décliner les combats nécessaires vis à vis de certaines aliénations hors du champ traditionnel, comme s’il existait par nature une hiérarchie des luttes à conduire ou à différer, telles que – liste non exhaustive – le rapport de l’homme à la nature et son exploitation (pourtant déjà exprimé de façon latente par Marx « le jeune » dans le Manuscrit de 1844, et rendu « manifeste » par Lefebvre), le rapport d’exploitation de la supériorité du mâle (pourtant contesté et combattu avec quelque succès depuis Mai 68), le rapport de homme à la création « libre » et immédiate comme acte désaliénant « en soi » (pourtant brandi par le fer de lance du Situationniste), …
Ne continue-t-on pas à penser en rond dans une orthodoxie pseudo renouvelée ? Le corollaire, en question inverse, ne consiste-t-il pas à résoudre l’équation de la multitude des « lumpens », et de la fusionner en des désirs formels et « situés » de Révolution ? Les « sans » de tous bords sont aujourd’hui la vraie question du Communisme, il ne s’agit plus de considérer les « sans » - nous tous en puissance – comme une « armée de réserve », mais bien d’aller là où ils le veulent. Sans obédience. Pour un monde autrement, par une autre praxis révolutionnaire, par une autre culture politique, pour les combats d’aujourd’hui