British Airways cloué au sol à Londres

[faupatronim]

British Airways cloué au sol à Londres



Le licenciement, mercredi, de 800 à 600 salariés de Gate Gourmet, qui fournit à BA ses plateaux repas, a déclenché une grève de solidarité dans la compagnie britannique • 70.000 passagers sont concernés par l'annulation des vols à Heathrow •




C'est la poisse estivale pour British Airways et pour des dizaines de milliers de ses clients. Au plus chaud de la saison touristique, une grève sauvage et solidaire oblige vendredi la compagnie aérienne britannique à annuler tous ses vols à l'aéroport de Londres-Heathrow pour la deuxième journée consécutive. Le trafic est interrompu jusqu'à 21h00 (19h00 GMT). Le conflit social ne concerne pourtant pas le transporteur mais la société Gate Gourmet, qui fournit les plateaux-repas aux voyageurs.

Mercredi, 600 à 800 employés de cette firme américaine de restauration ont été licenciés. Selon le syndicat britannique des transports, ils ont été remerciés manu militari et au mégaphone pour s'être mis en grève sans préavis. La direction a refusé de les réintégrer le lendemain. Du coup, un millier de salariés de British Airways, bagagistes, conducteurs de cars et autres employés au sol, se sont joints au mouvement et bloquent les vols de la première compagnie aérienne européenne.

A l'aéroport londonien, la grève a engendré un chaos général. Quelque 20.000 passagers se sont retrouvés sans avion pour partir en vacances, un millier d'entre eux ont dormi sur le sol du terminal 4, qui accueille les vols de la compagnie britannique, les hôtels des environs ne pouvant les accueillir tous. Dans l'énervement général, plusieurs employés ont été verbalement agressés. D'autres compagnies ont vu leurs vols perturbés par le mouvement, dont l'Australienne Qantas Airways, la Finlandaise Finnair, Sri Lanka Airlines, GB Airlines et British Mediterranean Airlines. Les vols de British Airways qui devaient atterrir à Londres ont été détournés à des centaines de kilomètres, sur Cardiff ou Manchester. Les perturbations du trafic vendredi concernent 70.000 personnes et 550 vols.

«Il est très décevant pour nous de nous retrouver impliqués dans un conflit extérieur», a regretté vendredi le directeur exécutif de BA, Sir Rod Eddington, qui fait face à son troisième conflit social en trois étés, juste au moment où la compagnie se remet du choc de l'après 11 septembre et enregistre ses meilleurs profits depuis neuf ans. La direction a fait savoir qu'un dialogue avait été engagé avec son personnel, mais qu'il était encore tôt pour savoir si des négociations formelles s'ouvriraient avec les syndicats. «Notre priorité est que nos salariés reprennent le travail, et c'est notre objectif», a sobrement déclaré un porte-parole.

Pour sortir de ce conflit à ricochets, British Airways est à présent sommé par le Syndicat des transports britanniques (TGWU), un des plus puissants du pays, de faire pression sur Gate Gourmet pour qu'il négocie avec ses salariés renvoyés. La société, détenue par le groupe américain Texas Pacific, prépare quelque 80.000 repas quotidiens pour BA, son plus gros client à Heathrow. Des discussions devaient avoir lieu à Gate Gourmet vendredi matin, mais le directeur, Richard Wells, affirme que les employés ont été licenciés dans les formes, avec avertissements verbaux et par écrit. L'entreprise américaine, qui emploie 2.000 salariés, est déficitaire depuis plusieurs années et perd quelque 25 millions de livres par an.

Les pertes pour British Airways s'élèvent, selon le quotidien britannique «The Independent», à 30 millions de livres par jour, en incluant le dédommagement des passagers tombés en rade. Depuis jeudi, l'action du transporteur aérien a perdu près de 3% à la Bourse de Londres.

[pedro]

600 à 800 personnes licenciées en quelques minutes! Un scandale! Les travailleurs de British Airways qui se sont mis en grève pour soutenir les travailleurs de la société Américaine sous-traitante, ainsi maltraités, ont eu bien raison et montrent l'exemple de ce que doit être la solidarité ouvrière.

[pedro]

Aux dernières nouvelles, la boîte sous-traitante qui voulait virer les 600 et quelques personnes (essentiellement des femmes Indiennes), aurait fait en sorte de déclencher une grève de son personnel, pour mieux licencier et embaucher du personnel encore moins bien payé!

[pedro]

Un article de l'Humanité, d'aujourd'hui :

http://www.humanite.presse.fr/journal/2005...05-08-19-812375

Les patrons, eux, n'ont décidément honte de rien!!!