(Ottokar @ samedi 1 octobre 2005 à 14:49 a écrit :
Quant aux modérateurs, ils font ce qu'ils veulent, moi je pars en week-end !
Et moi, ramasser quelques cèpes. :D
a écrit :En tout cas les reflexions de iko, cyrano et Caupo reposent toutes sur un même raisonnement :
Si une technique provoque l'effet placebo alors cette technique est justifiée.
Les charlatans de toutes sortes ont de beaux jours devant eux avec un raisonnement pareil.
Le raisonnement devrait etre exactement inverse : si ce traitement n'a pas plus d'effet qu'un placebo alors c'est un traitement qui ne guérit de rien, qui doit être fermement condamné et remplacé par un placebo reconnu comme tel.
a écrit :Ce n'est pas un hasard si croire Dieu augmente l'espérance de vie
Parce qu'elle apporte des réponses aux questions existentielles et sécurise en créant un lien social, la religion d'un véritable anxiolytique. Au point d'agir sur la santé
a écrit :« Reste que si la foi apaise nombre de nos angoisses métaphysiques, elle possède encore un autre atout: celui de permettre au croyant de faire partie d'une communauté religieuse. Car être intégré dans un groupe social sécurise et, donc, réduit l'anxiété. Une seule preuve : en 2000, un psychiatre américain de l'université d'Alabama a montré que sur 236 volontaires en situation de sevrage de drogues et d'alcool, ceux qui étaient croyants bénéficiaient d'un soutien social accru... ce qui in fine induisait chez eux un plus faible niveau d'anxiété. Des résultats obtenus par l'analyse des réponses fournies par les sujets à un questionnaire psychologique spécifiquement conçu pour l'étude. L'explication d'un tel bénéfice ? Il est en fait a chercher dans... les premiers temps de l'humanité. Plus précisément durant le Pléistocène (de -1,8 million d'années à -10.000 ans), lorsque les Homo évoluaient exclusivement en petits groupes d'une dizaine d'individus. Ne pas faire partie d'un groupe équivalait alors tout simplement à une condamnation à mort.
"Car, durant cette période, l'homme n’a pu survivre qu'en bénéficiant des rapports de coopération avec ses semblables, explique Boris Cyrulnik, professeur d'éthologie à l'université de Toulon. Ce qui explique que c'est donc à l'intérieur d'un groupe qu'un être humain ressent du bien-être." Un ressenti qui perdure encore aujourd'hui chez quiconque se trouve intégré dans un groupe social. Certes, les vertus anxiolytiques apportées par l'inclusion sociale ne sont qu'une conséquence indirecte de la foi, mais un tel bénéfice n'en reste pas moins précieux. »
a écrit :On distingue des placebo purs et impurs.
- Les placebo purs sont dépourvus d'effets pharmacologiques et sont constitués de substances sans effet physiologique entièrement neutres et inertes sur l'organisme, par exemple le lactose ou le sérum physiologique.
- Les placebo impurs possèdent certaines propriétés pharmacologiques mais celles-ci ne se rapportent pas aux circonstances de la prescription et le traitement est uniquement utilisé pour son effet psychologique, par exemple : prescription de vitamines en dehors de toute indication spécifique d'avitaminose.
(cyrano a écrit :Si on parle de l'effet placebo, désolé : on va parler de la relation médecin-malade.
a écrit :Un effet placebo:ça n'a pas à voir automatiquement avec un médicament "placebo". L'expression est vicieuse dans la mesure où elle utilise le mot "placebo" (qui fait penser illico à petite pilule de sucre "râpé", ou petite goutte d'eau plate).
Un effet "placebo", c'est le résultat d'un acte de soin quelconque: prendre la main d'une personne en souffrance, lui parler avec bienveillance, lui prescrire un médicament (un placebo ou médicament réel...). L'effet placebo, malgré sa dénomination n'est pas attaché à le prescription d'un médicament placebo: c'est quelque chose qui ne peut s'activer que s'il y a relation entre des personnes. La prescription d'un placebo n'est qu'un cas particulier où peut fonctionner un effet placebo
a écrit :Je connais une aide soignante qui travaille à l'hosto. Elle m'affirme que 90% des maladies sont "psy", texto. Et elle parle par la bouche des médecins qui ne sont pas psychiatres ni rien qui ressemble. Mais, ils se sont rendus à l'évidence.
Ayant elle travaillée dans un service rhumatologie, elle raconte que le mal de dos est très "psy", et un tas d'autres. Le placebo ça y va, sous toutes formes, même sous la forme de l'hospitalisation et les "soins", les visites des "professeurs" etc.
Les gens vivent parce que leurs "mental" ça marche, où ils meurent parce qu'ils n'ont pas "envie de vivre" et ainsi de suite. Constat qu'elle fait toutes les semaines (je mets pas tous les jours pour ne pas qu'on dise que j'exagère, mais elle le dit).
(Matrok @ samedi 1 octobre 2005 à 14:27 a écrit :ça part un peu dans le hors-sujet là, mais ce débat sur l'effet placebo en général est somme toute plus interessant qu'un enième débat sur l'homéopathie au sujet de laquelle il n'y a pas grand chose à dire.
Donc en réponse à pelon :
*a écrit :Bon, d'accord sur la charlatanerie de ceux qui ont voulu faire de la vente massive de vitamine C. Bien, je prends une vitamine C le matin et je me sens moins fatigué. Effet placebo, pourquoi pas ? Mais si le le sais maintenant, que j'en suis convaincu, cela veut-il dire que la vitamine C ne peut jouer son rôle de placebo ?
Personne n'a dit que de savoir qu'un effet thérapeutique est lié à un placebo annule l'effet placebo. Ca peut paraître choquant parce que l'on cherche à comprendre l'effet placebo à l'aide de ce ce que l'on croit savoir de la psychologie humaine, mais ce n'est pas le cas : on peut très bien savoir que l'effet d'un médicament donné (préparation homéopathique, herboristerie, vitamine C ou ultra-levure) n'est pas plus grand que l'effet placebo, et néanmoins resentir cet effet placebo.
C'est le principe du LOBEPAC dont j'avais déja parlé sur ce forum. Voila un lien vers une interview de Jean Jacques Aulas par le Cercle Zététique, dont j'extrait le passage suivant :a écrit :Comment un placebo peut-il avoir un effet si le patient sait qu’il prend un produit qui ne contient rien ?
JJA : Quand je suis au soleil je me sens mieux. Le fait que je sois convaincu que tout cela est psychologique ne m’empêche pas d’aller mieux en étant au soleil. Soyons clairs. La suggestion joue un grand rôle dans l’effet placebo : c’est l’idée même de la méthode Coué. Si vous pensez que tout va aller mieux, tout va aller mieux. Nombre de personnes connaissent cette méthode dans laquelle il n’y a pas de mensonge. Mais beaucoup ont besoin d’une sorte de « médiation médicamenteuse » pour que la méthode fonctionne. Dans la littérature scientifique, une étude de Park et de ses collaborateurs montrait déjà en 1965 qu’avouer à des patients traités pour anxiété qu’ils prennent un placebo n’annule pas l’effet psychologique lié à la prise de ce « faux » médicament. Il n’est donc pas nécessaire de mentir pour qu’il y ait « effet placebo » !
**a écrit :Pourquoi avais-je un doute sur la vitamine C ? Une fois, j'en ai pris une un peu tardivement. Résultat : je ne pouvais pas dormir. Bien sûr, il pourrait s'agir de l'effet plcebo. Sauf que j'avais totalement oublié que j'en avais pris une et qu'il a fallu que je réfléchisse un certain temps avant de trouver la raison de mon insomnie. Comment expliquer cela ? Un effet placebo au niveau de l'inconscient ?
J'aurais bien du mal à l'expliquer, n'étant ni médecin ni psychologue. Il s'agit peut-être d'un "effet nocebo", quelque chose de similaire à l'effet placebo avec cette différence qu'au lieu de ressentir l'effet "bénéfique" attendu d'un médicament on en ressent un effet secondaire indésirable... et tout aussi improbable cependant si on s'en tient à une explication purement biochimique. Il peut aussi s'agir d'une coïncidence tout simplement, les troubles du sommeil peuvent avoir des origines très diverses. Mais il ne s'agit probablement pas d'un effet attribuable à la vitamine C :
La vitamine C n'empêche pas de dormir. Je précise que les doses testées sont ici de 4 grammes de vitamine C, soit l'équivalent 8 cachets de 500 mg !!
a écrit :Pour aller dans le sens de lenzo, l'effet placebo est de 0% pour certaines infections sanguines.
Et il peut même etre négatif.
Le placebo n'est qu'un pis aller, une solution temporaire aux lacunes de la médecine actuelle.
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