Des chercheurs ont reconstitué le virus de la grippe espagno

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par faupatronim » 06 Oct 2005, 09:26

(Le Monde @ 6 octobre 2005 a écrit :Des chercheurs ont reconstitué le virus de la grippe espagnole de 1918



Des chercheurs ont reconstitué et redonné vie au virus de la grippe espagnole de 1918, dans un laboratoire de haute sécurité américain, afin de percer les secrets de sa virulence, dans l'espoir de contribuer à la lutte contre une éventuelle pandémie de grippe aviaire.

Leurs travaux, publiés jeudi 6 octobre dans les revues Science et Nature, fournissent des informations utiles à la recherche vaccinale et le développement d'antiviraux, ainsi qu'à la surveillance des virus aviaires.

Pour ranimer le virus, les chercheurs américains sont allés en Alaska exhumer des tissus gelés d'une femme enterrée dans le permafrost en novembre 1918. Des tissus pulmonaires, archivés dans le formol, provenant d'autres victimes de la grippe espagnole ont également contribué à reconstituer le code génétique du virus.

Leur analyse suggère que le virus de 1918 (H1N1), responsable de la mort de 20 à 50 millions de personnes, dont beaucoup de jeunes adultes en bonne santé, était un virus d'origine aviaire ayant réussi à s'adapter à l'homme. C'est justement une telle adaptation de l'un des virus H5N1 de la grippe aviaire, qui se propagent actuellement chez les oiseaux, que redoutent les spécialistes.

"Nous avons recréé ce virus et réalisé ces expériences pour comprendre les propriétés biologiques qui ont rendu le virus de 1918 si exceptionnellement mortel", explique Terrence Tumpey (CDC d'Atlanta), co-auteur de l'article de Science.

Disposant de la quasi-intégralité de son génome, les chercheurs ont recréé le virus à l'aide d'une technique dite de "génétique inverse". Après des décennies, le virus a ainsi retrouvé vie dans un laboratoire de haute sécurité des Centres de contrôle des maladies américain (CDC) où il reste confiné.

PROCESSUS D'ADAPTATION À L'HOMME

Ses effets ont été étudiés sur des souris, des embryons de poulet, des cellules pulmonaires humaines. Les chercheurs en ont fabriqué différentes versions, avec des gènes d'autres virus grippaux, pour effectuer des comparaisons et déterminer ainsi quels éléments le rendaient si meurtrier.

Comme l'original, le virus reconstitué a tué en quelques jours les souris et les embryons de poulet. L'un des gènes à l'origine de la virulence de la maladie est celui d'une protéine de surface du virus, l'hémagglutinine (HA), qui lui permet de s'accrocher aux cellules. Trouver le mécanisme de cette agressivité de la HA, ravageuse pour les poumons, pourrait contribuer au développement d'antiviraux, relève Terrence Tumpey.

L'équipe du Dr Jeffery Taubenberger, de l'Institut de pathologie des forces armées américaines, cosignataire dans les deux revues, qui a déjà publié la séquence de cinq des huit gènes du virus, décrit dans Nature celles des trois gènes restants, essentiels à sa multiplication.

Les chercheurs ont identifié des petits changements sur ces gènes, suspects d'être déterminants dans le processus d'adaption à l'homme des virus aviaires."Le virus de 1918 diffère bien, concluent-ils, des virus de 1957 et de 1968, responsables des deux autres pandémies du siècle dernier", nettement moins meurtrières, relève Nadia Naffakh (Institut Pasteur, Paris). Ces virus humains avaient acquis deux ou trois gènes aviaires, formant des virus mixtes ou "réassortis". Mais le virus de 1918 est probablement un virus entièrement d'origine aviaire adapté à l'homme, selon J. Taubenberger.

faupatronim
 
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