violences en banlieue : quelle politique

[lallemande]

[QUOTE=Vérié,dimanche 6 novembre 2005 à 17:16]

Pas plus que je n'accuserais ces nombreux travailleurs victimes de ces actes, de ne pas avoir trouvé le chemin de la révolution, d'avoir déjoué les trahisons de la gauche, d'avoir résisté aux nombreuses attaques des gouvernements successifs, . cela n'a pas de sens. (...)
A la limite je pourrais juste nous accuser nous (moi compris) de ne pas avoir changer le monde mais enfin ....
Puisque nous n'avons pas changer le monde, ben il continu de partir à la dérive avec nous dedans
Il faut donc continuer et pis c'est tout .
:cry3:
non, je ne ferai pas d'autoflagellation non plus, pour n'avoir pas milité dans les cités. Je sais pour avoir tenté de parler à ces jeunes à d'autres moments (attentats de Madrid par exemple ou plus loin de nous manifs anti-cip) que c'est extrêmement difficile et j'admire d'autant plus ce qui le font ou qui essaient simplement de continuer à y vivre.
Ce que je regrette cependant, c'est que les travailleurs de la ville d'Evreux par exemple s'organisent maintenant spontanément pour surveiller les bagnoles, alors que l'urgence était là depuis longtemps. Pourquoi est-il tellement plus difficile de s'organiser pour protester ensemble contre les hausses de loyers et de charges, l'abandon des écoles et bâtiments d'habitation? Les ascenseurs en panne, etc.
Un journaliste (de Libé) regrettait paraît-il il y a quelques jours que la révolte des jeunes ne trouve pas d'expression politique. cqfd.

[Vic_tor]

Là je dois dire que je tombre un peu des nues, quand même.
Je suis convaincu que tous les copains de lo n'ont pas les mêmes réactions, du moins je l'espère.
Je ne vais pas répéter tout ce que Vérié a déjà fort bien expliqué.
Tout le monde ne peut que convenir que brûler des bagnoles ou des écoles maternelles n'est pas précisément le meilleur moyen de trouver un boulot, avec un salaire correct, ou un logement décent, de sortir de la misère.
La seule question à se poser, c'est de savoir si les militants révolutionnaires sont à même de proposer un politique à tous ceux qui se questionnent (par la révolte, le sentiment de solidarité, ou l'hostilité) ? Car tous, jeunes, travailleurs, ont les mêmes intérêts, faut-il le rappeler ?
Le moins que l'on puisse défendre, c'est la nécessité pour les jeunes en révolte comme pour l'ensemble des habitants des quartiers populaires de se souder dans la défense de leur intérêt commun.
40 à 60% de chômage dans les quartiers populaires, ça suffit !
Un logement décent pour chacun, et des salaires à hauteur des prix effarants !

Mais comment militer dans cette perspective ? Là ce n'est pas forcément simple, plusieurs l'ont relevé. Mais pas du tout infaisable, même si les militants révolutionnaires sont très mal implantés dans les cités populaires. Y aller, déjà, pour avoir les retours en direct des lycéens, des habitants, plutôt que d'attendre que les journalistes le fassent - avec quelle fidelité ? - pour nous. Et puis proposer de s'organiser, à la fois pour s'opposer aux véritables (petits) délinquants, à ceux qui tentent de manipuler les jeunes ou les volontés d'autodéfense, mais surtout pour mettre en avant les "racines du mal", avec des collages, des réunions, pourquoi pas des manifestations.
Intervenir de l'extérieur, ce sera probablement très compliqué, mais peut-être peut-on trouver rapidement des relais qui voudraient militer sur cette base dans les quartiers. Et même sans ces relais, ou cette implantation, cela mérite d'être tenté.
Car sinon, quand cette révolte sera appaisée, qu'aura donc mis en avant lo ?

[Matrok]

Là je dois dire que je tombre un peu des nues, quand même.
Je suis convaincu que tous les copains de lo n'ont pas les mêmes réactions, du moins je l'espère.

Vic_tor, tout ce que tu écris après ça est bel et bon, mais qu'est-ce qui te fait penser que les autres intervenants sur le forum pensent l'inverse ? Je précise ma question : de quelles réactions parles-tu ?