Allez voir cet article, et surtout la vidéo. Ca peut aider à "comprendre" que certains s'énervent...
http://www.afrik.com/article8965.html
a écrit :Non à l'état d'urgence !
Unité, mobilisation, contre la liquidation des libertés !
Les causes des événements récents
20 ans de chômage et de pauvreté de masse, le délabrement des cités ouvrières, le racisme quotidien à l'embauche, pour l'accés au logement, l'arbitraire policier, les rafles d'étrangers sans-papiers ; les provocations, les insultes, du ministre de l'intérieur Sarkozy, « tous ces gens là », « la racaille » à « nettoyer au Karcher » ; et la mort de deux jeunes fuyant la police, dont un représentant disait dimanche sur TF1 (caméra cachée) « venez là, on va tous vous mettre dans des transfos » : voilà les causes, non exhaustives, des émeutes, des incendies, qui se déroulent actuellement dans les banlieues française.
L'Etat en marche vers la dictature
Prétextant de cette situation, l'Etat a décidé, comme il en a lui-même édicté la possibilité, de s'octroyer tous les pouvoirs. Dans un récent communiqué du Front National, Marine Le Pen s'exprime en ces termes : « seule la loi n°55 – 385 du 3 avril 1955 relatif à l’état d’urgence permettrait de ramener l’ordre ».
Rien d'étonnant à ce que le Front National réclame l'application d'une loi scélérate et liberticide. Cette loi 55 – 385, votée aux commencements de la guerre d'Algérie, cette période sombre où régnaient en maîtres les tortionnaires colonialistes, les rafles, et où la police a massacré en masse à Paris même, cette loi instaure l'arbitraire total de la police et de l'armée :
« peuvent être également interdites, à titre général ou particulier, les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre »
« interdire la circulation des personnes ou des véhicules dans les lieux et aux heures fixés par arrêté »,
« instituer, par arrêté, des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé »,
« interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics »,
« le ministre de l’intérieur » peut « ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature »,
« conférer aux autorités administratives visées à l’article 8 le pouvoir d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit »,
« habiliter les mêmes autorités à prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature ainsi que celui des émissions radiophoniques, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales »
« lorsque l’état d’urgence est institué, dans tout ou partie d’un département, un décret pris sur le rapport du garde des sceaux, ministre de la justice, et du ministre de la défense nationale, peut autoriser la juridiction militaire à se saisir de crimes, ainsi que des délits qui leur sont connexes, relevant de la cour d’assises de ce département. »
C'est sur ces articles de lois que De Villepin et son gouvernement comptent s'appuyer pour établir «l'état d'urgence». Le message de l'Etat est clair : c'est l'épreuve de force.
a écrit :Nous sommes tous de la racaille.
Nous sommes tous de la racaille Face à la violence d'un Etat qui contre la misère ne nous envoie qu'une armée de flics ; Face à un Etat qui depuis trois décennies nous promet un plan Marshall, pour les zones de pauvreté commodément appelées banlieues ; Face à la violence d'un Etat n'obéissant qu'aux seuls desiderata du MEDEF, avide de rogner un peu plus chaque jour, nos derniers acquis sociaux ; Face à un Etat seul responsable des tensions via son ministre de l'Intérieur qui a géré les conflits des postes et de la SNCM par son GIGN qui ne cesse de rafler des milliers de sans-papiers.
Le « sursaut républicain » du gouvernement est un coup de force aux accents militaires aux relents de guerre d'Algérie, contre nous, travailleurs, précaires, chômeurs et « jeunes ».
La CNT dénonce le décret d'application du couvre-feu ne répondant nullement, une nouvelle fois, aux demandes de justice sociale de la population.
Avec les exploiteurs jamais ! Avec les exploités toujours !
CONFEDERATION NATIONALE DU TRAVAIL
Union Régionale des Syndicats de la Région Parisienne
33, rue des Vignoles 75020 PARIS
08 73 06 46 54
a écrit :COMMUNIQUE COMMUN
Paris, le 8 novembre 2005
NON A L’ÉTAT D’EXCEPTION
Confronté à une révolte née de l’accumulation des inégalités et des discriminations dans les banlieues et les quartiers pauvres, le gouvernement vient de franchir une nouvelle étape, d’une extrême gravité, dans l’escalade sécuritaire. Même en mai 1968, alors que la situation était bien plus dramatique, aucune loi d’exception n’avait été utilisée par les pouvoirs publics. La proclamation de l’état d’urgence répond à une révolte dont les causes sont profondes et bien connues sur le seul terrain de la répression.
Au-delà du message symbolique désastreux que nourrira la référence à la guerre d’Algérie, il ne s’agit pas seulement de « couvre-feu », ce qui est déjà de l’ordre d’une logique de guerre. En fait le gouvernement a sciemment menti. La loi du 3 avril 1955 autorise des interdictions de séjour pour « toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics », des assignations à résidence pour « toute personne […] dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics », la fermeture des « lieux de réunion de toute nature » et l’interdiction des « réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ». Le gouvernement a même prévu des perquisitions de nuit. Il peut, en outre, faire « prendre toutes mesures pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature », et donner compétence aux juridictions militaires en concurrence avec les juges ordinaires.
Stopper les violences et rétablir les solidarités dans les banlieues est une nécessité. Cela implique-t-il de les soumettre à une législation d’exception héritée de la période coloniale ? On sait où mène le cycle bien connu qui enchaîne provocations et répression, et quels résultats il permet d’obtenir. Les banlieues n’ont pas besoin d’état d’exception : elles ont besoin, désespérément, de justice, de respect et d’égalité.
Signataires :
Alternative Citoyenne, ATMF, CEDETIM, Comité des sans-logis, CRLDHT, Fédération syndicale unitaire, Ligue communiste révolutionnaire, Ligue des droits de l’Homme, MRAP, Parti communiste français, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, Union syndicale Solidaires, Les Verts.
(boispikeur @ mardi 8 novembre 2005 à 17:40 a écrit :a écrit :COMMUNIQUE COMMUN
Paris, le 8 novembre 2005
Même en mai 1968, alors que la situation était bien plus dramatique
Signataires :
Alternative Citoyenne, ATMF, CEDETIM, Comité des sans-logis, CRLDHT, Fédération syndicale unitaire, Ligue communiste révolutionnaire, Ligue des droits de l’Homme, MRAP, Parti communiste français, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, Union syndicale Solidaires, Les Verts.
Retour vers Politique française
Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invité(s)