"Jeunes de banlieue"

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par artza » 17 Nov 2005, 16:07

Excellent rappel Vérié.

Oui il y a toujours eu on peut dire comme ça une frange voyou (lumpen) à la classe ouvrière.
Certains jeunes que tu évoques ont d'ailleurs pas mal oeuvrés en Algérie commando de chasse et compagnie.

La différence avec aujourd'hui le poids du PC que personne n'a remplacé.

Gagner des blousons noirs c'étaient un peu la tarte à la crême des JC et même des trotskystes les groupes Révoltes de l'OCI.

Le PC en a promené quelques uns, gagné très peu ou alors dans des boulots bien spécialisés comme la chasse aux diffuseurs trotskystes qui étaient plus fréquente et plus marrante que la chasse aux fachos.

Le problème c'est pas les voyous c'est le recul des idées disons de gauche dans la jeunesse et la disparition des organisations.

Les voyous comme le chômage, la prostitution et bien d'autres choses disparaitront avec le socialisme.

Le problème c'est pas de tranformer les voyous en militants ouvriers mais les autres bien plus nombreux et qui subissent et reprennent toutes les influences réactionnaires de la religion à la voyoucratie.
artza
 
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Message par emma-louise » 17 Nov 2005, 17:16

Verié
a écrit :Il me semble donc qu'on a un peu oublié qu'il y a toujours eu une jeunesse ouvrière "turbulente" et plus ou moins violente, qu'il ne faut pas rejeter. Le développement du capitalisme, les fameuses trente glorieuses et l'élévation du niveau de vie ont peut-etre un peu masqué ce phénomène, qui ressurgit avec le chomage et la crise. (Avant la guere de 1939, il y avait les "Apaches de barrière", mais, ça, je ne connais pas, sinon au travers des souvenirs familiaux.)
Donc, soyons circonspect avant de vilipênder une partie de la jeunesse prolétarienne qui, aujourd'hui, n'a pas toujours notre couleur de peau !
Je ne peux que manifester mon total accord avec cette vision des choses , ayant en mémoire des souvenirs familiaux "prolétariens".
emma-louise
 
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Message par pelon » 17 Nov 2005, 18:26

Sur les voyous d'antan. Dans les années 50/60, les blousons noirs, beaucoup, étaient des jeunes qui faisaient, par exemple, dans mon coin c'était surtout cela, le coup de poing dans les bals du samedi soir. Il avaient souvent, quand ils se retrouvaient en bande, un comportement de "gros durs". Mais, et c'est ce qui fait la différence avec la période actuelle, ils avaient presque tous du boulot. Mes potes, depuis l'age de 14 ans étaient apprentis mécanos, maçons, à l'usine, devenaient ouvriers et partaient assez vite au service militaire. Après, souvent, ils revenaient pour s'installer, se marier, bosser avec un CDI (à l'époque c'était automatique).
J'en parlais avec un copain ex-blouson noir et je lui rappelais qu'ils se couchaient tôt le dimanche soir car il fallait aller à l'usine le lendemain. Il m'a rafraichi la mémoire : ce n'était pas le dimanche soir mais le lundi soir qu'il se couchait tôt, complètement crevé par la journée.
Donc, dans les analyses sur les tendances voyous (de tout temps) de la jeunesse des quartiers pauvres, ne jamais oublier l'importance du chômage, l'isolement par rapport à la classe ouvrière organisée qui a certes ses défauts mais aussi des traditions, pas toutes bonnes à jeter.
pelon
 
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Message par pelon » 17 Nov 2005, 18:52

(Vérié @ jeudi 17 novembre 2005 à 18:30 a écrit :
(pelon @ jeudi 17 novembre 2005 à 19:26 a écrit : Donc, dans les analyses sur les tendances voyous (de tout temps) de la jeunesse des quartiers pauvres, ne jamais oublier l'importance du chômage, l'isolement par rapport à la classe ouvrière organisée qui a certes ses défauts mais aussi des traditions, pas toutes bonnes à jeter.

Entièrement OK, Pelon. Je n'ai jamais dit que tout était pareil. J'ai d'ailleurs souligné cette importance de la crise et de la marginalisation.

Néanmoins, je peux te dire que la presse faisait déjà ses gros titres sur les blousons noirs et la violence. Et que pas mal de gens avaient peur d'eux, qu'ils agressaient les jeunes bourges etc. La différence, c'est qu'ils étaient plus respectueux de leurs voisins, du moins de ceux qu'ils connaissaient...
Bien sûr qu'il y avait des gros titres sur les blousons noirs et pas qu'en France. En Angleterre il y avait les mods et les rockers (années 60) et il y avait des bagarres entres les 2 bandes avec des centaines de jeunes. Mais la principale différence par rapport à notre période, c'et que la jeunesse trouvait du boulot et, de fait, n'était pas marginalisée économiquement. C'est ce fait qui rend plus difficile sa politisation, sa prise de conscience.
pelon
 
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Message par pelon » 17 Nov 2005, 19:09

(Vérié @ jeudi 17 novembre 2005 à 18:59 a écrit : OK, OK,
Mais ça n'est une raison, ni pour désespérer, ni pour rejeter cette jeunesse, ni pour essayer etc...

A moins que tu penses que celle d'aujourd'hui est foutue. Ca m'étonnerait.

__



Je n'ai jamais dit cela. J'explique les difficultés de l'organisation de cette jeunesse à partir de rien, les difficultés supplémentaires. Mais ce n'est pas la première fois que la classe ouvrière est dans une mauvaise situation, il y a certainement eu pire. Au début des années 30 en Allemagne par exemple, et là elle n'a pas gagné mais c'est une autre discussion.

Sur le problème du mail, on va regarder.
pelon
 
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