"Jeunes de banlieue"

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par artza » 17 Nov 2005, 22:50

Bon OK on parle pas forcément des mêmes choses, des mêmes gens.

Une jeunesse ouvrière un peu turbulente c'est une chose. Les voyous c'est autre chose.

Se fritter à la sortie d'un bal c'est con bon. Mettre sa soeur sur le tapin c'est autre chose. Faire la chasse aux pédés dans les rues perpendiculaires au boulevard de Clichy c'est encore autre chose. Faire une tournante (ça n'a pas été inventé hier et c'est pas l'exclusivité des milieux pauvres) c'est aussi autre chose.

Serrer un ouvrier algérien pour lui faire les poches c'est encore autre chose et tout ça existait tout près de la classe ouvrière et de la toute-toute petite bourgeoisie dans le même quartier et il y avait plus d'une passerelle d'un milieu à l'autre.

Pour les bandes de blousons noirs leur problème c'était pas tout à fait la politique du moins aux Abbesses ou aux Epinettes. Et ceux qui vendaient l'Avant-garde ça les faisait plutôt marrer.

Quand aux JC la chasse aux trotskystes ils connaissaient j'ai des souvenirs de collages rigolos dans le 14ème je parle en 65, 66.
Et puis casser le meeting des maos ulmards et les virer de leur salle en 67 aux Horticulteurs c'est bien les JC de banlieue sud. Et casser un bal de Révoltes en 66 en banlieue c'est bien les JC encadrés de queques cipeaux.

Pour les bagarres avec le RPF et les boulons ça c'est avant 58 j'ai pas connu.
Après le retour De Gaulle c'est le pouvoir fort on bouge pas, pas de provocations camarades. OAS assassins, flics républicains faites vot'boulot.

Octobre 61 c'est bien triste on bouge pas.

Charonne c'est guère mieux. Silence laissez passer l'enterrement.
artza
 
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Message par artza » 18 Nov 2005, 07:43

Répétons car patience et longueur de temps font plus que force et que rage:

Une jeunesse ouvrière turbulente, et on peut ajouter pas très consciente pouvant véhiculer des idées et accomplir des actes réactionnaires c'est une chose.

Les voyous c'est autre chose.

Comme tout est parfois un peu compliqué il ya plein d'individus un peu entre les deux et qui peuvent tomber d'un côté ou de l'autre parfois à plusieurs reprises ou osciller toute leur vie.

Le prolétaire "pur", le voyou "pur" est-ce que ça existe? Comme l'état ouvrier "pur". Mais c'est en partant de ces catégories abstraites que l'on peut raisonner.

Pour lol84_OI, qu'il étudie les textes et observe les évenements plutôt que de se nourrir de racontars sur LO qui signe ceci et proclame celà. Et avant de préter des préjugés aux autres qu'il combatte les siens et qu'il compte combien son orga compte d'individus qui passent leur vie à differ à la porte des boîtes et combien bossent dedans.



Et puis qu'il en discute en primeur avec les camarades de son orga qui passent quand même pas mal de temps d'universités d'été en collectifs avec de chauds partisans de la police républicaine dans toute sa diversité.
artza
 
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Message par Ottokar » 18 Nov 2005, 07:46

que la vie est belle, vue à travers des lunettes roses... mais on n'a pas l'impression de vivre dans le même monde que lol ! on lui souhaite plein de succès pour le recrutement de futurs démocrates révolutionnaires syndiqués dans ces émeutes de banlieue.

Savoir voir les choses telles qu'elles sont et non telles qu'on les souhaite est la première condition de l'action. Il y a une différence entre les zonards ou les gars un peu chauds des années 50-60 ou même 70 et ceux d'aujourd'hui, et encore une différence entre ceux qui galèrent et parfois viennent à l'usine entre deux et ceux qui y restent. Amener ces derniers au syndicat ou à l'action, les camarades de LO (ou d'autres groupes) y arrivent, mais ce n'est pas très évident.

Et ceux qui croient que ces émeutes font faire naître une génération consciente risquent d'aller au-devant de cruelles désillusions. Encore une fois, je repose la question, qui a été au contact de ces jeunes révoltés et peut nous faire part d'expériences ? Vérié nous a dit qu'il ne s'agissait pas de cela. Bon. Lol, alors ?
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Message par com_71 » 18 Nov 2005, 10:12

On pourrait discuter sans fin sur la nuance entre "ceux qui donnent le ton" et "ceux qui suivent"... Les banlieues ces derniers jours, je n'ai pas vu. Par contre j'ai pris le métro à Nation cet après-midi de manif lycéenne "brisée" par des jeunes de banlieue. J'ai vu des quais de métro "occupés" par des groupes de vingt-trente qui menaçaient tout le monde (pas seulement les lycéens), piquaient les portables...

Il y a quand-même une distinction que l'on rencontre souvent dans les témoignages de militants ouvriers en prison : celle entre "politiques" et "droit commun". Ce jour là ceux qui "donnaient le ton" relevaient plutôt de la catégorie "droit commun".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par emma-louise » 18 Nov 2005, 10:51

Un bouquin , très partiel bien entendu une autobiographie d'un tolard , ganster venu de l'Estaque à Marseille mais rebelle y compris pendant son passage aux JC : " Fractures d'une vie " de Charlie Bauer ( ed Seuil )
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Message par Barikad » 18 Nov 2005, 11:17

[quote=" (Ottokar @ vendredi 18 novembre 2005 à 08:46"]
Encore une fois, je repose la question, qui a été au contact de ces jeunes révoltés et peut nous faire part d'expériences ?
J'ai !
Du moins, pour etre completement honnete, pas ces derniers jours, mais les 10 dernieres années, je n'ai fait que çà, j'etais meme payé pour çà, et comme j'en avais pas assez, je le faisais aussi sur mon temps libre.
Par contre, je peux vous raconter l'exerience d'un camarade qui corobore mon sentiment sur la question.
Celui ci, lors d'une vente, il y a quelques temps, avait etabli un contact avec des éducateurs de rue. Ils l'ont contacté, lors des "évenements", pour tourner avec eux, et "parler politique avec les jeunes". Il a donc passé un week end entier à aller de cité en cité (parmis celles qui ont le plus cramées), rencontrer les "emeutiers". Les contacts semblaient assez aisés, facilités par la présence des éducs, connus par les concernés, et il y avait une vraie attente de "politique", meme si le niveau de conscience est au raz des paquerettes. Evidemment, c'est la colère contre Sarkozy qui domine.
Mais il faut etre clair, dans la situation actuelle, il ne nous est pas possible de gagner ces jeunes aux idées revolutionnaires.
Les descriptions que font Vérié sont interessantes, mais, et il l'a signalé lui meme, la période etait différente sur deux aspects fondamentaux (et en partie liés):
Un chomage de masse et durable. Dans les quartiers populaires, ont en est actuellement à la troisieme generation de chomeur ! On peut arriver à 40 ans sans jamais avoir signé un CDI ou un contrat de plus d'un an.
La faiblesse structurelle du mouvement ouvrier. Verié, si tu connais bien le quinzieme, tu sais alors dans quel état est le PC, la JC n'y existe meme plus. Bon, c'est du aux changement de sociologie de l'arrondissement certes, mais la rues des 4 frères peignots est toujours là, avec les memes problemes sociaux. Mais en banlieue, combien reste il de militants ouvriers ? et dans les entreprises où ces jeunes vont faire un passage interimaire, combien de militants pour les accueillir, les defendre ?

Certains intervenants sur le forum suggère qu'il n'y aurait rien à attendre des "voyous" qui cassent par plaisir (?), qu'intresinquement, ces "petites frappes" seraient des adversaires potentiels... C'est une vision, à mon avis, completement fausse. Vérié à raison de rappeller le rôle qu'ont pu jouer ces "petites frappes", au coté de la classe ouvriere, à des moments importants de l'histoire. Il aurait pu ajouter qu'en 68, il n'y avait pas que des étudiants petits bourgeois sur les barricades, qu'une partie de la jeunesse ouvriere, celle là meme qui faisaient le coup de poing dans les bals, s'etait deplacé pour faire le coup de poing contre les flics.
A chaque fois que la lutte de classe s'est accélérée, que le mouvement ouvrier, la classe ouvriere s'est montrée forte, elle a pu etre une force d'attraction pour tous ceux là.
Le probleme, c'est que c'dest pas le schema actuels, et ceux, à l'EG qui crient "vive l'intifada des banlieue" (il y en a, pas sur le forum, mais il y en a), feraient mieux de travailler à renforcer le mouvement ouvrier, preparer le mouvement d'ensemble, qui sera le seul moyen de donner des perspectives progressistes à tous les jeunes désoeuvrés des quartiers populaires.
Barikad
 
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Message par titi » 18 Nov 2005, 11:25

(Barikad @ vendredi 18 novembre 2005 à 12:17 a écrit :A chaque fois que la lutte de classe s'est accélérée, que le mouvement ouvrier, la classe ouvriere s'est montrée forte, elle a pu etre une force d'attraction pour tous ceux là.

oui
a écrit :Le probleme, c'est que c'dest pas le schema actuels, et ceux, à l'EG qui crient "vive l'intifada des banlieue" (il y en a, pas sur le forum, mais il y en a), feraient mieux de travailler à renforcer le mouvement ouvrier, preparer le mouvement d'ensemble, qui sera le seul moyen de donner des perspectives progressistes à tous les jeunes désoeuvrés des quartiers populaires.

encore oui
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