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a écrit : Boycotter est-il discriminer ?
Le maire de Seclin comparaît le 12 mars devant le tribunal correctionnel de Lille pour discrimination après son appel au boycott des produits israéliens. Des poursuites à l'initiative du parquet. Une première. JEAN-CLAUDE WILLEM cultive depuis longtemps son côté bolchevique bonhomme. Mais à l'évocation du dossier, la colère l'envahit. « Le parquet, je vais lui rentrer dans le lard. On me marque du sceau de l'infamie, moi qui à dix ans transportais des armes pour les FTP. Je ne supporte pas qu'on veuille me faire taire. Ma défense sera l'attaque, je veux un procès politique. » Le maire de Seclin promet une audience animée le 12 mars au tribunal de grande instance de Lille. Ce jour-là, il comparaîtra pour discrimination envers une nation. Si plusieurs affaires judiciaires similaires se sont déroulées sur fond de conflit israélo-palestinien, c'est la première fois en France qu'un maire est poursuivi pour un appel au boycott et la première fois également que le parquet prend l'initiative des poursuites. « Climat de haine » « J'ai réagi avec mes tripes », se souvient Jean-Claude Willem. Quelques jours auparavant, il a découvert une exposition photographique sur les territoires occupés. Alors, à l'ouverture du conseil municipal du 3 octobre, il annonce aux élus avoir demandé aux services de restauration des cantines scolaires de boycotter les produits en provenance d'Israël, à commencer par les jus de fruits. Et il explique son acte. « Le peuple israélien n'est pas en cause, c'est un homme, Ariel Sharon, coupable d'atrocités, qui ne respecte aucune décision de l'ONU et continue à massacrer. » Une prise de position politique claire sans caractère antisémite qui peut faire débat.
La Voix du Nord, 16/17 février 2003.