Joyeux Noël, Merry Christmas !

[bennie]

Ouai, je suis le prems à parler du film!
"Joyeux Noel", que je ne présente pas, z'avez qu'à sortir de chez vous!



J'ai beaucoup aimé, ainsi que mes amis.

Il y a des tas de critiques à faire peut-être, mais ce film a l'immanse avantage de parler d'un sujet resté tres longtemps ignoré, et donne envie de lire sur le sujet.

On y voit l'absurdité de la guerre, le sinisme et l'incompétence des officiers supérieyrs, le rôle du clergé et surtout, l'idée que ces prolétaires dans les tranchées ont bien plus de points communs entre eux, français, allemands ou écossais qu'avec leurs officiers ou bourgeoisies respectives.

On se dit que ces types qui ont fraternisé étaient dans le vrai, mais il manque quelquechose pour qu'ils fassent tache d'huile, pour ne pas subir sans se battre les sanctions venues de leur hiérarchie.

A voir bien sûr.

Daniel Brühl est encore impressionnant dans un rôle d'officier allemand.
=D>

[Ottokar]

Je l'ai vu hier soir, un peu à reculons car je craignais le côté cul-cul bons sentiments. Eh bien pas trop ! C'est bien fait, assez crédible, humain. Il y a bien sûr des côtés qui nous énervent, le pacifiste est un curé et pas un socialiste et les gens se réconcilient autour des chants de Noël, mais nobody's perfect ! Et puis à cette époque, dans des régiments composés en écrasante majorité de paysans, les chrétiens ayant été à la messe toute leur enfance étaient sûrement majoritaires. Plus qu'aujourd'hui en tout cas. Bon, mais il y a des scènes comiques, le processus des fraternisations est bien montré, l'attitude de la hiérarchie, l'évolution des hommes aussi.

Donc je recommande le film, un film qu'il est facile d'aller voir en famille, avec des amis et collègues ou avec des élèves pour les enseignants. Et Dany Boon n'est pas si mal en ch'ti.

[Puig Antich]

D'autant plus que la hiérarchie militaire a refusé de prêter des terrains pour ce film, qui je crois a dû être tourné en Roumanie.

Tout ce qui évoque, même de façon déformée et humaniste, le défaitisme révolutionnaire du prolétariat sous l'uniforme effraie encore les gradés et la bourgeoisie....

[maurizio]

Je me suis regarder au cinoche le film de Christian Carion Joyeux Noel qui prend pour sujet les fraternisations dans les tranchées le soir de Noel 1914, entre soldats français , allemands et écossais.

Bon…ben j’sais pas ce que vous en pensez (si vous l’avez vu) mais c’est pas un chef-d’œuvre….
Les acteurs sont si minables qu’on se demande s’il le font pas exprès pour ridiculiser le sujet…un des personnages principaux est un soldat allemand chanteur d’opérette dans le civil qui n’arrête pas de pousser la chansonnette mais la doublure et si merdique qu’on dirait un de ces play-back foireux des années 80

Non franchement, ces gens-là peuvent faire semblant de commémorer la mémoire des mutins de 14-18…on voit bien que leur démarche n’est pas sincère.
Déjà en 1997 les gouvernements anglais, français et italien avait tenté le même genre de récupération en lâchant dans leur larmes de crocodiles de grandes vérités inoffensive du type « c’est moche la guerre »…et… « c’est mieux quand c’est la paix »…ce genre de phrases toutes faites qui ont le mérite de ne pas mettre en cause le système et dont l’innocente stupidité se résume dans une des répliques de notre chanteur d’opérette qui après avoir fraterniser avec l’ennemi le soir de noel nous sort le surlendemain un « mais bon je suis soldat et je dois faire mon devoir »

Ce traitement ne fait que tourner en dérision les mutineries en n’en faisant que des actes de résistance molle, passive , pleine de résignation face à l’absurdité de la guerre…en somme il s’agit là de faire oublier ce qui c’est passé en 1917….dans le film comme dans le discours de la bourgeoisie ce qui est intéressant c’est ce qui n’est pas dit….
…ce que charrient les mutineries au front et les grèves à l’arrière de 1914 à 1916 c’est la révolte montante de la classe ouvrière qui trouvera son point d’orgue dans la révolution russe de 1917 et la volonté d’en finir avec ce monde barbare….ce genre de film sous couvert de bon sentiment humaniste et pacifiste ne cherche qu’une chose…confisquer et altérer la mémoire de la classe ouvrière et son passé révolutionnaire

[maurizio]

Pendant tout le film j’ai du me farcir des air d’opéra…faut croire que c’est plus acceptable pour la classe dominante que les chants des mutinés….ça gêne aux entournures…comme cette chanson des mutins de Craonne

Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes,
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme.
C’est à Craonne sur le plateau,
Q’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés

Ceux qu’ont le pognon, ceux là reviendront
Car c’est pour eux qu’on crève
Mais c’est fini, car les troufions
Vont tous se mettre en grève
Ce sera votre tour, Messieurs les gros
De monter sur le plateau
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau

Auteur anonyme qui fait échos à ce couplet de l’Internationale, systématiquement censuré par ceux qui la chante en toute occasion et jusqu’à plus soif :hinhin: , pour le récupérer et une fois de plus dénaturer la mémoire de la classe ouvrière

S’ils s’obstinent ces cannibales,
A faire de nous des héros
Ils sauront bientôt que nos balles
Sont pour nos propres généraux

[Ottokar]

maurizio, tu ne verserais pas un peu dans l'exagération ? personne n'a dit que c'est le film du siècle, et il y a plus de chants religieux que de chanson de Craonne (à l'époque aussi, sans doute, d'ailleurs elle date de 1916 et le fim se passe en 1914). Il est plus facile d'être pacifiste pour la guerre de 14 que de parler du Rwanda, c'est vrai aussi. Mais tout de même... l'armée est plus politique, elle a refusé de laisser tourner sur ses terrains ! un film que les plus bêtes de nos ennemis n'aiment pas ne peut pas être totalement mauvais !

[jerome.k.jerome]

Enfin, c'est vrai que représenter la grande fraternisation du prolétariat en 14/18 par une petite trève de noël, comme si c'était anecdotique, c'est un peu fort de café !!!

Je sais que ça fait toujours plaisir de voir des soldats fraterniser, même quand c'est par la petite lorgnette comme ici... mais fondamentalement, quand la bourgeoisie réduit aisnis l'internationalisme comme peau de chagrin, elle n'a plus grand chose à en craindre, une fois vidé de son contenu de classe.

En 14/18, les soldats, par milliers, par régiments entiers ont refusé de se battre, de s'entre-tuer... La haine de la bourgeoisie était alors telle qu'elle donnait l'ordre aux lignes de canons arrières de tirer sur ses propres lignes afin de les obliger à avancer.

Il n'y a rien de pire pour la bourgeoisie, attachée à sa nation, que de voir une classe (les ouvriers) brandir le mot d'ordre du manifeste: les prolétaires n'ont pas de patrie, prolétaires de tous les pays unissez-vous !!!

[gerard_wegan]

Euh... ça se passe sur quel front, l'épisode raconté par le film ?
Parce que plus généralement, en 14/18, "la grande fraternisation du prolétariat" ou "les soldats [qui], par milliers, par régiments entiers ont refusé de se battre, de s'entre-tuer"... c'est quand même pas trop ça !
Accessoirement, il y a une sacrée différence (y compris de conscience politique) entre refuser de se battre et fraterniser ! Les mouvements dans l'armée française au printemps 1915 en témoignent amplement...

[lallemande]

un film que les plus bêtes de nos ennemis n'aiment pas ne peut pas être totalement mauvais !
je ne crois pas que l'armée soit bête, plutôt dangereuse!

[Cyrano]

Sur France2, à la fin de l'année dernière, on avait pu voir un documentaire anglais : "La trêve de Noël".
Ce documentaire décrivait la trêve inaugurée pour noël 1914, entre soldats anglais et allemands, sur la commune de Ploegsteert (en Belgique, dans l'enclave du Hainaut, au nord-ouest de Lille).
C'était un excellent et émouvant documentaire qui mêlait reconstitution (obligée, on n'a pas de films!), archives d'époques (articles dans la presse anglaise, rapports effrayé du commandement, etc.), lecture de lettres racontant la trêve par ceux qui la vivaient (il y eu effectivement un match de foot, etc.).

L'endroit est aujourd'hui encore matérialisé par une croix, et parfois s'y ajoute un sapin, au bord d'un fossé du Chemin du Mont de la Hutte (qui rejoint la route de Messines et le Mémorial de la Grande Guerre). Ce n'est pas loin de Ploegsteert-Wood, un cimetière britannique (avec aussi des tombes de néo-zélandais, australiens). Au pied de la croix, on trouve des toutes petites-petites croix déposées par les arrière petits-fils et petites-filles de ces garçons (parfois très, très jeunes).

Il ne faut pas oublier qu'au Noël 1914, la guerre n'a commencé alors que depuis 5 mois.
Ce n'est pas tourner en en dérision les futures mutineries que montrer cette trêve spontanée qui a une puissance symbolique et émotionnelle très forte.
Choisir ce sujet, justement, pourquoi pas, puisque il semble que c'est une chose ignorée par beaucoup. A ma connaissance, ces faits n'avaient jamais été montrés dans un film de fiction?
Le film "Joyeux Noël" n'a pas pour objet de parler des mutineries. Que le film soit bon ou pas bon, qu'on l'aime ou pas, chacun son trip.
Mais je ne vois pas pourquoi on lui ferait un procès d'intention.