Comment VO voyait les choses en 1968

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par shadoko » 25 Nov 2005, 23:05

(txi @ vendredi 25 novembre 2005 à 16:49 a écrit :
(Ottokar @ vendredi 25 novembre 2005 à 16:07 a écrit : Bon nombre de ces jeuens, même les "voyous" de 68 ont rejoint les partis d'extrême-gauche, le PC, la CGT ensuite.  Je suis d'accord avec Com :qui d'entre nous peut dire sérieusement "pour que novembre 95 ses  voitures et ses écoles brûlées féconde et régénère le mouvement ouvrier" ? 


Celui qui dirait ça serait effectivement ultra-simpliste, mais QUI a dit ça ?.

J'espère bien que personne n'a dit ça. Mais tu demandes des comparaisons avec Mai 68, et Ottokar t'en donne une (il ne t'attribue pas cette position, ni à personne d'autre). En 68, on a pu dire une phrase analogue à celle-ci. Aujourd'hui, c'est impossible. C'est le sens de sa phrase.

Tu demandes une comparaison entre deux situations qui n'ont rien de semblable, il me semble, en dehors d'apparences extérieurs très limitées (il y a eu des affrontements avec la police dans les deux cas). Tu voudrais comparer les jeunes qui ont participé aux émeutes dans les banlieues dernièrement avec ceux qui ont participé à Mai 68. Mais, on ne compare pas "un jeune", d'où qu'il vienne, avec "un autre jeune", abstraitement, comme ça. Si tu veux faire des caractérisations sociales, elle ne sont valables qu'en moyenne, et elles doivent être reliées avec le milieu, le niveau de conscience, le rapport au milieu du travail, etc... dans lesquels évoluent ces jeunes (excuse-moi d'enfoncer des portes ouvertes).

Il n'y a marqué sur le front de personne "prolétaire", "lumpen" ou même "petit bourgeois" ou "patron". Pourtant, ces caractérisations ont un sens en général dans la société, et sont bien utiles si on veut en comprendre les rouages pour agir.

Le lumpen prolétariat ne sera jamais la classe qui peut transformer la société. Tout le monde est d'accord avec ça ici (je suppose).

Qu'ici et là, une partie du lumpen prolétariat se range dans un camp plutôt qu'un autre, personne ne le conteste.

Que la frange soit difficile à déterminer à un niveau individuel entre le lumpen-prolétariat et le prolétariat (non lumpen), personne ne le conteste non plus. Mais c'est exactement pareil entre le prolétariat et la petite bourgeoisie, etc... Il y a toujours des cas limites.

Maintenant, si tu veux classer les jeunes qui ont participé aux émeutes comme étant principalement du prolétariat ordinaire, et bien ça me paraît faux, je pense que tu ne le contestera pas (et ça a beaucoup été discuté déjà).

Et si tu veux tirer un trait d'égalité entre "blousons noirs qui se sont joints au révoltes de 68" et "jeunes qui ont participé aux émeutes ces derniers temps", ça me paraît tout aussi faux, justement parce qu'en 68, il y avait un autre contexte social, et ces jeunes, comme expliqué par Arzta et Ottokar n'étaient pas dans la même situation sociale du tout. Tout cela n'a rien à voir avec le fait qu'ils aient parfois eu des allures et comportements de loubards dans les deux cas.
shadoko
 
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Message par Ottokar » 26 Nov 2005, 11:51

(Zelda @ samedi 26 novembre 2005 à 10:48 a écrit : ce ne sont plus des boucles, ce sont de minuscules frisottis.
Ben avec tes couettes qu'il faut pas tirer, normal que t'aimes pas les boucles ni les frisottis ! Qu'est-ce que t'as contre les boucles d'ailleurs ? :-P
Ottokar
 
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Message par artza » 26 Nov 2005, 14:16

(Vérié @ samedi 26 novembre 2005 à 13:35 a écrit :





6) Mais, dans une grande partie de l'article, l'accent est mis sur l'éducation. On en revient donc à la remarque de Artza sur mon "nouvel argument". (En fait j'avais déjà écrit la meme chose plusieurs fois. Mais je reconnais que je suis bavard et Artza n'est pas tenu de lire tout ce que j'écris...) 

Le raisonnement de l'auteur de cet article peut se résumer ainsi : donnons une éducation à tous ces jeunes. Cette éducation leur permettra d'acquérir une conscience minimum, qui mettra nos voitures à l'abri de leurs actions incendiaires.
Dans un deuxième temps, quand ils seront éduqués, avec un peu de chance, le mouvement ouvrier leur donnera des perspectives. Bref, que ces jeunes remisent donc leur révolte jusqu'au grand soir où ils auront tout loisir de se joindre à nous.

Mais, laisser entendre que l'éducation nationale, dans une période de crise, pourrait jouer le rôle positif que lui attribue l'auteur de l'article est pure naiveté. Dans les périodes de prospérité, l'Etat bourgeois peut jouer en partie ce role, en partie seulement. Mais pas la période que nous vivons aujourd'hui. Le croire est ou le laisser croire pure illusion réformiste ! Meme si, comme le souligne l'article, la société française en a les moyens.


Et voilà comment Vérié comprend ce qu'il lit!

A par ça c'est un grand militant contre la polémique caricaturale, la déformation des propos et les intentions prêtées!

Heureusement j'ai l'autorisation de ne pas tout lire.

Vérié laisse-t-il entendre par là que les possibilités de lecture d'artza sont limitées?

Nourrit-il la naïveté gradualiste de penser qu'il suffirait d'augmenter la capacité de lecture d'artza pour transformer ce dernier en révolutionnaire prolétarien marxiste-vériéiste?
artza
 
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Message par Ottokar » 26 Nov 2005, 15:18

... et peut-être même les autres. Je reprends juste un point ou deux.
a écrit :L'article ne déplore plus la suppression de la fameuse "police de proximité", comme le faisait un des malencontreux premiers éditos de LO sur le sujet.

L'édito de LO ne se lamentait pas sur la disparition de cette police de proximité, ce qui ravalerait LO au rang de demi-chevènementistes ou de jauressistes attardés.
a écrit :Mais ce ne sont que les propos démagogiques d'un homme qui cherche à plaire à l'électorat d'extrême droite en surenchérissant sur Le Pen. Même sur le plan strictement policier, il n'y a pas, dans les quartiers dits sensibles, plus de police de proximité ou de postes de police permanents. La politique de Sarkozy, c'est d'envoyer ponctuellement une armada de CRS...

Traduction en clair : l'édito remarquait que, eux qui parlent de sécurité à tout bout de champ, c'est eux mêmes qui ont donné MOINS de moyens à la police... conclusion : c'est donc qu'ils s'en foutent, de la sécurité, à condition que les pauvres restent tranquilles. Et sinon, la grosse matraque !

Mais on a déjà discuté 15000 fois de cet édito, de ce qu'il veut dire et ne pas dire, et il n'est pire sourd que celui qui ne veut pas lire, si j'ose dire... bah, quand on fait plus de 15 ans de CLT avec la LTF et le coup du vote Mitterand en 81, on est un peu blindés !

Sur le reste, l'article ne dit pas que l'éducation est la panacée, ni que LO va attendre bien sagement que les jeunes soient éduqués (éduquons, c'est pas une insulte) et qu'ils sachent lire correctement avant de leur passer le Manifeste, histoire de leur donner une conscience de classe. Cela ravalerait LO au rang de pédago école Freinet - tendance Ecole Emancipée (je ne sais pas laquelle, mais chut ! laissez dormir Valière...!).

Ce qui est dit c'est que la situation est bien sûr le résultat d'une multitude de facteurs : crise, chômage, dégradation des banlieues, de l'habitat, recul des luttes, du mouvement ouvrier, de la conscience de classe, des associations, etc. Mais que dans tout cela, l'Etat a sa part de responsabilité.

Et la sienne, c'est au moins de maintenir les services publics, dont l'école. Et oui, l'école c'est important dans ces cités. Et oui, ces jeunes qui sont déjà exclus de la société, rejetés, méprisés, parqués dans ces ghettos, à qui on refuse l'embauche même quand ils ont les diplômes, qui sont en butte à la ségrégation s'ils sont d'origine étrangère, même nés en France, eh bien ces jeunes oui, l'école aurait pu faire quelque chose. Et ça c'est la responsabilité de l'Etat qui n'a pas rempli son rôle en laissant se dégrader l'école publique, qui a retiré les moyens supplémentaires là où il y en avait, qui n'a pas affecté les meilleurs pédagogues, mais les plus jeunes, les moins expérimentés qui refuse de créer les petites classes qu'il faut lorsque tout part à vau-l'eau comme aujourd'hui pour tenter de donner la culture à ceux qui ne l'ont pas, et leur donner au passage une certaine conscience sociale. Je n'ai pas dit conscience socialiste, ça c'est le rôle des associations, syndicats, organisations du mouvement ouvrier, mais une conscience sociale c'est-à-dire le sentiment d'aparrtenir à une communauté humaine.

Le "respect" dont parlent ces jeunes à tout bout de champ, parce que les flics n'en ont pas vis-à-vis d'eux, il faudrait qu'ils en aient aussi pour leurs voisins et leur environnement. L'école apprend et transmet des valeurs. Un certain nombre sont abominablement réactionnaires et c'est pourquoi nous marxistes, n'encensons pas l'école. "...un immense dressage qui en fait des machines... la culture dominante, c'est la culture de la classe dominante" disait Marx. C'est aussi vrai à l'école. Mais l'école socialise aussi les enfants, c'est visible pour les tout-petits, elle leur apprend des règles de vie en communauté.

C'est ce que l'école publique ne fait plus Pourquoi ne pas pointer du doigt la responsabilité du gouvernement là-dedans ?
Ottokar
 
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Message par logan » 26 Nov 2005, 19:02

(verié a écrit :Mais, à de très nombreuses reprises et depuis très longtemps, LO tient des propos très équivoques sur la police de proximité. J'avais rappelé certains passages du discours d'Arlette à la fete et de son intervention à la télé au moment des élections


Et plusieurs ont répondu à tes remarques : Jamais LO n'a demandé plus de police de proximité.
logan
 
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