Vérié:
"chez les ouvriers"...
Hélas... quand un monde se pourrit... Y compris le monde de la classe ouvrière la plus glorieuse...
En 1926 Boris Souvarine (dans un article de "La Révolution prolétarienne") parle de la presse soviétique qui se met à faire campage contre le khouliganstvo :
« Le khouliganstvo est un mot difficilement traduisible, venant de l'anglais hooligan (apache), sigifiant à peu près apachisme, voyoucratie, exploits ou exactions de vauriens. [...] Pour que de grandes campagnes aient été ordonnées il a fallu que le mal prenne de vastes proportions, surtout le khouliganstvo. [...]
Le voile fut déchiré à propos de l'affaire de la ruelle Tchoubarov, de Léninegrad : quarante ouvriers s'étaient saisis d'une jeune étudiante pour la violer à tour de rôle. Cette ignominie provoqua une indignation contraignant les autorités à découvrir le mal et à le combattre. La presse ouvrit des rubriques de lutte contre la vague d'apachisme, révéla des faits, des chiffres. Le Troud du 15 septembre écrit : "Les crimes de cette sorte ne sont pas du tout rares ces derniers temps"; et il cite des exemples: à Rostov, six voyous (garçons et filles) organisent le viol d'une jeune fille, leur camarade, sous prétexte que la "morale prolétarienne" doit considérer la virginité comme une honte; à Kharkov, neuf vauriens sont jugés pour viol; à Elchank (province de Stalinegrad), douze violent une jeune fille dans la rue; à Tsaritsino, près de Moscou, onze cheminots violent une vierge de dix-neuf ans, etc. »