a écrit :Restructuration HP : deux syndicats appellent à la grève
Edition du 10/01/2006 - par Vincent Delfau
La CFDT et la CGT ont lancé un appel à la grève aux salariés de HP France pour
ce mardi 10 janvier. Alors que le soufflet médiatique et la mobilisation de la
classe politique sont largement retombés depuis la proposition de la direction
de troquer des suppressions de postes contre plus d'heures travaillées, les
syndicats tiennent à rappeler au bon souvenir des observateurs que le dialogue
social est grippé.
Pour Laurent Viallard, délégué central CGT, et salariés de HP CCF, cinq points
justifient cet appel à la grève.
En premier lieu le nombre de postes supprimés - 940 -, même s'il a été revu à la
baisse, reste trop élevé : "au vu des résultats de la filiale française, un seul
emploi supprimé serait injustifiable, note le syndicaliste. Depuis le début nous
estimons qu'un maximum de 740 postes, soit une projection de la moyenne
européenne, devrait être proposé par la direction". Surtout, c'est la
répartition des suppressions d'emplois qui désole les syndicats. Certains sites
sont particulièrement exposés, à l'instar de l'Isle d'Abeau qui devrait perdre
36 % de ses effectifs ; certaines catégories d'emplois le sont également : les
non cadres seraient 35 % à être concernés par le plan social.
Les syndicats regrettent ensuite l'absence d'un véritable plan de départ
anticipé, comme cela avait été le cas lors des deux précédents plans sociaux.
"Aujourd'hui, le volet prévoyant les départs anticipés établit des critères
conduisant à une population éligible restreinte et à des conditions très peu
favorables" explique Laurent Viallard.
La renégociation des accords RTT est un autre point suscitant l'ire des
syndicats. "Après la dernière réunion de négociation, on va vers dix jours de
travail supplémentaires par an. Le tout sans augmentation de salaire. Cela sera
un événement dans l'histoire du travail en France : travailler plus sans gagner
plus" déplore le délégué CGT.
Le quatrième point évoqué par l'intersyndicale concerne la préservation des
conditions de travail des salariés qui resteront à l'issue du PSE. Les
syndicats réclament un bornage des heures de travail quotidienne, que la
direction semble à l'heure actuelle décidée à refuser, préférant le forfait
jour sans référence horaire.
Enfin, la CFDT et la CGT appellent à la grève pour protester contre l'absence
d'augmentation de salaires décentes. "Les augmentations proposées ne permettent
même pas de suivre l'inflation, morigène Laurent Viallard. La direction prévoit
simplement des augmentations au mérite pour inciter certains salariés à ne pas
se porter volontaires au départ".
Source : http://www.lemondeinformatique.fr/actualit...reve-18306.html
Dans l'Humanité :
a écrit :Appel à la grève chez HP
Mobilisation . Les syndicats CGT et CFDT de Hewlett-Packard dénoncent un plan social « au rabais ».
« Aujourd’hui, tout est bloqué ! La promesse de la direction d’un traitement social des licenciements dans la « dignité » n’est plus qu’un lointain souvenir. » Après plusieurs mois de négociation, la CFDT et la CGT de Hewlett-Packard changent de ton. Ils appellent les salariés du groupe informatique à la grève aujourd’hui pour dénoncer un plan social « au rabais » et le refus de la direction de compenser le nouvel accord RTT par des augmentations de salaires.
« Cela couvait depuis décembre, explique Michel Soumet, délégué syndical central CGT. Des votes avaient eu lieu en assemblées générales, notamment à Grenoble. On se sent mandatés par les salariés. » Pour Jean-Luc Dye (CFDT), le point de rupture a été atteint la semaine dernière lors de la renégociation des 35 heures : la direction refuse d’accorder 5 % d’augmentation aux salariés, en échange de dix jours supplémentaires travaillés. Elle se contente d’une prime. Mais, explique la CFDT, « défendre bec et ongles les salaires fait partie de notre culture syndicale : il y a en marre de voir des entreprises faire du dumping social ». « Toute peine mérite salaire, rappelle Michel Soumet. La direction en fait un blocage idéologique. » Par ailleurs, concernant le plan social, la CFDT et la CGT critiquent toujours le chiffre de 940 suppressions d’emplois, avec certains sites très touchés comme L’Isle-d’Abeau, près de Lyon, et les agences de province, où les possibilités de reclassement seront quasi nulles, estiment les deux syndicats. « Nous avons l’impression que la direction veut faire un plan au rabais », dénonce Jean-Luc Dye.
Les employés de HP sont donc appelés à se rassembler ce matin devant tous les sites. Mais, ce sera sans les trois autres syndicats du groupe (CFTC, CGC et FO). La CFTC, majoritaire, estime que cette grève est « inopportune, et même contre-productive ».
Lénaïg Bredoux
Source : http://www.humanite.presse.fr/journal/2006...06-01-10-821545
Sur la grève, dans Tageblatt.lu :
a écrit :Plan social HP: débrayages et manifestations dans toute la France
Plus de 600 salariés de Hewlett-Packard France ont débrayé mardi matin dans plusieurs sites, selon les syndicats CFDT et CGT, contre le plan social prévoyant 886 suppressions d'emplois, tandis que la direction a affirmé que le mouvement était »peu suivi».
»Plus de 600 salariés sont sortis de leur établissement pour débrayer deux heures et manifester devant leur site, afin de dénoncer le blocage des négociations», a déclaré à l'AFP Michel Soumet, délégué CGT.
Selon François Godard, délégué CFDT, »entre 550 et 700 salariés» se sont mobilisés, »soit 15% de l'effectif».
La direction, interrogée par l'AFP, a affirmé que le mouvement était »peu suivi», sans plus de commentaires.
Trois cent cinquante salariés du site Grenoble-Eybens de Hewlett-Packard France, selon la CGT, 200 selon la direction, ont ainsi manifesté devant la porte de leur établissement.
Ils ont procédé à un lâcher de ballons accompagnés d'étiquettes indiquant sur une face »Je suis employé(e) de HP depuis .. ans, HP m'a lâché(e)», et sur l'autre »HP, les profits s'envolent et le nombre de licenciements aussi».
Une centaine de salariés ont aussi manifesté sur le site de L'Isle-d'Abeau (Isère), selon la CGT.
En région parisienne, »une centaine de salariés» du site des Ulis (Essonne) ont remis à leur direction une »galette des rois du partage inégalitaire, avec un quart pour les salariés et les trois quarts pour la direction et les actionnaires», a rapporté M. Soumet.
Un rassemblement a également eu lieu à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le siège social, où se déroulait une réunion sur le plan social.
»Dans un contexte de faible syndicalisation et de division syndicale, cette mobilisation est un signal: les salariés souhaitent qu'on soit fermes sur les négociations», a estimé M. Soumet.
Le plan de restructuration du groupe américain d'informatique, annoncé en septembre, prévoyait initialement la suppression de près de 6.000 emplois en Europe, dont 1.240 en France.
Son annonce avait provoqué des réactions au plus haut niveau de la classe politique et une forte mobilisation syndicale, conduisant la direction à revoir le chiffre français à la baisse (886 postes, 940 selon la CGT) en échange d'une renégociation des 35 heures.
Cette négociation a fait l'objet d'un protocole d'ouverture de négociation signé le 2 décembre par quatre syndicats: CFDT, CFTC, CGC et FO. La CGT a dénoncé un »marchandage».
Selon des sources syndicales, la direction, qui souhaitait dans un premier temps supprimer 12 jours de RTT, accepterait désormais toutefois de n'en supprimer que 8 à fin 2008.
Dans leur appel commun, CGT et CFDT ont fait part de leurs inquiétudes sur des risques de licenciements de salariés »désignés».
»La direction parle de départs sur la base du volontariat ou de reclassements: mais si un salarié ne peut être reclassé dans son site et qu'il ne veut pas déménager, il risque d'être +désigné+ par la direction», a expliqué M. Soumet.
De son côté, Jean-Paul Vouiller (CFTC), dont le syndicat n'appelait pas à la grève, s'est déclaré »peu étonné» par la modeste mobilisation, qui »représente environ 50% de l'électorat des deux syndicats réunis».
La CFTC »lancera un sondage la semaine prochaine auprès des salariés sur la proposition finale» de l'accord RTT, dont la signature est selon lui prévue le 23 janvier, a-t-il ajouté.
La CFE-CGC a jugé pour sa part cette grève »prématurée», les négociations étant »âpres, mais pas bloquées».
Source : http://www.tageblatt.lu/edition/article.asp?ArticleId=44302
