paleoclimat

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 19 Jan 2006, 08:00

a écrit :

[center]L'explosion d'un astéroïde a pu affecter le climat terrestre au Miocène[/center]


PARIS (AFP) - Une équipe de scientifiques américains a retrouvé dans les fonds marins les traces de l'explosion d'un gros astéroïde, dont les minuscules débris, qui ont dérivé jusqu'à la Terre, pourraient avoir entraîné un refroidissement du climat de notre planète il y a 8,3 millions d'années.

Les chercheurs de l'Institut de technologie de Californie (Caltech) ont noté vers la fin du Miocène dans les sédiments marins un pic de la concentration d'hélium 3 atteignant jusqu'à quatre fois la normale historique, selon une communication parue dans le dernier numéro de la revue scientifique britannique Nature.

L'hélium 3 est un isotope de l'hélium, ce gaz extrêmement commun dans l'Univers et que l'on utilise par exemple pour gonfler les ballons de foire. L'atome d'hélium 3 est composé de deux protons et d'un neutron, alors que celui de l'hélium ordinaire (He2) ne comprend qu'un proton et un neutron.

L'hélium 3 est rare sur la Terre mais les poussières cosmiques qui tombent sur notre planète se sont enrichies en He3 pendant leur voyage par les vents solaires. Cet isotope constitue donc un bon marqueur de l'intensité des pluies de particules de poussières interplanétaires qui tombent sur la Terre.

L'étude de sédiments des océans Indien et Atlantique montre l'existence de deux pics de concentration d'hélium 3 : il y a 35 millions et 8,3 millions d'années. Si le premier est attribué à l'impact de corps célestes, le second correspondrait à l'explosion d'un gros astéroïde de plus de 150 kilomètres de diamètre. Ses principaux fragments constituent aujourd'hui la tribu des astéroïdes Veritas, à quelque 300 millions de kilomètres de la Terre.

Près de la moitié de la masse de cet astéroïde aurait été éjectée sous forme de poussières dont une partie s'est finalement retrouvée sur notre planète. Cinq tonnes de ces poussières tombent encore chaque année sur Terre.

L'étude relève que cette pluie de poussière de Veritas correspond à une époque de changement climatique, caractérisée par "un modeste refroidissement et un renforcement de la mousson asiatique". La coïncidence des deux événements est frappante, mais les auteurs se refusent à en tirer un lien de causalité tant qu'un mécanisme expliquant le rôle des poussières cosmiques dans les changements du climat terrestre n'aura pas été scientifiquement démontré.

Les phases de refroidissement climatique sont souvent expliquées par la présence dans l'atmosphère de particules - provenant du volcanisme, de collisions de météorites, voire de la pollution - qui obscurcissent l'atmosphère et réfléchissent les rayonnements solaires.

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par canardos » 19 Jan 2006, 17:47

un article de Science et Avenir sur le sujet:

a écrit :

[center]La destruction d’un astéroïde imprimée dans les sédiments terrestres [/center]
 

Il y a 8,2 millions d’années, la destruction d’un astéroïde de 150 kilomètres de diamètre a laissé des traces sur la Terre. Des chercheurs ont réussi à faire le lien entre la présence de particules extraterrestres dans les sédiments marins et une violente collision qui s’est produite dans la ceinture principale d’astéroïdes, entre Mars et Jupiter, il y a plus de 8 millions d’années. Lorsqu’un astéroïde est ainsi réduit en morceaux, des fragments et des poussières migrent vers le Soleil et une partie est capturée par le champ gravitationnel de la Terre.

Il est très difficile de retrouver ces poussières dans les sédiments terrestres. En revanche elles sont trahies par leur richesse en hélium 3, un isotope très rare dans les matériaux terrestres. Kenneth Farley (Caltech) et ses collègues ont mesuré la concentration en hélium 3 de sédiments marins, dépositaires de 80 millions d’années d’histoire, prélevés à deux endroits différents, dans l’Atlantique et dans l’Océan Indien. C’est ainsi qu’ils ont repéré un pic dans la quantité d’hélium 3 il y a 8,2 millions d’années. Les concentrations ont ensuite progressivement diminué pendant un million et demi d’années, précisent les chercheurs dans la revue Nature, qui publie leurs résultats.

Restait à retrouver l’origine de ces poussières interplanétaires. Un groupe d’astéroïdes appelée Veritas, qui seraient issus d’un même bloc, étaient de bons candidats. Les collègues de Farley ont utilisé des modèles pour reconstituer le chemin parcouru par ces astéroïdes. Il apparaît ainsi qu’il y a 8,2 millions d’années ces astéroïdes partageaient le même tracé orbital. Ils proviendraient donc d’une formidable collision qui a réduit en morceaux un astéroïde de plus de 150 km de diamètre et laissé sa trace sur la Terre.

Cécile Dumas
(19/01/06)

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16

Message par canardos » 25 Jan 2006, 07:43

dans le Figaro:

a écrit :

[center]L'histoire du climat de la France reste à écrire [/center]

climatologie Dates de vendanges ou de moissons, notations météorologiques... Ces documents anciens intéressent climatologues et historiens qui veulent reconstituer l'histoire du climat de notre pays.
Yves Miserey
[24 janvier 2006]

DEPUIS LES TRAVAUX pionniers d'Emmanuel Le Roy Ladurie et contrairement à ce qui se passe partout en Europe, l'histoire du climat est en panne dans notre pays. Ophélie (1) va renverser la vapeur et relancer les recherches sur cette question en France. Ce programme de recherche a reçu en décembre dernier un financement de 170 000 euros de la part de l'Agence nationale de recherche (ANR). Une aubaine pour l'équipe de chercheurs rassemblés autour de Pascal Yiou, du LSCE (CEA-CNRS). Ils vont désormais pouvoir bénéficier de la collaboration d'Emmanuel Garnier, un historien de l'université de Caen, ainsi que d'un postdoctorant. Les chercheurs sont décidés à remonter le plus loin possible dans le temps, jusqu'au début du Petit Age glaciaire (entre 1450-1500).


«Une telle ambition ne peut être que le fruit d'une entreprise collective», note l'équipe d'Ophélie. Pour récupérer les informations qui dorment dans les archives publiques ou privées, ils lancent donc un appel à tous (voir ci-dessous). Les documents qui leur seront adressés seront étudiés de près. S'ils sont exploitables, ils seront intégrés à une base de données.

Reconstituer les températures régionales


Les instruments météorologiques de base (thermomètre et baromètre) ont été inventés au XVIIe siècle et leur utilisation n'a été que très progressive. Les documents écrits sont donc la seule source d'information pour parvenir à reconstituer les températures régionales et les grandes tendances climatiques du passé. Nos prédécesseurs étaient souvent de très fins observateurs des phénomènes naturels. «Chacun était climatologue à sa façon. On n'avait pas encore «sous-traité» toutes les prévisions à Météo France», constate Pascal Yiou. Noter les jours où l'eau d'un lac est prise par le gel et bien préciser aussi quand il est couvert de neige constituent des informations précieuses.


Les travaux d'Emmanuel Le Roy Ladurie ont montré qu'il y a des archives climatiques là où on ne les attend pas forcément. C'est ainsi qu'en enregistrant scrupuleusement chaque année les dates de vendange, les viticulteurs de Bourgogne ont permis de retrouver les conditions climatiques du printemps et de l'été, à partir de 1370 jusqu'à aujourd'hui. En effet, pour le pinot noir – le cépage majoritaire en Bourgogne – la durée entre les dates de floraison et de véraison (le moment où les grains changent de couleur) reste constante. Même si, pour les céréales, l'exercice est plus difficile, les dates de moisson peuvent néanmoins apporter des informations. A condition toutefois de travailler en étroite collaboration avec les phénologues, qui étudient l'influence du climat sur les végétaux et les animaux.


La phénologie a toutefois ses limites. On aura peu d'informations sur l'hiver, par exemple, car la température hivernale a peu d'influence sur la précocité des plantes. Dans ce cas-là, il faut partir à la recherche des événements climatiques : récits de tempêtes, de grands froids, d'avalanches, etc. Le réchauffement climatique a relancé l'intérêt pour tous ces témoignages, souligne Pascal Yiou. «La France a un climat particulièrement chaotique, car elle est bordée par la Manche, l'océan Atlantique et la Méditerranée. Il faut essayer de recenser tous les événements climatiques du passé pour savoir si ce qui se produit aujourd'hui, comme la tempête de 1999 ou la canicule de 2003, a vraiment un caractère exceptionnel ou pas.» Assurément, le temps est vraiment venu de se réapproprier l'histoire du climat de notre pays. C'est même devenu urgent.


(1) Observations PHÉnologiques pour reconstruire le cLImat de l'Europe (OPHÉLIE)

canardos
 
Message(s) : 18
Inscription : 23 Déc 2005, 16:16


Retour vers Sciences

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : conformistepote et 1 invité

cron