Kronstadt

[mael.monnier]

Mael nous dit qu'il aurait peut-être fallu laisser les blancs gagner.
Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je n'ai pas dit qu'il fallait laisser gagner les Blancs, mais qu'une éventuelle victoire des Blancs à Kronstadt, puis à Petrograd, et ensuite sur toute la Russie, n'aurait pas été une grosse perte pour la classe ouvrière. Mais de toute façon, il y aurait eu vraiment peu de chances que les Blancs reprennent le contrôle de la Russie, sachant que les paysans se seraient battus becs et ongles contre eux, pour ne pas retomber sous la coupe de grands propriétaires.

[mael.monnier]

Dans un article des Izvestia de Kronstadt du 8 mars 1921, intitulé "Pourquoi nous combattons ?", il est fait ce jugement :

les trois années de violence et d’oppression communistes [...] laissent loin derrière elles les trois cent ans du joug monarchique

Cela confirme ce que j'ai dit, la classe ouvrière n'avait rien à perdre, mais tout à gagner...

[Sterd]

Mael nous dit qu'il aurait peut-être fallu laisser les blancs gagner.

Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je n'ai pas dit qu'il fallait laisser gagner les Blancs, mais qu'une éventuelle victoire des Blancs à Kronstadt, puis à Petrograd, et ensuite sur toute la Russie, n'aurait pas été une grosse perte pour la classe ouvrière. Mais de toute façon, il y aurait eu vraiment peu de chances que les Blancs reprennent le contrôle de la Russie, sachant que les paysans se seraient battus becs et ongles contre eux, pour ne pas retomber sous la coupe de grands propriétaires.
C'est gerbant, mais ça illustre mon commentaire d'il y a deux ou trois pages : La défense des insurgés de Kronstadt est le lot de tous les anticommunistes, des anars aux fachos.
En filigrane, ceux qui reprochent au bolchéviks de ne pas avoir capitulé devant Kronstadt, leur reprochent surtout d'avoir gagné la guerre civile.

Et bien moi, je suis fier de me réclamer de l'héritage de ceux qui ont réduit les mutins. Et si d'aventure je me trouvais dans la même situation qu'eux, je ferais la même chose. Même si cela effraie des générations d'anars et de fachos.

[shadoko]

Je n'ai pas dit qu'il fallait laisser gagner les Blancs, mais qu'une éventuelle victoire des Blancs à Kronstadt, puis à Petrograd, et ensuite sur toute la Russie, n'aurait pas été une grosse perte pour la classe ouvrière.

Je suis bien d'accord avec Sterd, et je crois qu'il faut vraiment être bien à la masse pour raconter ça. Et il faut surtout avoir complètement oublié l'espoir qu'a représenté la révolution russe chez les travailleurs du reste du monde, et même simplement l'exemple qu'elle a laissé aux génération futures: quand le prolétariat se bat, il peut tout-à-fait résister à la bourgeoisie et ses armées coalisées, et même les défaire. C'est, au même titre que la commune, une des victoires momentanées du prolétariat, dont il faut tirer tous les enseignements possibles (et non les jeter à la poubelle d'un revers de main sous prétexte qu'elles ont été vaincues au bout d'un moment). Nous n'avons pas tant que ça d'expériences à notre disposition. Ne crachons pas dans la soupe.

[pedro]

Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je n'ai pas dit qu'il fallait laisser gagner les Blancs, mais qu'une éventuelle victoire des Blancs à Kronstadt, puis à Petrograd, et ensuite sur toute la Russie, n'aurait pas été une grosse perte pour la classe ouvrière.

Je ne sais pas pour toi, mais moi, je n'ai pas de mal à imaginer ce que la classe ouvrière et ses militants auraient pris dans la gueule. Je n'ai pas peur de dire, même, que le régime de staline, pourtant bien brutal, serait une aimable plaisanterie, à côté.

[com_71]

Je n'ai pas dit qu'il fallait laisser gagner les Blancs, mais qu'une éventuelle victoire des Blancs à Kronstadt, puis à Petrograd, et ensuite sur toute la Russie, n'aurait pas été une grosse perte pour la classe ouvrière.

M. Maël, je vous invite à venir développer ce point non pas à l'abri de ce forum, mais dans une discussion au cours de la prochaîne fête de Lutte Ouvrière. Là, vous pourrez apprécier à sa juste valeur le fait que les militants qui s'y réunissent soient, en règle générale, pour laisser la vie sauve à leurs ennemis. Mais je ne promets pas que de tels propos soient accueillis calmement.

[com_71]

je suis fier de me réclamer de l'héritage de ceux qui ont réduit les mutins.
La fierté embrasse non pas la réduction de Kronstadt isolément (qui fût une cruelle nécessité, comme le fût toute la guerre civile) mais l'ensemble de l'héritage de la révolution russe.

[com_71]

De là à être fier...

Mais si, mais si !

Bis repetita :

La fierté embrasse non pas la réduction de Kronstadt isolément (qui fût une cruelle nécessité, comme le fût toute la guerre civile) mais l'ensemble de l'héritage de la révolution russe.