Bouddhisme

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 09:55

INfo pour le camarade Crockette

Malgré la levée de l’état d’urgence, la presse népalaise est toujours victime de la censure et des pressions de la part du gouvernement royal. De multiples initiatives et mobilisations tentent de briser cet étau imposé depuis le 1e février 2005 par le roi Gyanendra.

Afin de permettre aux Népalais de trouver une information non censurée sur Internet, Reporters sans frontières a soutenu la création d’un nouveau blog en népalais, Nepal Info, accessible sur http://nepalinfo.civiblog.org.

Dans leur éditorial, les journalistes népalais à l’initiative de ce blog dénoncent les attaques répétées du gouvernement et des maoïstes contre la liberté de la presse. Ils en appellent à tous les Népalais, peu importe où ils vivent, à ne pas rester silencieux. « Nous essaierons de faire circuler des informations non censurées sans aucun parti pris politique. Nous soutiendrons également les démarches pacifiques pour la résolution de la crise en gardant les droits de l’homme et la liberté de la presse comme la première priorité », précisent-ils dans leur éditorial.

Nepal Info est un blog exclusivement en népalais (Kantipur font) qui se propose de publier des informations et des commentaires sur la situation actuelle au Népal. Les titres des articles sont traduits en anglais.

Les journalistes responsables du blog appellent les internautes à apporter leurs commentaires aux articles mis en ligne et à envoyer leurs contributions en népalais à [url=mailto:nepalinfoblog@yahoo.com]nepalinfoblog@yahoo.com[/url].


Reporters sans frontières défend les journalistes emprisonnés et la liberté de la presse dans le monde, c'est-à-dire le droit d'informer et d'être informé, conformément à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Reporters sans frontières compte neuf sections nationales (Allemagne, Autriche, Belgique, Canada, Espagne, France, Italie, Suède et Suisse), des représentations à Abidjan, Bangkok, Buenos Aires, Istanbul, Moscou, New York, Tokyo et Washington, et plus de 120 correspondants dans le monde.

Bonne journée Crockette :wavey:
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 10:04

a écrit :=Milan J'ai entendu des enseignants bouddhistes de quasiment toutes les traditions, et jamais ils n'ont parlé de ces miracles.


Le dalaÏ lama en à parlé sur voie bouddhiste sur France 2 donc il n'y à pas que les camarades du forum et je répète le film en parle . :sleep:

Sur le prince sur quoi t'appuie tu historiquement .
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 14:26

Bonjour Milan je vais te site un bouquin du dalaÏ LAMA qui en parle de miracle justement .

comme je n'en était pas sur j'ai préféré vérifié mais dire quand même .

Le titre l'INITIATION DE KALACHAKRA EDITION DESCLEE DE BROUWER
N°ISBN 2-220-05024-6
http://WWW.deseleedebrouwer.com voila le site de l'éditeur sur mon livre .

Bon je site page 17
les tibétains appellent phug lung cette temporalité,décalée par rapport à notre archivage des événements historiques ,qui sert de référence à leurs annales .
Le mot phug lung signifie littéralement système des grottes ,les grottes désignant les ermites , ces yogis de kalachakra capable de connaître les positions d'astres et de planètes par la pratique des yogas internes .
je passe le reste à mourir de rire .

Donc à quoi serve les astrophysiciens :33:
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Message par Milan » 25 Fév 2006, 14:59

(shadoko @ samedi 25 février 2006 à 01:22 a écrit :
a écrit :
J'essaye ainsi de répondre à la question de Matrok sur la compatibilité du marxisme et du "bouddhisme", en faisant une distinction entre les enseignements du Bouddha (j'ai indiqué dans un autre message ce que j'entends par là) et les différents développements qui lui ont été donnés par lasuite.

Euh, non, tu n'as rien expliqué du tout. Le message auquel tu fais référence, je suppose, est celui là, dans le paragraphe 3. Et tu peux vérifier qu'il n'y a aucune explication réelle sur le contenu de ce que tu appelles "les enseignements de Bouddha", mais plutôt sur la manière, dont selon toi, ils se sont transmis. Alors, pour le moment, on discute sur du vide. Tu nous dit: "non, c'est pas ça, le bouddhisme, etc...", mais tu ne nous dis pas ce que c'est.

Par ailleurs
a écrit :
Concernant la naissance du Bouddha, tout ce qu'on en sait vient de légendes produites plusieurs siècles après sa mort.

Concernant le reste sur Bouddha, j'imagine que c'est pareil, non? Quelles sont les sources historiques un peu fiables sur Bouddha (ou "ses enseignements")?

Effectivement, Shadoko, je n'ai (presque) pas expliqué ce que sont "les enseignements du Bouddha". J'ai l'intention de le faire, mais ce n'est pas facile. Il faudrait écrire un livre...et je n'ai pas beaucoup de temps pour cela (surtout en ce moment, vu notamment les attaques gouvernementales qui pleuvent de tous les côtés). De même, si je devais expliquer ce qu'est le marxisme, en 1 message, sur un forum bouddhiste, je serais un peu embarrassé. Je vais essayer, dans les jours qui viennent, de vous donner un aperçu. Peut-être en allant chercher des extraits de textes sur internet, mais il faut qu'ils soient assez pédagogiques.

Concernant la question des "sources historiques un peu fiables" : je ne suis pas historien et j'ignore ce que l'on peut appeler des "sources historiques un peu fiables". J'aurais tendance à te répondre ce qui suit :

1. J'ai lu que du temps du Bouddha, il existait bien un alphabet mais très peu de gens savaient lire et écrire. C'était quasiment une profession. Et ces écrivains gravaient dans la pierre et le bois des accords, des notices.. Mais il n'existait pas de livre. Par conséquent, tout ce qu'on sait sur la vie du Bouddha et ses enseignements provient de sources orales (ayant donné lieu à des écrits plusieurs siècles après). Concernant le cadre historique, on arrive à fixer des dates grâce aux historiens grecs vivant à la même époque qui, eux, écrivaient.

2. Quelle confiance faut-il accorder à des sources orales ? On pourrait dire aucune, ce qui résoudrait le problème. Mais je ne crois pas que les historiens procèdent ainsi. Ainsi, il faut faire une distinction entre des légendes rapportant des phénomènes surnaturels et des récits rapportant une pensée philosophique.

3. Peut-être que le personnage de Bouddha n'a jamais existé. Mais j'ai l'impression tout de même que les historiens s'accordent sur le fait qu'il a existé (ce qui n'est pas le cas pour Jésus). Mais même s'il n' a pas existé, les enseignements que l'on présente comme venant de lui existent bien. Et je peux témoigner qu'ils forment un socle commun pour toutes traditions bouddhistes qui existent aujourd'hui, un socle qui les différencie des autres systèmes philosophico-religieux, même si ces traditions présentent entre elles de grandes différences.
Milan
 
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Message par Milan » 25 Fév 2006, 15:20

(roudoudou @ samedi 25 février 2006 à 10:04 a écrit :
a écrit :=Milan J'ai entendu des enseignants bouddhistes de quasiment toutes les traditions, et jamais ils n'ont parlé de ces miracles.


Le dalaÏ lama en à parlé sur voie bouddhiste sur France 2 donc il n'y à pas que les camarades du forum et je répète le film en parle . :sleep:

Sur le prince sur quoi t'appuie tu historiquement .

Je ne dis pas que les doctrines de certaines (voire la plupart) traditions bouddhistes ne comportent pas des "miracles" concernant la naissance merveilleuse de Bouddha et ses activités surnaturelles. Je dis même le contraire : quand le bouddhisme n'a plus été une affaire de moines errants mais qu'il s'est institutionnalisé, il a eu besoin d'inventer des légendes concernant bouddha afin de pouvoir rivaliser avec les légendes merveilleuses des autres religions.
(Ceci dit, il existe en Aise des traditions bouddhistes qui ne sont pas institutionnalisées, avec par exemple, l'Ecole des moines de la forêt.)
J'ai simplement voulu dire qu'aujourd'hui les enseignants des traditions bouddhistes n'accordent pas assez d'importance à ces histoires pour y faire référence quand ils expliquent ce qu'est le Bouddhisme. Et je ne suis pas sûr qu'ils y croient vraiment eux-mêmes. Mais je n'ai fait que livrer mon expérience.

Sur ce que le Dalai Lama a reconté, je te remercie d'avoir fait part de ton expérience. Mais pour le film, c'est autre chose ! J'imagine que les auteurs du film ont ressenti le besoin de mettre un peu de merveilleux pour rendre le film plus plaisant

Sur le prince, voici ma source : "Le bouddha historique", Hans Wolfgang Schumann, édtions Sully. C'est la traduction d'un livre paru en Allemagne en 1982.
Milan
 
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Message par Milan » 25 Fév 2006, 15:28

(roudoudou @ samedi 25 février 2006 à 14:26 a écrit :
les tibétains appellent phug lung cette temporalité,décalée par rapport à notre archivage des événements historiques ,qui sert de référence à leurs annales .
Le mot phug lung signifie littéralement système des grottes ,les grottes désignant les ermites , ces yogis de kalachakra capable de connaître les positions d'astres et de planètes par la pratique des yogas internes .
je passe le reste à mourir de rire .

Donc à quoi serve les astrophysiciens  :33:

Là, il ne s'agit plus de contes et légendes merveilleuses mais d'une autre débat : certaines personnes disposent-elles, ou peuvent-elles disposer grâce à certains entraînements, de pouvoirs hors du commun, que la science n'a pas expliqués ?

C'est comme pour l'homme qui aurait guéri ton chien (bavard et catholique pratiquant), alors que les vétérinaires disaient qu'il était condamné.

Sur cette question, ma réponse est : "je n'en sais rien !".
Milan
 
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 15:35

a écrit :Je ne dis pas que les doctrines de certaines (voire la plupart) traditions bouddhistes ne comportent pas des "miracles" concernant la naissance merveilleuse de Bouddha et ses activités surnaturelles. Je dis même le contraire : quand le bouddhisme n'a plus été une affaire de moines errants mais qu'il s'est institutionnalisé, il a eu besoin d'inventer des légendes concernant bouddha afin de pouvoir rivaliser avec les légendes merveilleuses des autres religions.
(Ceci dit, il existe en Aise des traditions bouddhistes qui ne sont pas institutionnalisées, avec par exemple, l'Ecole des moines de la forêt.)
J'ai simplement voulu dire qu'aujourd'hui les enseignants des traditions bouddhistes n'accordent pas assez d'importance à ces histoires pour y faire référence quand ils expliquent ce qu'est le Bouddhisme. Et je ne suis pas sûr qu'ils y croient vraiment eux-mêmes. Mais je n'ai fait que livrer mon expérience


OK moi je me suis référé à se que j'avais lu est on et d'accord sur le fait que il y a des croyances bigots .
mais il y a des choses intéressante comme la psychologie moderne sans inspire après c'est une religion pour moi pas de doute avec des choses intéressante et de la merde . :33:
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Message par Milan » 25 Fév 2006, 16:53

Voici un texte, qui n'est pas trop assommant, qui peut donner un petit aperçu de l'originalité des enseignements du Bouddha.

============================================

Le fruit de la pratique - par Charlotte Joko Beck
Ce texte est tiré du livre de Charlotte Joko Beck "Soyez Zen" , la pratique du zen au quotidien, paru chez Presse Pocket en 1989.

Nous sommes constamment à la recherche du bonheur, ce qui pour la plupart d'entre nous signifie éliminer les expériences malheureuses de la vie pour les remplacer par des moments heureux. Cependant, cette quête pourrait aussi s'envisager sous une autre forme : tenter de passer d'un quotidien de luttes incessantes à une vie de joyeuse acceptation. Or il ne s'agit pas du tout de la même finalité dans les deux cas : chercher à remplacer le mal-être par du bien-être est une choise - c'est dans cette perspective que s'inscrivent bon nombre de systèmes de thérapie qui visent à remplacer un moi malheureux par un moi heureux -, et vouloir substituer la joie à un état de lutte permanente en est une autre, et fort différente. Cette démarche est celle du zen (et peut-être aussi de quelques autres disciplines ou thérapies) et elle est conçue pour nous aider à passer du soi malheureux - la lutte - au non-soi, qui est la joie à l'état pur.

Dès que l'on postule l'existence d'un soi, toutes les expériences du sujet seront nécessairement égocentriques - centrées sur ce moi. Le moi, étant le centre de toutes nos préoccupations, nous oppose à tout ce qui nous est extérieur. Nous sommes constamment en état d'alerte et d'autodéfense: nous avons vite fait de nous hérisser ou de nous fâcher si les choses ne vont pas comme nous le souhaitons - cette résistance est interprétée par le moi comme une agression de la part de son environnement. Mais ce n'est pas tout, l'égocentrisme a aussi une autre conséquence : à force de toujours tourner en rond dans son petit univers restreint, on est incapable d'une vision globale et lucide des choses, d'où un état de confusion permanent. Voilà malheureusement comment vivent la plupart d'entre nous.

Bien que n'ayant aucune expérience de ce que pourrait être le contraire du moi - le non-soi -,
essayons d'imaginer ce que serait la vie vécue à travers un non-soi. D'abord, entendons-nous bien: être en état de non-soi ne signifie pas disparaître de la face de la terre et cesser d'exister. Cela désigne simplement un recentrage ; on n'est plus centré sur soi, ou sur les autres, on
est centré, tout court. Mais sur quoi, me direz-vous? On n'est plus centré sur le particulier - certaines choses ou certains êtres - mais sur l'universel. On embrasse toutes choses, mais sans attachement particulier pourquoi que ce soit, si bien que les caractéristiques typiques du moi n'ont pas l'occasion de se développer. En l'absence d'affirmation du moi, il n'y a plus d'autre ni de monde extérieur susceptibles de représenter une menace pour vous. On n'a plus de territoire à défendre et donc plus de raison d'être tout le temps soucieux et angoissé,d'être toujours à cran et de se fâcher pour un rien; et surtout, la vie émerge enfin du brouillard de la confusion. C'est pourquoi vivre en non-soi, c'est demeurer dans la joie. Une joie qui rejaillit sur tout le monde,d'ailleurs; comme le non-soi ne s'oppose à rien ni à personne, il a des effets bienfaisants sur tout.

Si le non-soi est une perspective inspirante que nous devons garder en tête pour guider et nourrir notre évolution spirituelle, il faut bien reconnaître que, pour la plupart d'entre nous, la pratique devra suivre une approche très graduelle qui produira une érosion progressive du moi. Et la première étape du voyage consiste à cheminer du mal-être jusqu'au bien-être. Dans quel sens faut-il l'entendre? Il est impossible de sauter directement d'un état de douleur et de confusion - quand on se sent si mal dans sa peau qu'on ne supporte rien, ni soi, ni les autres, ni les situations du quotidien -, à un état de non-soi. C'est pourquoi le premier stade de la pratique du zen est destiné à amorcer ce virage, et c'est le travail qu'on accomplit pendant ses premières années de zazen. A ce stade-là, il peut être indiqué pour certaines personnes de suivre parallèlement une forme de thérapie intelligente, mais ne généralisons pas: chacun est un cas particulier. En tout cas, l'essentiel est de retenir qu'on ne peut pas se dispenser de cette première étape et que ce serait une erreur grossière que d'essayer de la sauter: il est indispensable de passer d'un état de mal-être relatif à un état de bien-être relatif.

Pourquoi ai-je parlé de bien-être relatif? Même si l'on a l'impression d'avoir trouvé une forme de vie plus heureuse, ce bonheur n'est pas un état définitif. Il reste très précaire tant que notre vie reste basée sur la notion d'un soi. Et d'où vient cette précarité? Du fait que le fragile édifice de notre vie repose sur les sables mouvants d'une idée fausse: l'idée que nous sommes un moi. Tout le monde y croit dur comme fer et, pour erronée qu'elle soit, cette conviction n'en est pas moins solidement ancrée au cœur de chacun d'entre nous. C'est pourquoi toute forme de pratique spirituelle qui s'attaque à cette croyance nous est d'un abord difficile: elle nous met mal à l'aise.

La seule solution réellement satisfaisante, à terme, est d'emprunter la voie qui nous amènera à comprendre que notre véritable nature est le non-soi - bouddha -,et à la réaliser pleinement. C'est cela, la finalité de zazen. En nous aidant à explorer la question de notre véritable nature - soi ou non-soi - la pratique du zen va complètement transformer l'orientation et les valeurs de notre vie, ainsi que la tonalité de notre vécu. Examinons les différentes étapes de cette pratique.

J'ai déjà évoqué le premier stade, qui consiste à nous faire passer d'un état de mal-être relatif à un état de bonheur relatif. Ce bien-être est tout à fait précaire,puisque susceptible d'être remis en question à chaque instant, mais il n'en est pas moins indispensable. Il faut en effet avoir un minimum de stabilité et se sentir au moins un petit peu bien dans sa peau pour pouvoir s'engager sérieusement dans une pratique spirituelle. Ce premier problème réglé, on peut passer au stade suivant : le zazen va nous permettre d'analyser et de passer au crible, sans relâche et avec un maximum de lucidité, toutes nos caractéristiques physiques et mentales. Ainsi verrons-nous émerger certains schémas: ayant appris à reconnaître ses désirs, ses envies et ses pulsions égoïstes,
on finira par se rendre compte que ces schémas récurrents, ces réflexes de désir ne sont ni plus ni moins que ce que nous avons coutume d'appeler le « moi ». Et,à mesure que nous progresserons dans notre pratique, nous en viendrons à comprendre l'impermanence* et la vacuité* de ces schémas. A tel point que nous serons capables de nous en dessaisir. Nous n'aurons même pas à nous forcer pour les laisser tomber, ils se détacheront d'eux-mêmes petit à petit, comme une feuille morte tombe d'un arbre en automne, tout naturellement. Si ces vieux schémas peuvent se dissoudre ainsi tous seuls, c'est parce que leur irréalité foncière apparaît clairement à la lumière de la conscience lucide - un feu éblouissant qui vous fait tout de suite reconnaître le vrai du faux. Et le meilleur moyen d'aviver la lumière de la conscience, en la rendant toujours plus alerte et lucide, et de faire zazen intelligemment, jour après jour, et en sesshin. Avec la disparition graduelle des vieux schémas égocentriques,le non-soi - déjà présent - se révélera progressivement à nous, en nous remplissant d'une paix et d'une joie toujours plus grandes.

Bien sûr, il est facile de décrire un tel processus,mais c'est tout autre chose de le vivre. Il y a de quoi être plutôt effrayé, déprimé, voire découragé devant une remise en question aussi radicale: c'est notre moi, ou tout au moins ce qu'on avait toujours considéré comme tel, qui se voit soudain battu en brèche. Et s'il est merveilleusement inspirant d'entendre parler de la fin de l'ego et du non-soi, cela peut être une expérience terriblement difficile à vivre, car comment ne pas avoir peur quand on voit soudain basculer entièrement toutes ses références habituelles...

Malgré tout, ceux qui sauront se montrer patients et résolus dans leur pratique en récolteront sûrement les fruits : ils connaîtront de plus en plus de joie et de paix, et ils seront capables de mener une vie riche de bienfaits pour les autres, parce qu'inspirée par la compassion. Parallèlement, leur vulnérabilité aux aléas des circonstances diminuera, lentement mais sûrement. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'une telle évolution soit exempte de problèmes, car il y en aura forcémentc'est le lot de la condition humaine. Il se peut même qu'on ait l'impression de se retrouver encore plus mal loti qu'avant, en voyant tout ce qui refait surface en soi: tant de choses jusque-là réprimées ou occultées. Cependant, on aura tout de même l'impression de sortir de la confusion et de mieux comprendre les choses, ce qui nous permettra d'éprouver une certaine satisfaction.

Il faut s'armer d'énormément de patience, de persévérance et de courage pour continuer sa pratique spirituelle dans les moments d'extrêmes difficultés. Car seule une pratique décidée est capable de battre en brèche nos vieilles habitudes de vie, ces anciens réflexes qui nous poussent à poursuivre le bonheur à tout prix, à tout faire pour satisfaire nos désirs et à nous plier à n'importe quelle bassesse pour éviter de souffrir - physiquement ou moralement. C'est dans nos tripes, et pas dans nos têtes, qu'il faut comprendre l'essentiel: ce n'est pas en courant après le bonheur qu'on goûtera à lajoie, mais en expérimentant la vie telle qu'elle se présente à nous, en toutes circonstances. En étant sa vie. Il faut vivre sa vie pleinement, sans biaiser, sans rien esquiver; pas pour satisfaire ses propres envies mais en réponse aux sollicitations que la vie elle-même nous présente. Pas en évitant la douleur mais en l'expérimentant directement et totalement, en étant la douleur. Vous pensez que c'est trop demander, que c'est trop difficile? Au contraire,vous aurez sûrement moins de mal à vivre qu'avant.

Nous sommes tous des êtres à deux dimensions physique et psychologique - dans la mesure où nous ne pouvons expérimenter le monde qu'àtravers un corps et un mental. Ce qui veut dire que nos expériences sont toujours teintées de sensations et de sentiments: pensées, espoirs, craintes, blessures et colères, pour n'en citer que quelques uns-. Cependant, ce n'est pas en nous enferrant dans la dimension psychosomatique de notre être que nous allons trouver le chemin de notre liberté, mais en cultivant le non-attachement, en pratiquant le non-soi. Ce n'est qu'à la fin de notre cheminement spirituel que nous comprendrons enfin.

En réalité, il n'y a pas de chemin, pas de voie, pas de solution, car, dès le départ, notre propre
nature est déjà ce chemin, ici et maintenant. Il n'y pas de voie et notre pratique consiste juste
ment à suivre cette absence de voie, à la suivre sans fin et sans espoir de récompense. Car il n'y a pas besoin de récompense: le non-soi est déjà tout, complètement parfait depuis l'origine des temps sans commencement.
Milan
 
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Message par Ottokar » 25 Fév 2006, 16:59

Eh, Milan, qu'est-ce que tu viens sur un forum marxiste avec Boudha ?
a écrit :Je ne suis pas libre penseur dit le veilleur je suis athée
athée
comme absolument athée
comme totalement athée
comme hermétiquement athée
accent aigu comme étonnement athée
comme entièrement athée
pas libre penseur, athée
(Jacques Prévert, Paroles B Crosse en l'air)


Ah, Prévert, c'est un miracle... à sa naissance, une grande lueur apparut, les petits oiseaux se sont mis à gazouiller, les écureuils gambadaient gaiement sur le sol moussu, le soleil se dégagea et une voix céleste s'éleva...

Nom de Dieu !
Ottokar
 
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