les forêts à l'épreuve

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par roudoudou » 02 Mars 2006, 21:46

BONsoir tout le monde :-P

a écrit :=le monde e mémoire de forestier, on n'avait jamais vu ça !" D'un geste navré, Samuel Autissier, responsable de l'unité de Vierzon de l'Office national des forêts (ONF), montre l'étendue des dégâts. Devant lui, la chênaie n'est qu'un champ de désolation. Des fûts secs et pelés dressent vers le ciel, dans une plainte muette, leurs houppiers dégarnis. Des troncs sont fendus ou brisés net. D'autres, tombés à terre, gisent parmi les fougères et les herbes jaunissantes. "Adultes ou jeunes, tous les peuplements sont touchés", s'afflige-t-il, en désignant un groupe de tiges souffreteuses coiffées d'un toupet clairsemé.

CHIFFRES

SUPERFICIE. La forêt française couvre 15 millions d'hectares, soit 29 % du territoire. Sa surface a doublé depuis 1850 et s'accroît de 40 000 hectares par an.



ESSENCES. Les chênes (rouvres, pédonculés, pubescents ou lièges) occupent 5,5 millions d'hectares. Les feuillus couvrent au total 9 millions d'hectares, les résineux 5 millions d'hectares.



ÉCONOMIE. 3,8 millions de propriétaires privés se partagent 74 % de la surface forestière. L'Etat en possède 10 % et les collectivités territoriales 16 %. La filière forêt-bois fait vivre plus de 450 000 personnes.
Soulignant ce tableau funèbre, des rangées de grumes, coupées avant que le bois n'ait perdu toute valeur commerciale, bordent le chemin. "Depuis 2003, calcule Samuel Autissier, nous avons dû récolter en urgence 75 000 m3 de bois, soit 25 000 arbres. Mis bout à bout, ils couvriraient la distance Vierzon-Nantes. Pour un gestionnaire forestier, en être réduit à sauver les meubles, c'est traumatisant."

Le mal est apparu voilà cinq ans dans la forêt domaniale de Vierzon, 5 000 hectares de chênes dont 3 000 hectares de chênes sessiles et 2 000 hectares de chênes pédonculés, deux espèces génétiquement très proches mais aux exigences écologiques contrastées - le chêne pédonculé supporte mal la sécheresse et les fortes variations hydriques -, qui dominent dans le centre et l'ouest de la France. "Au début, se souvient Samuel Autissier, on ne s'est pas trop inquiété. Des dépérissements, on en avait déjà observé. Mais, à partir de 2003, il a fallu se rendre à l'évidence. Aussi loin que remontent nos archives, jusqu'en 1750, on n'avait jamais assisté à une mortalité d'une telle ampleur ni aussi brutale." Aujourd'hui, sur les 2 000 hectares de chênes pédonculés, 200 sont anéantis et 1 000 autres en piteux état.


POUDRE BLANCHÂTRE


On a peine à imaginer, en cette glaciale matinée d'hiver où les sous-bois sont recouverts de givre, que le fautif présumé est le réchauffement climatique. "Plusieurs facteurs pénalisants se combinent, décrit Pascal Jarret, responsable du service technique et recherche de la direction Centre-Ouest de l'ONF. Un sol sableux qui s'imbibe ou s'assèche rapidement, ce que n'aime pas le chêne pédonculé. Une sylviculture en futaies serrées, mal adaptée à cette espèce, qui a besoin d'espace et de lumière. Des accidents climatiques à répétition : sécheresses, pluies abondantes et grêles." Mais, poursuit-il, "le facteur déclenchant semble être l'oïdium".

Ce champignon microscopique se répand, comme une poudre blanchâtre, sur les feuilles des chênes pédonculés - il délaisse généralement celles des chênes sessiles - qui se recroquevillent et se nécrosent. L'hypothèse des forestiers est qu'à la faveur de la hausse des températures enregistrée ces dernières années, ce parasite, qui sévissait naguère durant la seconde quinzaine de mai, est devenu actif plus tôt dans la saison. Précisément lors du débourrement, c'est-à-dire de l'éclosion des bourgeons, qui se produit vers le 15 avril pour les chênes les plus précoces. Or, explique Pascal Jarret, "le premier mois de végétation est décisif. Pour la première poussée de feuilles, l'arbre puise dans ses réserves glucidiques de l'année précédente, qu'il reconstitue ensuite par photosynthèse, ce qui permet les feuillaisons ultérieures. Mais si ces premières feuilles sont détruites par l'oïdium, le cycle est stoppé."

Les sylviculteurs n'ont pas observé de visu une apparition prématurée du champignon. Mais leur scénario paraît validé par une étude de l'Institut national de la recherche agronomique de Bordeaux, confirmant une présence du parasite anticipée d'environ deux semaines.

Que faire ? Dans l'immédiat, attendre et surveiller, ont décidé l'ONF et le département de la santé des forêts du ministère de l'agriculture. "Le chêne est une essence qui présente une très grande variabilité génétique, donc une capacité d'adaptation élevée, souligne Pascal Jarret. Elle a su faire face par le passé à des modifications climatiques majeures : lors de la dernière glaciation, elle avait quasiment disparu d'Europe, à l'exception du sud de la péninsule Ibérique, du sud de l'Italie et des Balkans, ce qui ne l'a pas empêchée de recoloniser avec succès le continent." Mais, ajoute-t-il, "le changement de climat actuel est extrêmement rapide. Le chêne saura-t-il cette fois s'adapter ? C'est une course contre la montre qui est engagée."

Pour aider s'il le faut la nature, en sélectionnant les plants les plus résistants, un enclos a été aménagé, où est étudié le comportement d'une centaine de chênes sessiles et pédonculés provenant de différentes régions françaises, mais aussi du Danemark, d'Irlande, de Pologne, de Bulgarie ou d'Arménie. Pour l'instant, les arbres les plus performants se révèlent être les "grands crus" - les chênes issus des futaies de référence comme celle de Tronçais - ou les "crus locaux", originaires de la région. Mais les forestiers n'excluent pas de devoir, demain, importer des espèces méditerranéennes mieux accoutumées aux températures élevées. Voire de planter, dans la chênaie, des résineux. Un véritable bouleversement du paysage forestier.

Pierre Le Hir
Article paru dans l'édition du 01.03.06
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Message par Crockette » 04 Mars 2006, 18:22

ouais roudoudou je vois que tu fais des progrès sur le falo, il est interessant ton article.
En fait le champignon profite de l'affaiblissement des chênes dues à deux années, non je dirai trois années maintenant, de période de réchauffement fort, et le champignon dirais je commet son crime en automne et au printemps, périodes assez humides qui favorisent son invasion. C'est cela ?
Crockette
 

Message par Bertrand » 04 Mars 2006, 18:33

Il me semble que ces chênes ont été plantés pour satisfaire aux besoins de l'industrie locale.
Ils n'étaient pas adaptés au sol de la région.
Par contre est apparue "naturellement" une variété de pins, qu'on trouve généralement dans le Sud et qui semble s'adapter très bien à la région.


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Message par Cyrano » 05 Mars 2006, 14:48

L'intervention de Bertrand pose bien le débat... et on sent les allusions à la lutte de classes entre les chênes et les pins... Il est vraiment temps que l'hiver se finisse dans le Berry...
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Message par roudoudou » 28 Avr 2006, 20:51

Bonsoir tout le monde :wavey:

a écrit :
déforestation de Bornéo menace des plantes utiles en médecine
LEMONDE.FR | 27.04.06 | 10h57  •  Mis à jour le 27.04.06 | 12h43 


Le nombreuses plantes poussant à Bornéo et potentiellement utiles dans le traitement de certains cancers, du sida et de la malaria, sont menacées de disparaître à cause de la déforestation, dénonce l'organisation de défense de l'environnement WWF, dans un rapport publié jeudi 27 avril et consultable en pdf [33 Mo] sur son site Internet. La forêt tropicale humide de l'île de Bornéo ne couvre plus en 2005 que 50 % du territoire contre 74 % en 1985, victime de l'exploitation forestière, des grands incendies et du boom de la production de l'huile de palme. La biodiversité exceptionnelle de ces forêts suscite pourtant de nombreux espoirs du côté de la recherche médicale.


Le WWF évoque notamment un composé découvert dans un arbuste du Sarawak. Le laboratoire pharmaceutique australien Cerylid Biosciences le juge capable de lutter efficacement contre diverses cellules cancéreuses. Le rapport cite également la Calanolide A, qui semble efficace pour lutter contre la reproduction du virus VIH à l'origine du sida. Enfin, les chercheurs auraient trouvé un puissant agent antimalaria niché dans l'écorce d'arbres au cœur de la forêt.

SAUVER DES VIES

L'association a comptabilisé 422 nouvelles espèces découvertes au sein des forêts tropicales humides de Bornéo au cours des vingt-cinq dernières années. "Si la destruction de la forêt se poursuit, le risque est grand de compromettre la découverte de ressources susceptibles de produire des médicaments pouvant sauver des vies", témoigne dans le rapport le Dr Murray, directeur de la recherche de Cerylid Biosciences.

Le WWF appuie l'initiative Heart of Borneo (le cœur de Bornéo en anglais), récemment lancée par les trois Etats qui se partagent la souveraineté sur l'île, la Malaisie, l'Indonésie et le sultanat de Bruneï. Celle-ci vise à sanctuariser un peu moins du tiers de la surface de la forêt, soit 220 000 km2. Cet espace serait à la fois un refuge pour les espèces menacées de disparition, un lieu pour capter de l'eau et piéger le CO2, et enfin une mine de découvertes pour les scientifiques.


Avec AFP

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