51% des français

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par roudoudou » 06 Mars 2006, 21:11

a écrit :51 % des Français souhaitent le maintien des effectifs des fonctionnaires
LE MONDE ECONOMIE | 06.03.06 | 16h59  •  Mis à jour le 06.03.06 | 17h46


Les Français ont une position ambiguë lorsqu'il s'agit de porter un jugement sur la fonction publique. D'un côté, ils la perçoivent comme frappée d'immobilisme et d'inefficacité ; de l'autre, ils la défendent contre ceux qui voudraient en réduire le poids. Et ce pour deux raisons : la fonction publique fournit des emplois, même à ceux qui éprouvent le plus de difficultés à en trouver sur le marché du travail ; la fonction publique fournit des services dont on ne peut se passer.


Interrogés sur leur sentiment quant à l'évolution de l'administration, près de la moitié des Français juge qu'elle n'a pas évolué, et un quart d'entre eux qu'elle a évolué négativement ! Si une majorité admet qu'elle s'est "modernisée" (56 %) - l'informatisation est passée par là -, 40 % estiment qu'elle n'est "ni plus ni moins à l'écoute des administrés qu'il y a une dizaine d'années", et 23 % qu'elle l'est même "plutôt moins". Plus durs encore, 43 % des sondés estiment qu'elle n'est "ni plus ni moins efficace", et 23 % "plutôt moins" !

Curieusement, cette vision décevante à l'aune des efforts déployés depuis des années pour rendre l'administration plus proche du citoyen n'empêche pas les Français de refuser les moyens radicaux prônés par certains hommes politiques, y compris au gouvernement, pour tirer les leçons d'une telle "inefficacité".

Une majorité des personnes interrogées rejette ainsi l'idée qu'il faille réduire les effectifs supposés pléthoriques de la fonction publique en ne remplaçant qu'en partie les départs en retraite ("un sur deux", comme le préconise Nicolas Sarkozy). Majorité un peu courte, certes, avec 51 % contre et 45 % pour. Mais ce sont les plus jeunes, les moins bien rémunérés, les chômeurs, les employés et les professions intermédiaires - à l'exception notable des ouvriers - qui sont le plus partisans du maintien d'un haut niveau de recrutement dans la fonction publique, alors que les catégories plus aisées sont majoritairement partisanes d'une réduction de ses effectifs. Un clivage que recouvre également le traditionnel partage gauche-droite.

Il s'agit, pour les Français qui se sentent les plus vulnérables au chômage, de préserver le rôle particulier qu'occupe la fonction publique sur le marché du travail : celui d'offrir des postes nombreux et sécurisés. A la question : "Encourageriez-vous votre enfant à devenir fonctionnaire ?", 82 % des Français répondent d'ailleurs positivement, contre 15 % seulement négativement : l'attrait de la fonction publique est toujours fort.

Le même clivage parmi les répondants se retrouve, pour des raisons identiques, lorsqu'il s'agit de juger si les effectifs de la fonction publique sont trop nombreux ou non. La majorité rejette l'idée qu'il y ait "trop de fonctionnaires", que ce soit dans les ministères (54 %), dans les collectivités locales (66 %) ou dans les hôpitaux publics (96 %). Mais la différence d'ampleur de cette majorité selon la fonction publique considérée - le jugement est quasi unanime, tous clivages sociaux ou politiques confondus, lorsqu'il s'agit des hôpitaux - donne une autre indication : plus l'administration concernée rend un service concret et proche de la vie des Français, plus ceux-ci défendent l'idée qu'il faille maintenir, et même renforcer, les effectifs consacrés à ces services.

Cette conviction se retrouve également lorsqu'il est demandé "à quoi devrait être affecté l'argent" qu'économiserait une réduction hypothétique des effectifs de la fonction publique. Une minorité, certes importante (qui devient une majorité dans les catégories économiquement et socialement les plus aisées), suit le raisonnement du gouvernement qui lie effectifs trop importants et déficit budgétaire, en répondant : "à diminuer la dette publique" (43 %). Mais une majorité préconise soit d'"augmenter les budgets consacrés à certaines actions prioritaires" (40 %), soit de "mieux rémunérer les fonctionnaires" (16 %), donc de renforcer l'action publique.

Bref, il n'est pas question pour les Français de sacrifier la qualité ou la quantité des services que leur rendent les administrations - en particulier les services de proximité ou vitaux - au nom d'une meilleure efficacité ou d'un moindre coût de fonctionnement. Décidément opposés au "moins d'Etat" mais partisans du "mieux d'Etat", les Français approuvent même l'idée que la fonction publique puisse innover pour résoudre, précisément, l'un des principaux problèmes que rencontrent certaines catégories de personnes en recherche d'emploi : les discriminations. La majorité se prononce pour le principe même de la discrimination positive en matière de recrutement dans les administrations, et cette majorité est, en toute logique, encore plus manifeste dans les catégories le plus en difficulté vis-à-vis de l'emploi - les autres étant partagées en deux moitiés égales d'opinions favorables et défavorables à cette idée.

Lorsqu'il s'agit de désigner les publics qui bénéficieraient d'une telle politique, les Français sont encore plus favorables d'un tel dispositif : ils sont, quels que soient leur niveau social ou économique et leur appartenance partisane, majoritaires à juger qu'une politique de discrimination positive doit être menée en matière de recrutement des femmes, des habitants des quartiers défavorisés et des Français d'origine étrangère (sauf, dans ce dernier cas, les partisans de l'extrême droite) dans la fonction publique. Les Français souhaitent ainsi clairement que la fonction publique donne l'exemple à un secteur privé ressenti comme de plus en plus sélectif.

Antoine Reverchon
Article paru dans l'édition du 07.03.06

une bonne nouvelle vue la chasse que l'on fait sur la fonction publique même si j'aurais préféré 100% na :-P
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
Voltaire
Avatar de l’utilisateur
roudoudou
 
Message(s) : 26
Inscription : 11 Jan 2006, 14:53

Retour vers Tribune libre

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 0 invité(s)