place Beauvau

[Valiere]

« PLACE BEAUVAU
La face cachée de la police »
D’Olivier Recasens, Jean-Michel Décussis
et Christophe Labbé »
Editions Robert Laffont
Février 2006
395 pages
20 €
RADIOGRAPHIE D’UNE MACHINE DE GUERRE

Cette livraison arrive à pic, en pleine mobilisation contre les CPE, au moment où de plus en plus de personnes s’interrogent le rôle que joue la police et sur la place qu’occupe Sarkozy !
Les trois journalistes d’investigation, co-auteurs de cette oeuvre n’ont pas dû se faire que des copains dans « la maison poulaga ».
Il est vrai qu’ils ne manient pas la langue de bois. Leur analyse minutieuse de la machinerie policière avec les enjeux de pouvoirs, les manœuvres diverses réconfortent l’idée que nous nous faisons sur la réalité de cette grande maison.
Des réseaux Pasqua, quelque peu délabrés aujourd’hui, aux gros sous de la place Beauvau en passant par la place et la nature du syndicalisme corporatiste policier, rien n’est laissé au hasard... « Et pour faire plier les leaders syndicaux récalcitrants, les ministres de l’Intérieur n’hésitent pas à ouvrir la boîte à cadeaux »...Certains s’y prennent bien, d’autres n’y arrivent pas...Villepin obtient un score plus que médiocre dans l’art de s’attirer les bonnes grâces de la hiérarchie policière, d’autres comme « Sarko » excellent dans l’art de se doter de solides allés : du gardien de la paix à la haute sphère.
Aucun grand stratège politique n’ ignore que pour arriver à la première place, il faut passer par la case Beauvau pour rafler la mise : les RG, la DST et les Préfets...
Tout n’est pas bon à entendre, certes mais faut-il cacher certaines alliances douteuses comme celle nouée entre un grand dirigeant étudiant devenu de fait un informateur des renseignements généraux de la police parisienne !? Je laisse au lecteur la surprise en prenant connaissance de certaines identités !
Les RG ont été attaqués, dénoncés par de nombreux militants de gauche, des dirigeants socialistes arrivés au pouvoir se sont promis de tout changer ! On allai voir ce qu’on allait voir :
Voilà ce qu’en dit un commissaire divisionnaire :
« 1981, c’est la panique au sein du service. On avait espionné toute la gauche et on savait que Mitterrand allait l’emporter. Quelques semaines avant l’élection présidentielle, notre chef nous a convoqués : « N’ayez crainte, si nous avons un ministre socialiste, il va appuyer sur tous les boutons de son bureau et les seuls à répondre, ce sera nous. » Il avait raison. La dissolution des RG figurait dans le programme du PS, mais une fois aux commandes, ils se sont appuyés sur nous comme jamais... »
Le livre est passionnant. Les trois auteurs nous ouvrent beaucoup de portes : celles des coups tordus, des conflits d’intérêts, des « cadavres dans le placard », le tout « agrémenté » d’anecdotes ...
La lutte anti terroriste semble tout légitimer, y compris la torture perpétrée en automne 1995 , la « justice » fermant les yeux...Vous avez dit : « démocratie » !

Flics ou voyous ! La frontière entre ces deux catégories de « citoyens » est épaisse comme du papier à cigarette...
Tous pourris, non certainement pas ; certains résistent, condamnent les méthodes mais ils sont vite marginalisés.
Cette forteresse que Sarkozy a commencé à conquérir est une pièce maîtresse pour la conquête de l’Elysée : il dispose dans la « grande maison » d’un réseau bien organisé mais encore de quelques inimitiés, ses prédécesseurs et ennemis entretenant encore quelques relations utiles.

Valière

[zeanticpe]

Il faut l'acheter avant que Sarkho lne le fasse censurer!;)

[Valiere]

oui car l'IGS aux ordres a conclus qu'il n'y avait pas eu de tortures en 1995 et le rapport a été relayé dans la presse