anniversaire du référendum sur l'Europe

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par ianovka » 18 Mai 2006, 10:24

(txi @ jeudi 18 mai 2006 à 11:18 a écrit :
Si quelqu'un pouvait transformer en img...merci
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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ianovka
 
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Message par Puig Antich » 18 Mai 2006, 11:22

C'est vrai que c'est pas folichon ; mais en même temps, si on peut gagner sur un truc même partiel avec seulement trois ou quatre journées de grève trés limitée sans appel général et ramener autant de monde dans la rue, ça montre que le nombre de journées de grève n'est pas non plus l'indicateur ultime du niveau de conscience de classe. Peut-être les travailleurs attendent-ils la grève qui aura une perspective...
Puig Antich
 
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Message par interluttant » 19 Mai 2006, 13:01

S'il faut comparer la victoire contre la constitution à la victoire contre le CPE, faisons le :
La victoire contre le CPE a empêché la situation d'empiré pour les travailleurs (jeunes), alors que l'adoption de la constitution européenne n'a rien changé aux attaques.
Est-on d'accord là-dessus, fourmi_rouge ?

La victoire contre le CPE est une victoire, LO souligne que c'est la première depuis 1995 (dixit le dernier Lutte de classe). C'est pour cela que nous devions nous engager sans réserves dans le mouvement.
En revanche, la victoire contre la Constitution Européenne n'est qu'une "victoire" avec des guillemets, elle n'empèche pas la bourgeoisie d'avancer.
Dans les deux cas, nous avons affaire à un mouvement défensif. Mais contre le CPE il fallait le mener et y entrainer le plus de monde possible, alors que contre la constitution, cela n'avait aucune importance.

Txi dit que quand on a connu des périodes de grand creux, on a tendance à être moins difficile. Elle (ou il) a tort, et c'est en suivant ce raisonnement tendancieux que LO a glissé quand elle a appellé à voter "non".

Même si la période est difficile, il faut continuer à indiquer aux travailleurs où est la voie, sur quoi se battre et où sont les chances de gagner.

A ceux qui croient que la "victoire" contre la contitution a aidé à la Victoire contre le CPE, j'ai envie de demander : Et une victoire de la gauche aux prochaines élections, ça pourrait aider aux prochaines luttes ?
interluttant
 
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Message par Puig Antich » 19 Mai 2006, 13:20

Interluttant tu réfléchis dans l'abstrait. Bien évidemment que dans tout scrutin bourgeois dont s'emparent les travailleurs, il y a une part d'illusion ; et que si le prolétariat était trés conscient et organisé il n'aurait pas besoin d'avant-garde révolutionnaire pour s'engager dans la grève générale insurrectionnelle immédiatement.

Mais la réalité concrète est différente de la théorie. On part de cette gauche-là dans cette société-ci, avec un gouvernement particulier et une histoire particulière. A un moment X, la plupart des militants de gauche, suivant un mouvement qui comporte une part d'illusion et une part de volonté de combat, ont embrayé une campagne sur le NON. Ils l'ont gagné, et ont vécu ça, à juste titre dans une certaine mesure, comme une victoire partielle face au gouvernement et tout à la fois face à ce qu'ils appellent, pour la plupart, l' "idéologie libérale".

Hé bien, si ils avaient perdu, un autre rapport se serait créé. Ce n'est plus la base, mais la direction de la CGT qui aurait été contente, elle aurait pu poursuivre plus facilement son offensive contre les secteurs "lutte de classe" dans le syndicat. Dans le PS et ceux qui s'y retrouvent, ç'aurait été les éléments qui défendent le plus ouvertement la société capitaliste qui aurait tenu le haut du pavé, et ce se serait traduit par exemple par une démoralisation, dans une organisation comme l'UNEF qui a joué tout de même son rôle dans la mobilisation contre le C.P.E.

Le gouvernement aurait été bien content, et sûr de son emprise sur la société il aurait continué son offensive, peut-être encore plus vite que ce qu'il a fait.

Mais de même que pour le référendum, l'abrogation du C.P.E. ne met pas un coup d'arrêt à la bourgeoisie, qui doit avancer. On a juste un nouveau point d'appui, et de taille, en terme de conscience et d'organisation, etc.

Tout celà est bien dérisoire de notre point de vue de révolutionnaires internationalistes qui voulons la destruction de la société capitaliste, mais le problème c'est que pour l'instant tout celà constitue à la fois les limites et les points d'appui réels sur lesquels s'appuient, à juste titre ou non, les militants et les organisations telles qu'ils existent, et pas tels qu'il faudrait qu'ils soient si il y avait un parti révolutionnaire de masse et une situation pré-insurrectionnelle....

Voilà... Aprés c'est pas une raison pour ressortir le 29 mai à toutes les sauces comme une formidable victoire populaire etc., comme le font le PC et la LCR.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 19 Mai 2006, 13:26

En fait le principal pb de ce référendum pour voter NON, c'était le chauvinisme dont on ne connait pas la part réel dans le vote ; puis le fait que bcp de travailleurs et de jeunes ont voté OUI d'un point de vue antinationaliste et abstraitement progressiste ... il y en avait dans la mobilisation d'ailleurs.
Puig Antich
 
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Message par interluttant » 19 Mai 2006, 13:30

Mais toi, Puig, tu as voté et fait voté "non" ?
interluttant
 
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Message par interluttant » 19 Mai 2006, 13:33

Puig : Si le réferendum sur la constitution avait été perdu
a écrit :, un autre rapport se serait créé. Ce n'est plus la base, mais la direction de la CGT qui aurait été contente, elle aurait pu poursuivre plus facilement son offensive contre les secteurs "lutte de classe" dans le syndicat. Dans le PS et ceux qui s'y retrouvent, ç'aurait été les éléments qui défendent le plus ouvertement la société capitaliste qui aurait tenu le haut du pavé,

Mais est-ce que les travailleurs auraient été pour autant en plus mauvaise posture pour lutter contre le CPE !?!
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Message par Puig Antich » 19 Mai 2006, 13:37

Biensûr. " Les travailleurs " comme force politique indépendante, aujourd'hui, ça n'existe pas - sauf sur quelques luttes spontanées qui peuvent surgir ici ou là, et qu'il faut encourager, biensûr. Ils en sont contraints à répondre aux appels de la gauche et des syndicats. Alors, leur point d'appui aujourd'hui, c'est par exemple les secteurs dans la CGT qui veulent en découdre sur telle ou telle revendication importante.

Celà ne veut pas dire que les travailleurs ne peuvent pas dépasser ces appareils une fois qu'ils se sont saisis d'une mobilisation, c'est tout le combat des révolutionnaires pour l'auto-organisation des luttes, leur centralisation, pour dépasser les appareils.

Mais en l'état c'est un point d'appui que les secteurs "gauche" de la CGT qui ont fait campagne pour le NON aient gagné, même si là dedans il y a des briseurs de grève.... C'est triste, mais c'est comme ça.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 19 Mai 2006, 13:42

a écrit : Mais toi, Puig, tu as voté et fait voté "non" ?


Ben j'ai participé quelque peu à la lutte contre la loi Fillon, et à ce moment là je disais, et je pense toujours, que ceux qui mettaient en avant la perspective du vote NON plutôt que d'infliger une défaite au gouvernement par la rue en combattant pour une lutte d'ensemble étaient des bureaucrates.

Mais une fois qu'il est devenu clair que les lycéens avaient perdu, une nouvelle situation politique s'ouvrait, et, c'est terrible, mais la seule arme d'une grande partie des exploités pour exprimer leur rage devenait ce vote NON. Alors la campagne avait un caractère contradictoire : pour toute une partie de la gauche bureaucratique, il s'agissait de se donner une image radicale à peu de frais, en combattant sur le terrain pourri des élections plutôt qu'en s'organisant sur le terrain direct de la lutte. Mais à l'échelle sociale, j'ai pensé qu'il fallait s'en saisir, sans illusion mais sans réserve pour reprendre une expression sur un autre fil... Un moindre mal quoi. J'ai voté non, donc.

Mais c'est pas pour autant que j'ai considéré que c'était la priorité dans l'activité militante à ce moment. Il fallait se saisir du climat de discussion politique pour avancer le fait que c'est dans la rue qu'on pourra vraiment les vaincre, pas dans les urnes. Mais c'est pas contradictoire. A ce moment là, je militais pas spécialement pour le non, mais dans un collectif sans-papiers...
Puig Antich
 
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