Hier, les policiers ont tiré sur des manifestant désarmés : 10 morts au moins ! :headonwall:
Sur un site Guinéen, kababachir.com :
a écrit :Poursuite de la grève en Guinée: Après l'échec du Gouvernement, place à la négociation.
Au cinquième jour de la grève décrétée par la centrale syndicale CNTG-USTG ce lundi, le mouvement a prie des allures inquiétantes. Les examens de fin d'année que le Gouvernement voulait qu'ils se tiennent coûte que coûte a tourné au vinaigre. Pour certains, c'est un échec total.
Pour rejoindre les centres d'examens du baccalauréat cette année à Conakry, les milliers de candidats, surveillants et autres encadreurs ont eu tout le problème du monde. Pour cause, les transporteurs sont entrés dans la danse avec fanfare. Car les rues de la capitale guinéenne sont restées désertes. Seuls les parents d'élèves véhiculés ont pu envoyé leurs enfants sans assez de problème.
Cependant, au moment du lancement des épreuves dans les centres, il a été constaté l'absence totale des surveillants. Conséquences, les élèves sont sortis pour manifester leur colère dans toutes les communes de la ville. Par contre, au centre d'examen du lycée Donka, les épreuves ont été lancées par le nouveau Ministre de l'enseignement Pré universitaire et de l'éducation civique, l'ex parlementaire Mamadou Bhoye Barry. Mais une dizaine de minutes plu tard, les candidats ont déserté par manque d'encadreurs.
A l'intérieur du pays, les choses n'ont pas aussi bougé, car au même titre que Conakry, les choses y ont été répercutées. Sauf dans des villes de Dubréka, Télimélé et Faranah où les autorités ont pu vite maîtriser la situation.
Côté dégâts, ils sont énormes. En plus des véhicules qui ont été endommagés, il y a des incidents malheureux qui ont causé des morts et des pertes matérielles importantes. A Nzérékoré, on signale 3 morts. Dans la haute banlieue de Conakry, on apprend que 3 personnes aussi ont succombé à la suite de violentes bagarres entre les forces de l'ordre et des élèves.
Quant à l'Escadron N°3 de Hamdallaye dans la commune de Ratoma, des manifestants ont attaqué cette brigade et fait libérer tous les prisonniers. Face au nombre important des manifestants, les gendarmes auraient pris la poudre d'escampette.
Au finish, nous nous sommes rendus à la bourse du travail qui est le point de refuge des syndicalistes. Un peu après notre arrivée, le Président Lansana Conté a envoyé des émissaires chez les syndicalistes afin que ces derniers se rendent à au Petit Palais pour négocier avec le Gouvernement en présence du chef de l'Etat. Pour l'heure, rien n'aura filtré de cet entretien qui du reste est très important pour la quiétude sociale qui se trouve aujourd'hui ébranlée par cette grève qui perdure.
A l'instant, les choses commencent à se calmer et la grande muette est sur le qui-vive pour réprimer toutes manifestations. Des élèves en grand nombre sont bloqués au niveau du pont du 8 novembre. Ces derniers comptent marcher jusqu'à la présidence pour rencontrer le Président de la République. Ils ont des plaques sur lesquelles on peut lire "Abats Lansana Conté". Ce qui revient à dire que les choses ne sont pas encore rentrées dans l'ordre à Conakry. Nous y reviendrons !
En Guinée, ça ne va pas si mal pour les capitalistes et leur valetaille locale, puisque l'exploitation de l'or et de la bauxite tourne à plein rendement.
Mais la population, comme ailleurs, ne bénéficie nullement des retombées économiques . Avec le problème supplémentaire d'une monnaie qui se déprécie et rend plus cher les produits importés (le riz surtout).
De Gaulle, qui avait voulu "punir" Sekou Touré d'avoir voté "non" au référendum de 1958, a toujours refusé, comme ses successeurs, qu'il rejoigne la zone CFA (la monnaie ouest africaine indexée sur le franc puis sur l'euro). De plus, en partant, l'administration française avait démonté toutes les infrastructures construites pendant la colonisation. (chemin de fer, hôpitaux etc ...)
Et voilà comment un des pays les mieux dotés de la sous-région en ressources naturelles (eau, minéraux, zone de pêche etc ...) se retrouve ruiné, et sa population exangue, tandisque les capitalistes y font de mirobolantes affaires.
Bravo en tous cas à tous ceux qui se battent pour leurs droits et pour leur dignité, parce qu'il en faut du courage, dans de telles conditions !