a écrit :Une semaine de combats et bien des incertitudes
LEMONDE.FR | 26.03.03 | 20h28 • MIS A JOUR LE 26.03.03 | 21h04
"La progression de nos forces en Irak est bonne mais la guerre n'est pas terminée", a affirmé, mercredi 26 janvier, le président américain George W. Bush lors d'un discours au Commandement central (Centcom) des forces américaines sur la base aérienne de MacDill (Floride, sud-est).
Le président s'est voulu confiant : "Chaque jour nous rapproche de nos objectifs", a-t-il soutenu, en réaffirmant que "protéger les civils est un objectif premier de notre plan de bataille". Le même optimisme modéré est de mise chez le secrétaire adjoint américain à la défense, Paul Wolfowitz. : "La vitesse avec laquelle (l'opération) progresse est extraordinaire. Cela ne signifie pas que cela continuera ainsi. Nous nous préparons à des moments difficiles", a-t-il expliqué à la chaîne de télévision arabe Arabiya.
De fait, au septième jour du conflit, l'administration américaine doit bien constater que les forces irakiennes opposent à ses troupes une résistance bien plus âpre qu'en 1991. Et que l'hypothèse d'une guerre-éclair n'est plus à l'ordre du jour. Mercredi, les bombardements anglo-américains se sont poursuivis sur l'agglomération de Bagdad, y compris un quartier résidentiel. "Il y a au moins 13 morts et une trentaine de blessés. Deux missiles sont tombés dans la rue", a déclaré un responsable de la défense locale, Hanid Doulaïmi. Une équipe de Reuters Télévision a compté 15 corps de victimes. Une quarantaine de locaux et une douzaine d'habitations ont été totalement ou partiellement détruits, a constaté sur place un journaliste de l'AFP. Des porte-parole de l'armée américaine et britannique ont dit n'avoir aucune information dans l'immédiat sur ces explosions. "Nous ne savons pas si c'est de notre fait. Nous ne pouvons pas dire que nous ayons quoi que ce soit à voir avec cela", a déclaré le général américain Vincent Brooks, ajoutant néanmoins que des "erreurs peuvent toujours se produire". D'autres explosions ont aussi été entendues dans les alentours de la capitale.
Politiquement, ces pertes civiles sont regrettables pour Washington, comme pour Londres, car très décriées dans l'opinion publique internationale. "Evidemment, à mesure qu'on avance, ces risques augmentent et évidemment, comme l'ont montré les campagnes aériennes, il y a des risques pour les civils", a déclaré le ministre britannique de la défense Geoff Hoon au Parlement. "Mais je ne pense pas que cela ait ralenti ou soit de nature à ralentir la campagne d'une manière ou d'une autre." Avancer sur Bagdad reste la priorité des forces armées, a assuré le ministre britannique, qui a ajouté "nos efforts vont maintenant se concentrer pour fournir un soutien aérien rapproché aux forces de coalition marchant sur Bagdad". Geoff Hoon a par ailleurs affirmé que l'administration de Saddam Hussein avait perdu le contrôle du sud de l'Irak.
Ce dernier point reste toutefois contesté par l'Irak. Au cours d'une conférence de presse, le ministre irakien de l'information, Mohammed Saïd Al-Sahhaf, a une nouvelle fois démenti que le port d'Oum Qasr soit tombé sous le contrôle des forces anglo-américaines. Il a toutefois admis que ces forces contrôlaient un quai du port. Le ministre a aussi affirmé que les troupes irakiennes avaient abattu un avion dans la bataille de Nadjaf. Si ces informations sont difficilement vérifiables, il apparaît - malgré les déclarations des officiels américains - que l'offensive terrestre n'a pas pu progresser aussi rapidement que prévu. A cause des mauvaises conditions météorologiques qui continuaient mercredi à ralentir les troupes, mais aussi du fait des poches de résistance rencontrées sur la route de Bagdad. En effet, de nouveaux combats ont éclaté, mercredi, à Chatra, une localité située à 60 km au nord de Nassiriya, ville stratégique sur l'Euphrate (350 km au sud de Bagdad). Plus à l'ouest, à la hauteur de Nadjaf, l'une des villes saintes du chiisme (150 km au sud de Bagdad), les combats entre le 7e régiment de cavalerie américain et les forces irakiennes se seraient soldés par la mort d'environ 650 Irakiens, selon un premier bilan établi par un officier de renseignement américain sur place. Mais il faudrait y ajouter la mort de "250 combattants", "tués dans deux incidents séparés sur la rive est de l'Euphrate et de 100 autres sur un pont", a indiqué, mercredi, le général Buford Blount, commandant de la 3e division d'infanterie.
Quant au bilan de cette semaine de conflit dans les rangs des troupes anglaises et américaines, il demeure incertain mais témoigne des difficultés rencontrées. Londres déplore au moins 16 morts. Du côté de Washington, on ne donne pas de chiffres officiels. Les deux premiers morts sont tombés dès le deuxième jours de l'offensive, mais les pertes les plus lourdes sont intervenues lors de combats dans Nassiriya, où 25 soldats (américains et britanniques confondus) auraient été tués.
Sur le plan diplomatique, le premier ministre britannique Tony Blair se rend ce mercredi à Washington pour discuter de l'après-Saddam Hussein avec le président Bush. Jeudi, il rencontrera Kofi Annan, le secrétaire général de l'ONU. Peu avant de s'envoler pour les Etats-Unis mercredi, M. Blair a réaffirmé devant la Chambre des Communes les objectifs de ce voyage : obtenir dans les prochains jours une nouvelle résolution permettant de relancer rapidement le programme "pétrole contre nourriture" puis, à plus long terme, une résolution prévoyant un rôle central des Nations unies dans la reconstruction de l'Irak. Mais, selon le Financial Times, des "débats féroces" agitent actuellement l'administration américaine sur cette question. Les Etats-Unis seraient prêts à déléguer l'aide humanitaire à l'ONU, mais ils ont déjà fait savoir qu'ils comptaient assurer eux-mêmes, au moins dans un premier temps, l'administration civile et militaire de ce pays dès la fin du conflit. Washington a d'ailleurs créé un bureau spécial chargé de planifier la réponse humanitaire et de coordonner l'effort de reconstruction civile du pays, sous la tutelle du Pentagone. Pour Tony Blair, confier les destinées de l'Irak d'après-guerre à l'ONU permettrait d'engager la "réconciliation" entre les Etats-Unis et l'Europe qu'il appelle de ses vœux, ainsi que de panser les plaies au sein de l'Europe elle-même.
Evidemment, les usa auraient préféré une guerre courte et sans cout politique Maintenant, on est tres tres loin de la débandade programmée
Evidemment si la tournure des choses tournaient et que la victoire de saddam hussein serait envisageable, il faudrait prendre l'attitude de trotsky et faire campagne pour la victoire de saddam A la ligue en prévision de cette éventualité, on a mit cp sur le coup