par Ottokar » 20 Juin 2006, 09:18
Oui Vérié a raison, mais le tournant a été déjà pris depuis longtemps. Les meetings "fumeurs" cela date de plus de 20 ans. Après 68, la mode était inverse : il fallait absolument fumer, cela donnait au lycéen que j'étais un air soldat rugeux de 17 (!!) et pour les filles c'était la libération vis-à-vis des chauvisnistes mâles !! Et fumer la pipe, pour une fille, c'était encore mieux ! On en est revenus, heureusement. En même temps que la loi Veil, il y avait eu une série d'articles dans LO (qui faisait des "dossiers") contre le tabac. Et le tabac avait disparu de la Mutu (tant pis pour la côté 17 rugueux...) avant même que celle-ci l'interdise. Il avait disparu aussi des réunions mais pas des cafés, restau, ni des lieux de travail, ni bien sûr de la Fête.
Vérié a raison aussi lorsqu'il évoque la propagande socialiste des organisations ouvrières des débuts. La CGT a vendu des cigarettes "La Pantinoise" au moment où la SEITA a délocalisé sa production de Gauloises de Pantin vers l'Espagne, expliquant quasiment que les clopes françaises, c'est mieux que les espagnoles, au lieu de défendre l'idée que les salariés français ne doivent pas être victimes des délocalisations, pas plus que les espagnols d'ailleurs. Ils défendaient aussi les paysans producteurs. Mais est-ce qu'on défendrait la production de coca en Colombie ou de hash en Afghanistan ?
En matière de santé comme dans bien d'autres domaines, les travailleurs, les pauvres de manière générale sont victimes de la société : ils sont plus fumeurs, plus buveurs, plus obèses que les petits-bourgeois. Il suffit de voir les noirs de New Yok et les blancs de la côte Est ou Ouest. Ils vont moins voir leur toubib, et moins les spécialistes, se soignent moins bien, indépendamment des problèmes de remboursement (qui rajoutent une dimension financière). C'est pourquoi il est parfaitement dégueulasse de la part du gouvernement de diminuer la part de la prévention, la moins visible mais finalement la plus utile au plus grand nombre.