PCF Congrès de crise

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Message par Louis » 26 Mars 2003, 18:56

Du 3 au 6 avril, le PCF va tenir son congrès à Saint-Denis. Un congrès de crise pour un parti très affaibli, à la fois par la disparition des régimes staliniens, par la participation gouvernementale et par le faible score de Robert Hue à la présidentielle.
Taraudé par la crise financière et par une érosion des effectifs, ce qui reste de l'ancienne direction formée autour de Marie-George Buffet tente de se consolider. Le débat s'est déroulé à partir d'un document intitulé "Base commune", adopté par environ 70 % du conseil national. Ce document rassemble la direction et un courant critiquant les "lenteurs de la mutation" animé par les anciens "refondateurs" (Roger Martelli, Pierre Zarka, Michel Deschamps...). Ces derniers proposent au vote la plupart des amendements. Les militants avaient également à se prononcer sur deux textes alternatifs. L'un était présenté par la fédération du Pas-de-Calais et l'autre par un groupe de militants rassemblés autour de Nicolas Marchand, ancien secrétaire de la fédération du Val-de-Marne sous Georges Marchais.
Pour la première fois, les militants du PCF ont donc eu le choix entre trois orientations avant de dégager celle qui, majoritaire dans les fédérations, sera amendée lors du congrès national. Certes, il ne s'agit pas encore du droit de tendance que toutes les sensibilités du PCF refusent. Cependant les résultats témoignent à leur façon du malaise interne. Le document "Base commune" a obtenu environ 55 % des voix des adhérents et les deux textes alternatifs plus de 20 % chacun. Il y a donc 45 % d'opposants, ce qui est considérable lorsqu'on sait que 70 % des "133 767 adhérents recensés au 31 décembre 2002" n'ont pas voté.
De tous ces débats ressort une volonté majoritaire d'affirmer l'identité du parti, de ressouder les liens distendus avec le mouvement social, d'être plus à l'écoute des milieux populaires et de la jeunesse. Enfin, il est précisé qu'il faut être plus vigilant qu'avant face aux pressions sociales-libérales du PS, tout en rejetant les conduites "protestataires" et "inefficaces" de l'extrême gauche. La crise d'identité n'est pas près de s'estomper.
A partir de là, les nuances apparaissent dans la majorité. Alors que Marie-George Buffet se dit prête à ouvrir grandement les portes du parti, les refondateurs proposent des assises de tous ceux qui se réclament du communisme, pour refonder une autre force. Sur le plan électoral, ils préconisent des listes ouvertes à toutes les forces politiques syndicales ou associatives opposées au social-libéralisme.
Dans ce débat, il est parfois fait allusion de façon générale à l'extrême gauche. Mais la LCR en tant que telle n'est jamais mentionnée alors qu'elle est présente dans toutes les têtes et dans nombre de débats. Les deux textes alternatifs, eux, s'opposaient plus frontalement à la "mutation" et aux concessions faites au PS. Derrière une phraséologie "lutte de classe" parfois teintée de nationalisme, pour le Pas-de-Calais, on retrouve souvent de façon plus ou moins habile une nostalgie.
En revanche, si chacun à sa façon pose les vrais problèmes de l'heure - le lien avec le mouvement social, la stratégie unitaire, l'anticapitalisme -, personne ne propose de stratégie alternative à une alliance gouvernementale avec un PS dont chacun sait pourtant qu'il est et restera dominé par une orientation sociale-libérale. C'est le prix à payer pour ce parti qui se réduit de plus en plus à son appareil électoral (environ 15 000 élus) et qui est désormais électoralement dépendant du PS... Il est vraisemblable que la direction Buffet, Cohen Seat, Wurtz conserve le contrôle du PCF avec l'aide critique des refondateurs et de Marchand. Mais les crises d'identité de ce parti et de crédibilité de sa direction ne seront pas dépassées.
Quant à nous, nous sommes prêts à participer à tous les débats avec l'ensemble des communistes et surtout à nous retrouver ensemble dans les luttes. C'est à travers ce type de rencontres que se construiront peu à peu les bases d'un nouveau parti des travailleurs, dans lequel bon nombre de communistes pourront se retrouver avec des milliers d'autres militants venus de traditions ou d'expériences différentes.

Raphaël Dufleaux.
Louis
 
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Message par emma-louise » 27 Mars 2003, 14:16

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emma-louise
 
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Message par emman » 27 Mars 2003, 14:26

Le PCF affaiblit certainement, mais attention à ne pas l'enterrer trop vite, y a qu'à voir les manifs contre la guerre, même la JC, qu'on aurait pu penser définitivement out, a repris du poil de la bête et les cortèges du PCF représente une large partie des défilés.
emman
 
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