(Puig Antich @ lundi 10 juillet 2006 à 01:43 a écrit : Mais pourquoi il l'a mis ce coup de tête ? Moi j'ai pas de télé... :33:
Ben faut un peu avoir une vue d'ensemble...
Le match était vraiment bourrin, dur, par séquences violentes et puissantes. D'entrée de jeu, les Italiens ont intimidé les Français en commettant des agressions délibérées. La sauce a monté, par la faute de la tension de l'évènement, et de l'arbitre, pas à la hauteur des enjeux et des tempéraments (pour preuve, son attitude très contrastée entre son traitement de certains joueurs et d'autres, comme Diarra qui a reçu un carton jaune très rapide). Il était paumé entre volonté de ne pas trop couper le jeu en sifflant souvent, et la nécessité de ne pas laisser envenimer les contacts du match. Le contexte global, c'était finalement assez peu de joueurs qui se servent des épaules... pour leur préférer les coudes. C'était haché, beaucoup de joueurs tombaient et les organismes étaient épuisés puisqu'il s'agissait du septième match de la compétition pour les joueurs de la rotation-type de chaque équipe. Tout le monde à terre, et ce n'était pas des plongeons simulés. Henry sonné, Vieira de travers (avant de se claquer la jambe), Totti bousculé, Zidane qui manque de peu de se démettre l'épaule, mais se froisse quand même...
C'était étouffant. Sans parti pris, il faut reconnaitre que l'Italie a mis le ton en mépris du fairplay et les joueurs de l'équipe de France se sont vautrés dans le piège d'une rencontre sans génie mais beaucoup de jeux de l'esprit... et du poing. Quelque partie qui ne ressemble pas au gout des Zidane, Ribéry et Buffon, gardien Italien incroyable de sportivité et de professionalisme, comme d'habitude. Mais pourtant c'était comme ça, laborieux et âpre...
Après la première mi-temps largement Italienne, les Français n'ont fait que dominer, mais les ouvertures étaient courtes et trop peu franches. Les passes n'arrivaient pas, et il fallait les accélérations de Malouda ou l'intelligence de Pirlo pour que le jeu se libère un peu. L'esprit du match conservait sa dureté...
Puis arrivent les prolongations, et là tout devient une caricature. La France domine toujours, mais la tension est plus palpable et les travers du jeu deviennent béants : une sorte de flipper géant. Les maillots sont accrochés sitôt que l'arbitre est débordé. C'est pratique, ca permet de moins courrir, et ils n'en peuvent plus... Zidane se crée une occasion ultra-lucide quand même, et frappe de la tête pour une première fois, celle-ci sur la balle. Buffon l'enlève d'une main, dans l'axe. C'est la pause.
Puis rien n'a pu se passer encore dans cette dernière période et voilà une deuxième tête. Celle-là apparait sur l'écran, comme explication au fait que Materazzi (coutumier des embrouilles) se torde de douleur depuis une minute alors que personne ne regardait. Zidane l'a boulé, énervé de s'être fait tirer le maillot encore une fois et d'avoir entendu de vilains mots alors qu'il s'en allait. Il s'est retourné et lui a mis violemment le front sur le torse, trop fier et complètement à cran pour le match qui aurait dû être la cerise sur l'immense gateau qu'est sa carrière. Ca craint. Et il n'y a franchement pas grand chose à dire, si ce n'est regretter les effets futurs quand chaque geste d'un homme adoré va influencer des millions de gosses.
Evidemment qu'il a eu tort. Mais l'arbitre aussi... et l'adversité, depuis la première seconde du match. Trop dur, trop tendue, trop importante, la fête a été gachée parcequ'elle n'a pas sû être maitrisée par ses acteurs.