Expulsions de SDF

[Inna]

La Mairie de Paris souhaite déplacer les SDF vivant sous les tentes
Article paru dans l'édition du 21.07.06

Bertrand Delanoë, le maire (PS) de Paris a indiqué, mercredi 19 juillet, qu'il avait engagé une "démarche à la fois humaine et ferme pour convaincre ceux qui vivent sous des tentes de se déplacer et notamment d'accepter des solutions concrètes d'hébergement".

Sur les berges de la Seine, des maraudes conjointes de l'unité d'aide aux sans-abri, qui dépend de la Ville, et des bénévoles d'Emmaüs ont démarré lundi 17 juillet, et doivent se poursuivre pendant un mois. "L'opération Paris-Plages obligeait à faire un certain état des lieux de la situation des SDF, explique Mylène Stambouli, adjointe (Verts) chargée de la lutte contre l'exclusion. Mais il n'y a pas de volonté de notre part d'évacuer les gens. Jamais les associations n'auraient accepté une telle démarche."


Selon les services de la ville, aucun SDF n'a, pour l'instant, quitté les rives de la Seine. Certains bénévoles se montrent critiques. "On nous a clairement dit qu'on intervenait pour Paris-Plages", confie un membre d'Emmaüs. La mairie a décidé des opérations de "médiation" dans le 11e, le 12e et le 15e arrondissement. Sur ces trois derniers sites, la police a tenté, les 17 et 18 juillet, de déplacer des SDF installés sous des tentes.

Le syndicat UNSA-Police a dénoncé "une opération de nettoyage dans toute la capitale". "Nous sommes intervenus à la suite de bagarres entre SDF et d'agressions sur les passants", explique la préfecture. Fondateur du SAMU social, Xavier Emmanuelli, s'est déclaré, mercredi, "totalement opposé à la distribution de tentes". Cette initiative, a estimé Catherine Vautrin, ministre déléguée à la cohésion sociale, "encourage la sédentarisation et rend plus difficile l'accès des bénévoles aux gens de la rue".

Béatrice Jérôme et Delphine Halgand

[Inna]

Le gouvernement nomme une médiatrice auprès des SDF
LEMONDE.FR | 21.07.06 |

Les tentes distribuées cet hiver aux SDF par Médecins du monde n'ont pas fini de faire parler d'elles. A la suite d'une polémique naissante sur ces tentes dans les rues de la capitale, la ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité, Catherine Vautrin, a nommé, vendredi 21 juillet, une médiatrice pour tenter de "trouver une solution au problème posé par les tentes de SDF".


C'est à la présidente de l'Observatoire national de la pauvreté, Agnès de Fleurieu, que revient cette délicate mission. Cette dernière sera chargée de "faire le recensement complet des places disponibles, de rencontrer l'ensemble des partenaires associatifs, les administrations publiques et la Mairie de Paris pour recueillir leurs propositions, et d'établir une médiation avec Médecins du monde sur le devenir des tentes", précise un communiqué de Mme Vautrin. La médiatrice devra présenter ses conclusions à la ministre "dans les deux semaines", selon le texte.

Mme Vautrin a par ailleurs annoncé des "capacités d'hébergement d'urgence supplémentaires" dès la semaine prochaine, avec 130 places supplémentaires en accueil de nuit à Paris et dans la région Ile-de-France, et quatre lieux de plus en accueil de jour.


"RENDRE LA MISÈRE VISIBLE"


Bertrand Delanoë a lancé jeudi une démarche qu'il veut à la fois "humaine et ferme" pour déplacer les SDF vivant sous des tentes dans les rues de la capitale, en invoquant les risques sanitaires liés à la canicule et les plaintes de riverains. Des bénévoles ont critiqué une opération destinée, selon eux, à faire place nette pour l'inauguration le même jour, par le maire PS de Paris, de la 5e édition de Paris-Plages, qui vise à donner des airs de station balnéaire aux quais de la Seine.

Selon l'AFP, près de 300 tentes-igloos ont été répertoriées dans la capitale, en particulier sur les berges de la Seine. En mai dernier, Médecins du monde s'inquiétait de la volonté de "certains" de débarrasser le trottoir parisien "de ces tentes qui rendent la misère visible". "Comment demander à ceux qui sont sous une tente de la quitter ? Quelle serait leur alternative : de nouveau dormir, sans abri, par terre sur le trottoir, pour se faire oublier ?", demandait l'association dans un communiqué.

Avec AFP et Reuters

[Louis]

C'est bien toute l'obscénité de notre société qui préfére la misére en hivers (c'est plus télégénique) et qui pense que les pauvres sont "utiles" (parce qu'ils donnent aux prolo de bonnes raison d'aller bosser) a condition de ne pas etre trop visible quand meme, et surtout dans les "bons" quartiers

[Inna]

C'est bien toute l'obscénité de notre société qui préfére la misére en hivers (c'est plus télégénique) et qui pense que les pauvres sont "utiles" (parce qu'ils donnent aux prolo de bonnes raison d'aller bosser) a condition de ne pas etre trop visible quand meme, et surtout dans les "bons" quartiers
J'ai trouvé, moi, formidable cette idée de tentes. Ca donne un petit logement, des repères, un toit, un point fixe et pourtant mobile. Comme des nomades modernes urbains.
Mais c'est vrai qu'un clodo, ça doit rester sous la pluie le vent la neige sans broncher. Après tout, c'est sa faute s'il est dans la rue, alors pas de quartier.
:rocketwhore:

[Barikad]

C'est bien toute l'obscénité de notre société qui préfére la misére en hivers (c'est plus télégénique) et qui pense que les pauvres sont "utiles" (parce qu'ils donnent aux prolo de bonnes raison d'aller bosser) a condition de ne pas etre trop visible quand meme, et surtout dans les "bons" quartiers

J'ai trouvé, moi, formidable cette idée de tentes. Ca donne un petit logement, des repères, un toit, un point fixe et pourtant mobile. Comme des nomades modernes urbains.
Mais c'est vrai qu'un clodo, ça doit rester sous la pluie le vent la neige sans broncher. Après tout, c'est sa faute s'il est dans la rue, alors pas de quartier.
:rocketwhore:
L'idée de medecin du monde, en distribuant ces tentes, etait, bien entendu d'offir un toit, meme precaire et en toile, mais aussi de "rendre visible" la misère. Et c'est vrai que depuis que ces campenmants ont fleuris sous les metros aerien, les ponts et dans les squares, les "clodos" qui etaient devenus ds fantomes, sont de nouveau visibles. Et c'est manifestement ce qui enquiquinne Delanoë.
"Cachez ce sein que je ne saurais voir..."

[Inna]

L'idée de medecin du monde, en distribuant ces tentes, etait, bien entendu d'offir un toit, meme precaire et en toile, mais aussi de "rendre visible" la misère. Et c'est vrai que depuis que ces campenmants ont fleuris sous les metros aerien, les ponts et dans les squares, les "clodos" qui etaient devenus ds fantomes, sont de nouveau visibles. Et c'est manifestement ce qui enquiquinne Delanoë.
"Cachez ce sein que je ne saurais voir..."

Tout à fait ! Je pense aussi que cela peut donner une certaine 'indépendance' et plus de liberté aux clochards, qu'ils soient moins à la merci de la société. Si ça peut aider à les dé-lumpeniser, c'est toujours ça de pris...

[Louis]

je ne crois pas que ça serve a ça Mais a rendre "visible", sinon génant, comme le dit justement barikad Maintenant, il y a aussi une limite a l'efficacité de la "visibilité" : c'est que les sdf sont quand meme assez visible, et que cela ne provoque pas pour autant une mobilisation, en particulier du mouvement ouvrier En tout cas, pas a la hauteur du probléme