par artza » 25 Juil 2006, 10:03
Si j'ai bien compris Milan et Debord l'opposition de gauche internationale puis la IV ème inter. aurait souffert d'un handicap majeur la présence à la leur tête d'un certain Trotsky, autoritaire, intolérant, sectaire (ou opportuniste ou les deux!) qui changeait de politique comme de chemise, les fameux tournants et l'imposait sinon gare.
C'est une légende tenace dont l'origine est à chercher chez les adversaires de Trotsky qui préféraient attaquer le bonhomme et les méthodes qu'on lui prêtait plutôt qu'avoir à critiquer sa politique.
Les choses sont bien différentes.
Qu'aurait-été l'opposition communiste au stalinisme sans Trostky?
Les "communistes anti-staliniens anti-trotskystes" ça existe nous le montrent et ce n'est guère engageant. Qu'ont-ils dit et fait de mieux que Trotsky?
A part peut-être prévoir la défaite et l'accepter sans combat?
Certes Trotsky n'a pas réussi au final à jeter les bases solides d'un parti mondial mais au moins il en a formulé le programme et indiqué la méthode.
S'il n'a pu inverser le cours des choses en France, en Allemagne et en Espagne sans parler de l'URSS au moins a-t-il montré ce qu'il ne fallait pas faire et indiquer ce qu'il aurait fallu faire.
Ses analyses, ses prises de position, ses propositions d'action font parties du marxisme et sont indispensables pour aller de l'avant. Une simple lecture de Marx ne suffit pas. C'est pour ça qu'il faut être trotskyste si on se veut marxiste.
Enfin sur la démocratie.
Les petites groupes qui suivaient Trotsky étaient d'ailleurs bien trop petits le plus souvent et malheureusement bien trop étranger à la classe ouvrière, à ses luttes mais même à sa vie pour relever du centralisme démocratique qui n'est pas un truc qui s'applique indifférement dans une crêche ou une maison de retraite.
Les rapports entre eux et Trotsky n'étaient pas sur un pied d'égalité et pour cause.
Néanmoins je pense que Trotsky était souvent plus respectueux de ces gens là qu'ils ne l'étaient de lui. Il était plus patient et attentif avec eux qu'ils ne l'étaient avec lui.
Imposer? Que pouvait imposer Trotsky? Il n'avait que la force de ses convictions et de ses arguments, que l'autorité morale gagnée dans les combats passés.
Il n'avait pas d'argent ni de sinécures à offrir pour corrompre, pas d'hommes de main pour baîllonner.
Les discussions dans le mouvement furent nombreuses et menées sans contrainte.
Où celà existait-il pas dans les PC mais pas dans les PS non plus qui régulièrement excluaient les tendances de gauche suscitées par leur trahison permanente.