Auschwitz ou le grand alibi

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par EZRAROX » 30 Mars 2003, 10:21

Bonjour,

Merci Com 71 d'avoir rectifié ce que j'avais écrit sur RI et Le Prolétaire. Mes souvenirs sur eux remontent à 23 ans en arrière donc je me suis planté sur la filiation des deux ultras-gauche. :x :x

Mais pour la brochure, je vais me l'imprimer et la lire attentivement mais à première vue je ne pense toujours pas que cela à quelque chose à voir avec le négationnisme où le révisionnisme.

Affaire à suivre :huh:
EZRAROX
 
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Message par com_71 » 30 Mars 2003, 11:25

Comme quoi ce n'est pas d'hier qu'on veut réduire l'extrème-gauche au silence au nom de l'unanimisme.
Qu'il soit pacifiste, anti-antisémite, anti-Le Pen, anti-fasciste, pro-Chirac, etc... c'est toujours au profit d'une politique bourgeoise...
L'indépendance du mouvement ouvrier par rapport à "l'opinion publique" (en fait les pressions de la bourgeoisie) même de gauche, est une chose vitale !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Louis » 30 Mars 2003, 12:37

(com_71 @ dimanche 30 mars 2003 à 02:17 a écrit :Sur le site
http://www.anti-rev.org/textes/Fresco88a/index.html
On trouve le résumé suivant des positions défendues dans « Auschwitz ou le grand alibi », et rappelons à ceux qui disent que cette brochure « ouvre la porte au négationnisme » que l'on peut avec la même logique dire que Marx ouvrait la porte aux futurs G Mollet et Tony Blair.
a écrit :A la tête de l'entrée en « révisionnisme » de cette fraction de l'ultra-gauche en France, le dénommé Pierre Guillaume. Né pendant la guerre, il avait affûté ses premières armes théoriques, au début des années soixante, au sein du petit groupe Socialisme ou Barbarie (SOB), de Cornélius Castoriadis, Claude Lefort, Jean François Lyotard et Pierre Souyri, tous dissidents du trotstkysme, groupe dont le travail théorique avait notamment consisté en une analyse de l'URSS comme capitalisme bureaucratique d'état. En 1963, P. Guillaume suivit ceux qui se détachèrent alors de SOB pour fonder Pouvoir ouvrier, dont la vocation militante était l'implantation dans la classe ouvrière, groupe dirigé par un ancien membre du POUM espagnol, Vega, qui avait été fortement marqué, avant d'entrer à SOB, par ce qu'on appelait le « bordiguisme », du nom d'Amadeo Bordiga (1889-1970) dont il sera question plus loin 21. En octobre 1967, P. Guillaume quittait Pouvoir ouvrier et fondait alors, avec une demi-douzaine d'exclus ou de démissionnaires, un groupe plus informel, qui prenait le nom de la librairie qu'il avait ouverte au Quartier latin deux ans plus tôt, La Vieille Taupe Cette librairie, qui fonctionna jusqu'en 1972 et fut fréquentée par nombre des acteurs étudiants du joli mai, avait acquis en 1967 les restes encore très importants du fonds Costes, qui avait été avant la guerre l'éditeur de Marx. On y trouvait aussi un très grand nombre de textes révolutionnaires des décennies passées, les cahiers Spartacus, les publications des divers courants dits gauchistes de l'époque, sans oublier les collections encore disponibles de Socialisme ou Barbarie, dissous en 1965, la revue bordiguiste Programme communiste, et, pour un temps, les numéros sur papier glacé de celle de Guy Debord et Raoul Vaneigem L'Internationale Situationniste (1958-1968), dont la brochure « De la misère en milieu étudiant », parue à l'hiver 1967, était comme annonciatrice du printemps suivant: revue dont la théorie du spectacle et la critique du militantisme sacerdotal jetaient une tache hédoniste et colorée parmi les austères brochures ronéotypées des révolutionnaires de diverses obédiences qui n'avaient pas encore appris à prendre leurs désirs pour des réalités.
Après l'extinction des emportements de mai, le groupe de La Vieille Taupe amorça une orientation pure et dure: la révolution avait échoué faute d'une véritable direction révolutionnaire, et l'on entrait dans une de ces phases de l'histoire du mouvement ouvrier pendant lesquelles la conscience même du prolétariat se concentrait en la personne de quelques-uns seulement, en l'occurrence les penseurs de La Vieille Taupe évidemment Cette poignée de sauveurs du Mouvement communiste, ainsi que furent intitulés les quelques numéros de la brochure publiée par La Vieille Taupe à partir de 1969, reprenait là un thème central de la version bordiguiste du marxisme, du nom d'un des fondateurs, en 1921, du parti communiste italien, Amadeo Bordiga, qui avait créé à Naples, en 1918 la revue Il Soviet, porte-parole de la position « abstentionniste » que critiquait Lénine dans Le Gauchisme, maladie infantile du communisme publié en 1921. Bordiga fut exclu du parti communiste italien en 1930 après des années de divergences avec Gramsci et Togliatti et, plus largement, avec la ligne de la IIIe Internationale sur la question du Front unique. Et pour comprendre comment les vieilles taupes gardiennes de la révolution en sont venues à mettre en doute, comme le premier fasciste venu, puis à nier, comme un quelconque Faurisson, le génocide des juifs par les nazis, c'est bien à ce conflit politique antérieur à l'événement lui-même qu'il faut remonter, à l'affrontement des deux tendances au sein du mouvement communiste international à partir de la fin des années vingt. On sait comment la tendance qui préconisait l'alliance électorale des communistes avec les sociaux-démocrates pour barrer la route au fascisme conduisit, en France, à la venue au pouvoir du Front Populaire en 1936 Et comment, à l'inverse, les communistes allemands, partisans dans leur très grande majorité de la tendance opposée, de « classe contre classe », et confiants dans la perspective prochaine d'une révolution sociale, continuèrent jusqu'en 1933 à s'opposer à toute alliance avec les « socio-fascistes » de la social-démocratie, tenue pour l'ennemi principal 22. Il se trouve qu'en Italie, cette dernière position était défendue par Bordiga. Or, quinze ans après la fin de la guerre, en 1960, la revue française du bordiguisme, Programme communiste, publie un article intitulé « Auschwitz ou le Grand Alibi ». En 1960, à l'époque où les futurs « révisionnistes » de La Vieille Taupe ont à peine vingt ans et quelques illusions à perdre avant de se transformer enfin en gardiens de la vérité, le génocide est trop récent encore pour n'avoir pas eu lieu. L'analyse de leurs aînés bordiguistes ne remet pas du tout en question la réalité de l'événement. Ce que dénoncent ceux qui se considèrent comme les uniques héritiers de la pensée de Marx, de l'invariance (titre d'une revue bordiguiste) de sa théorie face aux réformistes et bureaucrates de tous poils qui l'ont pervertie en l'exploitant, c'est l'utilisation, par les impérialistes vainqueurs des nazis, qu'ils soient d'idéologie bourgeoise ou prétendument marxiste, du génocide comme d'un alibi destiné à duper les masses prolétariennes en établissant une opposition, de fait totalement fictive, entre les démocraties et les régimes fascistes. Belle constance des vrais théoriciens de la révolution que ne saurait perturber le cours de l'histoire. L'explication ultime de tout phénomène, et donc de l'antisémitisme, étant nécessairement, à leurs yeux, d'ordre économique, il leur fallait proposer une construction de la réalité qui rendit compte de ces impératifs théoriques. « Du fait de leur histoire antérieure, les Juifs se trouvent aujourd'hui essentiellement dans la moyenne et petite bourgeoisie. Or cette classe est condamnée par l'avance irrésistible de la concentration du capital ». L'antisémitisme résulte donc « directement de la contrainte économique » qui a mené la petite bourgeoisie allemande à sacrifier « une de ses parties [les juifs], espérant ainsi sauver et assurer l'existence des autres [...]. En temps "normal", et lorsqu'il s'agit d'un petit nombre, le capitalisme peut laisser crever tout seuls les hommes qu'il rejette du processus de production. Mais il lui était impossible de le faire en pleine guerre et pour des millions d'hommes: un tel "désordre" aurait tout paralysé Il fallait donc que le capitalisme organise leur mort [...]. Le capitalisme allemand s'est d'ailleurs mal résigné à l'assassinat pur et simple Non certes par humanisme, mais parce qu'il ne rapportait rien [...] [Les Juifs ont été détruits] non parce que Juifs, mais parce que rejetés du processus de production, inutiles à la production ». Telle est la thèse défendue en 1960 par les champions du matérialisme économico-logique, qui dénoncent « l'identité des idéologies fascistes et antifascistes » et savent, en bordiguistes convaincus, que la pire conséquence du fascisme est précisément cette idéologie antifasciste produite par le capitalisme pour immobiliser la classe ouvrière en lui désignant un faux ennemi, prétendument diabolique, et renforcer ainsi, en la dissimulant, l'exploitation dont les prolétaires sont l'objet; parce que « les horreurs de la mort capitaliste doivent faire oublier au prolétariat les horreurs de la vie capitaliste et le fait que les deux sont indissolublement liées » 23.

Ce thread pour continuer la discussion commencée par quelques camarades pas tous de bonne foi. (Certains réclament la censure de la brochure Auschwitz.... de Bordiga, sans l'avoir lue)

je reprend ce que je disais a l'origine :

a écrit :Mais ce qui me gene le plus dans le truc, c'est qu'ils ne diffusent plus leur texte et que la seule façon de se le procurer est l'aller sur un site négationiste


maintenant voyons ce que je qualifie de "saloperie"

a écrit :
Ce qui frappe avant tout, c'est en effet l'ignoble hypocrisie de la bourgeoisie et de ses laquais, qui voudraient faire croire que ce sont le racisme et l'antisémitisme qui sont en eux mêmes responsables des souffrances et des massacres, et en particulier qui ont provoqué la mort de six millions de juifs lors de la dernière guerre. L'article que nous reproduisons démonte la mystification de cette affirmation. Il met à nu les racines réelles de l'extermination des juifs, racines qu'il ne faut pas chercher dans le domaine des "idées", mais dans le fonctionnement de l'économie capitaliste et les antagonismes sociaux qu'il engendre. Et il montre aussi que si l'Etat allemand a été le bourreau des juifs, tous les Etats bourgeois sont co-responsables de leur mort, sur laquelle ils versent maintenant des larmes de crocodile



Evidemment on est pas là dans une posture négationiste Comme le dit Vidal naquet, on est encore trop pret du drame et les victimes ramassées au bulldozez sqont dans toutes les tetes Mais la posture pré-révolutionnaire c'est bien de dire qu'au final ce ne sont pas les nazi et les fascistes responsable des 6 millions de mort, mais les capitalistes anglais et les sionistes Et évidemment la position de replis est facile : si tu défend que cet amalgame est faux, tu défend de fait le capitalisme anglais et le sionismes (comme si ces deux derniers n'avaient pas assez de ses crimes "a eux"

a écrit :La presse de gauche vient de montrer de nouveau que le racisme et en fait essentiellement l'antisémitisme, constitue en quelque sorte le Grand Alibi de l'antifasciste: il est son drapeau favori et en même temps son dernier refuge dans la discussion. Qui résiste à l'évocation des camps d'extermination et des fours crématoires? Qui ne s'incline devant les six millions de juifs assassinés? Qui ne frémit devant le sadisme des nazis? Pourtant c'est là une des plus scandaleuse mystifications de l'antifascisme, et nous devons la démonter


Donc ceci devrait nous prévenir : qui ici défend que lutter contre l'antisémitisme c'est FORCEMENT faire le jeu de l'impérialisme ??


a écrit :La petite bourgeoisie, par contre, est une classe condamnée. Et du coup elle est condamnée aussi à ne pouvoir rien comprendre, à être incapable de lutter: elle ne peut que se débattre aveuglément dans la presse qui la broie. Le racisme n'est pas une aberration de l'esprit: il est et sera la réaction petite-bourgeoise à la pression du grand capital. Le choix de la "race", c'est-à-dire du groupe sur lequel on essaie de concentrer la destruction, dépend évidemment des circonstances. En Allemagne, les juifs remplissaient les "conditions requises" et étaient les seuls à les remplir: ils étaient presque exclusivement des petits-bourgeois, et, dans cette petite bourgeoisie, le seul groupe suffisamment identifiable. Ce n'est que sur eux que la petite bourgeoisie pouvait canaliser la catastrophe.

Il était en effet nécessaire que l'identification ne présentât pas de difficulté: il fallait pouvoir définir exactement qui serait détruit et qui serait épargné. De là ce décompte des grands-parents baptisés qui, en contradiction flagrante avec les théories de la race et du sang, suffirait à en démontrer l'incohérence. Mais il s'agissait bien de logique! Le démocrate qui se contente de démontrer l'absurdité et l'ignominie du racisme passe comme d'habitude à côté de la question.

Harcelée par le capital, la petite bourgeoisie allemande a donc jeté les juifs aux loups pour alléger son traîneau et se sauver. Bien sûr, pas de façon consciente, mais c'était cela le sens de sa haine des juifs et de la satisfaction que lui donnait la fermeture et le pillage des magasins juifs. On pourrait dire que le grand capital de son côté était ravi de l'aubaine: il pouvait liquider une partie de la petite bourgeoisie avec l'accord de la petite bourgeoisie; mieux, c'est la petite bourgeoisie elle-même qui se chargeait de cette liquidation. Mais cette façon "personnalisée" de présenter le capital n'est qu'une mauvaise image: pas plus que la petite bourgeoisie, le capitalisme ne sait ce qu'il fait. Il subit la contrainte économique immédiate et suit passivement les lignes de moindre résistance.


Cette présentation de la shoah est répugnante ! voila : elle me répugne (et c'est assez physique, comme sentiment, la gerbe)


a écrit :Les SS ont été plus lents à comprendre: ils croyaient eux aux idéaux de l'Occident! Après l'échec de la mission de Joel Brand et au milieu des exterminations, ils essayèrent encore de vendre des juifs au Joint [(6)], versant même un"acompte" de 1.700 juifs en Suisse. Mais à part eux personne ne tenait à conclure cette affaire.

Joel Brand, lui, avait compris ou presque. Il avait compris où en était la situation, mais pas pourquoi il en était ainsi. Ce n'est pas la terre qui n'avait plus de place, mais la société capitaliste. Et pour eux, non parce que juifs, mais parce que rejetés du processus de production, inutiles à la production.

Lord Moyne fut assassiné par deux terroristes juifs, et J. Brand apprit plus tard qu'il avait souvent compati au destin tragique des juifs. "Sa politique lui était dictée par l'administration inhumaine de Londres." Mais Brand n'a pas compris que cette administration n'est que l'administration du capital et que c'est le capital qui est inhumain. Et le capital ne savait pas que faire de ces gens. Il n'a même pas su quoi faire des rares survivants, ces "personnes déplacées" qu'on ne savait où replacer.



conclusion : ce sont les anglais qui sont responsable de la mort de millions de personnes, et pas les nazi CQFD Alors ce n'est pas du négationisme, mais ça pue bien quand même !

sinon, comme conclusion :

a écrit : Comme quoi ce n'est pas d'hier qu'on veut réduire l'extrème-gauche au silence au nom de l'unanimisme.
Qu'il soit pacifiste, anti-antisémite, anti-Le Pen, anti-fasciste, pro-Chirac, etc... c'est toujours au profit d'une politique bourgeoise...
L'indépendance du mouvement ouvrier par rapport à "l'opinion publique" (en fait les pressions de la bourgeoisie) même de gauche, est une chose vitale !


La résistance idéologique qui te précipite dans les bras de Serge Thion me semble vraiment douteuse !
Louis
 
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Message par Matrok » 30 Mars 2003, 13:24

LCR :
a écrit :Evidemment on est pas là dans une posture négationiste Comme le dit Vidal naquet, on est encore trop pret du drame et les victimes ramassées au bulldozez sqont dans toutes les tetes Mais la posture pré-révolutionnaire c'est bien de dire qu'au final ce ne sont pas les nazi et les fascistes responsable des 6 millions de mort, mais les capitalistes anglais et les sionistes Et évidemment la position de replis est facile : si tu défend que cet amalgame est faux, tu défend de fait le capitalisme anglais et le sionismes (comme si ces deux derniers n'avaient pas assez de ses crimes "a eux"


Où vois-tu une référence au sionisme dans les paragraphes que tu cites ?

Rappellons que ce texte date de 1960, donc bien avant les débuts du négationnisme "ultra-gauche". Il y a conduit uniquement dans la mesure où les thèses négationnistes pouvaient servir de justification pseudo-historique à la position anti-antifasciste (ie contre "l'antifascisme bourgeois", y compris les positions trotskystes) qui fait le fond de ce texte. Je pense que si ce texte est nauséabond, c'est plutôt dans cette façon de disculper le nazisme de ce crime, ce qui permet de ne pas analyser ce qu'était le nazisme et donc de conforter les vieilles positions contre les "social-fascistes".

Ceci dit il n'est ni négationniste, ni vraiment révisionniste. Il disculpe le nazisme de ce crime, mais pas les nazis (qui n'auraient été que l'instrument du crime). Par contre il me semble que la défense parue sous le titre "nouvelles attaques etc..." que tu as cité en premier reprend en partie des thèses révisionnistes (cf. annexe), peut être de bonne foi (mais ça n'est pas un argument). C'est malheureusement la seule issue possible pour ceux qui refusent d'admettre qu'ils n'ont rien compris au fascisme...
Matrok
 
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Message par Louis » 30 Mars 2003, 13:31

a écrit :Où vois-tu une référence au sionisme dans les paragraphes que tu cites ?

dans les paragraphes que je cite, aucun Par contre dans le texte il est dit deux ou trois fois que cette utilisation des camps sert aussi les intérets de l'état d'israel (ce qui n'est pas faux d'ailleurs)

Encore une fois, je n'ai jamais dit que ce texte était négationiste, juste demandé aux camarades de lo si ils pensaient que cette brochure posait probleme ou non !
Louis
 
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Message par EZRAROX » 30 Mars 2003, 15:34

Bonjour

[Encore une fois, je n'ai jamais dit que ce texte était négationiste, juste demandé aux camarades de lo si ils pensaient que cette brochure posait probleme ou non !
]

C'est pas tout à fait exact ce que tu écrits là LCR.

Lorsque ce sujet a démarré sur le fil de la nébuleuse Trotskyste et avant que Com 71 ne déplace, à juste raison, le brûlant sujet sur un fil adapté tu avais écrit que le texte était une saloperie et tu demandais aux camarades de LO si c'était vrai, d'aprés ce qu'avait décrié Rasle Front, que ce texte pouvait être acheté à la fête de LO ( sur le stand de RI bien sûr)
EZRAROX
 
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Message par stef » 30 Mars 2003, 16:15

Bien, comme souvent, LCR se dandine.

Alors récapitulons.

1/ LCR nous cite un texte de Bordiga qui s'insurge contre l'utilisation que les sionistes et les impérialistes ont fait du massacre des juifs durant la II° guerre mondiale. Cette approche m'est des plus sympathiques.

2/ Bordiga n'est pas exactement n'importe qui : compagnon de Gramsci, fondateur du PC Italien, pionnier du communisme, il ne s'est pas couché devant le stalinisme et en a payé le prix. Tout trotskyste sera en désaccord avec ses thèses "gauchistes", mais il ne saurait oublier que c'est à lui que :trotsky: dédia son ouvrage "l'IC après Lénine".
Bref, s'il avait dégénéré au soir de sa vie, ça se saurait.

3/ Pressé de questions, LCR nous livre une série de citations qui sont en général le bon sens même pour un marxiste.
- Bordiga dénonce l'utilisation faite par les idéologues impérialistes du massacre des juifs. LCR feint d'y voir un soutien à ce massacre (de la part d'un homme emprisonné par les fascistes italiens, si je me souviens bien).
- Il montre - ce qui a depuis été établi maintes fois et fait de Bordiga un précurseur - que les impérialistes et les sionistes savaient et ont laissé faire. LCR y voit une volonté de minimiser les crimes nazis.
- Bref, LCR a peu, bien peu à dire sur ce texte. Mais il maintient quand même que la fermeté idéologique dont fit preuve Bordiga le menait au négationnisme (il maintient que sa brochure est "une saloperie"). On connait ce genre de procédés.

4/ En fait le texte qu'il nous a produit concernant l'article montre le bout de l'oreille. En fait ce qui est intolérable pour l'auteur du texte comme pour LCR, c'est :
a écrit :L'analyse de leurs aînés bordiguistes ne remet pas du tout en question la réalité de l'événement. Ce que dénoncent ceux qui se considèrent comme les uniques héritiers de la pensée de Marx, de l'invariance (titre d'une revue bordiguiste) de sa théorie face aux réformistes et bureaucrates de tous poils qui l'ont pervertie en l'exploitant, c'est l'utilisation, par les impérialistes vainqueurs des nazis, qu'ils soient d'idéologie bourgeoise ou prétendument marxiste, du génocide comme d'un alibi destiné à duper les masses prolétariennes en établissant une opposition, de fait totalement fictive, entre les démocraties et les régimes fascistes.

Ce que dénonçait déjà Bordiga, c'est l'utilisation des morts pour justifier la collaboration de classes au nom du moindre mal, pour justifier la barbarie des autres impérialistes - au nom du moindre mal.
Il ne fait là que reprendre les thèses marxistes élémentaires. LCR y voit la tentative de démontrer que :
a écrit :ce sont les anglais qui sont responsable de la mort de millions de personnes, et pas les nazi

Calomnie infecte que même l'auteur du texte qu'il cite n'ose pas reprendre.

5/ Tout ceci n'est pas une discusion "historique". L'hysthérie que Ras'l Front a créé sur ce terrain que LCR relaye a un but très terre à terre.
En dénonçant comme des révisionnistes masqués des militants qui cherchent - quels que soient mes profonds désaccords avec eux - à rester sur un terrain de classe, Ras l'Front est dans son rôle : se situer à l'aile gauche du Front Républicain qui se constitue régulièrement au nom de l'"antifascisme" et dont le résultat spectaculaire a été l'appel au vote Chirac du printemps dernier. Donner des gages de son radicalisme absolu sur ce terrain.
Voilà à quoi sert cette minable tentative d'intimider des militants ouvriers.
stef
 
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Message par pelon » 30 Mars 2003, 16:24

Je viens de lire le texte en question que je n'ai pas trouvé négationniste. Mais si on insiste, je ferai une 2ème lecture.
Par contre, si je ne suis pas d'accord avec l'ensemble du texte, j'y ai trouvé quelque chose qui me parait évident. En résumé, les puissances impérialistes victorieuses ont utilisé la réalité de la barbarié nazie (pas niée ni même atténuée encore une fois) pour se faire les héraults de la démocratie, de la liberté quand ils n'agissaient que pour la défense de leurs propres intérêts. Ceci devrait être évident pour n'importe quel marxiste.
Le texte rappelle les massacres des "démocraties" : l'histoire du colonialisme, Hiroshima, Dresde mais aussi Sétif et apparemment pas dans le but de minimiser le nazisme mais pour dénoncer les "blanches colombes" que sont les Etats américains, britanniques ou français.
pelon
 
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