l'énergie des vagues

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 30 Août 2006, 06:51

dans le Figaro:

a écrit :

[center]Un serpent pour dompter l'énergie des vagues[/center]


Caroline de Malet . Publié le 28 août 2006



Une première ferme captant l'énergie des vagues devrait débuter sa production au Portugal. D'autres projets de ce type sont en préparation dans le monde.


Un long serpent rouge frétille dans les vagues. Sous le soleil estival, ce n'est pas le fruit d'une hallucination. Il est bien réel. Cent soixante-dix mètres de long ornés d'une tête fuselée, décomposés en quatre cylindres distincts et trois joints entre chaque. Le nom de ce monstre marin ? Pelamis, en référence au monstre marin de la mythologie grecque. Mais celui-ci ne devrait ni jouer les monstres du Loch Ness ni promener des touristes, mais capter l'énergie des vagues. En octobre prochain, son premier exemplaire devrait ainsi commencer à produire de l'électricité au large des côtes portugaises, face au petit village d'Aguçadoura, au nord de Porto.

Pour l'instant, cet exemplaire est à quai à Peniche, un des plus grands ports du pays, au nord de Lisbonne, ainsi que deux autres, encore en cours d'assemblage. Entre deux navires, les équipes de la Compania Energia Oceanica s'affairent autour des trois serpents de mer. Le projet a pris un peu de retard mais la toute première ferme houlomotrice au monde va bientôt voir le jour ici, avec trois machines.

Pelamis est né à l'instigation de la compagnie écossaise Ocean Power Delivery (OPD), à l'origine de ce concept. Ce projet, développé pour son client le producteur portugais d'énergies renouvelables Enersis, sera sa première réalisation concrète à grande échelle. Pour Richard Yemm, son inventeur, qui préside OPD, c'est le fruit de huit années de travail. Entre-temps, cinq maquettes, à différentes échelles (du 1/80 au 1/7) ont été construites et testées. Un prototype a fait ses preuves en mer du Nord, à Orkney, dans le nord de l'Écosse.

Amarré à cinquante mètres de profondeur

C'est un véritable serpent de mer, qui sera installé à 5,5 kilomètres des côtes. Articulé en quatre parties cylindriques, de vingt à quarante mètres chacune, il se dandine face aux vagues, grâce à la souplesse que lui confèrent les trois joints. Amarré à 50 mètres de profondeur par deux câbles en fibre optique à l'avant et à l'arrière, chacun de ses joints est équipé de quatre rames, qui ondulent aussi bien à l'horizontale qu'à la verticale, pompant ainsi l'énergie de la houle et envoyant de l'huile dans des accumulateurs sous pression. L'huile qui ressort des accumulateurs fait tourner le moteur hydraulique qui entraîne un alternateur, lequel produit du courant. C'est un câble en fibre optique sous-marin qui transmet celui-ci à la station de contrôle située sur la plage.

La station commande la machine. «Nous pouvons la faire remuer davantage dans les petites vagues pour maximiser l'énergie et, à l'inverse, limiter ses mouvements dans les grosses pour limiter les risques de casse», explique Martin Shaw, responsable de ce projet chez OPD.

Car s'il existe une vingtaine de concepts différents d'énergie houlomotrice en cours d'expérimentation dans le monde, aucun n'est encore opérationnel à ce jour, tant la casse est fréquente. C'est notamment le cas du projet hollandais d'AWS qui, après avoir été testé à Aguçadoura pour Enersis, a obligé ses concepteurs à se rendre à l'évidence : sa machine a encore besoin d'être améliorée.

Chaque machine produit 750 kW, soit 2,25 MW pour les trois premiers Pelamis qui verront le jour. Pas de quoi alimenter plus de 2 000 personnes, soit environ la consommation électrique d'Aguçadoura. Mais «à terme, nos fermes houlomotrices sont prévues pour fonction- ner avec 40 machines et pro- duire 30 MW, pour alimenter 20 000 foyers», ambitionne le responsable de projet.

Trois fois plus cher que l'éolien

Cette première réalisation concrète, qui représente un contrat de 8,5 millions d'euros pour OPD, est encouragée par le tarif de rachat instauré par le gouvernement portugais (24,5 centimes d'euros le kWh). Car aujourd'hui, l'énergie houlomotrice est encore au moins trois fois plus chère que l'éolien. Et il faudra attendre une dizaine d'années avant que leur rentabilité soit comparable. «De 22 centimes d'euros aujourd'hui, nous espérons faire chuter le coût de production à 10 centimes le kilowattheure, lorsque nous aurons une centaine de mégawatts de capacité de production installée», confie Martin Shaw.

Les Portugais ont déjà largement misé sur les énergies renouvelables. On le comprend rien qu'en suivant du regard les éoliennes qui jalonnent la côte, une capacité installée de 1 350 MW dans le pays, et au moins autant dans les cartons. «Dans vingt ans, nous risquons d'avoir exploité le potentiel de l'éolien au maximum, il nous faut donc prévoir le long terme», explique un observateur portugais. Or, avec un potentiel d'énergie houlomotrice de 33 à 46 kW par mètre de côtes, le pays fait partie des meilleurs sites européens, d'autant que les vagues y sont particulièrement longues.

Dans le reste du monde, ce sont généralement les côtes est les mieux exposées, à l'exception des zones équatoriales : Nouvelle-Calédonie, Canada, Afrique du Sud... Le marché européen de l'énergie houlomotrice est évalué à 40 milliards de livres et le marché mondial à dix fois plus au bas mot. «Les Américains n'étant pas en pointe sur ce créneau, il y a une place à prendre pour l'Europe», considère Alain Clément, inventeur du projet concurrent Searev (lire ci-dessous).

Reste à savoir quel sera l'accueil du public à cette énergie du futur. Les surfeurs ne la voient pas d'un mauvais oeil, dans la mesure où les machines seront installées loin de la grève. L'Association des armateurs de pêche du nord du Portugal n'aurait pas fait montre d'hostilité, car il n'est pas coutume de pêcher entre 3 et 12 miles marins.

En revanche, les navigateurs réclament une claire signalisation des sites, afin d'éviter les risques de collision. Quant aux organisations de défense de l'environnement, elles feront partie de la commission de suivi du projet au Portugal. Pour l'instant, les principaux obstacles à son développement sont donc davantage technologiques et financiers. Le lancement de Pelamis sera donc suivi avec beaucoup d'attention.

canardos
 
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Message par Louis » 30 Août 2006, 08:21

Ben ca existe depuis longtemps, non ?

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L'usine marémotrice de la Rance par exemple....
Louis
 
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Message par zejarda » 30 Août 2006, 08:39

On continue avec Searev

a écrit : Le pendule et la cornemuse ! C'est en s'inspirant de ces deux instruments qu'Alain Clément, chercheur au Laboratoire de mécani­que des fluides de l'école centrale de Nantes, a conçu Searev (Système Electrique Autonome de Récupération de l'Energie des Vagues), une machine à transformer en électricité l'énergie des vagues. Un "gisement" potentiel de 2500 watts par mètre carré, contre 400 pour l'éolien et 150 pour le solaire.

Le Pendule: il s'agit, en l'occurrence, d'un volant excentré fait d'un cylindre de béton à axe horizontal, de grand diamètre, dont la moitié supérieure est évidée. L'essentiel de la masse est donc concentrée dans la moitié basse. D'où l'effet pendule.

La cornemuse: des accumulateurs hydrauliques à haute pression, comme le sac d'air de l'instrument de musique, se remplissant par à-coups, mais se vidant en continu.

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Le principe

Enfermé dans une coque totalement étanche – capable de faire sans dommage par mer extrême un tour complet – le pendule reste vertical tandis que les vagues font tanguer le flotteur. Les mouvements relatifs du pendule et du flotteur entraînent des pompes hydrauliques, qui chargent les accumulateurs à haute pression. Ces derniers livrent leur énergie à des moteurs hydrauliques, qui entraînent des générateurs d'électricité. Le tout est contrôlé, en temps réel, par "un système intelligent qui devrait multiplier, au moins par trois, l'énergie récupérée", estime Alain Clément.


"Le projet en est à la fin de la phase de R&D. Une maquette prototype au 1/12, complètement instrumentée, commencera ses essais dans notre bassin à vagues à la rentrée", précise le chercheur. Quant au "houlomoteur" grandeur réelle – 24 m sur 14, 1 000 tonnes, dont 400 pour le seul pendule –, il devrait atteindre une puissance de 500 kW électriques. Présenté au dernier Congrès mondial des énergies renouvelables à Aberdeen en Écosse, Searev a rencontré un vif succès.

Pour constituer une ferme houlomotrice, on ancrera, en formation serrée, par 30 à 50 m de fond, à 5 ou 10 km des côtes, une flotte de plusieurs dizaines de modules Searev soigneusement balisée pour ne pas gêner la navigation. En cas d'avarie à bord d'un des modules, les autres continueront à produire de l'électricité. Facile à décrocher et à remorquer, l'unité en avarie pourra être réparée dans un chantier naval portuaire, puis remise en place.

L'impact sur l'environnement ? Depuis la côte, la ferme houlomotrice, dont les flotteurs se trouvent au ras de l'eau, sera quasiment invisible, contrairement aux éoliennes en mer, une pollution visuelle qui déclenche des réactions de rejet de plus en plus nombreuses. Et bien sûr, pas de gaz à effet de serre...

Source: CNRS
Illustration: ECN
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Message par Louis » 30 Août 2006, 08:48

Bon, ca répond toujours pas a la question essentielle : quelle utilité sociale d'utiliser de nouvelles technologies et de nouveaux concepts pour une centrale marémotrice ?

a écrit :L'impact sur l'environnement ? Depuis la côte, la ferme houlomotrice, dont les flotteurs se trouvent au ras de l'eau, sera quasiment invisible, contrairement aux éoliennes en mer, une pollution visuelle qui déclenche des réactions de rejet de plus en plus nombreuses. Et bien sûr, pas de gaz à effet de serre...


:headonwall: C'est quand meme assez ridicule de ne penser a l'impact sur l'environnement que sur l'aspect "polution visuelle" : la mer est un organisme vivant et le fait de "briser" des vagues peut avoir des conséquences importantes sur sa population (poissons, micro organismes, algues, etc) j'espére que les ingénieurs qui ont fait les calculs sont un poil plus sérieux que ceux qui ont fait celle sur "l'impact sur l'environnement" :17:
Louis
 
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Message par Louis » 30 Août 2006, 09:25

C'est uniquement que tout ca m'a rappelé les discussions sur l'usine marémotrice de la Rance, et ses conséquences :

("wikipédia" a écrit :Bouleversement écologique

Bouleversant l'écosystème de la Rance, le barrage est responsable de son envasement progressif. Le lançon et la plie ont disparu, mais le bar et la margate (seiche) remontent de nouveau le fleuve.

L'estuaire est toujours soumis à des mouvements de marée, mais au seul bon vouloir d'EDF.

Un site touristique et un pont

L'usine marémotrice de la Rance est surtout un site touristique qui attire 200 000 visiteurs par an. Une écluse dans la partie ouest du barrage permet le passage de 16 000 bateaux par an entre la Manche et la Rance. Les fréquences d'éclusages pour les bateaux ont été restreintes en 2005 par le sous-préfet en faveur de la circulation automobile sur le barrage.


Cela dit, si cette technique a un rendement meilleur que celui de l'éolien (si tant est qu'on puisse les comparer) c'est sur un plan pour l'instant tout théorique !
Louis
 
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Message par Louis » 30 Août 2006, 09:53

Que ca me semble encore un "gadget" tout juste bon a amuser les gogos ! Comme l'usine marémotrice de la rance qui était proposé comme quelque chose de "super" dans les années 70 (son inauguration date de 67) .... On ferait mieux de trouver des méthodes pour moins dépenser d'énergie ! C'est vrai que ça implique un changement de société (le socialisme) et que ça fera moins kiffer les ingénieurs (quoique !)
Louis
 
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Message par satanas » 30 Août 2006, 10:09

(LouisChristianRené @ mercredi 30 août 2006 à 10:53 a écrit : Que ca me semble encore un "gadget" tout juste bon a amuser les gogos ! Comme l'usine marémotrice de la rance qui était proposé comme quelque chose de "super" dans les années 70 (son inauguration date de 67) .... On ferait mieux de trouver des méthodes pour moins dépenser d'énergie ! C'est vrai que ça implique un changement de société (le socialisme) et que ça fera moins kiffer les ingénieurs (quoique !)

Si ton "socialisme" ,c'est dépenser moins d'énergie qu'aujourd'hui , ça veut simplement dire que les trois quart de l'humanité pourront continuer de crever "écologiquement"....
satanas
 
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