mort annonçée d'un fossile vivant

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 26 Sep 2006, 16:32

Un poisson oisseux à poumons dont le groupe avait survecu depuis 400 millions d'années, un animal capable de respirer l'air de l'atmosphere pendant les longs mois de la saison seche, le dipneuste australien risque de disparaitre de la derniere riviere ou il vivait encore à cause d'un projet de barrage .

avec lui disparaitrait un témoin unique de la transition vers la sortie de l'eau des vertébrés, un témoignage paléontologique exceptionnel d'une tres grande importance scientifique.

dans le Monde:

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[center]Poisson à poumon, le dipneuste s'essouffle[/center]

LE MONDE | 26.09.06 |


Il est moins glamour que l'ours blanc ou l'orang-outan. Moins emblématique que le coelacanthe. Le dipneuste australien, un poisson à poumon, n'en est pas moins grandement menacé. Neoceratodus forsteri, de son nom latin, ne survit que dans deux rivières de l'Etat du Queensland, sur la côte est de l'île-continent. Un barrage a été achevé sur l'une d'elles en 2005, le privant de son milieu naturel de reproduction. Une autre installation est en projet sur le second cours d'eau, ce qui pourrait précipiter la disparition de l'espèce.


Le sort du dipneuste a ému plus de 6 000 scientifiques de par le monde, qui ont signé une pétition demandant l'abandon du projet de retenue d'eau, défendu par le Labour, parti au pouvoir dans le Queensland. Les dipneustes existent depuis 400 millions d'années. Celui d'Australie demeure l'espèce vivante la plus proche des poissons archaïques qui donnèrent naissance aux tétrapodes, c'est-à-dire tout ce qui porte quatre membres : amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères, homme inclus.

Pour les chercheurs, le dipneuste australien est plus qu'une espèce menacée. Il est le témoin d'une phase cruciale de l'évolution : celle qui a préparé la conquête de la terre ferme. Les paléontologues ont en outre à leur disposition, avec ce poisson, plus que les ossements et fossiles dont ils doivent habituellement se contenter. Sur ce "matériel frais", ils peuvent tester leurs hypothèses génétiques, grâce à la biologie moléculaire. "On pourrait découvrir les gènes qui contrôlent le développement des nageoires. Savoir quel est l'homologue des doigts, ou encore répondre à la question : d'où viennent les poumons ?", énumère Philippe Janvier, paléontologue au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN).

Le dipneuste d'Australie est plus primitif dans sa forme que ses cousins d'Afrique et d'Amérique du Sud. "Ses nageoires contiennent toute une série d'éléments osseux, complètement différents des rayons qui forment les nageoires des poissons classiques", note Gaël Clément, spécialiste des tétrapodes du dévonien (- 365 millions d'années) au MNHN. Ces "palettes" lui servent à se déplacer sur le fond, à s'ancrer dans le sable face au courant, voire à sortir la tête de l'eau pour respirer.

En effet, son poumon unique prend le relais de ses branchies et lui permet d'absorber quelques goulées d'air pur lorsque l'eau où il évolue s'appauvrit en oxygène. Doté d'alvéoles, il est plus proche du système respiratoire des tétrapodes que celui, modifié en une sorte de vessie natatoire, du coelacanthe, qui fait lui aussi partie des sarcoptérygiens, les animaux à "nageoires charnues".

En dépit de l'intérêt scientifique de l'animal, la bataille pour sauver le dipneuste est mal engagée. Le Labour vient de remporter les élections locales et compte bien tenir sa promesse de constituer des réserves d'eau douce dans une région qui en manque cruellement.

Jean Joss, de la Macquarie University, espère encore y faire obstacle. Spécialiste du dipneuste, elle est la seule à être parvenue à le faire se reproduire en captivité, après des années de recherche et de lourds investissements - deux bassins grands comme des piscines ont été nécessaires. La méthode est trop aléatoire pour pallier la disparition des "nurseries" naturelles.

La chercheuse est donc à l'initiative de la pétition qui a recueilli la signature des plus éminents paléontologues et biologistes mondiaux. Voyant que cette pression n'était pas suffisante, elle a accusé fin août le gouvernement du Queensland d'avoir censuré certains documents concernant la présence d'espèces menacées dans la rivière Mary, sur laquelle doit être construit le futur barrage. L'affaire a paru suffisamment grave pour alerter le ministre fédéral de l'environnement. Les scientifiques placent désormais leurs espoirs dans l'intervention de l'exécutif australien.

Hervé Morin

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canardos
 
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