a écrit :l'illtrésime scientifique remet (entre autres) en cause le fonctionnement du système scolaire qui de fait est largement incapable non seulement de fournir un minimum de culture scientifique, mais plus grâve, de succiter la curiosité scientifique et d'éveiller les esprits à la démarche. A un très haut niveau , elle forme des chercheurs, pour le reste elle ne s'intéresse qu'à produire des techniciens dont l'économie capitaliste a besoin. Elle n'a pas trop besoin d'esprits critiques.
Je suis largement d'accord avec toi sur le constat des manques de l'instruction initiale. Personnelement, le manque le plus criant c'est celui de la pratique, c'est celui de ne jamais etre confronté a l'éxpérimentation. On peut avoir eu des tas de cours de physiques (théorique) sans jamais avoir passé au contact direct et matériel avec "les choses" ! C'est par exemple mon cas (peut etre parce que les "fameux" cours de physique je les ai eu en "cours du soir" (a l'époque ou ça existait)) mais je crois que le probléme est "grosso modo" le meme en formation initiale...) Evidemment ça demande des moyens (en hommes, en matériels, etc) De meme pour "éveiller les esprits a la démarche" encore faudrait il se donner les moyens d'en explorer les objectifs et les contraintes, c'est a dire de faire des recherches (meme modestes) soi meme Mais l'éducation "initiale" a la science consiste a regarder le match de foot a la télé C'est tout autre chose d'aller suer sur la pelouse...
a écrit :les formules du genre "D'ou des techniques de rémédiation forcément "actives", faisant appel aux savoirs, savoirs faires et savoirs etre des apprenants, etc " dont se gargarisent le milieu socio-éducatif ne me parlent pas beaucoup, je dois être mal-comprenant.
Quels sont ses savoirs , savoirs faire ? Les recettes de la rubrique jardinage de tel ou tel magazine recommandant de semer à la lune montante ? Les tisanes aphrodisiaques de grand-mère ? Pour refaire sortir des limbes l'éducation scientifique, ça me parait assez cocasse, comme démarche.
et surtout que peut bien vouloir dire "savoirs être" et quel rapport avec la choucroute?
Eh bien non ! D'abord, si il y a du jargon (et il y en a dans n'importe quelle discipline quand on cherche a formaliser les connaissances), il y a aussi une pratique dérrière tout ça (d'ailleurs pas aussi formalisée, laissant une place non négligeable au bricolage, a l'éxpérimentation, etc)
Sinon, les "savoirs et savoirs faires" ne sont pas ceux que tu décrit ! Tout simplement parce que ce que tu décrit n'est pas un savoir mais une connaissance (quelque chose qu'on a lu) De meme qu'on peut avoir une connaissance (livresque) du marxisme en ayant lu les classiques de marx, mais pour un savoir marxiste véritable, cela concerne aussi la capacité d'organiser un collectif, savoir sortir un tract, le diffuser, etc... Par contre les gens qui jardinnent ont un savoir expérimental concernant leur jardin Ceux qui cuisinent font de la chimie sans le savoir... Il me semble plus efficace de partir des savoirs (mais des savoirs "véritables") que de penser que les gens sont "ignorants" par nature...
a écrit :et surtout que peut bien vouloir dire "savoirs être" et quel rapport avec la choucroute?
C'est une distinction courante en pédagogie entre "savoirs" "savoirs faire" et "savoirs etre" : le savoir c'est la somme de connaissances qu'il faut maitriser, le savoir faire c'est la maitrise de l'application de ces savoir a la résolution des problémes, et le "savoir etre" c'est le fait de savoir se placer en condition de résolution des problémes... Or c'est là a mon avis le plus difficile Parce que les savoirs des gens (les savoirs "non scientifiques") ne sont pas si loin de la démarche expérimentale, le savoir faire non plus Par contre le "savoir etre" du scientifique est souvent loin de celui du sens commun ! Mais c'est le plus précieux a acquérir, parce qu'il permet de ne pas prendre des vessies pour des lanternes, et les médecines de nos grands méres pour des remédes efficaces (cela dit, ma grand mére me soignait surtout a grand coup d'antibiotiques)
a écrit :et aussi combattre les discours réactionnaires contre le "scientisme", contre la science définitivement liée au capitalisme et responsables de tous les mots...
Bon, là ça boucle un peu (vu que c'est des reproches ressassés milles fois) Disons simplement que le scientisme lui meme peut etre qualifié de réactionnaire, que la critique de la tentative de maimise du capitalisme sur les fruits de la science ne me semble pas "par nature" réactionnaire, et que j'adore le lapsus "révélateur" (responsable de tous les mots au lieu de "responsable de tous les maux")