Gaby, colle-moi toutes les étiquettes que tu souhaites si cela ta rassure. Comme je te l’ai dit, je n’ai pas la prétention de te donner des leçons. Je ne prétends pas détenir LA vérité au sujet de Marx. Je te donne juste mon point de vue parce que si on est sur ce forum, c’est quand même pour échanger nos points de vue, non ? Alors arrête d’y voir des calomnies ou des provocations. Bien que je ne me considère pas marxiste, il m’est arrivé de lire Marx et mieux de parfois le comprendre. Et attention tu vas être choqué : j’adore Marx. Alors bien sûr, si j’arrive à une telle conclusion, tu te dis que je n’ai rien compris aux vues de mes positions. Seulement il est possible d’adorer Marx sans être marxiste. Je sais c’est très subtil.
Je ne considère pas l’économie comme une science. L’économie n’est qu’une idéologie, une invention. Donc ne t’inquiète pas, en disant que Marx n’est absolument pas un économiste, cela ne veut pas dire que le marxisme ne soit pas une science. Critiquer l’économie, ce n’est pas être économiste. Tu penses que ma citation est hors sujet : soit. Mais alors un conseil : (re)lis la critique du programme du gotha.
Allez je ne résiste pas au plaisir te mettre quelques extraits :
a écrit :Ce à quoi nous avons affaire ici, c'est à une société communiste non pas telle qu'elle s'est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire, telle qu'elle vient de sortir de la société capitaliste; une société par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l'ancienne société des flancs de laquelle elle est issue. Le producteur reçoit donc individuellement - les défalcations une fois faites - l'équivalent exact de ce qu'il a donné à la société. Ce qu'il lui a donné, c'est son quantum individuel de travail. Par exemple, la journée sociale de travail représente la somme des heures de travail individuel; le temps de travail individuel de chaque producteur est la portion qu'il a fournie de la journée sociale de travail, la part qu'il y a prise. Il reçoit de la société un bon constatant qu'il a fourni tant de travail (défalcation faite du travail effectué pour les fonds collectifs) et, avec ce bon, il retire des stocks sociaux d'objets de consommation autant que coûte une quantité égale de son travail. Le même quantum de travail qu'il a fourni à la société sous une forme, il le reçoit d'elle, en retour, sous une autre forme [7].
C'est manifestement ici le même principe que celui qui règle l'échange des marchandises pour autant qu'il est échange de valeurs égales. Le fond et la forme diffèrent parce que, les conditions étant différentes, nul ne peut rien fournir d'autre que son travail et que, par ailleurs, rien ne peut entrer dans la propriété de l'individu que des objets de consommation individuelle. Mais pour ce qui est du partage de ces objets entre producteurs pris individuellement, le principe directeur est le même que pour l'échange de marchandises équivalentes : une même quantité de travail sous une forme s'échange contre une même quantité de travail sous une autre forme.
Le droit égal est donc toujours ici dans son principe... le droit bourgeois, bien que principe et pratique ne s'y prennent plus aux cheveux, tandis qu'aujourd'hui l'échange d'équivalents n'existe pour les marchandises qu'en moyenne et non dans le cas individuel.
En dépit de ce progrès, le droit égal reste toujours grevé d'une limite bourgeoise. Le droit du producteur est proportionnel au travail qu'il a fourni; l'égalité consiste ici dans l'emploi comme unité de mesure commune.
Mais un individu l'emporte physiquement ou moralement sur un autre, il fournit donc dans le même temps plus de travail ou peut travailler plus de temps; et pour que le travail puisse servir de mesure, il faut déterminer sa durée ou son intensité, sinon il cesserait d'être unité. Ce droit égal est un droit inégal pour un travail inégal. Il ne reconnaît aucune distinction de classe, parce que tout homme n'est qu'un travailleur comme un autre; mais il reconnaît tacitement l'inégalité des dons individuels et, par suite, de la capacité de rendement comme des privilèges naturels. C'est donc, dans sa teneur, un droit fondé sur l'inégalité, comme tout droit. Le droit par sa nature ne peut consister que dans l'emploi d'une même unité de mesure; mais les individus inégaux (et ce ne seraient pas des individus distincts, s'ils n'étaient pas inégaux) ne sont mesurables d'après une unité commune qu'autant qu'on les considère d'un même point de vue, qu'on ne les saisit que sous un aspect déterminé; par exemple, dans le cas présent, qu'on ne les considère que comme travailleurs et rien de plus, et que l'on fait abstraction de tout le reste.
a écrit :Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital…...
Pour Marx, l'aliénation désigne la substitution de relations économiques aux relations humaines entre individus. Avec l'économie marchande, l'échange de produits du travail humain trandforme ce-dernier en marchandise ce qui entraine un double problème : l'objet du travail au lieu d'être valeur d'usage pour la consommation devient valeur d'échange et les realtions humaines deviennt celles d'acheteurs et de vendeurs. La vie de l'homme est "une vie abstraite" selon Marx car l'homme est devenu une marchandise. Cette derrnière est à la fois valeur d'usage et valeur d'échange ce que dépossède l'individu de sa vie.
Le capital s'approprie la subjectivité du travail. Car le travail est subjectif mais le capital en s'emparant du pouvoir d'accroissement de la vie, le transforme en "travail mort". Il faut rendre sa subjectivité au travail pour qu'il devenienne le "premier besoin vital" de l'individu. Et cela passe par l'abolition de l'échange marchand. Aujourd'hui, la première condition de l'échange concerne l'égalité des produits échangés. L'économie considère la valeur de ces produits par la quantité de travail nécessaire à sa réalisation (travail abstrait). Mais pour Marx le travail n'existe pas objectivement : il n'y a qu'une multitude de travaux concrets qualitatrivement différents auxquels correspondant autant de marchandises. Un même travail n'est pas le même selon les individus. Ce qui explique la phrase de Marx : "Ce droit égal est un droit inégal pour un travail inégal". La subjectivité du travail ne peut servir de mesure d'echange.
La philosophie marxiste est une philosophie critique de l'économie. Mais à aucun moment, Marx ne fait de l'économie une réalité concrète. La réalité est la praxis, mouvement de transformation de la nature afinde satisfaire un besoin. Tant qu'il est subjectif le travail n'est pas économique : la travail n'a pas de valeur, étant subjectif il n'est pas mesurable. Pour éviter l'existenc même de conditions rendant possible le système de la plus-value, il faut donc sortir de l'économie c'est-à-dire sortir du travail mort, du système de la valeur d'échange.
Bon je sais pas si c'est clair, désolé pour ce hors-sujet.