une these d'économie vraiment scientifique !

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par redspirit » 27 Oct 2006, 23:20

Louis a parfaitement raison de rigoler. Marx n'a cessé de faire de l'économie une abstraction et non une réalité concrète. Il pensait justement qu'il ne suffisait pas de renverser le capitalisme, c'est-à-dire le système de la plus-value, mais qu'il fallait renverser les conditions de la possibilité même de la plus-value, c'est-à-dire la valeur d'echange. En gros, comme disent certains aujourd'hui, il proposait de "sortir de l'économie" et n'était donc en rien un économiste.

a écrit :« Les besoins de l’ouvrier ne sont donc pour l’économie que le besoin de l’entretenir pendant le travail et cela de façon à l’empêcher simplement de mourir. Le salaire a donc le même sens que l’entretien, le maintien en état de tout instrument de production… la production produit l’homme non pas seulement comme une marchandise… l’homme avec la détermination marchandise, elle le produit, conformément à cette détermination, comme un être dépourvu de tout caractère humain » (Manuscrits de 44, p.72). 



Mais bon c'est quand même pas un anti-libéral/décroissant/anar spontex qui va vous donnez des cours de marxisme ! :w00t:
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Message par Louis » 27 Oct 2006, 23:21

Sur ce coup là, c'est pas moi qui fait de la provoc a deux balles, c'est vous qui désirez qu'on ne parle surtout pas du sujet initial... Mais on peut sans aucun probleme il me semble ouvrir une discussion sur "marx économiste"... Sur laquelle je ne dirais rien !
Louis
 
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Message par Gaby » 27 Oct 2006, 23:36

(redspirit @ samedi 28 octobre 2006 à 00:20 a écrit : Mais bon c'est quand même pas un anti-libéral/décroissant/anar spontex qui va vous donnez des cours de marxisme ! :w00t:

Exactement. Et Engels te répondrait que "qui veut s'occuper de questions scientifiques, doit apprendre avant tout à lire, telles que l'auteur les a écrites, les publications qu'il veut utiliser et ne pas y voir ce qui ne s'y trouve pas.", comme il le disait aux adversaires de Marx qui s'attaquaient au Capital...
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Message par Gaby » 27 Oct 2006, 23:41

Tiens un truc que j'avais lu en anglais, je sais pas si ca existe en Français. C'est Engels qui l'écrit en 1868. Juste un paragraphe, ca suffira.

(Engels @ extrait biographie de Marx rapide, faite de son vivant a écrit :At last, in 1867, there appeared in Hamburg: Capital. A Critique of Political Economy, Volume I. This work contains the results of studies to which a whole life was devoted. It is the political economy of the working class, reduced to its scientific formulation. This work is concerned not with rabble-rousing phrasemongering, but with strictly scientific deductions. Whatever one’s attitude to socialism, one will at any rate have to acknowledge that in this work it is presented for the first time in a scientific manner, and that it was precisely Germany that accomplished this. Anyone still wishing to do battle with socialism, will have to deal with Marx, and if he succeeds in that then he really does not need to mention the dei minorum gentium.”


Mais des trucs comme ça y'en a des millions dans la littérature marxiste. Louis et redspirit sont venus dire n'importe quoi sur le caractère scientifique du marxisme, et de sa prétention à toucher à l'économie... Impensable le coup des Manuscrits de 44 complètement hors sujet, et de "sortir de l'économie". Ne pas savoir c'est pas grave, mais ca sert à quoi d'inventer ? C'est piqué de "relectures" de Marx par des réformistes non ? :blink:
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Message par canardos » 28 Oct 2006, 07:23

(Louis @ vendredi 27 octobre 2006 à 23:38 a écrit : c'est pas une these, et c'est pas de l'économie....

non, c'est un ouvrage de tricot.....

:D
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Message par redspirit » 28 Oct 2006, 11:02

Gaby, colle-moi toutes les étiquettes que tu souhaites si cela ta rassure. Comme je te l’ai dit, je n’ai pas la prétention de te donner des leçons. Je ne prétends pas détenir LA vérité au sujet de Marx. Je te donne juste mon point de vue parce que si on est sur ce forum, c’est quand même pour échanger nos points de vue, non ? Alors arrête d’y voir des calomnies ou des provocations. Bien que je ne me considère pas marxiste, il m’est arrivé de lire Marx et mieux de parfois le comprendre. Et attention tu vas être choqué : j’adore Marx. Alors bien sûr, si j’arrive à une telle conclusion, tu te dis que je n’ai rien compris aux vues de mes positions. Seulement il est possible d’adorer Marx sans être marxiste. Je sais c’est très subtil.

Je ne considère pas l’économie comme une science. L’économie n’est qu’une idéologie, une invention. Donc ne t’inquiète pas, en disant que Marx n’est absolument pas un économiste, cela ne veut pas dire que le marxisme ne soit pas une science. Critiquer l’économie, ce n’est pas être économiste. Tu penses que ma citation est hors sujet : soit. Mais alors un conseil : (re)lis la critique du programme du gotha.

Allez je ne résiste pas au plaisir te mettre quelques extraits :

a écrit :Ce à quoi nous avons affaire ici, c'est à une société communiste non pas telle qu'elle s'est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire, telle qu'elle vient de sortir de la société capitaliste; une société par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l'ancienne société des flancs de laquelle elle est issue. Le producteur reçoit donc individuellement - les défalcations une fois faites - l'équivalent exact de ce qu'il a donné à la société. Ce qu'il lui a donné, c'est son quantum individuel de travail. Par exemple, la journée sociale de travail représente la somme des heures de travail individuel; le temps de travail individuel de chaque producteur est la portion qu'il a fournie de la journée sociale de travail, la part qu'il y a prise. Il reçoit de la société un bon constatant qu'il a fourni tant de travail (défalcation faite du travail effectué pour les fonds collectifs) et, avec ce bon, il retire des stocks sociaux d'objets de consommation autant que coûte une quantité égale de son travail. Le même quantum de travail qu'il a fourni à la société sous une forme, il le reçoit d'elle, en retour, sous une autre forme [7].

C'est manifestement ici le même principe que celui qui règle l'échange des marchandises pour autant qu'il est échange de valeurs égales. Le fond et la forme diffèrent parce que, les conditions étant différentes, nul ne peut rien fournir d'autre que son travail et que, par ailleurs, rien ne peut entrer dans la propriété de l'individu que des objets de consommation individuelle. Mais pour ce qui est du partage de ces objets entre producteurs pris individuellement, le principe directeur est le même que pour l'échange de marchandises équivalentes : une même quantité de travail sous une forme s'échange contre une même quantité de travail sous une autre forme.

Le droit égal est donc toujours ici dans son principe... le droit bourgeois, bien que principe et pratique ne s'y prennent plus aux cheveux, tandis qu'aujourd'hui l'échange d'équivalents n'existe pour les marchandises qu'en moyenne et non dans le cas individuel.

En dépit de ce progrès, le droit égal reste toujours grevé d'une limite bourgeoise. Le droit du producteur est proportionnel au travail qu'il a fourni; l'égalité consiste ici dans l'emploi comme unité de mesure commune.
Mais un individu l'emporte physiquement ou moralement sur un autre, il fournit donc dans le même temps plus de travail ou peut travailler plus de temps; et pour que le travail puisse servir de mesure, il faut déterminer sa durée ou son intensité, sinon il cesserait d'être unité. Ce droit égal est un droit inégal pour un travail inégal. Il ne reconnaît aucune distinction de classe, parce que tout homme n'est qu'un travailleur comme un autre; mais il reconnaît tacitement l'inégalité des dons individuels et, par suite, de la capacité de rendement comme des privilèges naturels. C'est donc, dans sa teneur, un droit fondé sur l'inégalité, comme tout droit. Le droit par sa nature ne peut consister que dans l'emploi d'une même unité de mesure; mais les individus inégaux (et ce ne seraient pas des individus distincts, s'ils n'étaient pas inégaux) ne sont mesurables d'après une unité commune qu'autant qu'on les considère d'un même point de vue, qu'on ne les saisit que sous un aspect déterminé; par exemple, dans le cas présent, qu'on ne les considère que comme travailleurs et rien de plus, et que l'on fait abstraction de tout le reste.


a écrit :Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital…...


Pour Marx, l'aliénation désigne la substitution de relations économiques aux relations humaines entre individus. Avec l'économie marchande, l'échange de produits du travail humain trandforme ce-dernier en marchandise ce qui entraine un double problème : l'objet du travail au lieu d'être valeur d'usage pour la consommation devient valeur d'échange et les realtions humaines deviennt celles d'acheteurs et de vendeurs. La vie de l'homme est "une vie abstraite" selon Marx car l'homme est devenu une marchandise. Cette derrnière est à la fois valeur d'usage et valeur d'échange ce que dépossède l'individu de sa vie.
Le capital s'approprie la subjectivité du travail. Car le travail est subjectif mais le capital en s'emparant du pouvoir d'accroissement de la vie, le transforme en "travail mort". Il faut rendre sa subjectivité au travail pour qu'il devenienne le "premier besoin vital" de l'individu. Et cela passe par l'abolition de l'échange marchand. Aujourd'hui, la première condition de l'échange concerne l'égalité des produits échangés. L'économie considère la valeur de ces produits par la quantité de travail nécessaire à sa réalisation (travail abstrait). Mais pour Marx le travail n'existe pas objectivement : il n'y a qu'une multitude de travaux concrets qualitatrivement différents auxquels correspondant autant de marchandises. Un même travail n'est pas le même selon les individus. Ce qui explique la phrase de Marx : "Ce droit égal est un droit inégal pour un travail inégal". La subjectivité du travail ne peut servir de mesure d'echange.
La philosophie marxiste est une philosophie critique de l'économie. Mais à aucun moment, Marx ne fait de l'économie une réalité concrète. La réalité est la praxis, mouvement de transformation de la nature afinde satisfaire un besoin. Tant qu'il est subjectif le travail n'est pas économique : la travail n'a pas de valeur, étant subjectif il n'est pas mesurable. Pour éviter l'existenc même de conditions rendant possible le système de la plus-value, il faut donc sortir de l'économie c'est-à-dire sortir du travail mort, du système de la valeur d'échange.

Bon je sais pas si c'est clair, désolé pour ce hors-sujet.
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Message par logan » 28 Oct 2006, 11:12

(Louis @ samedi 28 octobre 2006 à 00:21 a écrit :Sur ce coup là, c'est pas moi qui fait de la provoc a deux balles, c'est vous qui désirez qu'on ne parle surtout pas du sujet initial... Mais on peut sans aucun probleme il me semble ouvrir une discussion sur "marx économiste"... Sur laquelle je ne dirais rien !

Marx se voulait économiste c'est un peu maladroit mais pas faux.

Marx tenait en haute estime les activités scientifiques, même quand elles étaient menées par des scientifiques bourgeois. Il suffit de voir l'admiration qu'il voue à Ricardo, économiste on ne peut plus bourgeois, qui transparait dans "le Capital".
Cela dit Marx est avant tout un révolutionnaire, et ses théories scientifiques, son analyse du capital, n'ont de sens que si on a ça dans la tête.

Pour enfoncer le clou quelques passages de la préface du Capital:
a écrit :
Dans toutes les sciences le commencement est ardu. (donc Marx estime que "Le Capital" est  une oeuvre scientifique)
[...]
Le physicien pour se rendre compte des procédés de la nature, ou bien étudie les phénomènes lorsqu'ils se présentent sous la forme la plus accusée, et la moins obscurcie par des influences perturbatrices, ou bien il expérimente dans des conditions qui assurent autant que possible la régularité de leur marche. J'étudie dans cet ouvrage le mode de production capitaliste et les rapports de production et d'échange qui lui correspondent. L'Angleterre est le lieu classique de cette production.
[...]
Mon point de vue, d'après lequel le développement de la formation économique de la société est assimilable à la marche de la nature et à son histoire
[...]
Sur le terrain de l'économie politique la libre et scientifique recherche rencontre bien plus d'ennemis que dans ses autres champs d'exploration.
[...] (donc Marx s'inclue dans ce domaine de l'économie politique)
Tout jugement inspiré par une critique vraiment scientifique est pour moi le bienvenu

Préface du Capital
Marx ne méprisait pas la science, au contraire, il espérait fonder une science... résolument au service des travailleurs et donc de l'humanité entière.
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Message par Louis » 28 Oct 2006, 11:49

moi je suis bien d'accord avec ça :

a écrit :Marx tenait en haute estime les activités scientifiques,

Mais justement l'économie n'est pas une science Disons tout au plus une pseudo science ! Il n'y a qu'a réflechir deux secondes : la "main invisible du marché", ça vaud bien les dilutions hanhemanniène de l'homéopathie Sans oublier tous les travaux avec force équations et mathématiques pour expliquer de façon rationnelle la bourse, une activité éminement antirationnelle...

Et c'est justement parce que j'apprécie le travail de marx comme "scientifique" que je considére qu'il n'est en aucun cas un "économiste", mais bien mieux !

Mais on a des tonnes d'occasion il me semble de discuter des différents travaux de marx ! je croyais qu'il fallait respecter le sujet...

Mais l'économie politique de la these, ça ne vous intéresse donc pas ??? Pourtant, en voila un objet qui devrait intéresser la science... Visiblement il vous géne Pourquoi ?

Louis
 
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Message par Jacquemart » 28 Oct 2006, 12:00

Pour la 6210e fois au moment où j'écris ce post, Louis nous gratifie d'un salmigondis de mots dont le seul objectif est de rendre toute discussion sérieuse impossible. Au nom de la mémoire de Marx, d'Adam Smith, et de la bonne tenue de ce forum, je ferme ce sujet.

Et par ailleurs, j'en profite pour signaler publiquement que la patience des modérateurs a ses limites, et que Louis est en train de s'en rapprocher. Mais l'internet est vaste, et il ne manquera pas d'autres espaces virtuels où il pourra aller expliquer doctement que rien n'est moins sûr que l'incertain, ou que tout est dans tout et réciproquement.
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