Le denouement(peut etre sanglant) est donc proche. L'absence d'un parti revolutionnaire au Mexique avait programme l'echec de cette revolte. Esperons que les revolutionnaires du monde entier sauront protester partout contre la repression qui vient, c'est a dire demontrer leur internationalisme reel(et non en paroles).
OAXACA (AFP) - samedi 28 octobre 2006 - 23h48 - Le gouvernement mexicain a dépêché des troupes fédérales samedi à Oaxaca après des affrontements qui ont fait au moins trois morts vendredi dans cette ville du sud du Mexique en situation quasi-insurrectionnelle.En outre, le gouvernement a adressé dans l'après-midi un ultimatum aux manifestants pour qu'ils mettent "immédiatement" un terme à leur blocus de la ville, qui dure depuis plus de cinq mois.
Le chef de l'Etat Vicente Fox "a ordonné la mobilisation des forces fédérales", a annoncé dans un communiqué la présidence dont le porte-parole Ruben Aguilar a précisé qu'elles arriveraient "par voie aérienne".
Au moins trois avions et trois hélicoptères de la Police fédérale préventive (PFP) sont arrivés samedi matin à l'aéroport d'Oaxaca, selon des témoins. La PFP et l'armée avaient déjà pris position dans la région il y a quelques semaines.
Une réunion de crise a été convoquée à Mexico, rassemblant les ministres de l'Intérieur, de la Défense, de la Marine, des Affaires étrangères, le chef des services du renseignement et le gouverneur de l'Etat d'Oaxaca, Ulises Ruiz.
La ville d'Oaxaca, occupée depuis le 22 mai par des enseignants en grève, a vécu vendredi une situation quasi-insurrectionnelle avec au moins une douzaine d'affrontements impliquant des échanges de tirs.
"Nous nous maintenons en alerte maximum", a déclaré samedi Florentino Lopez, porte-parole de l'Assemblée populaire des peuples d'Oaxaca (APPO), en réagissant à l'envoi de troupes fédérales.
L'APPO, qui regroupe la majorité des 70.000 instituteurs de l'Etat d'Oaxaca et des organisations sociales, demande la démission du gouverneur de l'Etat, accusé de corruption.
"Dix mille personnes se sont rassemblées sur les barricades dans la ville", a ajouté le porte-parole, tout en soulignant que les manifestants apporteraient "une réponse politique à la répression" pour éviter tout affrontement violent avec les forces fédérales.
Le porte-parole des enseignants en grève, Daniel Rosas, a déclaré que l'envoi de telles forces "n'aide pas" à trouver une solution.
Le bilan des affrontements de vendredi s'élève à au moins trois morts, dont un journaliste américain, et onze blessés par balles. Brad Will, 36 ans, de la chaîne indépendante Indymedia, a été tué d'une balle dans la poitrine.
Le gouvernement avait cherché jusqu'à présent à régler par la négociation le conflit d'Oaxaca qui avait démarré sur des revendications salariales des instituteurs le 22 mai, avant de se radicaliser le 14 juin. Il s'était étendu à d'autres secteurs de la société après que le gouverneur eut tenté de faire lever le blocus des instituteurs par la police anti-émeutes. Depuis, l'APPO réclame sa démission.
Les tirs qui ont tué le caméraman américain sont partis du toit du palais municipal de Santa Lucia del Camino (à 15 km d'Oaxaca), où s'étaient repliés les policiers et des hommes de main du gouverneur après avoir tenté de prendre une barricade, a déclaré le porte-parole de l'APPO.
Onze personnes ont été blessées par balles, dont un photographe du journal Milenio, Oswaldo Ramirez.
Selon un correspondant de l'AFP, les quatre principaux accès routiers de la ville ont été fermés vendredi. Des barrages ont été érigés aux croisements des avenues les plus importantes, des autobus et des voitures ont été renversés. Les rues d'Oaxaca étaient pratiquement vides dans l'attente d'une intervention policière.
Plusieurs organisations de défense de droits de l'Homme ont demandé au gouvernement mexicain de veiller à éviter "toute action répressive" et une "issue violente".
Avant les affrontements de vendredi, le bilan du mouvement de protestation dans l'Etat d'Oaxaca, un des plus pauvres du Mexique, était de cinq morts. De nombreuses arrestations ont eu lieu dans les rangs des manifestants.