Allegre et le réchauffement

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 04 Oct 2006, 11:02

Claude Allegre l'ex ministre chasseur de mammouths sévit....

il conteste le rechauffement climatique, non sur la base de ses propres travaux mais sur la base de travaux de climatologues auxquels il fait dire le contraire de leurs conclusions et qui protestent...


drole de type que cet allegre...

chercheur de renom c'est aussi un vrai petit staline qui n'hésitait pas en tant que directeur de l'institut de physique du globe à virer tous les chercheurs qui ne pensaient pas la meme chose que lui....

pour Allegre une seule personne est digne de respect...Allegre...et un peu jospin car il a reconnu les grands mérites d'Allegre!

sans parler de son role dans le blocage des crédits de recherche.

et voila maintenant qu'il donne dans la désinformation climatique...

dans le Monde:

a écrit :

[center]Claude Allègre, scientifiquement incorrect[/center]

LE MONDE | 03.10.06 |


Vent debout contre Claude Allègre. Depuis la publication de sa chronique du 21 septembre dans l'hebdomadaire L'Express, le géophysicien suscite la colère des climatologues français. Rompant avec le consensus qui prévaut chez les spécialistes de l'évolution du climat, M. Allègre développait dans son texte l'idée selon laquelle les changements climatiques actuels ne sont pas le signe d'un réchauffement global de la Terre. Et, surtout, que la cause de ces changements demeure inconnue.

 

En réponse, plusieurs climatologues ont adressé, mardi 3 octobre, une courte lettre de protestation à l'Académie des sciences, à l'Institut national des sciences de l'univers (INSU), au ministère de la recherche ainsi qu'à L'Express. Parmi les signataires, Jean Jouzel, directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL), Michel Fily, directeur du Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement (LGGE) ou encore Thomas Stocker, directeur du laboratoire de physique du climat et de l'environnement de Berne (Suisse).

Que dit donc l'ancien ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie (1997-2000), scientifique reconnu ? Sous le titre "Neiges du Kilimandjaro", il écrit : "Dans la même quinzaine, on a vu les photos spectaculaires de Yann Arthus-Bertrand montrant le Kilimandjaro déplumé, sans ses neiges, et l'on a immédiatement entendu le refrain sur le réchauffement de la planète et lu dans la revue Science un important article d'une série d'éminents glaciologues qui montrent que, en trente ans, le volume des glaces antarctiques n'a pas varié. Tous les spécialistes sont d'accord : si un réchauffement général du globe a lieu, il sera beaucoup plus important près des pôles qu'à l'équateur. Or ces auteurs expliquent qu'en certains endroits du continent antarctique il y a une destruction massive de la banquise, mais qu'ailleurs il y a épaississement de la glace."

"Alors, y a-t-il ou non réchauffement climatique ?, interroge l'ancien ministre. L'argument du Kilimandjaro paraît imparable. (...) Mais les choses ne sont pas si simples. La disparition progressive des neiges du Kilimandjaro est souvent attribuée à des phénomènes locaux, et au premier chef à la désertification de l'Afrique de l'Est." Puis Claude Allègre convoque une publication sur la "remontée" géologique du continent africain qui expliquerait cette désertification. La conclusion du texte est claire : le dossier du réchauffement climatique de la planète reste ouvert. "La cause de cette modification climatique est inconnue, affirme-t-il. Est-ce l'homme ? Est-ce la nature ?" Il invite à la "prudence". Et fustige les tenants d'une "écologie de l'impuissance protestataire devenue un business très lucratif pour quelques-uns".

Dès sa publication, la chronique de M. Allègre provoque un déluge de courriels indignés entre laboratoires. Tout ce que la France a de climatologues et de glaciologues serre les dents. De nombreux chercheurs protestent, le font savoir en privé, mais l'émoi demeure confiné aux centres de recherche.

Certes, Claude Allègre n'est pas climatologue, certes il exprime un point de vue ultraminoritaire, certes il fait une interprétation erronée des travaux qu'il cite... Mais il est, au moment de la publication, ministrable en cas de retour de Lionel Jospin à l'Elysée. Prudence, donc. Jusqu'à l'annonce du retrait de l'ancien premier ministre de la course à l'investiture socialiste pour la présidentielle de 2007.

La décision de Lionel Jospin, annoncée officiellement le 29 septembre, semble délier les langues et susciter les initiatives. Le 1er octobre, plus d'une semaine après la publication de la chronique décriée, le LGGE met en ligne sur son site Internet un texte assassin de Sylvestre Huet, journaliste scientifique à Libération, qui démonte implacablement et en termes peu amènes les arguments de M. Allègre.

Les chercheurs signataires du courrier de protestation ne font pas autre chose. Dans un style plus urbain, ils font valoir que "les modèles climatiques ne prévoient pas une diminution du volume des glaces de la calotte antarctique en raison de chutes de neige plus importantes et d'une fusion encore très marginale dans cette région polaire, où les températures sont globalement très inférieures à 0 o C".

En clair, les travaux mentionnés par M. Allègre dans son texte ne contredisent pas les prévisions des climatologues et ne remettent nullement en cause le consensus actuel sur le réchauffement.

Une fois le reste de l'argumentaire déconstruit, les auteurs du courrier concluent : "On pourrait s'attendre qu'un chercheur undefinedundefinedéminent'', ancien ministre de la recherche et académicien, donne une information d'expert scientifique responsable et non une information tronquée, presque partisane et fausse, surtout lorsque cela concerne un sujet sociétal." Les climatologues reprochent à M. Allègre de nier l'évidence du réchauffement et de sa cause principale - l'homme. Et, de ce fait, de contribuer à instiller le doute sur les travaux du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) - travaux qui légitiment le Protocole de Kyoto et les maigres efforts de la communauté internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

"Venant de la part d'une personnalité comme Claude Allègre, on ne pouvait pas laisser passer cela, relève Dominique Raynaud, ancien directeur du LGGE. Cela équivaut à jeter le discrédit sur tous les personnels de la recherche qui travaillent, en France, sur ces thèmes." Outre sa qualité d'ancien ministre, M. Allègre est aussi l'un des scientifiques français les plus titrés. Il est lauréat du Prix Crafoord et de la médaille Wollaston, médaille d'or du CNRS. Certains climatologues, comme Michel Fily, n'hésitent pas à lier les prises de position de Claude Allègre à la faible mobilisation du Parti socialiste sur les questions de changement climatique.

"Ce genre de propos arrive alors qu'on voit s'ouvrir sur Internet de plus en plus de sites et de listes de diffusion dont l'objectif est de nier la réalité du réchauffement et de ses causes ou de colporter des informations rassurantes mais scientifiquement infondées sur le phénomène, dit Valérie Masson-Delmotte, chercheuse au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LSCE). Ces idées commencent à transparaître dans certains enseignements universitaires dispensés dans le domaine des sciences de la Terre."

Quasi absentes de la communauté des climatologues, les thèses de M. Allègre sont partagées, en France, par des géophysiciens de l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP). Les communications de Vincent Courtillot, directeur de l'IPGP et proche de M. Allègre, ont d'ailleurs, récemment, déjà suscité quelques remous à l'Académie des sciences.

Celle-ci doit organiser, fin janvier 2007, un débat autour des thèses de M. Courtillot, selon lesquelles l'augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 pourrait ne pas être la cause principale du réchauffement. Ce dernier pourrait être attribué à des phénomènes indépendants des activités humaines (cycles solaires, géomagnétisme).

"Il y a encore quelques personnes qui posent des questions sur la méthodologie du GIEC, sur les mesures de la température moyenne du globe, etc., explique Edouard Brézin, président de l'Académie des sciences. Nous allons donc avoir un débat entre les gens qui travaillent dans le domaine, qui n'ont pas la moindre hésitation et qui sont suivis par 98 % des académiciens, et quelques personnes qui, n'ayant jamais travaillé spécifiquement sur ces sujets, continuent à douter..."

Un climatologue, qui a requis l'anonymat, s'amuse de cette bataille. "On a parfois du mal à suivre Claude Allègre : pour qui le connaît, il est difficile de faire la part entre ses convictions scientifiques réelles et ce qui relève dans son discours de la pure provocation ou de la politique, explique-t-il. A la fin des années 1980, pour faire pièce aux antinucléaires, il n'hésitait pas à tirer la sonnette d'alarme sur le réchauffement climatique en mettant en garde contre l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère."

Et de citer un livre d'entretiens (12 Clés pour la géologie, éd. Belin/France Culture), dans lequel Claude Allègre expliquait, en 1987 : "En brûlant des combustibles fossiles, l'homme a augmenté le taux de gaz carbonique dans l'atmosphère, ce qui fait, par exemple, que depuis un siècle la température moyenne du globe a augmenté d'un demi-degré."



Stéphane Foucart

canardos
 
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Message par bennie » 04 Oct 2006, 13:41

J'ai connu des gens qui ont affirmé avoir travaillé avec lui, il atrès mauvaise réputation.

Dans 20 minutes, il est ridiculisé par une spécialiste squi dit qu'Allègre confond climat et météo.
bennie
 
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Message par canardos » 05 Oct 2006, 06:51

dans Libération:

a écrit :

La bonne foi de l'ex-ministre mise en doute par les scientifiques.

Les propos de Claude Allègre, «violents, définitifs et faux»



user posted image

La calotte glaciaire Arctique. Images ESA
Par Sylvestre HUET
Libération : Jeudi 5 octobre 2006 - 06:00


Quelques mensonges de trop. C'est ce qui vaut à Claude Allègre de se trouver au centre d'une tempête médiatico-scientifique, dont la réputation de l'ancien ministre de la Recherche, géophysicien bardé de médailles par ses pairs, ne pourra sortir sans tâche.

Tout commence le 21 septembre. Ce jour, il consacre sa chronique hebdomadaire dans l'Express au climat qui change. Un sujet sur lequel, depuis près de vingt ans, il n'a jamais produit de recherches, mais déjà dit tout et son contraire. Son humeur du jour est sceptique, il décide de mettre en cause la plupart des conclusions auxquelles sont parvenus ses collègues spécialistes du sujet . Il tire donc, mais à côté de la cible par défaut de rigueur, valeur prisée dans les labos.
«Mensonges». Pan ! Il cite un article de Nature (en réalité paru dans Science ) au service d'une idée fumeuse sur le climat africain actuel. Manque de pot, l'article parle du climat africain, certes, mais... il y a plus de 2 millions d'années. Repan ! Il prétend que les glaciologues prévoient la diminution du volume de la calotte antarctique avec le réchauffement, et qu'un article de Science montre que c'est le contraire qui est observé. Tout faux : les glaciologues prévoient l'évolution inverse, en raison de chutes de neige plus importantes, réel sujet de l'article cité.
«J'ai pris connaissance du texte d'Allègre en recevant votre courriel qui dénonçait ses mensonges», nous a déclaré Jean Jouzel, glaciologue, médaille d'or du CNRS (comme Allègre) et membre du bureau du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC). Il fait suivre le courriel, qui se retrouve dans près de 2 000 boîtes aux lettres électroniques de scientifiques, puis est publié, le 28 septembre, sur le site web de l'association Sauvons la recherche. Puis sur d'autres sites de laboratoires. La machine s'emballe. Plusieurs scientifiques du laboratoire de glaciologie et géophysique de l'environnement (Grenoble) envoient une lettre à l'Express, à la direction du CNRS, à l'Académie des sciences. L'Express reçoit des courriels de protestation. Enfin Stéphane Foucart, le 4 octobre, relate toute l'histoire dans le Monde.

«Outrancier».

Dans les labos de climatologie, les critiques de Claude Allègre laissent habituellement de marbre. «C'est tellement outrancier ; je ne sais pas quoi répondre à quelque chose d'aussi violent, définitif et faux», souffle Jean-Claude André, spécialiste ès simulations du climat sur ordinateur. Jean Jouzel, lui, réfute la pose avantageuse revendiquée par Claude Allègre : «Cela ne me gène pas qu'il y ait un débat sur nos travaux. La preuve, Claude Allègre, comme tous les membres de l'Académie des sciences, est consulté sur le futur rapport du GIEC, il peut donner son avis sur le texte qui va circuler dès la fin octobre et proposer des modifications. Ce débat peut avoir lieu également avec le public puisque toute la politique à mener repose sur les citoyens. Mais cela exige la bonne foi : comment le mener avec quelqu'un qui falsifie les articles scientifiques ? Comment accepter qu'il nous accuse de ne pas nous occuper des phénomènes météo extrêmes alors que cela fait dix ans que nous les avons mis au rang des priorités de la recherche.»

Les dernières réponses d'Allègre montrent qu'il n'est pas prêt à se plier à cette règle. Il ne reconnaît qu'un «lapsus» à propos de ses mensonges factuels du 21 septembre. Traite de «fanatiques» ses contradicteurs ­ décrire ainsi le doux, prudent et mesuré Jean Jouzel fait plus que sourire. Et poursuit un discours confus : «il est impossible de prévoir à long terme l'évolution du climat, car il dépend de la logique des phénomènes chaotiques», avance-t-il aujourd'hui dans l'Express.

canardos
 
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Message par canardos » 10 Oct 2006, 07:37

a écrit :

[center]Claude Allègre persiste et signe après sa chronique controversée[/center]

LE MONDE | 09.10.06 |

Claude Allègre a confirmé, jeudi 5 octobre dans L'Express, sa position sur le changement climatique. L'ancien ministre avait déclenché un tollé en assurant, le 21 septembre dans le même hebdomadaire, que les changements en cours relèvent plus d'une grande variabilité des phénomènes que d'un réchauffement global (Le Monde du 4 octobre). A rebours de la grande majorité des chercheurs, il expliquait aussi que la responsabilité de l'homme dans ces changements n'est pas démontrée.


"Nous ne nions nullement le changement climatique, mais nous considérons que le réchauffement global n'est pas le phénomène essentiel, écrit, cette fois, Claude Allègre. Si la température augmente de 1°C ou 2°C par siècle et que le niveau de la mer augmente de 25 centimètres, cela ne nous paraît pas catastrophique." Selon les modèles prévisionnels, cette situation ne prévaudra à la fin du siècle qu'en cas d'efforts importants pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. L'ancien ministre ajoute que le "rôle exact" du CO2 sur le climat est peu clair. Plusieurs climatologues se sont en outre émus de l'expression "fanatiques de l'effet de serre", utilisée à leur endroit dans la réponse de M. Allègre.

COURRIER DE PROTESTATION

"Je ne vise absolument pas les climatologues en écrivant cela, répond M. Allègre, sollicité par Le Monde. Mais j'observe que les critiques à mon égard ont été incroyablement violentes et concertées et il est permis de trouver cela suspect. On pourrait ainsi se demander si ces gens ne cherchent pas à protéger les budgets alloués à la climatologie, qui ont explosé ces dernières années."

Seule action collective, un courrier de réponse et de protestation signé par plusieurs climatologues de renom, a été adressé, mardi 3 octobre, à la direction de L'Express et à plusieurs institutions, dont l'Académie des sciences. "On pourrait s'attendre à ce qu'un chercheur "éminent", ancien ministre de la recherche et académicien, donne une information d'expert scientifique responsable et non une information tronquée, presque partisane et fausse, surtout lorsque cela concerne un sujet sociétal", écrivaient les auteurs.

La position de M. Allègre au sujet du réchauffement pourrait se trouver plus minoritaire encore après la sortie, mercredi 11 octobre, de Une vérité qui dérange, le documentaire de Davis Guggenheim et Al Gore. Destiné à un large public, "le film décrit remarquablement bien l'état des connaissances scientifiques sur le changement climatique, estime le climatologue Jean Jouzel, directeur de l'Institut Pierre-Simon-Laplace. La seule réserve que l'on pourrait formuler est le lien qui y est fait entre réchauffement et augmentation de l'activité cyclonique : il y a encore des débats à ce sujet dans la communauté scientifique."

Il reste en revanche, aujourd'hui, bien peu d'interrogations sur la responsabilité de l'homme dans le changement actuel.

Stéphane Foucart

canardos
 
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Message par canardos » 31 Oct 2006, 09:07

dans Libération:

a écrit :

[center]Polémique Claude Allègre : les réponses de «Libération»[/center]

«Libération» répond point par point au texte de l'ancien ministre de la recherche publié dans «Le Monde» et dans lequel il tente de justifier son analyse sur le climat, selon laquelle il doute que le gaz carbonique est le principal responsable du changement climatique.

Par Sylvestre HUET

LIBERATION.FR : dimanche 29 octobre 2006

«Le Monde» a récemment publié un long texte de Claude Allègre où
l'ancien ministre de la recherche tente une nouvelle fois de se
justifier de ses propos sur le climat. Ci dessous, une analyse de ce
texte - intégralement reproduit – et les réponses de «Libération».


A-t-on le droit d'émettre des doutes sur une théorie scientifique
"officielle", estampillée par les médias et les politiques ?


Libération. Qui a dénié à Claude Allègre le droit d'émettre un quelconque
doute sur quoi que ce soit ? Personne. Ce sont les arguments qu'il
avance pour le justifier qui sont vertement critiqués. Qualifier une
théorie scientifique d'«officielle» parce qu'elle serait avalisée par
les média et les politiques est pour le moins étrange. Claude Allègre
sait très bien que ce ne sont ni les uns ni les autres qui décident
du destin et du statut d'une théorie scientifique, mais le travail
des scientifiques eux-mêmes qui vont, en la confrontant au réel par
des expériences ou des observations la réfuter, la valider, ou
limiter son domaine de validité en l'incorporant dans une théorie
plus large.

A partir des années 1980, un groupe de scientifiques a défendu l'idée
que l'augmentation de la teneur en gaz carbonique dans l'atmosphère
allait conduire à un réchauffement généralisé du climat de la Terre,
à partir d'un mécanisme physique bien connu, l'effet de serre.
C'est-à-dire l'absorption par certaines molécules, dont le CO2, mais
aussi l'eau et le méthane, des rayons infrarouges émis par la Terre
chauffée par le Soleil.


Libération. Cette affirmation est complètement inexacte. C'est dès 1896
que le scientifique suédois Svante Arrhénius a déduit du mécanisme
physique de l'effet de serre que la combusion massive de carbone
fossile, le seul charbon à son époque, allait augmenter la teneur en
gaz carbonique de l'air et augmenter sa température. Mais cette
affirmation est restée qualitative jusqu'à la fin des années 1980,
faute de références aux relations passées entre climat global et
teneur en gaz à effet de serre et faute de moyens de modélisation et
de calcul informatique permettant de simuler un climat sous effet de
serre renforcé.

Ce groupe de scientifiques s'est organisé à l'échelon international
sous l'égide des Nations unies pour rédiger des rapports officiels et
promouvoir la recherche en climatologie. Sous-jacente à cette
démarche, l'idée que l'homme est coupable et que nous courons à la
catastrophe planétamédiatique et politique, cette théorie est devenue pour
certains une certitude, une vérité incontestable.
L'idée de réunir des experts pour connaître l'état de la science et
permettre ensuite aux politiques de décider paraît logique.
Malheureusement, lorsqu'on se trouve dans un domaine où la science
est en pleine évolution, où les découvertes se succèdent, où rien
n'est simple, les interprétations sont variées, et variables. La
"vérité" scientifique - si tant est que cette expression ait un sens
- ne s'établit que petit à petit, disons après une génération. La
science est un processus de démocratie différée ! Or, aujourd'hui, on
assiste à la mise en place d'un consensus s'appliquant à tout, à
tous, et tout de suite !
Tous les quatre ans, un premier panel international de scientifiques
réalise un premier rapport. Celui-ci est transmis à un second panel
composé de représentants des gouvernements (certains sont
scientifiques, d'autres non) qui établit le consensus sur un
scénario. Le premier rapport, très volumineux, contient des points de
vue assez nuancés, mais il n'est guère lu. C'est le second rapport,
plus court, plus politique, plus affirmatif, qui devient de fait la
vérité officielle. On imagine les effets de la même procédure
appliquée aux OGM ou aux cellules souches !
Cette manière de faire ressemble à celle qui eut lieu autrefois dans
certains régimes et qu'on ne veut pas revoir dans le monde libre.
L'épisode actuel n'est qu'une petite manifestation de cette pratique
de dictature intellectuelle.


Libération. La présentation que fait Claude Allègre du fonctionnement du
GIEC - groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat
- et du contenu de ses rapports est tout simplement indigne. Parler
de «dictature intellectuelle» et suggérer que son fonctionnement
s'inspire de dictatures politiques et policières n'est pas seulement
faux, mais également méprisable. Mis en place en 1988 par
l'Organisation météorologique mondiale et l'ONU, il a rédigé trois
rapports d'ensemble publiés en 1990, 1995 et 2001, ainsi que des
rapports sectoriels. Ces rapports généraux, comme le GIEC lui même,
sont répartis en trois volets : le volet 1, qui porte sur les
sciences du climat; le volet 2 qui porte sur les conséquences du
changement climatique; le volet 3 qui porte sur les politiques à
mener pour atténuer ce changement et s'y adapter. Le prochain rapport
sera publié en 2007. Claude Allègre, comme membre de l'Académie des
Sciences, peut avoir accès aux textes en cours d'écriture et
participer à leur rédaction en proposant des amendements s'il le
souhaite. A ma connaissance, il ne le fait pas. Les rapports du GIEC
suivent des règles précises : ils ne sont qu'une synthèse
exclusivement fondée sur des travaux scientifiques antérieurement
publiés dans des revues à comité de lecture. Chacune de ses
affirmations doit s'appuyer sur ces articles. Les groupes de travail
comportent plusieurs milliers de scientifiques si l'on tient compte
de tous ceux qui relisent les textes et donnent leur avis. Les textes
produits n'effacent aucune incertitude ni désaccords entre résutats
de recherche. Si les volets 2 et 3 intègrent des données de sciences
humaines et sociales (économie, démographie, prospective
technologiques...) dont chacun connait les limites, le volet 1 ne le
fait que sur un point, les scénarios d'émissions de gaz à effet de
serre. Comme ces scénarios utilisent une très large fourchette
d'hypothèses, il y a très peu de risques que le futur réel se situe
ailleurs. Il est tout à fait exact qu'entre le long texte des
rapports, plusieurs milliers de pages, et le bref «résumé pour
décideurs», de 37 pages pour celui de 2001, qui est voté par une
assemblée des représentants de leurs pays nommés par les
gouvernements, se produit une réduction drastique en volume. Pour
autant, il suffit de consulter celui de 2001 pour y voir listées les
principales «incertitudes clés», par opposition aux «conclusions
robustes». Parmi les dites incertitudes clés, on peut lire : «ampleur
et caractère de la variabilité naturelle du climat», «forçages
climatiques dus aux facteurs naturels et aux aérosols anthropiques»,
«liens entre tendances régionales et les changements climatiques
anthropiques». Présenter ce texte comme «un consensus de tous sur
tout et tout de suite», comme le fait Claude Allègre est donc un
mensonge factuel qui ne résiste pas à la simple lecture du texte
(lisible en français et téléchargeable à
http://www.ipcc.ch/pub/un/syrfrench/spm.pdf).  Il n'est pas
ininteressant de savoir que les représentants du gouvernement
américain ont plusieurs fois demandé que le GIEC renonce à ce texte
de synthèse. Les autres membres ont refusé, en considérant que ces
textes brefs, dont les formulations sont très prudentes, sont
nécessaires au débat public. Un exemple suffit à démontrer cette
prudence. A la question de savoir si le réchauffement se traduira par
une augmentation de l'intensité des tempêtes aux latitudes moyennes
(comme celles de noel 1999 en France), le rapport 2001 répond
franchement : «(il y a) peu d'accord entre les modèles actuels» et
considère qu'il n'y a pas de réponse fiable à la question. Il est
piquant de rappeler que Claude Allègre, alors ministre, n'avait lui
aucun doute sur le sujet et avait attribué cette tempête de 1999 au
réchauffement de la planète, à l'inverse des météorologues et
climatologues (Libération du 30/12/1999, article de Christophe
Forcari).

On nous dit que 99 % des scientifiques sont d'accord ! C'est faux.
Quatre-vingts scientifiques canadiens, dont beaucoup de spécialistes
du climat, ont écrit au premier ministre pour le mettre en garde
contre le prétendu consensus. En France, des scientifiques et
ingénieurs m'écrivent pour dire que, mettant en doute la vérité
officielle, ils ont été empêchés de s'exprimer. Enfin, l'article
publié dans le Wall Street Journal du 12 avril, "Climat de peur",
écrit par l'un des plus grands météorologues mondiaux, professeur au
MIT, Richard Lindzen, raconte comment des scientifiques de talent ont
perdu leur poste pour avoir contesté la vérité officielle, et comment
d'autres ont perdu leurs moyens de recherche. Il ne parle pas de la
campagne de calomnie que l'on a orchestrée pour le salir, l'accusant
d'être à la solde des compagnies pétrolières, ce qui est infâme !


Libération. Claude Allègre ne peut citer aucun exemple d'une véritable
censure, c'est à dire le refus de publier dans une revue scientifique
un résultat de recherche ou une analyse de données qui serait fondé
sur l'interdit et non sur la qualité du travail. Allègre n'a jamais
été victime d'une telle censure puisqu'il n'a jamais travaillé sur le
sujet. Tous les exemples qu'il prend dans la suite du texte (rôle du
Soleil, des rayons cosmiques, des nuages, des aérosols... ) ont tous
donné lieu à des articles publiés dans des revues à comité de
lecture. Où est, alors, «l'empêchement de s'exprimer ?» dans la
communauté scientifique. La revue La Rercherche vient de publier une
interview d'un chercheur proche de Claude Allègre (IPG, Paris) qui
défend l'idée que les variations d'intensité du champ magnétique
pourraient avoir un rôle climatique. Où est la censure ? L'exemple
américain est une véritable ironie : c'est bien aux USA qu'un employé
du Président a tenté, de la Maison Blanche, d'empêcher la Nasa de
mettre sur l'un de ses sites web la mention du travail d'un
climatologue, James Hansen, sous prétexte que ses résultats (la
simple mesure des températures sur la Terre) n'était pas en phase
avec le discours de Georges Bush. Heureusement, cette tentative s'est
piteusement terminée par un communiqué du patron de la Nasa qui
rappelait que son agence n'allait pas se plier à de telles exigences.

Heureusement, en France, on n'en est pas encore là ! Alors pourquoi
ces réactions violentes face à mes doutes et mes questions ? Ces
mêmes attaques que la médecine développait contre le chimiste
Pasteur, ou que les géologues développaient contre le climatologue
Wegener !
La raison de tout ce tintamarre est la peur. Car plus les recherches
climatologiques avancent, plus la vérité officielle apparaît fragile.
L'eau est le principal agent de l'effet de serre, 80 fois plus
abondant que le CO2 dans l'atmosphère, or on arrive difficilement à
modéliser le cycle de l'eau, notamment parce qu'il est difficile de
modéliser les nuages, de déterminer la proportion de cirrus (qui
contribuent à réchauffer) et celle de stratus (qui refroidissent). Le
rôle des poussières naturelles, industrielles et agricoles est
également mal compris, notamment dans la nucléation des nuages. De la
même façon, on constate que les teneurs en composés soufrés dans
l'atmosphère ont décru depuis trente ans, mais on connaît mal leur
rôle, alors qu'ils sont des agents potentiels de refroidissement. Il
apparaît aussi que le rôle du Soleil a été sous-estimé. Sans parler
des effets possibles du rayonnement cosmique galactique, comme
viennent de le proposer, avec expériences à l'appui, des
scientifiques danois.
Mon collègue Le Treut lui-même soulignait dans son discours devant
les cinq Académies (Le Monde du 25 octobre) combien les modèles
étaient entachés d'incertitudes. Ce qui est positif dans tout cela,
c'est que l'Académie des sciences va organiser un débat
contradictoire sur le sujet. Pour la première fois, il sera possible
de comparer les opinions des uns et des autres. Ce débat entre
scientifiques, et devant les autres membres de l'Académie, permettra
dans la sérénité d'établir non pas la vérité, mais l'état des lieux.
Ensuite, publication à l'appui, chacun pourra juger.


Libération. Le «collègue Le Treut» est outré des propos de Claude Allègre. Et
son texte publié par Le Monde, un modèle de prudence et de sincérité.
En voici un extrait significatif qui contredit complètement le propos
de Claude Allègre:  Si la perspective d'un changement climatique
global résultant de l'augmentation des gaz à effet de serre constitue
désormais un risque dont la réalité est très largement reconnue,
c'est parce que la communauté scientifique s'est organisée, depuis
plusieurs décennies, pour développer un diagnostic de plus en plus
étayé, puis le répercuter très largement, au niveau du grand public
ou des décideurs. Cette phase d'alerte pose encore des problèmes
difficiles. Comment traduire de manière suffisamment forte et audible
un sentiment d'urgence face à l'évolution de notre environnement
global - partagé par la plupart des scientifiques -, tout en gardant
un discours rigoureux, qui fasse la part des certitudes mais aussi
des multiples incertitudes qui affectent toute tentative de prévision
quantitative des changements à venir ? Comment traduire le consensus
général de la communauté scientifique, en laissant néanmoins leur
place aux différences de sensibilité, inévitables dès qu'il s'agit de
déterminer l'importance pour nos sociétés des perturbations
prévisibles ? Pour apporter une réponse partielle à ces questions, il
est nécessaire de rappeler les points clés du dossier scientifique.
L'atmosphère, les océans, les grands glaciers ou les banquises
constituent des milieux complexes et fragiles, qui interagissent
constamment au travers de processus mécaniques, physiques, chimiques
ou biologiques, et déterminent ainsi ce que l'on appelle le système
climatique. (...) Nous vivons depuis 10 000 ans dans des conditions
interglaciaires, une situation d'une durée inhabituelle, dont la
théorie astronomique rend compte et qui est appelée à se poursuivre
encore quelques milliers d'années. C'est dans cette très longue
période interglaciaire que se sont développées nos civilisations.
(...) Cet interglaciaire très long, globalement très stable, a permis
à l'environnement de la planète d'atteindre un état d'équilibre
global très fin, caractérisé par exemple par une très grande
constance de la teneur atmosphérique en gaz à effet de serre : le
niveau de dioxyde de carbone (ou CO2), par exemple, a constamment
gardé une valeur proche de 280 parties par million (ou ppm).
Depuis plus d'un siècle, c'est-à-dire depuis le début de l'ère
industrielle, les activités humaines sont venues rompre de manière
brutale cet équilibre. Le niveau de CO2 atmosphérique atteint
désormais 370 ppm - une valeur jamais approchée tout au long du
dernier million d'années, où les fluctuations du CO2, associées aux
variations glaciaires-interglaciaires, se sont toujours inscrites
dans une fourchette allant de 180 à 300 ppm. La plus grande part de
ces variations a été acquise au cours des dernières décennies - une
évolution dont la brutalité est sans équivalent à l'échelle du climat
observé. Ce CO2 additionnel est injecté dans l'atmosphère par la
combustion du pétrole, du charbon et du gaz - phénomène presque
inexistant avant 1850 -, qui a atteint peu après 1950 le taux de 2
milliards de tonnes de carbone émises chaque année, pour dépasser
maintenant les 6 milliards de tonnes par an.»
Si l'Académie des sciences à décidé d'organiser un colloque sur le
climat c'est parce que nombre d'académiciens ont été scandalisés par
les propos tenus par Claude Allègre lors d'une de leurs réunions.

J'ai connu des combats semblables lorsque, avec quelques collègues,
je défendais la théorie de la tectonique des plaques, en France, au
début des années 1970, face à une communauté scientifique
majoritairement hostile. Je fus calomnié, accusé par certains d'être
un agent de la CIA chargé de propager une théorie américaine d'autant
plus qu'en même temps j'incitais les Français à publier en anglais
dans les revues internationales ! Plus tard, j'ai défendu le rôle
indispensable des observatoires volcanologiques pour prévoir les
éruptions, plutôt que le secours des "gourous". J'ai mené d'autres
combats dans ma spécialité, souvent seul ou presque, critiqué un
jour, honoré dix ans après. J'ai donc une certaine habitude de lutter
contre les majorités et de m'opposer aux "consensus", et je sais
qu'historiquement la science n'a fait de grand progrès qu'à travers
de grands débats. Je sais aussi que je peux avoir tort, et je n'aurai
dans ce cas aucune peine à changer d'avis, mais je suis sûr que le
doute est par essence porteur de progrès.


Libération. Claude Allègre n'a évidemment pas que des défauts. C'est un
grand scientifique dans son domaine, la géochimie, et il a mené de
bons combats, comme la nécessité d'observatoires volcanologiques, et
il s'est aussi lourdement trompé (sur le danger de l'amiante à
Jussieu par exemple)... mais où est le rapport avec son discours
confus, parfois carrément mensonger sur le climat ? (Lire l'analyse
de sa chronique de l'Express
http://www.liberation.fr/actualite/terre/208772.FR.php)

Mais que personne ne se méprenne, je ne suis nullement un défenseur
du productivisme. Je sais que l'homme malmène la planète, je sais que
l'eau est un problème, que le CO2 acidifie l'océan, que la
biodiversité est menacée, qu'il faut modifier nos pratiques,
économiser la planète, respecter la Nature. Je dis, simplement, ne
nous trompons pas de combat et prenons les mesures appropriées.
Je revendique haut et fort l'écologie réparatrice par opposition à
l'écologie dénonciatrice. Pour pratiquer la première, il faut séparer
les problèmes et les résoudre un à un. Comme on l'a fait pour le
plomb dans l'atmosphère, les chlorofluorocarbones pour la couche
d'ozone, les composés soufrés pour les pluies acides, etc. Dans
l'écologie dénonciatrice, on mélange tout : le réchauffement
climatique, la biodiversité, la pollution des villes, la population
mondiale, l'assèchement de la mer d'Aral, etc. Avec comme résultat de
susciter la peur... et de ne finalement rien résoudre, écrasé par
l'immensité des défis.


Libération.L'écologie dénonciatrice est peut-être une pratique de
mouvements écologistes. Mais Claude Allègre n'a pas à mélanger cette
mouvance politique et idéologique avec sa mise en cause des
conclusions de ses collègues climatologues sauf à encourir
l'accusation d'amalgame malhonnète. D'autre part il commet une erreur
majeure. Si certains problèmes peuvent être traités par des décisions
isolées (les CFC ou le plomb dans l'essence) celui des émissions de
gaz carbonique par l'usage du gaz, du charbon et du pétrole ne peut
pas l'être puisqu'il s'agit de 80% de sources d'énergies actuelle.
C'est donc l'ensemble du mode de vie, de production, de transport et
d'habitat qui est concerné. L'ampleur du problème interdit de le
prendre «un par un». En outre, il conteste sans le dire une des
conclusions majeures de ses collègues climatologues, à savoir que le
changement climatique rapide va aggraver toutes les autres
difficultés, il n'y a donc aucune opposition entre les actions sur
ces difficultés et l'action pour réduire les émissions de gaz à effet
de serre.

Je revendique le droit de dire que j'émets des doutes sur le fait que
le gaz carbonique est le principal responsable du changement
climatique. Horreur, au pays de Descartes, je revendique le droit au
doute !


Libération .Revendiquer le droit au doute dans des termes aussi généraux est
ridicule de la part du scientifique qu'il est. Claude Allègre ne
revendique pas le droit au doute sur l'affirmation selon laquelle la
Terre est plate. Remarque stupide ? Mais Claude Allègre, dans toute
sa carrière scientifique, n'a jamais mis en doute les données
nucléaires fournies par ses collègues physiciens et avec lesquels il
a mené une brillante carrière de géochimiste et de reconstitution du
très lointain passé de la Terre et de la Lune à partir d'une analyse
des isotopes d'éléments chimiques. S'il avait douté de ces données,
aucun de ses articles scientifiques sur le sujet n'aurait pu voir le
jour. La question suivante est donc tout à fait centrale : pourquoi
estime t-il pouvoir revendiquer le doute sur le rôle du gaz
carbonique comme principal facteur du changement climatique en cours
? La question est tout à fait pertinente puisqu'il s'agit de savoir à
quel moment une connaissance ou un ensemble de connaissances acquiert
un statut tel que la bonne méthode n'est plus de la mettre en doute.
Il suffit de revenir en 1976 pour avoir la réponse. A l'époque, il
n'était pas possible de ne pas douter de l'affirmation «le gaz
carbonique est le principal responsable du changement climatique».
Pourquoi ? Etrange puisque l'on savait depuis un siècle que ce gaz à
effet de serre joue un rôle climatique. Tout simplement parce que
l'on ne pouvait pas, à l'époque, transformer cette idée générale,
incontestable, en mesure de son rôle relativement aux autres facteurs
d'évolution climatique (soleil, courants océaniques, éruptions
volcaniques, nuages, aérosols...). Pour ce faire, il fallait
connaître les relations passées entre climat et teneur en gaz à effet
de serre de l'atmosphère et être capable de calculer l'effet
climatique d'une variation de ces teneurs à l'avenir. Or, ces deux
éléments sont maintenant disponibles avec une précision suffisante
pour répondre à la question. Nous connaissons les teneurs en gaz
carbonique de l'air depuis 800.000 ans, soit quatre ères glaciaires
et autant de périodes chaudes. Et les modèles climatiques sur
ordinateurs ont un réalisme suffisant pour savoir qu'un doublemement
ou un triplement de cette teneur en cent ans doit piloter l'évolution
du climat sur plusieurs siècles. Ces deux avancées scientifiques sont
très récentes, elles se sont déroulées par étapes depuis 1987
seulement. Il pourrait donc sembler justifié d'en douter. Encore
faut-il le faire de bonne foi, sur la base d'arguments scientifiques
et sans nier les résultats obtenus par des méthodes normales par les
climatologues. C'est justement ce que ne fait pas Claude Allègre.
Quant au public, il peut constater que la conviction récente des
scientifiques spécialistes du sujet selon laquelle le doute n'est
plus de mise sur cette affirmation (lire Le Treut plus haut) s'est
construite avec prudence, à l'aide d'un énorme travail de critique.
Dans ces conditions, il devient raisonnable de leur faire confiance
plutôt qu'à quelques individus qui semblent animés (vigoureusement)
par des motivations énigmatiques et en tous cas très éloignées d'un
débat scientifique normal.

canardos
 
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Message par canardos » 09 Nov 2006, 14:40

dans le Monde:

a écrit :

[center]Que vaut le doute scientifique sans les compétences ?[/center]

par Florent Domine directeur de recherche au CNRS
LE MONDE | 09.11.06 |

Claude Allègre, utilisant sa notoriété de grand scientifique et d'homme politique, bénéficie encore d'espace dans la presse pour propager ses idées particulières auprès d'une population qui ne sait plus à quel saint se vouer (Le Monde du 27 octobre).

Je suis d'accord à 100 % avec M. Allègre quand il explique que le propre de la démarche scientifique est de contester et de douter de théories, même solidement établies. De telles remises en question ont permis des avancées spectaculaires, comme par exemple l'élaboration de la théorie de la relativité.


Cependant, on ne peut pas raconter n'importe quoi juste parce qu'en principe il est légitime de douter. Encore faut-il être compétent sur le sujet qu'on conteste. Je viens d'interroger une base de données concernant les publications scientifiques de Claude Allègre. Le résultat est sans appel : l'ancien ministre géophysicien n'est l'auteur d'aucune publication scientifique où le mot climat figure dans le titre ou le résumé.

J'ai demandé à cette banque de données la liste des publications de M. Allègre afin de vérifier. L'analyse a été compliquée par le fait qu'il existe un autre C. Allègre qui travaille sur l'obésité (et qui sait, peut-être sur le dégraissage des mammouths ?), mais je n'ai toujours vu aucune trace de la moindre compétence prouvée de M. Allègre en matière de climat.

De quoi M. Allègre se mêle-t-il donc ? Comme autrefois le volcanologue Haroun Tazieff (secrétaire d'Etat chargé de la prévention des risques technologiques et naturels majeurs entre 1984 et 1986, décédé en 1998), ses succès en politique lui sont montés à la tête. M. Tazieff, de son temps, avait dénoncé un complot contre l'industrie chimique et nié l'existence du trou dans la couche d'ozone

Qui oserait aujourd'hui prétendre qu'il n'y a aucun rapport entre l'émission de chlorofluorocarbures (et non pas chlorofluorocarbones, comme le dit à tort M. Allègre, qui sait pourtant tant de choses...) et la destruction de l'ozone stratosphérique ? Il n'a pas fallu une génération pour que tout le monde soit convaincu qu'Haroun Tazieff n'était pas crédible en dehors de son domaine, la volcanologie.

UNE IDÉE DE 1896

Quant au lien entre CO2 et réchauffement, qui doit, selon M. Allègre, être prouvé et testé par le temps, je lui rappelle gentiment que cette idée date de 1896. Elle a été émise par un certain Svante Arrhenius, Prix Nobel de chimie 1903 ("On the influence of carbonic acid in the air upon the temperature of the ground". Philosophical Magazine and Journal of Science, vol. 41, n° 251, pp. 237-276.)

Claude Allègre s'apercevrait en lisant ce long article que M. Arrhenius ne s'est pas trompé de beaucoup en prédisant l'effet du CO2 sur la température. En clair, une idée de 1896 a été testée et confirmée par cent dix ans de mesures et de calculs.

Un recul de cent dix ans, cela suffit-il à M. Allègre ? Ou bien, au motif qu'il existe encore quelques imperfections dans notre compréhension d'un phénomène aussi complexe, faut-il attendre encore cent dix ans que la Terre explose ?


canardos
 
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Message par Crockette » 09 Nov 2006, 17:23

CANARDOS : arrete de parler d'ALLEGRE ici, il le mérite pas !!!!

C'est un monsieur "je sais tout sur tout", imbu de sa personne et de son parcours universitaire.

Son plaisir c'est de dire non dans une salle de 200 personnes qui disent oui, juste pour le plaisir de briller quelques secondes, et de démontrer qu'il a du caractère.
Crockette
 

Message par canardos » 09 Nov 2006, 18:41

si, si, il mérite qu'on dénonce sa suffisance, ses mensonges, et ses prétentions, sous pretexte de ses connaissances en géologie, à donner un avis scientifique dans domaine qu'il ne connait pas et sur lequel il n'a jamais travaillé ni publié...
canardos
 
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